Citations de Magali Croset-Calisto (24)
Le besoin sexuel est le plus violent de tous nos appétits. Le désir de tous nos désirs.
(Arthur Schopenhauer)
Jouir c'est s'affranchir.
Jouir c'est s'expérimenter.
Jouir, c'est oser.
Et comme nous allons le voir dans les pages suivantes, un basculement du Moi-peau au Moi-Cyborg est en train d'apparaître dans notre société hyperconnectée...
Mais que les sceptiques se rassurent, tout comme le livre numérique n'a pas détrôné le livre papier, ou comme le streaming n'a pas tué le cinéma, le sexe virtuel ne détrônera certainement pas la sexualité dite réelle. Tout comme le travail et le télétravail, les consultations et les téléconsultations, le présentiel et le distanciel sexuels ne s'auraient s'abolir entre eux. Ils sont complémentaires et représentent des agirs différents au nom d'une seule et même quête : la pulsion de la vie.
Assurément, la sexualité joue dans la vie un rôle considérable.
On peut dire qu'elle la pénètre tout entière.
(Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir)
Faisons un rêve.
Un rêve où le principe de plaisir ne serait l’adversaire mais l’allié du principe de réalité.
Un rêve de voluptés où les corps se trouveraient non plus clivés mais en résonance face aux multiples facettes de la jouissance.
Un rêve d’équité érotique via de nouvelles sensorialités.
Un rêve étrange et familier d'universalité.
A l'âge adulte, une prostate normale pèse environ vingt à vingt cinq grammes pour des dimensions approximatives de quatre centimètres de large, trois de haut et deux d'épaisseur. Avec l'âge, elle double ou triple de volume (hypertrophie) et enclenche régulièrement des troubles urinaires (envie d'uriner plus souvent, voire très fréquemment). Comme vu précédemment, sa fonction principale est de sécréter le sperme. Ce dernier est constitué de liquide séminal (stocké dans les vésicules séminales, il est essentiel à la survie des spermatozoïdes), de liquide prostatique (représentant environ 20% du sperme) contenant du calcium, des protéines, du zinc, de l'acide citrique et des phosphatases. Ce cocktail nommé, aussi "éjaculat", est expulsé hors du corps lors de l'éjaculation. (p.69)
Une relation de cause à effet s'instaure. Plus une personne éprouve du désir, plus elle sécrète de la dopamine et plus le plaisir est intense. Plus le plaisir est intense et plus l'envie d'en éprouver de nouveau les effets se fait sentir, ce qui entraîne l'enclenchement d'un nouveau désir, et ainsi de suite ... Ce mécanisme bien connu des sportifs, a pu être observé et validé dans d'autres domaines tels que la sexualité donc, l'alimentation, le travail (workaholisme), les jeux en ligne, l'usage de drogues licites (alcool, tabac) et illicites.
L’orgasme est un récit de vie autant qu’un récit de la vie.
C’est un hymne. Hymne à la joie, à l’amour, au plaisir.
Le chant de notre intimité.
Le chant de nos plus grandes libertés.
Après plusieurs tests, certains styles (comme la musique classique par exemple, semblent plus susceptibles de produire des orgasmes musicaux. Tel est le cas désormais connue du Concerto n°2 pour piano de Rachmaninov, pris plusieurs fois pour exemple dans l'étude :
- La production de dopamine à ce moment là est similaire à une prise de drogue ou à une relation sexuelle. Si vous mariez tout cela aux émotions du moment et à votre mémoire vous obtenez un "cocktail émotionnel" qui se produira à chaque fois que vous entendrez un morceau ou un passage particulier. Un orgasme qui parfois laisse comme tétanisé pendant plusieurs secondes.
Pratique sexuelle n'est pas orientation sexuelle
Le jour où les pratiques ne seront plus accolées à une orientation sexuelle, le jour où l'acte de pénétrer et d'être pénétré ne sera plus entaché de représentations clivantes de soumission, domination, etc ... mais considéré et choisi comme une pratique de plaisir, et ce quels que soient les sexes, genres et orientations, alors la sexualité des humains aura tout à gagner. Les orgasmes pourront enfin se libérer.
l’orgasme est en révolution.
D’ailleurs, il n’existe pas un mais des orgasmes. Multiples, tortueux, impensables, inavouables, magiques, mirifiques…les orgasmes rythment nos vies, comme les points de suspension rythment nos phrases. Ils sont des récits. Récits du corps, récits de l’âme, récits de soi et d’autrui. Récits de retenue et de lâcher-prise, aussi. Paradoxe même d’une tension qui mène à l'exultation : les orgasmes fédèrent les êtres autant qu’ils les dissocient. Instants de perte et de retrouvaille, ils transcendent l’humain jusqu'au vertige : physique, psychique, extatique, cosmique parfois. L’orgasme pousse à s’extraire de soi pour mieux revenir à soi ; mouvement pendulaire basculant du réel au surréel par l’entremise d’un corps en extase, prêt au grand jaillissement qui mène à l’explosion, avant l’abandon. Petite mort exquise, si proche de la déréliction… Tantôt interne, tantôt externe, l’orgasme se laisse apprivoiser sous toutes ses formes, pour peu que l’on soit aventureux, inventif et curieux.
Simulation ou Stimulation (p.147 et plus encore)
En général les femmes négocient bien avec la simulation. Cela existe depuis la nuit des temps et s'ancre même davantage. Pourquoi ? Parce que de plus en plus de femmes revendiquent une liberté face à la dictature de l'orgasme masculin. L'enjeu s'avère politique et genré. C'est à dire un argument de reprise de pouvoir face aux injonctions patriarcales qui se nichent jusque sous les draps : simuler pour les femmes, c'est décider concrètement de la durée d'un rapport. Simuler, c'est sortir du cadre imposé. Simuler, c'est s'extraire des codes genrés. Simuler, c'est jouer. Simuler, c'est faire le pas de côté. Simuler, c'est affirmer un souffle de liberté.
....
Depuis des années, les femmes doivent sans cesse se justifier quand elles n'ont pas de désir ou de plaisir sexuel.
De plus de nombreux hommes insistent pour venir en cabinet de consultation avec leur femme parce qu'elle ne les désire plus et qu'il faut à tout prix faire quelque chose pour régler ce problème .
La grande révolution des recherches médicales précitées en début de ce livre est que, à l'évidence, il existe bien une corrélation entre la localisation du point G et les parties internes du clitoris (les piliers), situé de l'autre côté de la paroi vaginale. En définitive et après des siècles d'interrogations en la matière, l'on sait désormais que le point G est une partie interne du clitoris.
"Le sexe est une des neuf raisons qui plaident en faveur de la réincarnation. Les huit autres sont sans importance".
(Henri Miller)
Ce qui est sûr, c'est que le cinéma produit un effet sur la vie des couples ; les orgasmes connectés ont intégré de plus en plus les séries et les fictions autant que les foyers ces vingt dernières années. Chacun cherche son sextoy ou son avatar idéal dans un monde virtuel et connecté. Le distanciel et l'hybridation prennent de l'ampleur. La pandémie, avec ses différents confinements, à accentué le phénomène. L'heure sexuelle accessoirisée ou sublimée aurait elle sonné ? Le virtuel est il en train de détrôner le réel ?
Après cette explosion le médiateur de la relaxation est la sérotonine. Dopamine et sérotonine sont liées par une forme de compensation : après un pic de l'une, on verra augmenter l'autre (chez l'homme la monté de sérotonine monte en flèche après l'orgasme d'où le sommeil. Chez la femme non).
Les arcanes du plaisir s'étayent jusqu'à fournir à l'être humain une palette de jouissances aussi diverses qu'inattendues. Les orgasmes péniens et vaginaux se retrouvent concurrencés par de nouvelles pratiques extatiques qui viennent redéfinir l'accès au plaisir et amplifier les différents modes du jouir. C'est ce que j'ai précédemment nommé l'orgasme global. On connaissait les extases mystiques de sainte Thérèse ou encore le syndrome de Stendhal, vécu par l'auteur à sa sortie de Santa Croce, mais depuis quelques années l'existence d'autres types d'orgasme est scientifiquement prouvée.
Tel est le cas de l'orgasme musical .... Lorsqu'on écoute un morceau aimé et reconnu ou que l'on se sent en osmose avec des notes inattendues, notre corps est envahi de frissons, signe que la dopamine fonctionne et circule. Chair de poule, creux dans le ventre, rouge aux joues, les manifestations sont multiples et peuvent aller jusqu'à l'excitation sexuelle.
(p.210)
Regarder, Sentir, Palper, Dévêtir, Frémir.
S'approcher, se lover, murmurer.
Se toucher, s'embrasser,
Mordre, griffer, s'ouvrir, lécher, susurrer,
Humer, crier, chevaucher.
Les sexes tremblent.
Gémir. Oui.
Jouir. Oui.
Encore -Encore.
Caresser, frétiller, basculer, s'oublier, inonder.
CLIMAX
Mourir, un peu.
Attendre, un peu.
Et plus tard. Recommencer
Baise m'encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las ! te plains-tu ? ça, que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
Louise Labé, Oeuvres poétiques,
Sonnet XVIII, 1555
(p.208)
L'orgasme est un récit de vie autant qu'un récit de la vie.
C'est un hymne. Hymne à la joie, à l'amour, au plaisir,
Le chant de notre intimité.
Le chant de nos plus grandes libertés.