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Citations de Marc Girot (33)


J’ai repris de l’océan, resplendi dans des couchants de fin du monde, respiré la mer. Je me suis abîmé dans son regard de ciel et d’orage. J’ai humé à pleins poumons l’air de l’éternité, puissant, calme, salubre.
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Comme ces enfants qui ne cessent de demander quand est-ce qu’on arrive ? Mais jamais. Nous n’arrivons jamais. Nous ne faisons qu’aller et venir. Nous ne faisons que chercher. Toujours. Le bonheur, la paix, l’amour.
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Une poche à moral qui reprend de la rondeur, je commence à ruminer du bonheur.
Pourtant je ne me sens pas encore prêt à affronter l’amour de Flo et l’affection de mes amis. Je reviens d’entre les morts, tenant la main d’une défunte. J’ai besoin de m’accoutumer à la lumière du jour, aux couleurs de la vie, même si, dans ce coin d’océan, elles sont plutôt ternes et sombres. Il me semble que je pourrais mourir d’entendre des voix chères. C’est évidemment idiot. Je tourne autour de l’ordinateur sans me résoudre à l’aborder.
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La mort est une porte entrebâillée par où fuse de la lumière.
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J’ai honte. La honte, c’est le dernier sursaut avant l’abandon, une dernière chance de vie. Je me lève, perclus de contusions et de peur, et me traîne jusqu’au pont. Vision d’apocalypse.
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La mer est monstrueuse. L’horizon a disparu. Plus d’horizon, plus d’espoir. L’enfermement. Aucun moyen d’échapper à la dévoration. Les cinquantièmes m’emportent dans leur tanière.
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Heureusement, le soir, c’est le grand chambardement des forains du Large. Ils installent tout au long du boulevard du crépuscule leur marché aux tissus. C’est un tourbillon de couleurs chatoyantes qui virevolte à même le ciel. Des nuances rares illuminent tout l’occident : indigo, azurine, carmin, garance… Mais j’aurai épuisé mon vocabulaire bien avant que les marchands ne soient à bout de couleurs ! Tant pis. Elles teinteront ma mémoire sans colorer mes mots.
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Mais je suis vidé, vraiment vidé, de corps et d’esprit. Mais vidé de quoi, au juste ? Qu’ai-je jamais contenu sinon des prétentions, des illusions, des fantasmes ?
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La raison est une bien petite chose face à l’orgueil démesuré de vivre, de vivre encore, de vivre malgré.
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Elève émerveillé, les étoiles m’enseignaient, par l’entremise d’Isa, la beauté et la richesse de l’âme féminine.
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Cinq nœuds bien pesés ! Le bonheur, c’est du vent !
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Les dauphins : de la mer qui se fait chair.
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Isa était une contemplative. Elle habitait une sorte de couvent païen aux dimensions de l’univers. Parmi ses heures canoniales, ce sont vêpres et complies qui recevaient sa dévotion la plus fervente.
Elle pouvait rester toute une nuit à contempler les étoiles.
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Les albatros font ce qu’ils peuvent pour détendre l’atmosphère. Ces princes de la tempête deviennent de grosses bêtes pataudes et grotesques dès que le vent les lâche. Leurs efforts pour décoller constituent, avec les gamineries des dauphins, un des spectacles les plus drôles que l’océan puisse donner. Ils courent lourdement sur l’eau, à la limite du déséquilibre, se soulèvent quelques instants puis retombent, ils courent à nouveau, retombent encore puis, lassés, résignés, retournent dans leur prison sans vent. Quelquefois, après des efforts insensés, ils parviennent à s’élever, ils vont alors chercher les vents d’altitude, puis planent majestueux, imposants. Sous l’étreinte de la brise, l’animal grotesque s’est métamorphosé en prince.
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Quand prend fin cette sorte de profération des abîmes, je ressens à la fois l’accablement et l’émerveillement d’un initié. Dans cet ici-bas, divers, changeant, soumis au flux et au reflux, où je subis comme tout un chacun une mue continuelle, j’ai aujourd’hui le sentiment que mon âme s’est défaite de sa dernière enveloppe et, lentement, déploie ses ailes transparentes.
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Oui, j’ai voulu n’entendre que l’air du Large, cette musique barbare qui n’a pas d’opus dans notre nomenclature, dysharmonie de sons sans ordre, de la basse profonde aux stridences térébrantes, sans limites d’audace ni d’ampleur, avec des silences qui ont la profondeur de l’éternité. Oui, j’ai désiré, j’aime ces discordances qui éveillent des résonnances à l’infini, parce que, paradoxalement, elles m’accordent à l’univers. Mais j’ai soif d’harmonie. Je donnerais aujourd’hui tous les clabaudages des oiseaux de mer pour un madrigal de la Renaissance ! Même une ritournelle des années quatre-vingt ferait mon bonheur, c’est dire !
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La lumière se retire
La nuit se lève
Le ciel devient immense
Un peu d’infini se glisse en moi.
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La mer a revêtu sa tenue de soirée : robe d’un bleu profond, enveloppée d’étoffes légères rose tendre, prolongée vers l’orient d’une traîne piquée d’étoiles. Je la couve d’un regard amoureux. Sans doute, mon frac de matelot manque-t-il de classe !
J’ai décidé de l’accompagner jusqu’aux premières heures de l’aube. Une nuit de noce en quelque sorte. Ainsi je me donnerai à la mer pour la vie, pour quelques mois tout au moins.
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J’ai toujours connu la mer. La marée brasse mon sang. Mes parents et avant eux toute une lignée de marins m’ont fait amphibie. Je ne respire bien que lorsque l’air est fécondé par la mer.
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Reva : partir, en maori. Le maori, c'est la langue de l'Océanie - le continent liquide. C'est la langue que parlent les bateaux.
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