"L'année à venir n'existe pas. Nous ne possédons que le petit instant présent".
Mahmûd Shabestarî
Dans chaque atome nichent cent soleils flamboyants ;
du cœur fendu d'une seule goutte d'eau,
émergent cent purs océans ;
de l'examen d'un seul grain de poussière,
surgissent mille Adam ;
dans ses membres, un moucheron est tel un éléphant,
et, dans ses qualités, une goutte de pluie comme le Nil ;
un Univers se cache dans un grain de millet;
le cœur d'un grain d'orge vaut cent moissons,
dans l'aile d'un moucheron se trouve l'océan de la vie
et, dans la pupille de l’œil, un ciel.
Si petit que soit le grain du cœur,
le Seigneur des deux mondes fait Sa demeure
L'année à venir n'existe pas. Nous ne possédons que le petit instant présent.
Si le soleil demeurait fixe ,
Si son éclat était toujours le même ,
Nul ne saurait que les rayons viennent de lui ,
Il n'y aurait nulle différence entre le noyau et la coquille ,
Sache que le monde entier est un rayon de la lumière de la Réalité .
Cependant , la Réalité en son sein est cachée à la manifestation .
Et Sa lumière ne change ni ne varie .
La seule voie qui mène vers Dieu est celle des amoureux, car ils possèdent un cœur pur et poursuivent leur chemin vers l'unicité divine grâce au dévoilement et à la contemplation.
Voilà pourquoi certains plongeurs dans l'océan de la Vérité qui, après avoir découvert des perles dans les coquilles exotériques, ont expliqué et divulgué ces mystères, se sont vu maudire et calomnier par le commun des mortels. L'ignorance - attribut unique du vulgaire - les a fait accuser d'incroyance et d'impiété. Certains ont même été condamnés à mort.
De longues années durant, des chercheurs de la vérité m'ont pressé, moi, Mohammad ibn Yahiâ ibn al-Jillanî al-Lahîjî al Nurbakhshî, de rédiger un commentaire de la Roseraie du Mystère, écrit par la lumière des mystiques et des savants, le shaykh parfait, l'étoile des nations et de la religion, Mohammad al-Tabrizî al-Shabestarî, que Dieu bénisse son âme !
La raison ne peut supporter la lumière de ce Visage :
Va ! pour Le contempler, cherche un autre regard !
Comme le philosophe de ses deux yeux voit double,
Il est incapable de contempler l'unité de la Réalité.
Penser, c'est aller de l'erreur à la Vérité,
Et voir le Tout absolu dans la partie.
L'Essence divine est dépourvu du où, du comment , du pourquoi .
Que Sa gloire soit exaltée au-dessus de ce que l'on a dit de Lui.