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Critiques de Marianne Alphant (11)
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L'une & l'autre

Livre qui à travers les affinités électives de six femmes écrivains envers six autres donne envie de découvrir l'admiratrice et l'admirée et réamorce le désir de lire si tant est qu'il en soit besoin.



Marie Depleschin m'a permis de découvrir La comtesse de Ségur, une femme forte, déchirée qui aura tout perdu au fil des années mais qui va trouver sa voie grâce à ses enfants et petits enfants :

« Si elle se retourne sur sa vie, ce qu'elle a connu d'émotions sincères, d'amours comblés, de souffrances légitimes, de fierté, d'espoirs et de triomphes, c'est à ses enfants qu'elle le doit. »

« Elle raffole de ses petits-enfants. Elle les comprend avant même qu'ils ne se mettent à parler. Elle les traduit, elle les défend. Elle est grand-mère avec l'ardeur qu'elle a eue à être mère. »

C'est cet amour qui lui a fait écrire pour eux et qui l'amènera à publier ses contes et romans. A l'âge de 57 ans elle va regagner son indépendance perdue.



Gwenaelle Aubry m'a émue par son empathie pleine d'exaltation vis à vis de Sylvia Plath dont elle partage la folie d'écriture, l'écriture dont elles pensent qu'elle seule peut les sauver en les rendant plus vivantes :

« Écrire. Écrire est une autre solution. La seule qui permette d'être tout et rien à la fois : se débarrasser de soi, « devenir le véhicule d'un monde, d'une langue, d'une voix » et depuis ce vide devenir les autres, « apprendre d'autres vies et en faire des mondes imprimés qui tournent comme des planètes dans l'esprit des hommes ».

« Je cherche en elle, à travers elle, le point d'ajustement de l'écriture à la vie. Je ne veux pas la lire à travers sa mort (et donc pas non plus à travers le récit de sa vie). Je cherche à comprendre ce que, par l'écriture, elle a sauvé de la vie et ce qui, de l'écriture, l'a sauvée elle aussi. Je crois qu'elle a été violemment, excessivement vivante, que de la vie elle a tout embrassé, mort incluse. Et je crois aussi que l'écriture naît de ça : de la sensation (effroi et émerveillement) d'un excès de la vie sur elle-même que la vie ne suffit pas à combler. »



Camille Laurens fusionne avec Louise Labbé la rejoint dans la passion amoureuse et lui prête à certain moment le langage d'une féministe (là je ne l'ai pas trop suivie) mais surtout elle pense que l'écriture est aussi communion :

« Ce que Louise demande à l'amant, qu'il « sente en ses os, en son sang, en son âme/Ou plus ardente, ou bien égale flamme », je l'espère de la personne qui va me lire et qui ainsi, à sa façon, m'accompagne ; j'ai foi, comme Louise, en la ­puissance de vérité de la littérature, en son rôle vital de transmission, d'échange. Quand j'écris ou quand je lis, je partage des émotions, des sentiments, des expériences essentielles ; j'éprouve et je crois, comme Louise Labé l'espère de manière si poignante, que le poids de la vie « plus aisé me sera/Quand avec moi quelqu'un le portera ».



Lorette Nobécourt partage avec Marina Tsvetaeva la culpabilité des mères vis à vis de leurs enfants.« … je me souviens de ces heures effroyables où je pensais avec sincérité que mon suicide épargnerait ma fille de ma présence toxique. C'est une telle culpabilité Marina, quand on croit préférer les mots aux gens, et même à son enfant. Une telle culpabilité quand on ne sait pas encore que l'amour des premiers n'enlève rien aux seconds. Au contraire. »

et elle l'a remercie de lui avoir permis, grâce à son exemple, de trouver la force pour prendre son envol.



Marianne Alphant insiste sur la vie faite de calme et de retrait de Jane Austen, un vie dénuée d'évènements, une femme dont on sait peu de choses. Elle me fait penser à Emily Dickinson ou aux soeurs Brontë.

« Il y a des politesses à rendre, des conversations à écouter, les jours se ressemblent, il faut se contenter de ce peu, faire quelque chose avec rien – l'art le plus grand »

et de conclure

« Peut-être faut-il une vie décevante pour que tout soit donné par l'écriture. Peut-être faut-il connaître l'esseulement, l'échec, le doute, le sentiment de ne pas compter, pour observer avec tant d'empathie ce à quoi l'on n'aura jamais part. Et – que l'histoire soit écrite ou vécue – pour tout obtenir au final : l'importance, la lumière, le nom. Car ainsi procède le roman, sweetly, avec sa grâce heureuse.



Cécile Guilbert nous amène elle, vers la joie de Cristina Campo. Elle ne partage pas sa foi mais admire « ce personnage à la fois réservé et ardent », indépendante et révoltée : « Substance », « nourriture », « lumière », « eau vive » : nul besoin d'avoir foi comme elle dans « la Majesté Divine » pour savoir reconnaître dans ces synonymes les portes d'entrée d'une joie enluminée par cette notation exaltante : « Dans la joie, nous nous mouvons au coeur d'un élément qui se situe tout entier hors du temps et du réel, mais dont la présence est on ne peut plus réelle. Incandescents, nous traversons les murs. »



Les échanges entre ces femmes, car elles se parlent même si des siècles les séparent, sont inégaux mais toutes montrent que la rencontre entre elles leur a permis d'être plus forte et les a convaincues de poursuivre leur chemin d'écriture dans les moments où elles pouvaient vouloir abandonner.

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Claude Monet. Une vie dans le paysage

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J'ai un remord…

Une de mes premières critiques sur Babelio fut quelques lignes déposées à la hâte sur la biographie de Claude Monet publiée par Marianne Alphant en 2010. Je m'aperçois, incroyable ! que cette superbe biographie, illustrée de nombreuses documentations et photos en noir et blanc, à mes yeux la meilleure de l'artiste, la plus complète, n'a aucune autre critique. Je décide donc de refaire une nouvelle critique pour, cette fois, redonner à ce livre la place qui lui revient dans l'histoire de l'art.

Marianne Alphant a réalisé un très gros travail. La vie de l'artiste nous est restituée au jour le jour, mais pas de façon uniquement chronologique comme beaucoup de biographies. Dans ce livre de 700 pages, l'auteur nous entraîne dans un itinéraire littéraire au gré de son inspiration. Nous sommes aux côtés de Monet, je dirais même en lui. de nombreuses citations ponctuent chaque phrase. La vie du peintre nous apparaît avec son environnement, ses amours, ses difficultés, son époque, et sa vision de cet art nouveau qui va bousculer irrémédiablement la peinture de cette fin du 19 siècle en France.

Installez-vous confortablement amis lecteurs. L'érudition de l'auteur est immense. Laissez-vous accompagner par la présence de Monet.



« Un atelier aux Batignolles ». Un groupe d'hommes est rassemblé sur cette célèbre toile peinte par Henri Fantin-Latour en 1870. le peintre Edouard Manet est assis devant son chevalet. Autour de lui, semblant s'ennuyer, des écrivains et trois peintres encore peu connus. Ces trois là peuvent-ils savoir qu'ils vont bientôt bouleverser l'ordre esthétique et devenir les fers de lance de la nouvelle peinture : Auguste Renoir, Frédéric Bazille et, coincé derrière la haute silhouette de celui-ci, Claude Monet, les cheveux bruns qui bouclent. Bazille mourra l'année suivante à la guerre contre la Prusse. L'aventure picturale va commencer pour les deux autres que rejoindront Sisley, Cézanne, Pissarro, Degas, Morisot, et d'autres qui complèteront cette jeune génération des futurs impressionnistes.



Au Havre, un jeune homme de seize ans dessine toutes ces journées, le plus souvent des caricatures de bourgeois de la ville. Il a du succès. Il rencontre Eugène Boudin qui lui parle : « Je regarde tous les jours vos croquis, c'est amusant, c'est enlevé, vous êtes doué. » Boudin l'emmène peindre avec lui. Plus tard, Monet dira : « Je fus saisi d'une profonde émotion » ; « Je fus illuminé » ; « Ah quelle révélation !... La lumière venait de jaillir. »



Monet est devenu peintre. Ce sera ensuite l'atelier Gleyre avec ses amis, « le déjeuner sur l'herbe », déjà la touche fragmentée, les vibrations lumineuses. Un premier amour, Camille, qui devient « La femme à la robe verte », « Femmes au jardin ». Un petit Jean nait. En juin 1870, Claude se marie avec Camille. Il a 30 ans et elle 25. Courbet est venu. Claude va vivre avec Camille les années heureuses d'Argenteuil. Son bateau-atelier lui permet de naviguer, peindre l'eau, les berges, les ponts. Il peint quelque chose de nouveau qui l'éblouit. Son oeil recompose le paysage qui est saisi avec les accidents que l'atmosphère lui donne. Il ne cesse de croquer sa femme, sa source d'inspiration, dans tous les coins du jardin.



« Quand on a cessé de faire de la marine, c'est le diable, cela change à tout instant et ici le temps varie plusieurs fois dans la même journée ». Monet tente de nombreuses fois de peindre le port du Havre. Peut-il se douter que la toile qu'il appelle « Impression, soleil levant » sera la vedette de l'exposition des artistes indépendants en Juin 1874 chez Nadar où tous ses amis avant-gardistes sont présents. Elle est moquée par un journaliste du « Charivari » qui trouve qu'il y a de l'impression là-dedans. le mot impressionniste est né.



La jeunesse du peintre va se terminer en 1879. Sa Camille donne naissance à un second enfant, et décède dans la maison de Vétheuil. Rien ne sera jamais plus jamais comme avant.



Les longues promenades de Monet dans la compagne environnante lui ont fait découvrir Giverny sur la rive gauche de la Seine entre Bonnières et Vernon. La région l'inspire, il se sent capable d'y « faire des chefs-d'oeuvre ». Il s'y installe définitivement, aménage, bâtit et embellit son domaine. Il s'est remarié avec Alice.

Un curieux jardin prend forme qu'il créé lui-même. Des fleurs de toutes sortes forment une palette multicolore où toutes les teintes se côtoient de façon un peu désordonnée et apportent la touche de folie de l'artiste… Monet reproduit sur ses toiles toute cette beauté qui l'entoure. Il aime peindre plusieurs toiles en même temps aux diverses heures du jour, comme les meules ou peupliers aux alentours. « Regarde la nature et peins ce que tu vois, comme tu peux. » donne-t-il comme unique conseil à Blanche, sa belle-fille, qui plante souvent son chevalet à ses côtés.



Une allée mène à l'étang. Il a planté des nénuphars et les reproduit, ses yeux fatigués fouillant inlassablement l'horizon liquide : la ligne d'horizon est supprimée, la perspective disparaît, les formes se dissolvent. L'apparence éphémère des choses… Il peint de grands panneaux de nymphéas, dont il a promis à son ami Georges Clemenceau de faire don à la France. Après sa mort en 1926, ils orneront les murs des immenses salles de L'Orangerie de Paris.

« J'ai fait comme peintre ce que j'ai pu et cela me semble assez. »



Le style de Marianne Alphant est un enchantement : foisonnement de connaissances, sens littéraire de la description picturale. L'étude du processus créatif du peintre cherchant l'impossible donne parfois le tournis. Ce n'est pas une biographie mais de la poésie.



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Pascal : Tombeau pour un ordre

"Pascal résiste à toute entreprise de domestication, l'apologiste est intraitable, il ne laisse pas d'autre choix que l'amour de son oeuvre ou son refus."



En ce qui me concerne, je m'explique encore assez mal cet amour, fréquentant de manière au moins égale, un antagoniste comme Valéry.

Mais l'auteure résume bien les choses. Je crois que c'est sa "sauvagerie" qui m'a parlé, directement... comme on est séduit par un regard, un air avant de connaître la "figure" de celui qui nous parle.

Il aura toujours ma préférence et même au moment de sentir certaines préventions, en le lisant ; je me demande alors avec insistance, sans en faire l'insulte de Voltaire ; comment me rendre aussi "malade" que lui, quand je sens que je ne le suis pas assez..



(Lorsqu'il s'agit de Pascal, j'ai toujours beaucoup de mal à garder une certaine distance "critique" et notamment, à faire ce que je suis censée faire ici ; commenter ne serait-ce qu'un peu le texte de Marianne Alphant..

Ce "Tombeau pour un ordre" se lit vite parce qu'il est de la main d'une chercheuse avide, d'une passionnée appliquée et le plus important d'une lectrice de Pascal, d'une amoureuse comme moi (et tant d'autres...))
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Petite nuit

Lire, écrire. Lire ce qui est écrit. Écrire ce qui a été lu, ce qui est lu, ce qui sera lu.

Écrire et lire. Lire et écrire. Encore. Toujours.... Voyons un peu pour mieux savoir.

Pourquoi, comment, pour quoi, vers quoi lisons nous ?

Le lecteur est un promeneur solitaire qui marche en amitié. Il ne connaît pas la solitude.

Tout au contraire, la solitude d'un lecteur n'existe pas.

On est toujours en amitié lorsqu'on lit.

Trouver, retrouver, trouver, se retrouver.

La lecture est un acte de confirmation. La recherche d'un temps venu, revenu.

Le livre est un appui, il nous porte, le livre est le compagnon de tous nos voyages.



Les lectures de Marianne Alphant. Sa lecture.

Insatiable lectrice. Intarissable de lectures. Lire inlassablement.

Lectrice éperdue. folle de mots comme on peut être folle de joie, folle d'amour. Éprise de livre, de l'esprit des livres.

Des incipits, des titres, des noms d'auteurs, de personnages, de lieux, foules innombrables, visages, voix, images.

Prendre le livre, ouvrir le livre, et puis entrer. Et souvent, encore le reprendre. Parce qu'il revient.



Celui qui lit intensément, le lecteur, celui qui ne peut concevoir sa vie sans livre, sans lecture, qui ne peut déambuler dans le siècle sans un livre entre les mains, qui garde en lui l'importance de ce qu'il a lu, qui espère l'infinie possibilité de ce qu'il lira, celui qui est en lecture constamment, sait, comprend tout ce que Marianne Alphant est entrain de nous confier en amitié.



On se rappelle des instants de lecture comme on se rappelle de certains baisers, de certains jardins, de certains matins. On se souvient quel livre vous accompagnait « ce jour là », celui qui vous a tellement manqué « cette nuit là ».

Cette phrase qui est entrée en vous au moment d'un bonheur, ou à l'endroit même où est tombé le jour.



Le lecteur est un marcheur, il sait ce qu'il ne connaît pas encore. Alors il marche. Il se demande lui même, parfois, si à tant galoper il ne veut pas tout simplement fuir le siècle, s'en échapper, l'oublier, tant son comportement peut paraître compulsif, addictif. Le marcheur pense, réfléchit. Pourquoi marcher ?

L'acte de lire n'est ni dépendant, ni involontaire. C'est le contraire. C'est un acte d'émancipation, la perte de toute dépendance.



On plonge dans un livre, on n'y chute jamais.



Le lecteur marche, il ne veut pas s'arrêter de marcher. Il ne fuit pas, il ne quitte rien, il va, il rejoint. C'est le livre qui le porte là où il se doit.



Il marche, et, parfois, un coup de mauvais sort, vient le heurter de plein fouet. Le cœur et l'âme lui dérobent ses sandales ailées. Il cesse de marcher. Il chute. La colonne cérébrale est touchée, Le livre tombe de ses mains. Le deuil le rattrape, le devance parfois, le lecteur se sent dépassé.. La douleur est toujours la prière d'un deuil.

On s'arrête. Lire, encore ?

On ne peut plus marcher parce qu'on ne sait plus comment se relever. Cloué à terre. «  je lisais, que m'est il arrivé » ?

Avant, on lisait, on savait lire, on lisait comme on respirait. C'était tellement naturel qu'à se voir ainsi impuissant à lire, on ne sait plus vraiment qui on est.

On peut faire autre chose, bien sûre, on peut vivre sans lecture.

On peut vivre sans lecture, oui, mais pas quand on sait qu'elle est le conditionnel de l'écriture.

Lire c'est marcher , écrire s'est avancer.

Si je ne marche pas je n'avance pas. Je ne lis pas, tout s'arrête. Ma mémoire, mes instants, mes possibles, je n'écrirai plus.

« Passage de la lecture à la relecture par l'écriture  : Passer du geste de patience au geste d'impertinence. » dit Georges Didi-Huberman.

Reprendre la lecture comme on réapprend à marcher. Relire, lire, repartir. Chausser ses bottes de sept lieues, rejoindre pour retrouver. Ne pas tomber, ne pas sombrer. Ne pas abandonner. Sortir de la nuit.

"And what's her history ? - A blank, my lord." ( Twelfth Night, or What You Will- W.Shakespeare)



On parle souvent de moment de lecture, on devrait penser à ces mouvements de lecture. Lecture de livre, de peinture, lecture de musique, lecture d'images.

Incipits, fragments d'images. Livres, questions d'images. Problèmes. Résolutions parfois.



Quand commence t on vraiment à lire ? Acte de circonstance, acte de conséquence ? Quand a eu lieu le premier pas ? L'origine, le commandement de se mettre en marche ?

Grand père lisait, mais il lisait quoi ? Où sont ces livres ? Il y a lectures comme lectures, comme il y a chemin et chemin. Chemin de route et chemin de ronde. Un lecteur n'est pas un liseur... Ce que tu lis te construit. Peut on connaître un homme par ses lectures ?

« Vous faites de la musique, Monsieur, mais vous n'êtes pas musicien ». Pourquoi ces livres, grand père, pourquoi ces auteurs là... Pourquoi avoir oublié ceux là ?



Que m' a-t- on lu, qu'a- t -on omis de me lire, que m' a- t -on donné à lire, quand ai-je été capable de lire moi même, ma première lecture, mon premier livre, là où tout a commencé. Quand ai je été libre de Pouvoir lire ?

On numérote, on note, on fait des fiches. On s'y perd parfois, on suit le chemin, on découvre des pistes, on s'y retrouve, malgré tout, encore et pour toujours.

Chemin, carrefour, croisement, de la lecture. De tout voyage naissent les rencontres.

Au hasard des rencontres. Au hasard de nos livres. Hasard ? Vraiment ? «  Je suis un enfant trouvé » , faut il y voir la main du destin, la marque de l'absence ?

On prend la main, on la saisit, on la serre, et on la garde le temps de toutes nos nuits.



J'ai découvert l'existence de l'écriture de Marianne Alphant en écoutant la conférence  "Lire, voir, écrire", durant laquelle l'auteure s'entretenait avec  Georges Didi-Huberman..

Je ne peux que vous conseiller de suivre, de lire, cette conférence. Ce qu'elle contient est important :

«  La lecture est une expérience de perte. On entre dans ce qui n'est pas nous. On en ressort avec ce qui restera en nous. C'est un paradoxe. Un passage. »

http://www.dailymotion.com/video/xdjlf7_georges-didi-huberman-lire-voir-ecr_creation#.UWQAvuC-dE9



« Un livre me touche quand il touche à ce qui me laisse abandonné ».



Un livre est comme une main. Il se tend, s'ouvre, se donne, s'offre, vous prend, vous entraîne, vous confie, vous guide, vous porte, vous indique, vous retient parfois.



Le livre , cette petite main dans la nuit.



Au grand jour, maintenant, je peux vous l'écrire  la: « Petite Nuit » de Marianne Alphant m'a profondément touchée.



Astrid Shriqui Garain





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Claude Monet, Cathédrale(S) de Rouen

Voilà un livre qui redonne tout sons sens au métier d'éditeur et c'est un ouvrage que j'ai eu souvent l'occasion d'offrir, tant j'y suis attaché et voulais le faire partager à des gens que j'apprécie.



L'histoire, on la connaît : en deux séjours et depuis trois points de vue distincts, Claude Monet vient à Rouen en 1892 et 1893 peindre la cathédrale qui le fascine tant. Le matin, en journée, le soir, en plein soleil, dans la brume, sous la pluie...



D'un unique et jubilatoire motif, naît une série qui marquera à jamais l'histoire de l'art.



Ce livre, remarquablement édité, présente une vingtaine de ces Cathédrales, en s'attardant notamment sur certains détails incroyablement agrandis, qui témoignent de l'incroyable génie et dextérité de la touche du Maître.



Les textes de Marianne Alphant apportent un éclairage intelligent sur ces jours qui marquèrent à jamais la vie de Monet.



Quant aux échanges entre Clémenceau et Monet, c'est un nectar, un délice d'amitié et de profond respect, dont je ne me lasse pas...
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L'une & l'autre

Bof, pas terrible. Besogneux comme une dissertation. On aurait pu se passer de cet ouvrage de commande. Seules les deux dernières évocations (Jane Austen par Marianne Alphant et Cristina Campo par Cécile Guilbert) m'ont charmée, la première par sa vivacité et la seconde par sa poésie.
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César et toi

« Celeriter », « rapidement », « à toute vitesse », comme César sur son cheval, parcourant et soumettant les Gaules, son « paludamentum » pourpre flottant derrière lui, c'est ainsi que Marianne Alphant a conçu cette tentative de biographie de l'illustre conquérant.



Rythmé, entraînant le lecteur sur le terrain, lui mettant les pieds dans la poussière des fouilles, et le nez dans les vitrines encombrées des musées, ce récit ne se contente pas de parcourir l'histoire romaine et celle des Helvètes, Bituriges et autres Éduens, non, comme si cela ne suffisait pas, voici qu'apparaissent Napoléon III, Montaigne, Michelet, Néron, Shakespeare, dans le désordre.



Il y a même un géotrouveur, chasseur de trésors proposés par des jeux en ligne.



Pour suivre Marianne Alphant, il faut du souffle et de l'endurance, qualités que l'auteur.e se souhaite à elle-même, s'enjoignant à la persévérance. Les premiers mots du récit sont « Allez, oohh, allez », puis « plus vite », « on dit que c'est ici : comment savoir, on ne sent rien » et rapidement le récit se réduit à de longues énumérations, incapable de contenir cette avalanche de mots.



« Ex-libris, in extremis, post mortem, statu quo, sine qua non, vade-mecum, vice versa, manu militari, casus belli, curriculum vitae, post-scriptum. Et toute la liturgie, Miserere, Te Deum, Dies irae. Tes racines. »



Du latin. Des pages roses de dictionnaire.



Le lecteur veut bien. Il galope derrière l'auteur. Et puis au détour d'une page, une citation de Virgile lui rappelle de vagues souvenirs. Sauf que ce n'était pas vraiment ce qui était écrit dans l'« Énéide » et une brève vérification montre que les autres passages cités en latin sont presque tous tronqués, erronés, bref massacrés.



Comment est-ce possible ? Le lecteur se dit à ce moment comme Marianne Alphant (p. 299 ) « Il faut en finir ».

La dernière phrase de ce « César et toi » : « Tu fermes le Gaffiot. Tu te souviens du Styx. »

Le Gaffiot, le dictionnaire latin a-t-il jamais été ouvert par Marianne Alphant ? Le dire n'est pas être pédant ou vieux schnock. Il s'agit simplement du respect du lecteur.



P.S. Si un jour l'éditeur souhaite réimprimer ce « César et moi », un fichier Word avec les errata est disponible chez moi. Je le mettrai à jour. Et les amphores je les mettrai au jour. Ne pas confondre, Mme Alphant.









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L'une & l'autre

Quand six auteures contemporaines parlent de six auteures du passé qui les ont marquées et influencées, que nous disent ces portraits croisés du rapport entre vivre et écrire?
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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César et toi

Avec “César et toi ”, Marianne Alphant signe un roman gigogne qui rend honneur et mémoire aux vaincu·es.
Lien : https://www.lesinrocks.com/2..
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L'une & l'autre

À lire leurs textes sur leur auteur de prédilection, les correspondances se font jour (...) mais l'exercice veut que l'on retombe sur ses pieds avec légèreté pour éviter l'hommage poussif. C'est réussi!
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Ces choses-là

Le livre tout entier est la chronique d’une exploration, d’une errance, d’une promenade dans ce temps de douceur de vivre et de terreur.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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