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Citations de Marcelle Bernstein (27)


Une découverte inattendue le troubla cependant. Plus il observait la hiérarchie en action, plus il prenait conscience que l’Église catholique était le club masculin le plus exclusif de l'univers. Il fallait voir les évêques porter ostensiblement l'anneau ou les cardinaux se complaire dans la pourpre. Le célibat, du moins en apparence, était le prix à payer pour être admis à ce cercle fermé. La ligne d'autorité, du pape aux cardinaux, des cardinaux aux évêques, des évêques aux simples prêtres, était entièrement mâle. A l'évidence, quelque chose n'allait pas dans ce système. Les femmes, qui représentent la moitié de l'humanité, n'étaient pas considérées dans cette institution. L’Église ne reflétait pas la société telle qu'elle était constituée, et pourtant son influence sur elle était considérable.
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Ici rien n'avait changé. Le raz-de-marée provoqué par les changements survenus dans le monde s'était chaque fois brisé au pied du rocher sur lequel se dressait le prieuré de Notre-Dame-des-Neiges. Des dynasties qui avaient longtemps régné s'étaient éteintes, des empires qui avaient soumis une grande partie du monde avaient fini par s'écrouler. Les guerres, les désastres naturels et les famines s'étaient succédé. Mais les moniales, invulnérables aux maux du siècle, indifférentes au progrès qu'on saluait partout, continuaient à vivre sereinement pour Dieu seul.
Sarah pensait à la grande sainte Thérèse, qui recommandait aux carmélites de garder leurs yeux et leurs cœurs tournés vers la montagne et d'ignorer ce qui se passait dans la plaine. Une attention constante portée à Dieu devait leur suffire.
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Il lui semblait découvrir Rome par l'odorat. Dans les ruelles étroites, il percevait l'odeur du linge fraichement lavé étendu sur les cordes se croisant au-dessus de sa tête. Le parfum des cuisines et l'odeur des bébés parvenaient à ses narines chaque fois que les mères ouvraient la fenêtre pour rappeler leurs enfants avec des cris à la fois aigres et musicaux. Via Veneto, le soir, en voyant la foule élégante des Romains fortunés flâner devant les vitrines scintillantes de maîtres coiffeurs et de grands couturiers, il pouvait flairer l'argent. Et dans les sombres églises faiblement éclairées par les cierges, il pouvait sentir Dieu tout en respirant l'arôme de l'encens.
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Ce peuple avait été converti des centaines d'années avant l'arrivée des religieuses. Mais leurs cultes "païens" n'avaient jamais été éradiqués malgré la volonté pugnace des inquisiteurs espagnols. Enracinés depuis des milliers d'années, les rites anciens étaient encore bien vivants, même si les plis immenses du manteau de la nouvelle foi les avaient absorbés.
Les anciens dieux ne meurent jamais. Les taches de sang héritées d'un temps immémorial ne s'effacent point.
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Tout le monde a besoin d’aimer.
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Treize ans est déjà un âge particulièrement difficile, tout spécialement pour une fille. Dieu merci ! je n’aurai jamais à revivre ma puberté.
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Il est maintenant admis que des problèmes psychologiques ou le dysfonctionnement sont souvent à l’origine de maladies physiques. Cependant, en dépit de progrès techniques impressionnants, la cause première reste un mystère. Quelques-unes, de façon évidente, ont leur origine dans le cerveau. Plusieurs affections cutanées, par exemple, résultent du stress.
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Tous les sentiments reliés au sexe, de près ou de loin, devaient être éradiqués. Selon lui, seule la discipline administrée régulièrement parvenait à soumettre l’imagination et la mémoire.
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Il se disait – il le croyait vraiment – que les plaisirs de la chair n’étaient pas importants pour lui : seules les idées comptaient. Un homme pouvait être comblé par le spirituel ou bien par le sexuel, et non par les deux.
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La chasteté lui était apparue le plus exaltant de ses trois vœux. Elle représentait la plus belle promesse, le plus grand renoncement. Il l’avait considérée comme la condition essentielle d’une entreprise merveilleuse, la recherche de la perfection.
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La parfaite obéissance du jésuite était le ciment qui liait cette brillante troupe, disséminée à travers le monde, qui rattachait ceux qu’on appelait les « hommes du pape ». Le ciment de l’obéissance assurait leur cohésion depuis plus de quatre cents ans qu’ils exerçaient leur puissante influence.
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La prison lui avait aussi appris qu’elle pouvait survivre parmi des personnes qui seraient capables de terrifier n’importe qui hors des murs.
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En même temps que sa liberté, on lui avait ravi l’innocence, la joie, l’amour. La prison avait imprégné chaque détail de sa vie. Elle ne serait jamais libérée de ce qui était arrivé. Son adolescence avait été brisée. Elle ignorait comment parler à un homme qui n’était pas un geôlier. Les liens déjà ténus qui la rattachaient à sa famille avaient maintenant presque totalement disparu.
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- Je n'oublierai jamais, répondit-elle. On ne se débarrasse pas d'un souvenir comme celui-là. Il me hantera toute ma vie.
page 2014
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Les anciens dieux ne meurent jamais. Les taches de sang héritées d'un temps immémorial ne s'effacent point.
page 59
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Il n'avait pas cherché l'isolement, mais l'intégration. Il avait essayé d'aimer davantage, pas moins. Quelque chose avait tragiquement mal tourné. Il avait voulu être le compagnon de chacun, mais il n'était le compagnon de personne. Il avait cru qu'il serait capable de transformer des vies : à cause de son indifférence, c'est tout juste s'il n'en avait pas regardé une se perdre.
page 49
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Autrefois, on avait coutume de le percer dans la porte et de peindre ensuite le pourtour afin de lui donner l'apparence d'un œil humain. L’œil qui ne dort jamais , le judas, qui permet d'espionner sournoisement le prisonnier. Il était rond alors. Maintenant, ce n'est plus qu'une simple fente obturée par une plaque métallique.
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Une fois encore une peur complètement irrationnelle étreint l'arrivant. Elle resurgit, à la fois mal définissable et violente comme un coup de lame, à chacune de ses visites à Maleserre, lorsqu'il entend aboyer avec fureur les quatre chiens de Pierre Mas.
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Je ne sais même pas par où commencer. Je n'ai que mes rêves pour tout bagage. Et voilà que maintenant tout s'écroule. Je suis tout bonnement incapable d'assumer ma liberté.
page 308
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Elle pleurait pour l'enfant qu'on avait emmenée et pour celle qui était restée. Elle pleurait la fin de l'innocence et le début de la noire solitude.
page 248
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