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4.75/5 (sur 4 notes)

Biographie :

Originaire d’Écully près de Lyon, Marie-France Clerc vit maintenant en Provence. Après une carrière dans l’Éducation Nationale, cette normalienne agrégée de Lettres se consacre à l’écriture.

Ses origines ukrainiennes lui inspirent en 2016 son premier livre, « Cinq Zinnias pour mon inconnu » qui raconte l’exil en France d’Ukrainiens ayant fui la Révolution russe. En 2019, un second roman, « Silences en Forêt », propulse le lecteur dans les Landes de Gascogne à la découverte d’un très ancien secret de famille. Dans « Un possible Voyage » (avril 2020), on découvre comment peut renaître une mémoire amputée par l’exil et 75 ans de communisme.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Vous vous sentez pompée, flouée, meurtrie, salie, brusquement dépossédée de votre superbe, désormais piégée, réduite à une façade, vous n’êtes plus qu’une enveloppe creuse, comme ces mouches, ces papillons ou ces insectes collés sur une toile d’araignée abandonnée, et qui balancent leurs carcasses desséchées, vidés depuis longtemps de toute leur substance. Amasser, exploiter, dominer, mépriser, camoufler et toujours garder la face, telle fut la pente de votre lignée. Mais aujourd’hui, vous n’êtes plus qu’une coquille vide accrochée à un cadre périmé. Vertige…
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« Le coucou pond ses œufs dans le nid d’un autre oiseau, de 8 à 25 œufs dans autant de nids différents.
Il se nourrit d’insectes, surtout de chenilles que les autres oiseaux délaissent par peur de s’empoisonner.
On croit que la raison de sa conduite vient du fait que le coucou se nourrit d’insectes toxiques et que cette nourriture n’est pas bonne pour ses petits. Le parent par procuration donnera donc au bébé une nourriture saine. »
Mieux vaut être abandonné et élevé par d’autres que d’être nourri par un parent toxique, conclut ma sœur.
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- Regarde, Lucie, cette grosse fraise bien mûre ! Elle me rappelle la couleur des bottes rouges de ma mère. J'avais dix-huit ans, j'étais étudiante à Paris. [...] J'avais réparé le trou avec une rondelle de cuir découpée dans un vieux portefeuille, que j'avais fixée à la semelle avec des petits clous. Quand je marchais, les clous me déchiraient le pied. C'était un supplice. Le soir, il y avait du sang sur ma chaussette, mais j'acceptais la douleur. Les danseuses des ballets Moïsseïev qui venaient régulièrement à Paris portaient les mêmes. A cette époque, personne ne parlait de l'Ukraine mais pour moi, ces bottes à talon plat étaient des bottes ukrainiennes. Dans le métro, au lycée, au réfectoire, dans le train ou dans la rue, je pensais que tout le monde les remarquerait.
- Tu étais comme la petite sirène ! dit Lucie. Elle souffre beaucoup depuis qu'elle a remplacé sa queue de poisson par une paire de jambes, mais elle veut marcher comme les humains, elle le fait pour l'amour du Prince.
- Tu as tout compris, Lucie ; mais moi, mon prince, c'était l'Ukraine.
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Marie-France Clerc
J'ai beaucoup apprécié "cinq zinnias pour mon inconnu", l'histoire en elle-même, et la façon de la raconter, juste émouvante, subtile.
J'aime bien le parti pris, Natalie qui prend une semaine de vacances seule avec ses petits enfants, avec ce va-et-vient entre les tâches du quotidien et les souvenirs qui affleurent, les mails de son amie ukrainienne qui effectue des recherches, ses propres recherches, et toujours ce questionnement sur ses parents, cette souffrance de l'âme...
Oui, très beau livre.
J'y retrouve ce que dit mon ami Grégoire, le Cosaque ukrainien, ce que j'ai lu aussi de mon côté dans d'autres livres, mais également au travers de mes recherches.
L'Ukraine porte une douleur, et cela depuis la nuit des temps, une douleur que, nous, occidentaux n'imaginons pas, ni dans son intensité, ni dans ce poids que cela représente collectivement.
Il faudra encore beaucoup de générations et d'apaisement politique pour que ces souffrances s'éloignent du peuple.
Cela passera par l'ouverture des archives tant nationales que familiales...
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Dans le rond de Saint-Lou, il est une maladie qui mortifie les relations sociales, ronge les liens familiaux et dénature les valeurs morales ; une maladie aussi pernicieuse qu’Armillaria ostoyae dont les toxines mortelles peuvent contaminer les jeunes générations pendant des décennies : c’est la maladie du secret. Le péché, ce n’est pas de tromper sa femme ou son mari, ce n’est pas de refuser de reconnaître sa paternité ou de laisser les autres élever vos enfants. Le péché, c’est que cela soit dit. Personne ne témoigne de rien, donc rien n’existe, et la maladie diffuse ses toxines en secret, portées par un puissant réseau de relations souterraines qui la disséminent de façon surprenante à des yeux extérieurs…
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Je poursuis, tête haute. Et tandis que je parle, Madame, vous commencez à réaliser que vous avez devant vous les descendantes du Docteur D., celles qui ont « persécuté » votre cousine Nani, celles qui ont « forcé le domicile » de votre cousin Bernat, celles qui ont suborné votre cousin Gaston dont la femme a osé révéler l’existence du Testament. Maintenant, Doux Jésus, c’est à vous qu’elles s’en prennent ! Et vous me fixez avec effroi, comme si j’étais un scolyte tueur de pins. Je reprends :
- Oui Madame, ce document qui vous a tant fait rire, vous et vos cousines (et disant cela, je sens mon dos qui se redresse encore), pouvez-vous nous en faire une photocopie ?
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Mais elle [mère de l'auteur] m'a légué quelque chose d'autre, qu'il m'est impossible de décrire... Laissez-moi vous citer cette phrase du 'Livre' [écrit par la mère de l'auteur] que je sais par coeur : "Malgré tous les bouleversements qui ont accompagné mon enfance, de mystérieuses forces m'aidèrent à surmonter mes difficultés." Pour moi, ces "mystérieuses forces" étaient peut-être le courage de ceux qui, là-bas, avaient lutté et donné leur vie pour l'Ukraine libre, ceux qui, là-bas, avaient peut-être survécu au communisme et qui me sont si familiers, bien que je ne les aie jamais rencontrés.
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Elle se demande à quelles marques d'allégeance au régime ces hommes libres avaient dû s'abaisser pour garder la vie sauve : dépossession de leurs terres, de leur maison, changements imposés des méthodes d'agriculture et interdiction de toute initiative professionnelle, utilisation de matériel agricole toujours en panne, privations, délation, brimades, terreur, silence. Comment cela fut-il vécu par ces descendants de cosaques Zaporogues ?
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Konstantin est près d'elle ; tout doucement, elle lui parle : "Tu me manquais Konstantin, toi qui reposes dans la terre noire de tes ancêtres. Ton frère Zinovij, lui, n'a emporté dans la tombe de France qu'un petit sac de sa terre d'Ukraine. Je suis une parente. Tu n'es pas mort en vain. Ta mémoire retrouvée a ravivé dans ta lignée le beau désir de vérité. Maintenant, le monde peut se souvenir de toi."
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