Cela faisait longtemps qu'elle ne contredisait plus les cons, cela lui aurait fait un métier à plein temps, et du temps, à son âge, elle n'en avait plus tellement.
Il en va des silences comme d'une boîte de chocolats. Il en est de crémeux, d'onctueux, de suaves comme il en est d'épais, de pâteux, de gluants. Silences écrins, silences ouates, silences bulles de savon, silences blancs et silences noirs, sapience des silences, silences qui étouffent, qui bouffent, qui phagocytent, silences de nuit profonds et ténébreux, silences de jour qui n'en sont jamais vraiment, silences qui font mal, silences qui font bien, ce qu'on tait quand on ne dit plus rien. Silences qui restaurent ou, d'autres, qui donnent la mort.
La vieillesse ne bonifie personne, elle durcit nos pires défauts et les gens qui vieillissent bien étaient préalablement des personnes agréables et aimantes au moment de leur jeunesse.
Quand le soleil enfin éclaira la scène, il mit à nu la triste horreur des grilles démolies, des croix arrachées, des murs souillés de tags obscènes et de la croix mutilée.
Les Rastes dont tu as la bouche pleine, par exemple eh bien je ne les ai trouvés nulle part…
– Les Cérastes, béotien !
– Peu importe ! Rats, rastes ou cérastes, les mots, c’est fait en général, pour communiquer, et toi, on dira que la communication, ces derniers temps, elle souffre d’un problème de parasites. Il faudrait voir à changer la parabole, tu vois !... Alors, c’est qui, qui était avec Sylvain ce soir-là, et quel soir, d’abord ?
La petite employée, trottinant, revint pour lui dire que monsieur Balcelli le vellait dans un instant, si vous voulez bien vous donner la peine de l’attendle ici, elle montrait l’intérieur, est-ce que je peux rester dehors, bien sûl et merci… politesses teintées d’accent asiatique et de défiance. Il percevait de loin, les vagues de son des « Feux de l’Amour » et supposa que le vieux ne voulait pas manquer la moindre minute du moindre épisode. De quel rituel, cette dépendance à ce feuilleton participait-elle ? Il s’était posé la question chaque fois qu’amené à interroger des personnes d’un certain âge, après l’heure du repas de midi, il avait constaté qu’immanquablement, il les trouvait installées devant les complications si pathétiques et si captivantes des personnages du sitcom.Lui ne voyait que des masques figés par la chirurgie et le botox, qui tentaient d’exprimer, avec des décalages curieux, des sentiments dilués dans une musique lénifiante. Dix ans dans la figure, pour dix minutes devant cette cagarella !
c'est le soir, quand les fleurs ont chauffé toute la journée et que la fraîcheur tombe, qu'on les sent le plus fort. alors, on sait si c'est un jardin parfait .
les temps qui arrivaient étaient des temps païens et obscurs.Quelq'un s 'agitait là-dedans, se dévouant à l'on ne savait quelles tâches inavouables. Le sablier renversé laissait tomber ses derniers grains de sable, la folie embrassait l'été.
Aspete, tout ce qu'on enterre, où qu'on le mette, fini toujours par remonter à la surface.Il arrive que cela prenne du temps, mais cela remonte toujours et partout...
pouvait on, à la fois ,etre soi-même et un autre ? Pouvait-on jouer la comedie en public à ce point pour se ressembler si peu une fois les lumières éteintes?