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4.03/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Professeur des universités en psychologie clinique et sciences de l'éducation.

Elle enseigne à l'université Lumière Lyon 2. Membre du laboratoire CRPPC (université Lyon2), elle est spécialiste des problématiques concernant les liens familiaux, la famille, les traumatisme et la résilience.

Elle est psychologue clinicienne et thérapeute de familles et de couples. Ses recherches portent sur les personnes, les familles et les groupes confrontés à des situations adverses, notamment sur les formes d'adaptation et d'intégration des traumatismes. Ses recherches concernent en particulier la résilience sous des aspects théoriques et cliniques.

Page personnelle sur le site de l'univertité Lyon2 : http://recherche.univ-lyon2.fr/crppc/spip.php?article88

2005 "Soigner la famille"
2005 "Entre détresse et abandon : la répétition transgénérationnelle chez les enfants placés"
2008 "La résilience : surmonter les traumatismes"
2012 "Les thérapies familiales : approches systémiques et psychanalytiques"
2014 "L'humour, entre le rire et les larmes. Traumatismes et résilience", avec une préface de Boris Cyrulnik
2014 "Vivre le lien parents-enfants. De la nécessité d'attachement au risque de dépendance"

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Source : wikipedia
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Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Lazarus et Folkman (1984) considèrent le stress comme « une transaction entre la personne et l'environnement dans laquelle la situation est évaluée par l'individu comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être ».
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Il y aura traumatisme durable, lorsque l'excès d'excitation déborde les capacités de liaisons représentatives et de pensées de l'appareil psychique. Le traumatisme et la résilience dépendront donc, chez l'individu, de sa capacité à faire des liaisons représentatives permettant de dépasser le conflit psychique [...].

Il faut donc souligner que ce n'est pas l'événement en soi qui est traumatique (ou la somme des facteurs), mais l'incapacité à l'intégrer psychiquement, autrement dit l'excès d'excitations non traitables par le sujet. Ainsi, un contexte peut devenir traumatogène du fait d'une accumulation d'événements de vie négatifs qui finit par produire un niveau de tension trop élevé, quelle que soit la qualité du fonctionnement mental du sujet jusque-là. Cela peut expliquer les ruptures tardives de résilience, chez des sujets qui s'étaient construits dans la résilience tout le long de leur vie.
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La résilience est un processus qui permet de sortir vainqueur d'une épreuve traumatique et de continuer à se construire malgré l'adversité. Elle ne concerne pas seulement l'individu mais peut être appliquée à un groupe humain, familial ou social.
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La dynamique du processus psychique qui conduit à la résilience peut être analysée selon les deux phases suivantes :
1) La première phase de la résilience : concerne la confrontation au trauma ou au contexte aversif, et la mise en place de processus de résistance à la désorganisation psychique. Pour se protéger et tenter de déconstruire la réalité intolérable, diverses modalités défensives pourront être utilisées par le sujet face à la réalité aversive (p. ex., bulles psychiques, invention d'une autre famille). Cette étape est caractérisée par la prépondérance du recours à des mécanismes défensifs d'urgence pour parer à l'effraction psychique : p. ex., déni, régression des affects, déplacement, projection, passage à l'acte, comportements passifs-agressifs, imaginaire.
2) La deuxième phase de la résilience : implique l'intégration du traumatisme et la réparation (ou autoréparation). Il s'agit alors de rétablir les liens rompus par le trauma et de se reconstruire. Cela peut passer par l'abandon de certains mécanismes de défense utilisés précédemment (comme le déni ou la projection) pour privilégier des formes de protection plus matures, plus souples et plus adaptées à long terme. Notamment : créativité, humour, intellectualisation, altruisme, sublimation. Afin de se reconstruire, cette étape peut s'appuyer sur la nécessité de conférer un sens à la blessure. Le passage de la première phase à la seconde phase du processus de résilience s'étaye sur les possibilités d'élaboration mentale du sujet.
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La résilience ne se réduit pas à une simple capacité de résistance qui pourrait véhiculer l’idée d’une rigidité, mais évoque davantage les propriétés de souplesse et d'adaptation. Il ne s'agit donc pas de réduire ce phénomène à « l'invulnérabilité » (Anthony et al., 1982) qui correspondrait à une résistance au choc mais également signerait « un état pouvant entraîner la paralysie du sujet : une carapace solide mais impénétrable et débouchant sur la rigidité », ce qui s'éloigne totalement de la souplesse nécessaire à la résilience.
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Les rôles familiaux basés jadis sur l’asymétrie des relations, avec le pater familias détenteur de l’autorité, ont subi une mutation structurelle importante. Depuis quelques décennies, les structures autoritaires familiales ont évolué vers une plus grande égalité entre les parents concernant les rôles et les fonctions de l’exercice de l’autorité parentale. Mais l’égalisation des positions parentales est un processus de démocratisation familiale récent et encore en cours d’instauration. En France, la première étape vers l’égalité des conjoints en matière d’autorité parentale a été symbolisée par le passage de la « puissance paternelle » à « l’autorité parentale conjointe » avec son inscription dans la loi de 1970. Mais ce n’est qu’avec les lois de 1987 et de 1993 que ce principe a été généralisé aux situations de divorce, avec l’affirmation du partage de l’autorité parentale dans les situations d’après-divorce ou d’après-séparation et l’introduction du principe de « co-parentalité ».
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Selon Bowlby, psychanalyste anglais, la formation d'une relation affective stable et durable entre l'enfant et son (ou ses) donneur(s) de soin est une composante essentielle à son développement. La théorie de l'attachement postule que les liens d'attachement primaires expérimentés par le jeune enfant auraient des conséquences fondamentales pour l'établissement des liens affectifs ultérieurs. Bénony (1998) présente une définition synthétique et précise des principes de base de la théorie de l'attachement primaire : « La théorie de l'attachement rend compte de la manière dont les premiers liens s'établissent : une bonne base de sécurité permet de développer les fonctions cognitives. De fait, la sécurité autorise la déstabilisation, qui peut être comprise et intégrée ; celle-ci devient même partie intégrante des apprentissages cognitifs et mène les sujets au développement et à l'autonomie ».
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Concernant la sensibilité au stress, les recherches actuelles, développées en intégrant les résultats des neurosciences, s'appuient sur le constat que le système immunitaire (système de protection de l'homme contre les agressions externes, par le biais de cellules sanguines) évolue en parallèle avec le système nerveux central (SNC) avec lequel il établit une interaction croisée permanente.

Ces études ont démontré que l'intensité des événements stressants et la répétition des sources de stress peuvent avoir des effets d'habituation de l'organisme et influencer le développement ou non des maladies. Ainsi, il apparaît que « le stress va, par le biais du SNC, influencer directement le système immunitaire, un stress aigu inhibant l'immunité, un stress chronique, soit ne jouant pas de rôle, soit renforçant l'immunité » (Besançon et al., 1993).
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Selon Lemay (2006), quand un être humain se trouve confronté à de terribles adversités, « il ne peut guère échapper à la mise en jeu transitoire ou durable de mécanismes qui l'autorisent à survivre au-dessus des flots tumultueux ». Ainsi, des conduites inadéquates peuvent avoir un rôle d'adaptation transitoire, qui peut passer par des formes d'inadaptations sociales qui protègent dans l'immédiateté. Elles permettent au sujet blessé de gérer momentanément la crise pour pouvoir ensuite remanier ses défenses et trouver un comportement plus adéquat qui relèvera alors véritablement de la résilience. Cependant, certains individus demeureront fixés à la première phase, alors que d'autres entrent véritablement dans un processus de résilience qui implique la renégociation des mécanismes de défense et la reconstruction psychique.
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Cyrulnik (1999) propose la métaphore de la perle pour illustrer l'oxymoron de ce « merveilleux malheur » du fonctionnement de la résilience. C'est-à-dire comment à partir d'une blessure et d'une souffrance, le sujet peut en faire une expérience qui sera potentiellement fructueuse pour lui.
Le résilient élaborerait un oxymoron dont le modèle est celui de la perle fabriquée par l'huître en réponse à une agression [...].

La métaphore de l'huître perlière illustre bien comment, parfois, c'est à partir d'une expérience souffrante que l'on peut actualiser des forces demeurées jusqu'alors latentes et inconnues. La résilience apparaît ainsi comme résultant d'un processus paradoxal dans lequel la confrontation au traumatisme et la blessure viennent étayer la créativité.
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