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4.38/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Gratien, Vall-d'Oise , le 16/03/1921
Mort(e) à : Montjustin , 2004
Biographie :

Lucienne Desnoues est le pseudonyme de Lucienne Mogin, née Dietsch, poète.
Petite-nièce du forgeron Desnoues qu’Alain-Fournier évoque dans Le Grand Meaulnes, elle est issue d'une famille de maraîchers et de charrons, vit son enfance à la campagne. Une certaine pauvreté la contraint d'arrêter ses études au Brevet élémentaire. Elle travaille comme secrétaire d’un avocat à Paris jusqu’à son mariage avec le poète et dramaturge belge Jean Mogin (fils de Norge) en 1947 qui l’amène à vivre à Bruxelles jusqu’en 1983.
Son premier recueil est édité en 1947, mais déjà dès 1938 elle était encouragée par Charles Vildrac qui d'ailleurs préface ce premier recueil. Colette la reconnait ses grandes qualités de poète. A partir de 1983 elle vit dans les Alpes de Haute Provence.
Elle obtint de nombreux prix : Fénéon, de nerval, vien, Engelmann, Mockel, des poètes français, de la maison de Poésie.

"la versification très classique de la poésie de LD est celle d'une virtuose qui se joue de toutes les difficultés, en des vers courts souvent impaires ; mais si elle a volontier le vers court, elle a l'inspiration longue, sa poésie a du souffle, ses rythmes du ners, ses textes de la vigueur" Jacques Charpentreau (paraphes)


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Source : Catalogue de la BNF et Wikipédia - paraphes (50 poèces manuscrits inédits) J.Charpentreau (livre de
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La rebelle, poème de Lucienne Desnoues


Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Lucienne Desnoues
Mes amis, mes amours

Mes amis, mes amours, la salle est si petite
Que nos cœurs suffiraient, ensemble, à la chauffer
Mais vivent les flambeaux, l'âtre qui danse vite
Et tous ces chaleureux, les cuivres, les marmites,
Les épices, le rhum, le tabac, le café
Dehors, le plus grand gel de tout l'hiver s'orchestre
Les fins archers de l'Est et du Septentrion
Célèbrent dans l'aigu la nuit de Saint-Sylvestre
Et la sévère terre à l'heure où nous rions
Tient plus fort que jamais les défunts sous séquestre

Riez donc, chers vivants, brillez, beaux hommes jeunes,
Femmes encore en fleur dans votre âge fruitier,
Partagez ardemment l'orange et l'amitié,
Un soir, tout l'avenir sera que vous partiez
Observer sans retour le silence et le jeûne

Vous ai-je bien traités ? Dans les sauces profondes
Qui doivent leurs saveurs aux quatre coins du monde,
Le grand vin susceptible et dévotement bu,
Dans le rôti qu'on scie, le gâteau qui redonde,
Avez-vous savouré l'esprit de ma tribu ?
Ah ! Chers civilisés, chères civilisées,
Procédons sous le gui à nos rites fervents
Tandis que sans raison, sans passion, le vent
Vitriole de givre et de poussière usée
Les saintes des parvis, les maisons, les musées

Qu'un vif brouillon de voix mélange nos passés,
Nos songes, nos démons, nos dieux, nos trépassés,
Le Brabant, l'Aquitaine, et ma ville effrénée
Qui fait rieusement ses adieux à l'année
Entre Chartres muette et Versailles glacée
Toi, croyant qui nous vois flanqués d'anges en armes,
Vous, que Goethe ou Stendhal mieux que la Bible charme,
Heurtez vos Gabriel, vos Faust et vos Sorel
Et bien enchevêtrés dans un riche vacarme
Brassons l'intemporel avec le temporel

A tort et à travers, à bouche que veux-tu
Discutez, disputez, bien subtils et bien fauves,
Que sous le proclamé rayonne tout le tu
Et que dans vos regards, beaux couples bien vêtus,
Luisent furtivement vos beaux secrets d'alcôve

Tandis que sans raison, sans plaisir, sans remords,
La bise de toujours lamine les royaumes,
Malmène les oiseaux, les ramures, les dômes
Et ce chaud réveillon haut perché qui embaume,
Petite orange en fête aux branches de la mort.
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Lucienne Desnoues
LE BOUQUET GARNI

L'hiver captif gronde au fond des glacières.
Allez quérir les aloyaux vermeils !
Il est déjà dix heures au soleil
Et les cricris aiguisent la lumière.
Voici la viande à l'arôme engourdi ;
Pour l'embaumer les enfants ont cueilli

L'ardent bouquet des bonnes cuisinières.

Le persil fol et le laurier sévère,
Le thym qui grille les zéphyrs.
Entendez-vous l'huile rousse assaillir
le boeuf saignant dans les cuisines claires ?
L'air se fleurit de fumets réveillés !
Petits enfants, il est temps de lier

L'ardent bouquet des bonnes cuisinières.

Sève de feu, suc vert, essence amère
Vont s'exalter dans les jus gazouilleurs
Et ranimer l'âme d'un vieux bonheur,
En déroulant la senteur familière
Qui pavoisait le matin des jeudis
Au temps léger où je cueillais aussi

L'ardent bouquet des bonnes cuisinières.

De Jardin délivré
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L'incinéré


Mon ami, mon ami, sur un gazon trop vert
J'ai vu semer tes cendres grises.
Nous ne pesons pas plus aux doigts de l'univers
Qu'une cigarette, une prise.

Le dense gaillard qu'on aimait
Inadmissiblement se disperse en fumée
Et sa vie au souffle de mai
Fut sous nos yeux, par trois volutes, résumée.

Un être chaleureux, valeureux et savant,
Soudain, babiole, s'envole.
Les dieux sont des ingrats gaspilleurs et frivoles,
Aussi sauvages que le vent.
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Les devoirs

L’enfant qui fait ses devoirs
Aime la table concrète
Où le légume s’apprête
Pour les soupières du soir.
Repoussant la cressonnette,
Le cerfeuil et le pois vert,
Aux secrets de l’univers
Son coude fait place nette.

Tous les feux du temps convergent
Vers ce chantier si menu
Qu’éclaire aussi l’oignon nu
Ou l’opale de l’asperge.
Archimède , Valéry,
Quel beau plan d’atterrissage
Que ce coin de nappe sage
Ombragé de céleri !

Un théorème superbe
Extrait d’insondables nuits
Moins terriblement reluit
Sous le frais des fines herbes.
Et si l’enfant s’évertue
Pris de frayeur, ô Pascal,
Un réconfort amical
Lui vient de bonnes laitues.
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Dans le thé des quinze fleurs
Il entre de la mélisse.
Quand le cerf entre en chaleur
Toutes les feuilles frémissent.
Droite sur son percheron
Jeannette entra dans l'histoire.
Ce mois-ci nous entrerons
Dans le décan des nuits noires
Et la fille aux paysans
Vient d'entrer dans ses seize ans.

Non, messieurs, de tels débours
N'entrent point dans vos visées.
Le navire entre à Cherbourg
Ailé de brises frisées.
Bien que l'auto fût bénie
Elle entra dans le décor.
Le cor dit que le dix-cors
Est entré en agonie.
Et la fille aux paysans
Vient d'entrer dans ses seize ans.
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Lucienne Desnoues
Voici un extrait d'un texte d'elle : (p116 de paraphes de Jacques Charpentreau)
"Le langage me paraît la plus stupéfiante création de l'homme. La poésie, c'est la fête du langage. Une fête où chacun reste dans son coin tourne au désastre. Voilà ce qui me semble arriver chez les muses, depuis qu'il est de rigueur de s'y travestir en sphinx....
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Marche en Provence

Ici mon pas se régale
Mieux que sur le sable frais
Ou le terreau des forêts
Si fondant sous la sandale.
Oliviers, cyprès, yeuses,
Je prends part à vos repas
Quand je croque d’un bon pas
La pierraille radieuse.

Écraser les thyms, les brandes,
C’est du pain chaud pour l’orteil,
Du craquelin de soleil.
Mon plaisir et ma provende.
Marcher sur l’ocre et l’albatre
C'est lâcher du vin blanc sec,
C'est casser la croute avec
Les dieux, les vents et les pâtres.

Kilomètres éternels
Je vous marche, je vous mâche,
Je savoure sans relâche
Tous vos sucres, tous vos sels,
Kilomètres, kilogrammes
Broyés au mortier du temps
Mes toniques éclatants,
Les phosphates de mon âme.
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