Margaret Wild

Porte-poisse. Quel étrange roman. La littérature adolescente est quelquefois bien lourde à "ingérer."

" elle, c'est Ginnie. pas encore porte-poisse". Une ado comme les autres.



"Je suis

raisonnable

serviable

et fiable"



Le roman est écrit ainsi; de très courts chapitres. Une ou deux pages

Des phrases encore plus courtes.

Ginnie a une soeur, Grace, handicapée mentale, et qu'elle adore.

Une mère abandonnée et chaleureuse et un père qu'elle appelle Le Salopard. C'est Grace qui l'a fait fuir.

Il a refait sa vie, avec une autre, ailleurs....

Ginnie a des amies, un amoureux, une petite vie qui va cahin-caha

"lorsqu'elle est avec Charlie elle rayonne de bonheur"

Jusqu'au jour où c'est le drame. Ginnie avait l'amour, elle a la douleur.

et c'est difficile. Incompréhensible.

Ginnie sombre, Ginnie va mieux.

Et puis nouveau drame. Ginnie se prénomme porte-poisse maintenant. Elle dit qu'elle a le mauvais oeil.

Elle a la haine. Elle est méchante..

Pour les autres - ses amies - c'est dur aussi.

Connie qui aime une autre fille, Serena qui a tout même, et surtout, l'indifférence de ses parents, Suzon ( Sainte Suzon) l'indulgente...

il y aussi Charlie, Ben et Hal, dont je ne veux rien dire mais qui sont aussi au cœur de ce roman. Intensément.



Ginnie se débat dans l'adolescence.

" Je me dispute avec ma mère

les portes claquent

je crie je hurle

j'envoie tout promener.

Grace va se cacher tout au fond de sa chambre

Je lui fais peur."



Voilà ce roman, des phrases très fortes, des adolescents victimes.

De l'insouciance, de l'amour et de la noirceur. La présence de Grace, la bien-nommée. Des parents touchés au cœur aussi. Des portraits intimistes de chaque personnage, et leurs pensées font ce livre, bizarrement construit.

Une histoire tellement humaine...mais trop cruel que l'on aurait du mal à conseiller à des ados. Dans ces années ou le mal-être et les excès sont si vifs.

Ou tout peut basculer...Margaret Wild ne se cache pas derrière les mots : elle dit. Elle est dans la tête de ces ados. Elle raconte l'indicible. Elle est fait-divers et on a mal.



J'ai relu ce roman d'une traite, je l'avais déjà lu il y a presque 10 ans.

J'ai frissonné encore même si les phrases sont diablement belles

Je suis comme Ginnie " je me sens glacée jusqu'au os"



Un livre qui n'est jamais sorti à la bibliothèque et c'est tant mieux peut-être...



Charlie, Ben et Hal (aussi) ....Tous ces enfants sacrifiés.

Hopper est le nouveau chien de la maison. C’est le meilleur ami d’Harry. Le garçon et le chien sont inséparables. Mais un jour : « One afternoon when Harry came home from school, there was no Hopper waiting by the gate. No glad yelping. No loving lick of the tongue. » Le chien est parti pour toujours et Harry traîne sa peine en silence. Mais voilà que la nuit, au creux des rêves, Hopper revient pour une dernière partie de balle avec son ami. C’est seulement alors qu’Harry peut le laisser partir. « Goodbye, Hopper, said Harry softly. »



Bon, vous vous en doutez, une histoire pareille m’a fait pleurer à gros bouillons. C’est immanquable : un chien qui meurt et c’est les grandes eaux chez Lili Galipette. Il faut dire que c’est ancré dans le réel et que les souvenirs affluent toujours en masse. Bref !



J’ai adoré les dessins griffonnés et crayonnés : l’illusion du mouvement est impressionnante. Et le côté brouillonné laisse une certaine place à la pudeur des larmes. C’est peut-être une interprétation un peu trop alambiquée pour un album jeunesse, mais je le ressens ainsi.

C’est une très jolie histoire et qui peut aider un enfant à comprendre et dépasser le deuil. Mais à ne pas lire tout seul !

Chloé est une petite oie, elle est née au bord d’un étang et c’est là qu’elle a toujours vécu. Pourtant, il faut partir. Elle est effrayée et reste au bord de son étang mais sa maman vient la rechercher et la rassure en lui promettant sa protection.



Rien de révolutionnaire dans l’histoire de cette petite oie : un peu de peur, beaucoup d’amour maternel, une pointe d’autonomie.

C’est tendre, c’est joli comme tout.

J’aime beaucoup les illustrations avec des couleurs chaudes. On comprend qu’elle veuille rester là cette petite oie, son étang est bien joli. Mais l’illustration de fin est magnifique et ça lui promet un beau voyage.

C’est vraiment plein de tendresse.








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Un bel album tout en traits et coups de crayons où l'on découvre qu'une pie blessée à l'aile et un chien à moitié aveugle peuvent se compléter pour vivre ensemble de belles aventures. Enfin ça, c'est avant que Fox le renard ne vienne se mêler de cette amitié solidaire...

Cet album est particulier, parce qu'il aborde le thème de l'amitié, thème assez banal, mais aussi le thème du handicap, qui n'est pas souvent traité dans les albums jeunesse.

Oui, il n'est pas abordé avec des humains, mais par le biais de la fable. L'on voit le chien, borgne, et la pie, qui ne peut plus voler, nouer une amitié et ainsi, devenir complémentaires et solidaires.

Comme rien n'est simple - et c'est ce qui fait l'intérêt de cet album, cette belle amitié suscite de la jalousie, l'envie de la briser, et c'est là que le personnage du renard apparaît. Etre sauvage et solitaire, il oeuvre pour séparer - peut-être aussi parce qu'il veut que les autres se sentent aussi seuls que lui.

L'album se termine sur un message d'espoir.

Bébé Hippo décide de partir à l'aventure à travers les paysages africains. A chaque changement de paysage, il voit un bébé animal profitant de caliner sa mère... "Bisou, bisou!", dit le texte, alors que le petit hippopotame continue son exploration. Jusqu'à ce que...

Cet album est très riche pour les tous petits, grâce à la structure répétitive d'un texte sonore et poétique, des images simples et belles, une thématique dont il est proche... En plus, un petit détail est caché dans les illustrations, qu'on pourra découvrir avec jubilation après plusieurs lectures.

C'est un régal de le raconter à voix haute, les enfants en redemandent...

Un vrai bijou que ce petit livre là!

Bien qu'écrit en anglais, on comprend parfaitement l'histoire et la tristesse de ce petit garçon qui refuse d'accepter la mort de son chien. Triste et beau à la fois, pour petits et grands, il met un peu de baume sur la douleur lorsque l'on traverse un épisode tel que celui là!

Une petite fille dit au revoir aux différentes pièces de sa maison. Avec ses parents, elle quitte la campagne pour s’installer dans une maison en ville. Dès son arrivée là-bas, la petite découvre et salue sa nouvelle demeure.



J’aime beaucoup les illustrations, certaines parties sont en noir et blanc, d’autres sont très colorées. Le contraste entre les deux attire l’œil. C’est également original de montrer un départ de la campagne vers la ville dans une atmosphère aussi gaie.



Album à absolument emporter avec soi en cas de déménagement !

Un livre sur le déménagement.

Il en faut et ce n'est pas toujours facile pour les très jeunes lecteurs de ne plus se projeter à l'avenir sur un lieu que l'on a aimé, même si l'on part. Normal, on s'attache.

Nous ne serons pas sur les mêmes sujets que les livres jeunesse pour les plus grands, vous savez, chers jeunes lecteurs, le changement dur à digérer qui concernera la terrible séparation d'un monde de copains.

Nous nous tournerons avec l'album " Au revoir, maison" de Margaret Wild vers les plus petits.



Ils se seront appropriés des espaces personnels, des petits espaces de vie intime dans le grand espace familial et voici que le repère est effacé.

Au revoir salle de bain, au revoir cuisine, au revoir chambre des parents, au revoir chambre d'Emma.

L'héroïne devra s'habituer aux notions de changements, d'adaptation, apprendre à recomposer.

Cet album s'installera de façon utile dans la classification " Grandir".



Le titre est bien fait et propose un équilibre qui devrait être perceptible, on laisse d'un côté et on gagne de l'autre.

Tandis que la petite Emma abandonne sur le début de l'album ( il y avait même un pré et un cheval près de chez elle), elle se retrouvera à saluer et faire connaissance avec de nouvelles pièces, un nouveau lieu sur la fin.

La démarche est pleine de tact et l'utilisation du titre à l'occasion pourra se montrer pédagogique.

Les illustrations d'Ann James contrasteront entre figures couleurs et noir et blanc et permettront de distinguer le lieu du petsonnage de façon claire.

Le style du fond est joliment picturale, les détails brossés de façon large et savante créeront du contraste avec le personnage qui déambule dans ses traits clairs.



C'est très subtile mais le fond racontera aussi une histoire. Ces détails nous représenteront, semble t-il, un passage de la campagne à la ville.

Exit les grands espaces et les clôtures, bonjour les voisins et les palissades.

À la hauteur de la petite Emma, ce qui semblera importer seul, c'est de retrouver des coins et recoins où vivre sa fantaisie et grandir.

On a aimé.

Sur cette histoire de peur de se lancer, peur de grandir et de vieillir, texte et images rivalisent de tendresse.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..

une écriture très simple, des fragments de vie: celle de Ginnie, adolescente, de sa petite soeur trisomique, de sa mère, de ses petits amis... La forme ressemble à Charlotte de Foekinos. Ginnie va se donner elle-même ce surnom car ses deux premiers petits amis meurent, le premier en se suicidant, le second après une bagarre qui tourne mal. Ginnie se demande si elle doit vivre encore, sa mère souffre de solitude... et voilà que l'adolescente tombe amoureuse du responsable de la bagarre... un petit roman jeunesse poétique, qui a l'art de trouver le ton juste pour dire, avec pudeur, la difficulté de vivre... et une belle fin inattendue

Au revoir, maison, Margaret Wild, Ann James, éditions le Genévrier, 2020, 13€



Sur la page de garde, une fillette, de dos, debout sur une terrasse, contemple le paysage face à elle. A ses côté, des cartons de déménagement s’entassent.



Nous suivons ses déambulations dans une campagne où elle semble parfaitement à l’aise, puis dans une maison.
Lien : https://www.litterature-enfa..

Un très bel album! Les illustrations, toutes en teintes chaudes (beige, orange vif, gris taupe, brun, blanc crème) donnent à voir une peinture griffée, aplatie, recollée, mais magnifique... comme les protagonistes de cette courte histoire. On sent les repentirs du dessinateur parfois; mais malgré la visibilité du media, de la matière, jamais le sens des images n'en n'est altéré: on voit les rochers, les arbres, les animaux, avec plus de vie que jamais.

Le chien a un visage simple et franc, vigoureux. La pie passe par la nuances du désespoir, de la peur, du doute, de la joie... Quand à Fox, décrit comme dansant comme une flamme, court sur les pages, séduisant et brûlant comme le feu, avec ses couleurs intenses.

L'histoire est une histoire d'aide, d'amitié et de jalousie... Les phrases sont simples mais précises, toutefois elles laissent toute latitude au lecteur pour reconstituer ce qui n'est pas dit, jusqu'à la fin ouverte...

Les adultes l'apprécieront autant que leurs enfants (plutôt à partir de 7, 8 ans?)