La grâce de la conversion n'est pas d'abord une grâce de force mais de lumière (...). Dieu ne nous demande pas de la fabriquer mais de l'accueillir, et pour nous y disposer de l'attendre avec désir : telle est la fidélité de ceux qui veillent en attendant la visite du Maître. Nous obtiendrons la grâce de cette visite dans la mesure où nous accepterons d'en avoir besoin, de plus en plus douloureusement.
Il ne faut pas avoir peur des difficultés de la vie, ni même de nos fautes : ce n'est pas cela qui nous empêchera de trouver Dieu. Ayons peur de ce qui ne nous fait pas peur et qui nous empêche vraiment de Le trouver : craignons de refuser la lumière.
La conversion suppose notre consentement, mais c'est tout de même quelque chose qu'on subit et non qu'on fabrique, parce que c'est l'axe de notre vie qui change. Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas aller jusqu'à là, nous pouvons améliorer les moyens, nous ne pouvons pas améliorer le but.
Il y a des gens qui passent leur temps à se proclamer pécheurs, et ne sont pas humbles (...). Nous ne valons même pas la peine d'être méprisés. Il est vain de dramatiser à notre sujet, ce n'est pas intéressant : ce qui est intéressant, c'est Dieu.
Au fur et à mesure qu'on s'intéresse à Dieu, qu'on se laisse prendre par le courant, pécheurs ou pas pécheurs nous acceptons volontiers d'être surtout des serviteurs inutiles, et oubliés.
Toute conversion est essentiellement passive : c'est une grâce qui fond sur nous, une lumière imprévue. (...) on est retourné.
Ne pas juger, ce n'est pas excuser une conduite inexcusable. Ne pas juger, c'est ignorer, traverser, fermer les yeux.
Les fautes inquiétantes sont celles qui durent, auxquelles on est attaché, les fautes qu'on a tendance à justifier. Dans ces fautes-là, il y a toujours de l'orgueil.
Le complexe d'infériorité ou le complexe de supériorité, c'est la même chose : c'est (...) le fait de s'arrêter sur soi, de ne pas décoller facilement.
Quand il s'agit de l'orgueil, (...), il ne s'agit plus de lutter ou de se dominer mais de se convertir. (...) brûler ce qu'on a adoré, (...).