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3.71/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boulay-Moselle , le 14/06/1925
Mort(e) à : Strasbourg , le 18/01/1996
Biographie :

Lucien Israël est un médecin psychanalyste.

Il était professeur de psychiatrie à l’université de Strasbourg. Il était en même temps chef de service au Centre hospitalier de Strasbourg.

Membre de l’École freudienne de Paris dès sa formation et jusqu'à sa dissolution en 1980, le professeur Israël s'était consacré dès 1954 à la psychanalyse, recherchant ses applications médicales, notamment en psychologie médicale, tout en restant fidèle à l'enseignement freudien et à celui du psychanalyste Jacques Lacan.

Il a écrit une série d’ouvrages sur la psychanalyse dans la pratique, basés sur son expérience clinique et cités dans cet article. Il est l'auteur de plusieurs livres: Boiter n'est pas pécher, le Médecin face au malade, l'Hystérique, le sexe et le médecin, Initiation à la psychanalyse.

Ses séminaires de 1975 et 1976 ont été publiés en deux volumes: Perversion de A à Z et Désir à l’œil.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Lucien Israël (II)   (13)Voir plus

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Le sens de la vie :
p. 206 Dans un grand nombre de cas on retrouve ce fantasme déjà mis en évidence chez nos hystériques célèbres : le dévouement à une cause. Qu’il s’agisse de guérir les hommes, de sauver les femmes contre les entreprises des hommes, de sauver les enfants, de préserver un patrimoine, illustrer la mémoire d’une mari défunt, on retrouve toujours cette même entreprise, cette même visée de donner un sens à son existence.
N’est-ce pas légitime ? C’est là qu’il faut se méfier des nos mythologies. Ce sont elles en effet qui imposent comme une évidence qu’il faille trouver un sens à son existence et que ce sens soit toujours la défense et l’illustration d’une cause, fut-ce une cause créée par soi-même. Or, et il faut ici se rapporter au développement que nous avons proposé lors de l’étude la dépression névrotique, la recherche d’un sens à la vie implique toujours que le quotidien, l’actuel, l’aujourd’hui doive être justifié. La recherche d’un sens qui engage l’avenir mais qui en fait, ainsi que nous l’avons vu, l’hypothèque sur le modèle du passé, traduit la recherche, la quête d »une promesse. Les lendemains qui chantent, demain sera plus beau qu’aujourd’hui, font entrevoir cet élément fondamental de l’apitoiement sur soi même qu’on désigne par dépression : la déception constamment renouvelée qu’aujourd’hui ne comble pas les fantasmes. Que chacun donne un sens à sa vie, c’est son affaire. Cette recherche cache toujours la conviction à laquelle on veut échapper : aujourd’hui ne répond pas l’attente fantasmatique. Aussi, sous prétexte de créer un sens, ou plutôt de trouver un sens à sa vie, on se contente le plus souvent de lui donner une importance. Homme politique ou homme de science, chef d’entreprise ou chef de famille : autant de voies dont le monde d’aujourd’hui interdit de contester le sérieux. C’est donc en quelque sorte à une reconnaissance par l’entourage que l’on aura le plus souvent recours lorsque l’on voudra chercher le sens de sa vie. Ce sens qu’on ne peut guère trouver par soi-même n’est le plus souvent qu’un référence aux valeurs établies, aux valeurs sûres, mais lorsqu’un doute s’établit quant à ses références, on se retrouve dans la situation dite dépressive. Le manager’s disease, la maladie des hommes d’affaires arrivés au sommet de leur pouvoir et qui n’ont plus de référence au-delà d’eux mêmes en est un exemple. Inversement, aussi longtemps que ce sens de l’existence est le principal moteur et la plus sûre justification de la survie, ce sens fonctionne exactement comme l’idéal matérialisé de l’hystérique ; il enferme le sujet dans une vie qui n’est plus consacrée qu’à la réalisation, l’accomplissement de ce sens. Le monde est ainsi peuplé de gens qui, convaincus de la nécessité de justifier leur importance, traversent la vie avec sérieux et ennui, sans humour ni amour, de peur d’être confronté à cette vérité pour eux intolérable, à savoir que s’il y avait un sens à donner à leur vie, c’était à eux seuls qu’il appartenait de la créer et que ce sens, pour ne pas être fuite en avant, devait tout d’abord consacrer la primauté de l’aujourd’hui.
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p. 183 La caractéristique de la société contemporaine, tout au moins dans les aires culturelles dites occidentales, est la disparition de la passion, considérée au mieux comme une maladie honteuse, et plus souvent comme une forme de débilité mentale, voire, si l’on est indulgent, comme une survivance d’un autre âge. Le sujet ne trouve plus en soi la force de magnifier l’objet de sa quête, cause ou femme, et pour lui faire retrouver quelque charme, il est obligé de se servir de piments de toute espèce. L’amour sans recettes pornologiques est fade, les plats qu’on mange doivent comporter des goûts et des parfums inouïs, l’art doit d’abord étonner : pour que l’homme se réveille, il faut d’abord que ses sens soient frappés, tant il est blasé, déshabitué, usé, gavé, ? En fait, et plus uniment : lâche.
Que sur ce fond la médecine vous découvre quelque bonne maladie bien compliquée est un aubaine à ne pas rater.
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La névrose obsessionnelle est parfaitement compatible avec le monde dans lequel nous vivons. Ordre, parcimonie, obstination, c'est alors : chaque chose à sa place, intérêt pour l'argent, régularité dans la production, qu'il s'agisse de selles ou de travail.
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L'image utilisée par tous les vendeurs en n'importe quoi nous montre la jolie maman, les enfants rieurs et le papa au blouson gonflé par les pectoraux ou le portefeuille. Faites des enfants, nous vous vendrons le reste. C'est une image. Dire que ce n'est qu'une image méconnaîtrait la puissance que justement représentent ces images dans notre culture. A force de nous la mettre sous les yeux, cette image devient réalité, une réalité que nous sommes toujours tentés de confondre avec la vérité. Toutes ces images leurrantes, toutes ces représentations fallacieuses de l'abstraction nous font oublier qu'elles ne mettent en scène que des simulacres et non pas nous-mêmes.
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"Mettre des enfants au monde par les temps qui courent serait de la démence." Y a t-il une époque où cette phrase n'ait pas été actuelle ? C'est peu probable. Le monde a toujours été invivable et la vie sans garantie.
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En général, le pervers a besoin de quelques efforts ; il court quelques risques bien qu'il sache, ainsi que nous le verrons, admirablement se servir des lois, car si les lois sont faites pour quelque chose et pour quelqu'un, c'est bien pour la perversion et pour ce que , jusqu'à plus ample informé, nous appellerons la jouissance perverse.

Ne craignez rien, cette forme de jouissance est tout de même une forme assez dégradée de la perversion, assez détériorée, car le sadique qui s'avance vers sa victime, protégé par la cohorte soit des appariteurs musclés, soit de toute la législation protectrice de l'université, est vraiment un sadique raté. Néanmoins nous aurons à en parler, mais pas tout de suite, étant donné que dans l'arbre généalogique des perversions, le sadisme se trouve au plus loin de ce que nous avons à aborder. Mais le fait même de parler ici d'arbre généalogique devrait évoquer l'histoire des maladies mentales, pour ceux qui sont, ne fût-ce que légèrement, teintés d'histoire, d'histoire de la médecine, de la science.
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