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Citations de Marc Girot (33)


Dans la nuit du 30, le vent se met brusquement à hâler sud. Je monte précipitamment sur le pont. A la lueur de la lampe torche, je vois Reva abominablement empêtré dans les voiles bordées à contre, impudiques comme des robes retroussées. Je rétablis les belles élégantes dans leurs formes épanouies, le jarret alerte, la cambrure frémissante.
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Pour ne pas sombrer dans l’atonie, comme à chaque fois que je menace de perdre pied, je m’accroche aux Essais. C’est que Montaigne m’accorde comme un instrument. Montaigne est un facteur d’âme.
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Isa était une vraie fille de la mer. Elle se coulait dans ses impatiences, dans ses indolences, comme entre ses rives naturelles. C’était le rythme de la vie, de la sienne en tout cas. Elle ne comprenait pas mes agacements quand Reva se vautrait ainsi dans l’eau molle. Ces jours-là, nous faisions océan à part.
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A la barre depuis quelques heures, je laisse mon regard errer sur l’horizon. Le crépuscule prépare la salle d’apparat avec le faste qui sied pour l’accueil de la nuit et de sa cour étoilée.
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Cela faisait plus d’un mois, depuis le banc de la Conception, que je n’avais plus adressé la parole à quiconque. Je suis rassuré : malgré ma vie d’ermite, je n’ai pas complètement perdu la maîtrise du langage articulé ! Je me demande néanmoins si, depuis mes fréquentations avec les dauphins, je ne siffle pas mieux que je ne parle…
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Mon esprit est las d’errer. Il cherche en vain un lieu où se poser.
C’est le crépuscule qui lui propose une halte. J’aime le lever du jour mais c’est le crépuscule du soir que je préfère car il contient la nuit. La nuit est mystique.
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Alors, je ferai face à mon passé, à ses déferlantes, sa houle surgie des confins, ses monstres des profondeurs, plus violents que des fantasmes refoulés. Je ne saurai plus, des embruns qui me flagellent ou des larmes qui me brûlent, où est ma réalité. Englouti dans ton univers, Isabelle, quelle chance aurai-je de m’en libérer ? Tu seras plus que jamais ici, cet ici improbable qui est aussi un lieu douloureux de mémoire.
Ce n’est pas seulement de vent et d’océans qu’il s’agira, mais des convulsions du passé dans lesquelles Isabelle et moi continuerons à nous débattre.
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Mais être dans le présent ? Comment le pourrais-je ? Avec ce passé qui obstinément me tire à lui. Ce passé Isabelle aux yeux noisette, aux effluves vanille. Une tourmente légère et douloureuse, le tourbillon d’une valse triste alors que l’orchestre s’est tu depuis longtemps et que les danseurs sont épuisés.
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Me voici à nouveau au Large. Le Large. Même le semblable y est différent. On est exposé à l’étrangeté, à ses brusques irruptions, à ses insinuations patientes. La raison est quelquefois hagarde. Mais on se sent bien, comme libéré. Au Large, la folie est presque toujours heureuse, elle est même souvent désirable.
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C’est pourtant au collège du Fenouillet dans notre Var natal que notre amitié a véritablement précipité. Chimie de l’adolescence, avec le ferment des mots qui bouillonnait dans nos deux cervelles. Nous étions amoureux des mots, surtout quand ils penchaient côté cœur vers quelque beauté de quinze ans qui nous pétrifiait d’un seul regard de ses yeux limpides. Mais les mots de Bernard couvaient déjà de ces colères sourdes qui devaient plus tard lui réserver un rôle à part – et redouté – dans la presse.
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Il est quatre heures quinze. J’aime l’atmosphère de cette heure-là. Mes yeux ensommeillés barbotent dans la lumière rouge, comme deux poissons-ballons un peu éberlués à la surface de la mer. La lumière rouge, c’est son intérêt, ne blesse pas les yeux. Elle préserve l’acuité nocturne.
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Lire Montaigne, c’est comme me laver le visage à l’eau claire. Je passe bien une heure à ces ablutions intellectuelles qui me rincent de toute la crasse accumulée.
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Oui, je veux, d'une envie violente, retrouver les éléments dans leur virginité, loin de toute contamination humaine, retrouver les espèces dans leur étrangeté, loin de toute domestication.
Puis, un jour, revenir vers mes semblables et leur offrir ce que j'ai reçu de la jeunesse du monde.
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