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Citations de Marie-Cécile Naves (18)


Une telle interpellation vise non pas à écouter, mais à réduire les femmes à leurs émotions supposées incontrôlables et irrationnelles.
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Comme le dit la sociologue et écrivaine Kaoutar Harchi sur Twitter, il s’agit d’une « épistémologie de l’ignorance » : l’ignorance n’est pas « un manque de savoir ou de compréhension, mais bien l’ignorance comme savoir des dominants », un « savoir d’autorité ». L’ignorance est un capital d’entre-soi, une peur de progrès de la connaissance parce que « le savoir est une arme ».
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Traiter les femmes en objets, se moquer d'elles, leur dénier la place et la parole, pitenier leur crédibilité, c'est la même logique qui conduit à leur interdire l'avortement ou à les frapper, voire à les tuer, puisque leur avis et leur vie ne comptent pas.
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Les usages sexistes de la langue ne sont donc que le résultat de siècles de sexisme dans les pratiques et dans les textes. Le langage est politique. Ne pas dire, c'est ne pas vouloir que ça existe.
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Comme le notait l'autrice et militante bellhooks, le féminisme est l'un des courants de pensée et d'action qui ont su le plus se remettre en question, qui sont le plus capables d'autocritique. Les capacités d'écoute et d'ouverture sont l'une de ses grandes caractéristiques. Sans elles, les revendications de la rue n'auraient jamais trouvé de concrétisation dans les lois. Sans elles, on n'auraient jamais compris que l'intime est politique. Chercheuses, militantes et citoyennes engagées alertent les pouvoirs publics.
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ils sont destinés à montrer que la masculinité hégémonique, visant la perpétuation d’un système patriarcal, est aux affaires et que, symboliquement, les hommes reprendront une place prétendument et indûment perdue du fait des progrès de l’égalité entre les femmes et les hommes. Trump souhaite délibérément réhabiliter, renforcer un modèle de société fondé et construit sur la domination masculine
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5. « Les gouvernements et les citoyen.ne.s, mais aussi les jeunes, futur.e.s citoyen.ne.s, sont face à une alternative : s'approprier le monde, autrement dit conforter les actions prédatrices sur les autres et la planète, ou bien l'approprier, c'est-à-dire transformer les rapports humains et la relation avec le vivant non humain avec pour but la durabilité et le mieux-vivre (ensemble). Exacerber les identités contraires, les frontières et le repli sur soi, ou bien reconnaître les interactions entre les personnes, entre les groupes qui ne cessent de se multiplier à l'échelle locale comme mondiale et les écosystèmes. La prise de conscience de notre "communauté de destin" sur terre, avec la Terre, conduirait à mettre sur pied une "souveraineté solidaire" des pays et des peuples, dotée d'objectifs et de responsabilités partagés. Face à la peur et à l'imprévisibilité, la réponse peut être celle d'un pouvoir d'oppression ou bien celle d'une reconnaissance de la richesse des interdépendances librement consenties pour construire un nouveau projet politique.
Le féminisme peut aider à penser une nouvelle philosophie morale (laquelle n'est pas une nouvelle moralité, un nouveau système d'injonction) qui, en dépassant le cadre traditionnel de la rationalité et de l'autonomie pensées comme fondement de l'action individuelle, lève le voile d'ignorance sur une multiplicité de savoirs, d'expériences et de relations. C'est précisément parce que nous ne sommes pas des êtres atomisés, détachés de tout lien culturel et émotionnel avec les autres, mais aussi parce que nous avons davantage de latitude dans l'entretien de ces liens que nous sommes des sujets politiques. » (pp. 270-271)
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les privilèges sont invisibles pour ceux qui les détiennent
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Comme le fait dire Virginie Despentes à l'une de ses personnages: "Imagine qu'à la place des femmes qui sont tuées par les hommes, il s'agisse d'employés tués par leurs patrons. L'opinion publique se raidirait davantage. Tous les deux jours, la nouvelle d'un patron qui aurait tué son employé. On se dirait, ça va trop loin. On doit pouvoir pointer du doigt sans risquer d'être étranglé ou criblé de coups ou abattu par balles. Si tous les deux jours, un employé tuait son patron, ce serait un scandale national. Pense à la gueule des gros titres: le patron avait déposé trois plaintes et obtenu un ordre d'éloignement mais l'employé l'a attendu devant chez lui et l'a abattu à bout portant. C'est quand tu le transposes que tu réalise à quel point le féminicide est bien toléré."
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Restaurer une Amérique blanche idéalisée, fermée aux immigrés mexicains, aux musulmans et aux produits manufacturés chinois, où les industries nationales tourneraient à nouveau à plein est, sinon son ambition réelle, du moins celle sur laquelle il communique de manière incessante
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L’ancêtre récent du point médian était la parenthèse : les papiers d’identité et formulaires administratifs tiennent compte du fait que le masculin n’est pas générique, puisqu’ils s’adressent autant aux femmes qu’aux hommes : « né(e) le », « marié(e) », etc. Parle-t-on à leur propos de difficulté de lecture, puisque l’argument est avancé aujourd’hui, à propos des apprentissages des jeunes générations ?
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Plus question, maintenant, de lui léguer le vélo rose de sa grande sœur, même s’il fonctionne encore : il lui faudra un vélo bleu, ce qui, miracle du marketing, permet d’en vendre deux au lieu d’un.
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Rassurez-vous, messieurs, tout se passera très bien...
Mais cela dépend aussi de vous. Vous pouvez faire en sorte que la citoyenneté ne soit plus excluante mais incluante; ne plus accepter de participer à un colloque, une émission de télévision ou de radio, une assemblée, quelle qu'elle soit, une couverture de magazine où vous apparaissez de manière collective, s'il n'y a pas de femme; ne plus vous taire lorsque vous êtes témoin de violences sexistes ou sexuelles; et finalement, prendre conscience de tout ce que vous avez à gagner avec le féminisme. Ainsi que l'écrit Gloria Steinem, "les femmes doivent apprendre à parler autant qu'elles écoutent. Les hommes doivent apprendre à écouter autant qu'ils parlent". Contre le sexisme, les hommes peuvent être des "camarades de lutte", selon le mot de bell hooks. Que risquez-vous, que risquons-nous, si ce n'est de construire un monde plus supportable?
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4. « Alors que le renforcement et la justification des stéréotypes et inégalités genrés, ainsi que la lutte contre leur déconstruction sont une obsession des populistes nationalistes et des régimes autoritaires, et que d'autres gouvernements s'en accommodent, les approches "gender conscious", autrement dit délibérément conscientes des enjeux de genre, commencent à peine à être mobilisées, notamment dans la diplomatie féministe, pour réduire des inégalités qui concernent tous les pays du monde. Travail, emploi, pauvreté, discriminations liées à l'origine, à la religion, à la couleur de peau, à l'apparence physique, au territoire de vie, mais aussi santé, éducation, développement, migrations, environnement, guerre et processus de paix, sport, culture, autrement dit tous les items de l'agenda pourraient être systématiquement analysés au prisme du genre. Une telle approche, croisée avec d'autres, permettrait de lutter contre certains angles morts. Cette étape est nécessaire à l'élaboration d'actions politiques plus efficaces. » (pp. 185-186)
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Ne pas dire, c’est ne pas vouloir que ça existe.
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3. « Il ne s'est pas simplement agi de s'engager contre le projet antiféministe de Trump, mais aussi de construire un contre-programme politique sur l'environnement, le racisme, les inégalités sociales. Une grande partie des nouvelles candidates et élues, d'origines et d'horizons très divers, ont contribué, avec leur base militante, à déplacer l'agenda du parti démocrate vers la gauche et souhaité promouvoir un autre discours et un autre style politiques que celui du parti. Beaucoup ont raconté comment leur expérience personnelle, professionnelle ou associative avait construit leur motivation à s'engager, leur pensée politique, leur vision du monde.
[…]
L'engagement féministe, c'est donc aussi prendre le lead à partir de l'expérience concrète, quotidienne, des individus pour les représenter et défendre leurs revendications dans la sphère médiatique et politique. Le renouveau de l'engagement des démocrates, qui a permis l'élection de nombreuses femmes, mais aussi d'hommes, est notamment dû à un renouveau du militantisme à gauche de l'échiquier politique.
[…]
Ces dernières années, de nombreux mouvements non violents et progressistes, initiés ou portés par des femmes, parfois très jeunes, ont participé au renouvellement des cadres de pensée et d'organisation des partis politiques ou des mouvements associatifs, qu'il s'agisse bien sûr de Greta Thunberg ou de Jamie Margolin, cofondatrice du mouvement Zero Hour pour la défense de l'environnement, mais aussi de Varshini Prakash, cofondatrice de Sunrise. […]
[…]
Mais ce que l'on constate, chez AOC [Alexandria Ocasio-Cortez] comme chez Thunberg ou González, c'est un style politique qui, des prises de parole en meeting ou au Congrès à la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux, en passant par les interviews, forme un leadership qui n'est pas aveugle face aux questions de genre dans l'agenda d'une part, et qui s'écarte des stéréotypes de genre dans la posture d'autre part. Ce leadership se caractérise par la rupture avec les rhétoriques de force et de domination et par un refus de la docilité. Il est combatif autant que coopératif, déterminé, ambitieux et à la fois soucieux de prendre en compte les expériences vécues. Il est incarné aussi par des figures masculines [...] » (pp. 147-152)
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2. « […] Les pays du Nord qui ont opté pour une diplomatie féministe n'ont pas toujours évité l'écueil de l'approche néocoloniale, qu'il s'agisse de politiques de développement top-down ou de contradictions dans ces politiques, malgré les mises en garde des mouvements féministes transnationaux contre le risque que la diplomatie féministe reprenne les mêmes codes que la diplomatie traditionnelle. Persistent, de fait, certains angles morts. La dimension intersectionnelle est essentielle pour croiser les enjeux de genre, de classe et de race, et pour promouvoir une approche genrée de tous les sujets de l'agenda international, en tenant compte, en particulier, des besoins et des attentes des populations. C'est pourquoi l'apport de la recherche académique et participative via des protocoles scientifiques faisant appel aux acteurs et actrices de terrain, aux citoyen.ne.s, aux associations, est indispensable pour appréhender le réel dans sa transversalité, en priorisant la dignité humaine, l'égalité et l'inclusion, tout en évitant le piège du relativisme culturel. C'est le seul moyen de résoudre la tension entre idéalisme et pragmatisme. » (pp. 90-91)
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1. « Tout se tient, finalement. Défendre le patriarcat est d'autant plus possible et encouragé dans un cadre néolibéral que celui-ci induit à non seulement prendre possession de l'économie, mais aussi à maîtriser les normes culturelles. Les opinions, discours et pratiques sexistes et homophobes – ainsi que racistes – sont vus comme des libertés individuelles qu'il importe de défendre absolument contre une tyrannie progressiste nourrie de théories mystificatrices. Une certaine rage s'exprime dans un besoin absolu de faire ce qui plaît en tant que mâle blanc dominant, qui ne doit pas être limité dans ses actes et paroles par une "bien-pensance" menée notamment par les "féminazies", selon l'expression inventée par l'animateur de radio ultra-conservateur américain Rush Limbaugh, décoré en janvier 2020 de la médaille de la liberté, la plus haute distinction civile des États-Unis, par le président Trump. » (pp. 61-62)
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