Sa beauté physique ? Certes. Mais la beauté d’un homme ne lui avait jamais paru, à elle seule, un élément déterminant.
Davantage un certain mystère, que pouvait cacher la gravité d’un regard indéchiffrable. La sensibilité surtout, la souffrance, que révélaient chez un homme des larmes inconscientes, comme celles dont elle avait été témoin l’après-midi.
Lorraine pensa qu’un homme, un vrai, à côté de soi, pour la vie, ce ne devait pas être si mal. Elle pensa aux garçons qui avaient essayé de flirter avec elle ; ou même lui avaient demandé de les épouser. Aucun ne lui avait donné jusqu’ici l’impression de solidité qui, pour elle, était la qualité primordiale d’un homme. Un homme qui sache prendre des responsabilités, qui sache être lui-même, se montrer un guide sans vous opprimer. Qui soit capable de vous protéger avec amour, même contre vos propres faiblesses.
La beauté réelle de cet homme solitaire dans la foule n’était pas sans jouer son rôle sur sa sensibilité de femme. D’autant qu’une élégance indiscutable la rehaussait. Du foulard noué dans l’encolure du polo de soie beige, exactement assorti à la nuance d’un pantalon de bon faiseur jusqu’aux sandales d’une simplicité trop parfaite, tout, dans le vêtement de l’inconnu, marquait une aisance de bon ton. Seuls la possèdent en général les gens habitués à un certain luxe.
La beauté réelle de cet homme solitaire dans la foule n’était pas sans jouer son rôle sur sa sensibilité de femme. D’autant qu’une élégance indiscutable la rehaussait. Du foulard noué dans l’encolure du polo de soie beige, exactement assorti à la nuance d’un pantalon de bon faiseur jusqu’aux sandales d’une simplicité trop parfaite, tout, dans le vêtement de l’inconnu, marquait une aisance de bon ton. Seuls la possèdent en général les gens habitués à un certain luxe.
Il considérait cette femme, en face de lui, avec l’air d’un tigre surveillant sa proie ; un tigre qui se voudrait enjôleur. D’où elle était, Lorraine ne pouvait lire dans le fond des prunelles grises. Elle était pourtant irritée de découvrir sur ce visage viril une volonté de plaire, un effort pour séduire. Après tout, la beauté dure de l’Américaine, toute fabriquée qu’elle parût à Lorraine, avait parfaitement pu conquérir d’emblée cet homme.