Citations de Marianne Andrau (78)
Cette perte de mémoire peut durer plus ou moins longtemps. Il vous faut, monsieur, de la patience. A un moment quelconque, par hasard, à la suite peut-être de quelque nouveau choc, physique ou émotionnel, un souvenir de votre vie passée vous reviendra. Ce sera alors le fil d’Arianne que vous n’aurez qu’à suivre pour recouvrer la mémoire.
Sa beauté physique ? Certes. Mais la beauté d’un homme ne lui avait jamais paru, à elle seule, un élément déterminant.
Davantage un certain mystère, que pouvait cacher la gravité d’un regard indéchiffrable. La sensibilité surtout, la souffrance, que révélaient chez un homme des larmes inconscientes, comme celles dont elle avait été témoin l’après-midi.
Sur les planètes lointaines nous risquons de nous trouver en butte aux attaques, plus ou moins sournoises, d'êtres totalement différents de nous. Mais Marianne Andrau assure qu'il y a lieu de nous méfier même du plus célèbre, du plus prosaïque, du moins mystérieux de nos édifices parisiens : la Tour Eiffel.
Nous sommes avertis aussi que, parmi les terres inconnues où nous aborderons quelque jour, existe certaine planète nostalgique, dont le secret se perdit à travers les siècles.
Tout n'est-il pas inquiétant, mais passionnant, dans un univers dont nous ignorons les mesures et les directions ? Le "M..." nous y guette. Les règnes végétal, minéral et animal se chevauchent. Même un arbre n'est pas ce que l'on croit...
(quatrième de couverture de l'édition parue à "présence du futur" en 1960)
Passons l’éponge sur le tout, dit Bernard en tapant fraternellement sur l’épaule de Gautier. Plus de regrets ! La vie recommence chaque jour. La vôtre ne se présente pas mal…
Le métier de marin est fait de perpétuels renoncements.
L’humour n’est d’aucun secours pour ceux qui souffrent trop.
Quand une jolie fille comme toi est consternée à ce point et que ça dure, c’est qu’il y a un homme quelque part qui ne fait pas ce qu’il devrait faire. Eh bien, crois-moi, ça ne vaut pas la peine de se bouleverser pour ça. Les hommes, je les connais, j’en suis. Tous impossibles. Faut pas leur faire l’honneur de trop s’intéresser à eux. Du moins à un seul, tu me comprends ? Après tout, ils sont tellement nombreux qu’ils sont interchangeables, pas vrai ?
Il y a des conducteurs imprudents et il y a de vieux conducteurs. Mais il n’y a pas de vieux conducteurs imprudents.
C’est injuste, c’est affreux ! Je hais tous ces gens qui marchent dans la rue tandis qu’elle gît immobile sous terre. Je hais les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les beaux, les vilains, simplement, parce qu’ils sont vivants. Celle que j’aimais est morte.
Merci de m’avoir prévenu. Conformément au proverbe, un homme averti en vaut deux.
Après tout, elle comprenait maintenant qu’il avait pu être troublé par l’amabilité d’une jolie fille et entre véritables amis, la liberté devait être réciproque.
Elle en avait besoin pour se sentir vraiment fraîche et prête à aborder la soirée.
Après avoir passé une robe de toile bleue décolletée qui mettait sa beauté en valeur et examiné avec satisfaction dans la glace de la coiffeuse le chignon qu’elle avait réussi à faire avec ses cheveux encore humides, elle s’accouda un instant à sa fenêtre.
Je viens de m’apercevoir dans la glace, avec ma mine décomposée, mes cheveux décoiffés par le bain, ma pauvre petite robe ! Je ne « tiens pas le coup », devant elle, c’est sûr.
Quand je pense à ce qu’il pouvait me confier par lettre, je me dis que les hommes sont rarement, au fond de leur cœur, semblables à leur apparence.
Beau ? Je ne sais pas. Les hommes et les femmes ont en cette matière des goûts si différents ! Mettons que ce garçon n’était pas mal. Il avait les yeux très bleus et les cheveux coupés à la Marlon Brando.
Je suis tombé en bas de l’escalier sur une fille que j’ai prise pour une cover-girl américaine, très jolie, ma foi. Enfin… à mon goût. J’ai voulu lui parler, mais elle a tourné les talons sans même me répondre. Puis elle s’est enfermée dans la cabine du téléphone. Je suis têtu, je voulais savoir si c’était elle ou non. J’ai attendu en affectant de me laver les mains plus longuement que nécessaire. Mais la coquine en a profité pour passer derrière mon dos et, le temps que je m’essuie, elle s’était perdue dans la foule et je ne l’ai pas retrouvée.
On me dit séduisant, mais je tremble de ne pas vous plaire. Si cela était, une porte se refermerait sur mon cœur, que plus rien, je vous le jure, Anita, ne serait capable de rouvrir.
Un garçon d’origine française, dont le nom est Bruno Morienval et qui habite l’Amérique, s’ennuie par moments de son pays. Par hasard, il est amené à écrire à une jeune fille solitaire. La fille lui répond, n’ayant rien de mieux à faire. Il se trouve qu’elle est sympathique… et lui aussi. La correspondance va bon train. Le garçon, qui éprouvait probablement le besoin de se raconter, s’en donne à cœur joie. La bonne âme d’en face prend plus de plaisir, semble-t-il, à l’écouter qu’à lui parler d’elle-même. Et elle répond fidèlement. Il n’en faut pas plus pour que ce monsieur s’imagine amoureux de la jeune fille. Les hommes sont comme ça. »
« C’est d’être heureuse, qui doit m’ouvrir les yeux. »
Je crois, en effet, qu’à l’âge d’Anita une jeune fille a besoin avant tout… de rêves, quoi qu’en pense M. Masset. Si Anita avait quelqu’un de qui rêver, elle pourrait parfaitement passer un mois ou deux sans vrais compagnons. Or, il ne tient peut-être qu’à nous de lui fabriquer, sinon un amoureux, du moins un flirt sans danger.