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Critiques de Marc Pirlet (17)
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Le joueur de bonneteau

Quelle belle lecture que ce Joueur de bonneteau découvert grâce à la dernière Masse Critique ! Un petit livre mais qui sonne tellement juste et vrai qu'on est touché au cœur par ce récit sincère et bouleversant.

Le narrateur (l'auteur ?) y relate sa rencontre avec Dennis, le joueur de bonneteau du titre, un routard américain qui a tout quitté pour vivre au hasard des rencontres et des voyages. Le narrateur, en congé sabbatique pour un an, est fasciné par ce personnage et une vraie amitié entre eux va naître, amitié qui changera à tout jamais sa manière de voir les autres et le monde.

Nous sommes dans les années 80, entre l'Inde et le Népal, après la période faste des hippies et avant la démocratisation du voyage et le tourisme de masse. L'auteur excelle à recréer en quelques mots une ambiance, celle des grandes villes indiennes, de leur pollution, de leur misère omniprésente, ou celle d'un petit village du Népal, ses montagnes abruptes et sa vie simple parmi les paysans. Je ne sais pas si c'est le style, simple et épuré, ou la sincérité que l'on sent dans ce récit mais j'ai été prise au piège de ce roman dès les premières phrases. Tout sonne juste et en comparaison avec certaines lectures en demi-teinte où les auteurs se plaisent à insister lourdement sur la moindre pensée ou réflexion de leurs personnages, que cela fait du bien d'être ainsi plongée en quelques mots dans une ambiance ou des sensations. L'auteur va à l'essentiel et pourtant on a l'impression d'être avec ses personnages, de ressentir la naïveté et la jeunesse du narrateur, ces moments de liberté quand le voyage s'offre à lui, ce bonheur pur des moments partagés avec ses amis dans l'insouciance du lendemain. C'est beau, c'est bouleversant quand on pressent le drame à venir, annoncé dès les premières pages et j'ai particulièrement apprécié la fin, très pudique dans sa description de ce malheur et concluant ce roman sans fioritures inutiles.

Une très belle lecture qui m'a vraiment embarquée dans son univers et bouleversée ! Ce roman est édité par une petite maison d'édition belge, Murmure des soirs, j'espère vraiment qu'il sera suffisamment diffusé pour trouver son public car il le mérite. Un grand merci à cet éditeur et à Babélio pour la Masse Critique sans qui je n'aurai jamais fait connaissance avec cet auteur dont je vais essayer de trouver les autres titres pour les lire.
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Le joueur de bonneteau

Murmure des soirs est une maison d’édition belge que je connais depuis quelques années. J’y ai suivi Paul de Ré avec la Pierre au cœur (T1 & T2), Mademoiselle de chez ces gens-là et Les secrets du bastidon bleu, François Tefnin avec Est-ce que tu as la clé ? ou encore Michaël Lambert avec Mad ou Pierre Höffelinck et Les héritiers de Portavent. Je poursuis la découverte d’auteurs belges aidés par cette maison avec Marc Pirlet et Le joueur de bonneteau. Une belle découverte vécue grâce à Murmure des soirs Babelio que je remercie.

Le personnage central de ce roman écrit à la première personne. Privilège d’un auteur de tenir la plume qui raconte un autre ou de faire porter à son héros un costume qui, en vrai, est le sien ? On ne le saura pas avec certitude et on n’a pas à le savoir. Qu’il soit autobiographique ou non, le récit nous parle d’aventures, de rencontres, de recherches de soi en passant par les autres. Un chemin de liberté et d’humanité.

Dennis, américain d’origine, est un nomade. Grands voyageurs, lui et sa paire de béquille, sillonnent le monde, celui des chemins de traverse, celui où les pauvres et les délaissés du monde se croisent, s’assoient par terre et partagent le temps et la vie dont ils restent maîtres. Peu importe le pays, les habitants vrais, forts et droits sont hors des sentiers touristiques. Dennis ne fait pas exception. Il est joueur de bonneteau. Ci et là, à la sauvette, il est prêt à pigeonner le touriste naïf et à se faire quelque argent pour poursuivre son voyage et, en grand seigneur, assis dans un parc de Calcutta, il offre une démonstration de son habileté aux enfants émerveillés qui n’arrivent pas à suivre la pièce sous ses trois godets. Là, comme partout, il est de passage.

Quand le narrateur se lie avec lui, il ne sait pas encore que ce clochard devant l’éternel est, en fait, un sage qui bouscule bien des façons de voir et d’appréhender la vie. Ses valeurs sont celles d’un bout de route partagée, de la certitude que le chemin est plus important que la destination et que les vraies rencontres sont celles qui ne retiennent jamais l’autre prisonnier.

Avec une écriture très fluide, rythmée par des phrases courtes, Marc Pirlet nous offre des tranches de vie qui épousent le temps qui passe sans jamais vraiment jeter l’ancre et se laisser retenir à un seul endroit. Son livre s’ouvre, on y entre, on y vit de belles rencontres et on le referme prêts à rebondir vers un ailleurs, un autrement. Le monde n’a pas changé. Mais, plus riche de l’avoir lu, sans avoir l’impression d’en dépendre, le lecteur peut apercevoir autrement le mouvement du monde et ses pauses. Il invite à l’essentiel, notre lien à nous-même et aux autres. Libres !

« Je n’ai aucun conseil à te donner. Ni moi ni personne. Interroge-toi et trouve ta réponse. Tu es le seul à savoir ce qui est bon pour toi. »

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Une vie pour rien

Au début de l’histoire, le narrateur de ce court roman (138 pages) s’est séparé de sa compagne quelques mois auparavant et il a perdu le goût de la vie, il subit les choses comme dans un entre-deux grisâtre. Après cinq mois de marasme, le hasard le fait se porter volontaire pour assurer une permanence une fois par semaine dans un abri de nuit pour personnes sans abri. Une expérience qui va le faire sortir un peu de sa dépression et qui sera, avec le recul, déterminante.



Le narrateur rencontre par hasard Mathilde un matin d’hiver, il rend service à cette vieille dame fatiguée et isolée que personne ne remarque dans le quartier liégeois où elle habite. Intrigué par la solitude extrême qu’il ressent chez cette femme, il revient la voir et une relation se noue peu à peu entre elle et lui : il lui tient compagnie, il lui rend quelques services, elle lui offre du café et lui raconte sa vie : son enfance dans une auberge de village dans le Nord de la France, la mort de son père lors de la guerre-éclair de mai 1940, le déménagement à Liège où sa mère a suivi son deuxième mari, la découverte du monde de l’opéra (quand il s’appelait encore le Théâtre royal de Liège) où elle travaillera comme couturière, sa vie de mère célibataire. Une vie « ordinaire », marquée de joies et de souffrances, une vie non exempte de relations mais qui finit dans une très grande solitude. Cette rencontre avec cette très vieille femme, la douceur et la tendresse vécues dans la simplicité, et l’accompagnement délicat qu’il lui offrira jusqu’à la fin donneront sens à la propre vie de notre narrateur, au-delà du chagrin ressenti à la mort de Mathilde.



Ce roman se passe en hiver, il nous parle de sans-abri et d’une vieille dame seule, d’un homme déprimé, de gens vulnérables donc : cette histoire peut paraître sombre, tristounette mais elle est malgré tout lumineuse. Du rien, du petit, du fragile peut paradoxalement naître et renaître quelque chose de beau et de bon. C’est ce que Marc Pirlet nous raconte avec sa sobriété et sa pudeur habituelles.
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Une Vocation

Et vous y a-t-il une rencontre qui a changé votre vie ? C’est un peu le point de départ d’une Vocation, roman signé de Marc Pirlet.

Dans le cas du narrateur, c’est François, un libraire passionné et passionnant qui jouera ce rôle auprès du narrateur.

Nous sommes à Liège dans les années 70 et c’est un coffret de 20 volumes de Simenon qui va sceller cette rencontre.

La première partie de ce roman relate cette relation qui s’installe entre ce libraire un peu étrange et le narrateur. Une complicité semble s’instaurer entre ces 2 êtres solitaires pour lesquels la lecture semble être une bouée de sauvetage.

Après la disparition tragique de François, une toute autre histoire se met en place.

La vie de François y est peu à peu révélée : son enfance difficile suite à la disparition de sa mère, ses relations parfois conflictuelles avec son père.

La littérature lui servira d’exutoire pour se sortir de cette solitude et ce mal être qui se développent chez lui.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, cette rencontre improbable de 2 êtres que tout sépare, et se retrouveront dans leur amour commun de la littérature.

J’ai été particulièrement touché par le destin tragique de François, qui toute sa vie durant semble avoir été abandonnée par ce père distant et mystérieux, dont le seul tort aura été de ne savoir dire à ses enfants qu’il les aimait tout simplement.

C’est une lecture plaisante et attachante. L’auteur Marc Pirlet mérite vraiment d’être reconnu.

Un grand merci à Babélio et aux éditions Murmure Des Soirs pour cette belle rencontre qui restera comme une de mes rencontres littéraires préférés de cette année 2023.

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Derrière la porte

C’est à un roman dénudé et sans esbroufe, que nous convie Marc Pirlet avec Derrière la porte, où le narrateur, derrière les barreaux, nous relate son incursion dans la vie de sa jeune voisine. C’est d’ailleurs parce qu’il s’est lié avec la jeune femme, muette depuis le décès de sa mère trois ans plus tôt, qu’il est en ce moment emprisonné, pour un motif bien précis qui ne nous sera donné qu’à la dernière page du livre.



Pourtant, tout ce que Laurent a voulu faire, avec la bénédiction de la travailleuse sociale qui visite la jeune femme chaque semaine, se résume ainsi : redonner à Louise le goût de vivre et la parole. Pour ce, pendant trois mois environ, il s’est occupé d’elle après l’avoir petit à petit apprivoisée. Tant et si bien que chaque soir ils mangeaient ensemble et écoutaient la télé côte à côte. Même si Louise restait muette, son œil s’était allumé. Elle n’était plus amorphe. Elle avait confiance. Et le visionnement d’un film se déroulant à Lyon avait laissé croire à Laurent qu’elle avait peut-être vécu dans cette ville. Ils partirent donc. Laurent ne s’était pas trompé : Louise avait vraiment vécu à Lyon pendant quelques années. Deux personnes la reconnurent avec qui Laurent eut des conversations, l’une étant une compagne de classe et l’autre celle qui fut la plus proche de sa mère pendant les années que Louise passa à Lyon adolescente. Mais Louise ne broncha pas.



De retour à Liège, Laurent se demanda pourquoi il s’était donné tant de peine. Et à l’heure où il se trouve emprisonné, et où il nous raconte ce qui s’est déroulé pendant ses trois mois d’intimité relative avec Louise, nous le suivons pas à pas, heureux de chaque progrès, imaginant comme lui qu’il réussira à sortir Louise de son mutisme, tant l’écrivain Marc Pirlet sait nous faire entrer dans l’univers de celle qui a tout perdu et de celui qui n’a plus rien à perdre.



Derrière la porte, auquel je ne reprocherai que le titre accrocheur d’un bestseller signé Alina Reyes qui lui a été donné, est un très beau roman. Humain, tellement humain.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Le joueur de bonneteau

« Qu’est-ce qu’un routard ? Un sac à dos, un jean élimé, cet air de ne tenir à rien que donne la liberté ». C’est par ces mots que Marc Pirlet nous invite à le suivre à travers ce récit, qui sera, à ce que j’ai compris, plus qu’un récit de voyage. C’est une rencontre, une amitié, qui mènera vers d’autres rencontres et amitiés. Ce petit livre très court, écrit à la manière d’un journal, décrit des pays, des villes, des gens, bien souvent miséreux, dans cette Inde mystérieuse où le narrateur posera son sac à dos. C’est là qu’il rencontrera et qu’il suivra Dennis, cet autre routard, plus aventurier et téméraire. D’aventures en aventures, ils apprendront à se connaître et à se raconter.

J'ai aimé la sobriété du style, tout en pudeur. Marc Pirlet, à travers son histoire, nous raconte le destin d'autres que lui, qui, épris de liberté, ont décidé un jour de tout plaquer pour vivre la vraie vie, celle d’un ailleurs, où tout est possible. Citant Baudelaire pour qui « Tout homme qui n’accepte pas les conditions de sa vie vend son âme », il fera le choix de cet ailleurs. Une belle découverte, aussi bien de l’auteur Marc Pirlet que de cette maison d’éditions Murmure des soirs, que je remercie ainsi que Babelio de m’avoir permis de les découvrir.

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Le joueur de bonneteau

Une courte histoire imagée où l’écriture légère de Marc Pirlet nous mène à la rencontre de personnes aux vies marquées qui sont parties sur la route par instinct de survie face à une existence qui ne leur convenait plus.

Dans un court laps de temps, le narrateur vivra les instants les plus intenses de sa vie.



Le style est limpide et le livre se lit comme on regarde un film un peu beau et triste à la fois. Les images défilent sous nos yeux: les montagnes népalaises, la caisse d’un parking, un homme aux cheveux long et ses béquilles, une tombe creusée près du lit d’une rivière, ...



Une découverte rafraîchissante!
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Histoire de Bruna

Je l’avoue d’emblée, je suis très réticent devant les témoignages de l’horreur. Je sais quels enjeux pédagogiques et démocratiques ils représentent pourtant, pour ma part, j’ai besoin aujourd’hui de propositions positives pour l’avenir. C’est donc à la signature de Marc Pirlet que je dois d’avoir découvert cette « Histoire de Bruna ». Curieux de l’œuvre d’un auteur que j’apprécie, me voilà donc replongé dans un récit des camps. Mais avec quelle pudeur et quelle humanité. Bruna se confie, au crépuscule de sa vie, à un écrivain qui a la sagesse de ne pas singer sa voix. Marc Pirlet lui offre la douceur de son style littéraire pour raconter une histoire humaine, complexe, déchirante mais sans cesse emplie de vie et d’espoir.



Voilà comment l’histoire d’une rescapée des camps nazis se trouve éclairée par la force de la reconstruction après une vie silencieuse à tenter de retrouver un quotidien ordinaire.
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Le joueur de bonneteau

J'aime la voix de Marc Pirlet, tout en douceur et en modestie. J'ai eu le plaisir de croiser plusieurs fois l'auteur mais je suis incapable de dire si cet homme discret et bienveillant a vécu ce qu'il raconte dans "Le joueur de bonneteau". Si c'est une fiction, elle a le parfum de la vérité et de l'humanité. Entre Liège et Katmandou se noue l'histoire d'une rencontre qui répond à une question simple : pourquoi ce besoin un jour de larguer les amarres pour parcourir le monde ? Pour tisser des liens plus forts encore, semble nous souffler poétiquement cette histoire. Et de découvrir Dennis, personnage attachant, qui voyage sans cesse pour oublier (ou accepter ?) qu'il marche avec des béquilles et qui semble jouer sa vie comme il manipule les cartes : un coup gratuitement pour épater les enfants, un coup librement pour retrouver des amis chers sur le toit du monde, un coup en prenant tous les risques pour payer un voyage de retour. C'est cela le jeu de bonneteau : trois cartes qui bougent à une vitesse folle pour empêcher la chance d'apparaître là où on le voudrait. Toujours en mouvement avec l'illusion de ne jamais ni gagner ni perdre. Et Marc Pirlet réalise lui aussi un joli tour de passe-passe : il écrit un récit contemplatif où tout est sans cesse en action, il nous apprend beaucoup sans jamais donner de leçon et il nous laisse au détour de ses dernières pages chez nous mais entre deux voyages. Je promets de ne pas l'interroger sur la véracité de ses histoires la prochaine fois que j'aurai le plaisir de le rencontrer. Par contre, j'attendrai le petit bonheur simple de me plonger dans son prochain roman, comme on attend la suite de celui qui se défend de n'avoir pas grand chose à raconter avant de vous emmener, le sourire timide aux lèvres, dans ses souvenirs de l'autre bout de la terre.
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Le joueur de bonneteau

La fin des années 80 est l’époque où de jeunes aventuriers, parfois appelés hippies, se lancent dans des voyages aux quatre coins du monde pour se rapprocher de paysages plus authentiques à leurs yeux, regard hélas parfois troublé par les effets de la drogue. L’auteur Marc Pirlet a parcouru l’Asie. Avant de rejoindre sa Belgique d’origine après un an de congé sabbatique, il a souhaité goûter aux trésors que recelait sans doute la mythique ville de Katmandu. Il rencontre Dennis un jeune Américain, routard lui-aussi après avoir subi un grave accident de voiture aux Etats-Unis dans lequel il a perdu ses deux jambes. Avec ses béquilles, Dennis ne craint pas de parcourir le monde, subsistant grâce à ses talents de manipulateur qu’il exerce dans le jeu interdit de bonneteau, qu’il pratique en cachette de la police, dans des lieux sordides. Une grande amitié se noue entre les deux jeunes hommes.

Marc Pirlet, auteur belge francophone, montre dans cet ouvrage un vrai sens du récit. Pas besoin de belles phrases ni de bons mots, l’auteur fait une narration linéaire non dépourvue de l’expression de sentiments qu’il évoque avec pudeur mais avec beaucoup de profondeur.

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique et je remercie Babelio et les éditions Murmure des soirs pour cet envoi.
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Histoire de Bruna

C'est en lisant le journal local que j'ai appris l'existence de ce livre. Et quel livre!

Une merveille du genre!



Comme le titre l'indique il s'agit de l'histoire d'une jeune fille appelée Bruna. Elle est d'origine polonaise. Son père, un mineur militant syndicaliste de gauche, entraîne sa famille dans le nord de la France puis à Seraing, près de Liège car c'est là qu'il trouve du travail. La famille est pauvre mais heureuse et solidaire.



En 1940, quand la Belgique est envahie par les Allemands, la famille tente de fuir sur les routes de l'Exode. Bruna finira par revenir à Liège après moult pérégrinations.

Mais quelques mois plus tard, à la recherche du père de Bruna qui reste introuvable, la Gestapo arrête la jeune fille de tout juste 16 ans comme otage. Elle est alors déportée en Allemagne...



Un récit qui m'a tordu les tripes (passez-moi l'expression)! Impossible de rester impassible quand vous découvrez au fil des pages ce qu'a vécu cette adolescente qui vivait à quelques kilomètres de chez moi. Impossible également de ne pas tenter vous faire découvrir à tous ce livre fabuleux et précieux par les temps qui courent, alors que certains membres du gouvernement fédéral belge sont ouvertement racistes et fréquentent des groupes d'extrême-droite négationnistes.



Je ne vous dévoilerai pas ce qui est arrivé à Bruna durant les années de déportation. Je ne vous dirai pas si elle s'en est sortie ou non. Encore moins comment Marc Pirlet a eu l'opportunité d'écrire cette histoire hors du commun! Vous ne me croiriez pas...



Remarque : Si jamais vous étiez intéressé par ce livre, vous ne le trouverez pas en librairie. Néanmoins, il est vendu par une petite maison d'édition: Murmure des soirs. Alors, à vos claviers! :-)

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Un Jour Comme un Oiseau

Bruna avait 16 ans lorsqu’en 1941, elle se fait arrêter par la Gestapo et déporter au camp de Ravensbrück avant de rejoindre celui de Bergen-Belsen. Son témoignage a été recueilli en mars 2013 par Marc Pirlet et publié sous le titre « Histoire de Bruna » en 2014.



L'année qui suit cette publication, Bruna décède, soulagée que son histoire ne tombe pas dans l’oubli.



Marc Pirlet rédige ici un dialogue muet posthume, frustré de tout ce qu’elle n’a pas eu le temps de lui confier, attristé aussi de ces rencontres qui n’auront désormais plus lieu.



Ce dialogue « en forme d’éloge et de remerciements » revient sur leurs échanges, sur la personnalité modeste de Bruna mais également sur le travail de Marc Pirlet, sur ses recherches, ses doutes, ses sentiments face au témoignage qu’il devait recueillir.



C’est poignant, doux, terriblement beau et triste à la fois.



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Une Vocation

Merci aux éditions "murmure des soirs" et Babelio pour l'envoi du roman.

C'est assez rare que je lise un livre d'une seule traite et avec plaisir. Je suis plus tôt roman policier ! La vocation est celle d'un libraire, propriétaire d'une boutique miteuse, mais qui recèle des trésors, des éditions rares etc.

Le narrateur est tout d'abord attiré attiré par un coffret de vingt romans de Simenon et se lie d'amitié avec le libraire. Il trouve le moyen d'assouvir sa soif de lectures. François le libraire est un autodidacte, mais son érudition est immense. Il a un passé douloureux. Orphelin de mère, il a été élevé par sa sœur Gabrielle, alors que son père est totalement indifférent.

Les livres deviennent alors son seul refuge.

C'est un roman d'atmosphère, sans coup de théâtre ni révélation. Les personnages sont attachants et la lecture très plaisante.
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Une Vocation

Merci à Babelio et aux éditions Murmure des soirs pour m’avoir fait découvrir ce livre dans le cadre de l’opération Masse critique.

Ce livre nous raconte la trajectoire de 2 êtres pareillement amoureux des livres. Pour le narrateur, les livres sont une passion qui lui permettent d’échapper à une vie tranquille mais sans relief et qu’il juge assez médiocre. Tout à ses lectures et à la découverte des auteurs, il juge avec condescendance et un brin de férocité, la médiocrité de ceux qui l’entourent à commencer par sa mère. Son « mentor », c’est François, le propriétaire solitaire d’une petite librairie vieillotte, qui ne paye pas de mine, où personne n’entre jamais. Entre ces deux-là va naître une amitié. François, d’une érudition littéraire rare, fera découvrir à notre narrateur, des auteurs, des œuvres confidentielles, et lui racontera mille et une anecdotes sur les écrivains… Notre narrateur, adolescent, a enfin trouvé une personne avec qui il peut échanger sur ses lectures et qui lui fait découvrir un vaste monde de livres.

Le passé douloureux de François, enfant solitaire, orphelin de mère très tôt, élevé par sa sœur et un père absent et indifférent, nous sera révélé dans la 2ème partie de ce roman. On comprendra alors que ce sont justement les livres qui lui ont servi de refuge et lui ont permis de survivre dans un monde où il n’était pas adapté.

Cette histoire est touchante. La plume de l’auteur est belle, fluide et nous entraîne sans difficulté dans l’histoire de ces deux personnages et dans cette France moyenne des années soixante. Ne cherchez pas d’intrigue ou d’études de caractères poussés, l’histoire est assez banale en fait. On y sent surtout l’amour de l’auteur pour les livres, pour leur formidable pouvoir d’évasion, de guérison, de plaisir… C’est un roman d’atmosphère, un peu mélancolique dans lequel il fait bon s’immerger.

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Le joueur de bonneteau

L'introduction de l'auteur est alléchante. Elle donne envie de connaitre le souvenir peu glorieux et la transgression qui y est rattachée que l'auteur promet de nous dévoiler dans ce récit initiatique. Il nous entraîne sur les traces des hippies des années septante, sur les routes d'Inde et du Népal. Il nous confronte au problème de la drogue et du mal de vivre après un événement noir qui imprime sa trace indélébile dans le corps et dans le coeur.

L'histoire n'est finalement pas celle qu'on attend, la transgression n'en n'est pas la finalité. Elle commence avec des rires et des sourires, des personnes qui essaient de vivre leurs rêves d'évasion, qui essaient d'oublier les épreuves subies (accident, migration, ennui...). Elles vont aller jusqu'à braver les lois et connaitre le frisson de l'illégalité, sans toutefois entraîner de trop lourdes conséquences.

Mais la vie est parfois cruelle et la fin de l'aventure s'avérera tragique pour les uns et fort triste pour les autres.

Ce fut une belle découverte, Marc Pirlet transmet à son lecteur un tableau tout en nuances, on pourrait presque visionner les divers chapitres sous forme de photos.
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Histoire de Bruna

Ce livre est un énorme coup de cœur. Pourquoi un livre de plus sur 40-45 me direz-vous? Tout simplement parce que ce livre est le compromis parfait entre un témoignage de victime (Bruna) et la plume d'un réel écrivain (Marc Pirlet.) Il explique dans la préface qu'après des heures d'enregistrement, il a choisi de raconter à la 3ème personne l'histoire de Bruna tout en restant fidèle à ce qu'elle lui a expliqué. Il s'offre ainsi la possibilité de bien écrire tout en étant quasi dans l'autobiographie. Par souci d'authenticité, il a écrit à la 3ème personne afin que le lecteur sache que ce n'était pas mot à mot ce que Bruna lui a transmis. Le second point fort de cette biographie est que c'est une des rares histoires vraies (un des rares témoignages) dont l'auteur est encore en vie. C'est Jagoda, une de mes anciennes élèves, qui m'a conseillé ce livre sur son arrière grand-tante, et je l'en remercie vivement! Dernier avantage de ce livre, je suis enseignant en Belgique (à Seraing) et ce livre parle de Seraing. Bruna (comme mon élève qui portait le même nom de famille) y a vécu! Enfin, un livre (cet objet ennuyeux et désincarné pour beaucoup de jeunes) peut prendre du sens pour eux! On y parle de plusieurs endroit connus, de la Place Saint-Lambert à Liège, de notre célèbre cristallerie, de la rue Ferrer qui est à côté de mon école, ... Bref, ce roman a été un véritable coup de cœur.
Lien : http://www.de-lire.be/?p=1619
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Un Jour Comme un Oiseau

« Que retenir dans le flot des souvenirs ? Lesquels méritent, plus que d’autres, d’être consignés ? » Question déterminante pour un écrivain, et plus encore lorsqu’il travaille sur la mémoire des autres. En 2014, Marc Pirlet a publié un court récit fondé sur les souvenirs de Bruna, Polonaise communiste rescapée du camp de Ravensbrück. La mort de Bruna, un an plus tard, laisse l’auteur avec toutes les questions qu’il n’a pas pu lui poser. Un nouveau dialogue s’engage alors, avec les lieux — le cimetière où elle repose, qui évoque par sa disposition un nouveau camp de concentration, le mémorial de Ravensbrück, Bedzin, sa ville natale en Pologne, Billy-Montigny, où elle a vécu...

Ce petit livre, paru dans le même format, pourrait n’être qu’un « post-scriptum en forme d’éloge et de remerciement », comme le présente son éditeur. On y retrouve les « chutes » des entretiens avec Bruna, de son vivant : tous les souvenirs ne sont-ils pas d’égale importance, s’ils ont survécu aux décennies ? Des plus saugrenus (la grand-mère qui, voyant pour la première fois des bananes, les prend pour des haricots géants) aux plus terribles (cette déportée sortant du rang, à Ravensbrück, pour se planter devant la surveillante en chef, alors enceinte, et vouer son enfant à naître sourd et aveugle). Souvenirs ténus, souvenirs précieux : qui se permettrait de les juger ? Ils sont comme un chant d’oiseau que l’on ne remarque pas, mais que Bruna écoute, au milieu d’un bois, après s’être évadée, et qui la rassure. L’oiseau plane tout le long de ce récit et accompagne, témoin discret, les épisodes de sa vie. À Ravensbrück, il survole le camp, porteur de rêve d’évasion à tire d’aile. À la fin de sa vie, place de l’Opéra, quand elle peut à peine marcher sur ses genoux douloureux, un oiseau à la patte blessée s’attache à elle. Infiniment précieux, ces oiseaux, car ils témoignent de la vie d’une petite note ténue. « Un jour comme un oiseau » : n’est-ce pas cela qui nous aide à voir la lumière.

Mais ce récit est plus qu’un post-scriptum. C’est une réflexion nourrie aux témoignages d’autres déportés et dans un dialogue muet avec celle qui l’a inspiré. Une incroyable énergie se dégage de ce portrait de la vieille dame. La volonté de survivre au camp, bien sûr, mais aussi celle de sortir jour après jour, lorsque l’âge est venu, et de se rendre au même café pour ne pas s’enfermer dans sa solitude. Un effort épuisant qui a fini par la tuer. Volonté d’aller au bout de ses souvenirs, de son récit, même si raconter est devenu une épreuve, volonté de voir les photographies de Ravensbrück, même si elle sait qu’elles lui feront mal... Il n’y a pas de leçon à tirer d’une vie qui ne s’est jamais voulue exemplaire, mais un témoignage sur les priorités de la vie. Lorsqu’il rencontre Bruna, Marc Pirlet écrivait un roman qui lui tenait à cœur et qu’il a interrompu malgré les deux cents pages déjà rédigées. Peut-être ne s’y remettra-t-il jamais. Mais la priorité était d’écouter Bruna, comme, un jour, pour Bruna, la priorité fut de s’arrêter dans sa fuite pour écouter un chant d’oiseau.
Lien : http://www.jean-claude-bolog..
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