Marie-Josée Christien

Aux Éditions Sauvages, Voici "Marais secrets" (coll. Carré de création) de Marie-Josée Christien, en collaboration avec le photographe et graphiste Yann Champeau.

Guy de Maupassant écrit dans « Amour » : « Le marais, c’est un monde entier sur la terre, monde différent, qui a sa vie propre, ses habitants sédentaires, et ses voyageurs de passage, ses voix, ses bruits et son mystère surtout. » Ce monde différent et mystérieux, nous y entrons en ouvrant ce livre, tentant de ne rien déranger à chaque page tournée.

« Vieille terre » et « pays caché » nous dit Marie-Josée Christien dès le premier poème en miroir avec la terre gelée.

Le marais, ça se mérite. Tout y est plus lent, on y avance avec prudence. Gare où on met le pied. Tout n’est que patience et endormissement, où « chaque graine égarée est une promesse de renaissance. »

« L’eau se pétrifie/opaque/fermente. » car l’eau est là, omniprésente et, dans cette immobilité factice, pullule la vie dans « la lente fermentation de l’obscur et de la lumière ».

Le marais est une contrée étrange toute de contrastes, il y a un vocabulaire qui n’appartient qu’à lui : « Tourbière, vasière, sphaignes, loess » des mots qui ont leur propre vie et l’on se fait discret dans ce « marais en gestation [qui] offre le réconfort de la halte. »

La vie, furtive, se laisse approcher par le promeneur discret. Ici un colvert, là une corneille, « vigie farouche des futaies ». Le marais est pourtant habité d’une vie plus profonde, plus mystérieuse, car cette eau stagnante est « creuset de vie ». On y croise aussi, métamorphosés par la brume, d’étranges créatures ou encore une vigie de lumière que le photographe a su saisir dans leur impassible solitude.

Les mots de Marie-Josée Christien prennent naissance dans le cœur des clichés photo pour les transmuter en ces instants fugaces et vivants.

Les tons de gris, les couleurs sourdes, les clair obscurs des photographies de Yann Champeau soulignent ce « paysage sans couleur » qu’arpente la poétesse. On ne peut qu’être fasciné par l’osmose entre textes et illustrations, cette vitalité qui circule entre eux, ces secrets entraperçus et jamais entièrement dévoilés.

Le marais est parfois « en dormition », il peut être aussi promesse d e vie et donner naissance aux bruyères, ajoncs, iris orchidées jusqu’à la « minuscule drosera » , tout un « feu de fleurs » que la lumière embrase.

Et puis la boucle sera bouclée lorsque « le marais nous ramènera/ au début du monde/ quand tout était d’argile. »



http://textureamb.over-blog.com/2022/10/marais-secrets-par-m.j.christien-y.champeau.html

Joli, très joli, un tout petit livre de poésies de 81 pages, à chaque page une courte poésie d'une fraîcheur étonnante, avec de ci, de là, une illustration qui l'accompagne. Très vite lu, j'ai adoré ces petites poésies dont la plus longue ne fait pas plus de 10 lignes. Marie-Josée Christien et Yvan Champeau le graphiste et photographe ont réalisé là un beau tandem pour nous emmener parmi les étoiles et faire de doux rêves. J'ajouterai quand même que ce livre ne s'adresse pas aux tout-petit, mais aux jeunes ados.

Et pour finir, bien entendu, je remercie les éditions Tertium pour l'envoi très rapide de ce petit bijou, pour le petit mot manuscrit de l'éditeur joint au livre (il m'a servi de marque-pages et je vais le laisser dans le livre), et merci à Babelio pour cette masse-critique qui une fois de plus est une belle réussite.

Je remercie Masse Critique de Babelio, et les éditions Tertium, de m'avoir permis de découvrir le recueil de poèmes "Quand la nuit voit le jour", et d'en faire la critique.

Le petit mot manuscrit de la part de l'éditeur m'a fait plaisir, et m'a donné l'impression d'une note faite par un ami, d'une invitation toute personnelle à découvrir de nouveaux poèmes, de nouvelles images.



"Que chaque lecteur, petit ou grand, ouvre les yeux vers les étoiles et enrichisse sa nuit des mots du poème". Cette phrase qui vient terminer l'introduction nous donne la tonalité de l'ouvrage. Les poèmes de la nuit décrivent une atmosphère calme, étrange, un monde en suspens, l'aube n'est jamais très loin.

J'ai lu chaque poème avec beaucoup d'intérêt ; minuscules poèmes de quelques lignes ciselées, qui vont à l'essentiel. Ils sont destinés aux enfants, mais aussi aux adolescents qui découvriront ou redécouvriront grâce à eux le plaisir de lire de la poésie. De nouveaux mots, de nouvelles rimes les enchanteront.

Quant à moi - ni enfant ni adolescente, je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager ces quelques vers :

La nuit a des oreilles

quand tu l'écoutes

s'éprendre de ses étoiles

et de ses rêves

elle t'écoute



à l'aube

elle laissera son songe bleu

tombé sans bruit

sur l'oreiller.



Ah, la force des mots, et l'émotion qu'ils suscitent en nous....

Les photos noir et blanc de Yann Champeau mettent en valeur tous les poèmes de Marie-Josée Christien, l'opposition entre le jour et la nuit. La tache de couleur de la couverture, lumière ou soleil couchant, fait penser à une zone intermédiaire, alors que la nuit n'est pas tombée mais qu'il ne fait déjà plus tout à fait jour.



Au final, chacun d'entre nous trouvera dans ce recueil un poème qui correspondra à son attente.



Pendant que la maison dort

sous sa carapace d'ardoises



le noir est là

sur la vitre

et dessine les hiéroglyphes

des étoiles....

Je ne suis pas une grande adepte de la poésie mais quand j’ai vu ce petit recueil de poésies sur la lune proposé dans le programme de Masse Critique je n’ai pas pu résister à son appel. Sans doute la nostalgie… mon fils quand il était petit était toujours en fascination devant la lune… En tout cas merci à Babélio et à Tertium éditions pour cet envoi et cette jolie découverte tout en délicatesse. J’ai aimé parcourir ce recueil de poèmes de Marie-Josée Christien sur nos nuits, nos absences de contrôle dans le noir et cet astre magique et mystérieux qu’est la lune qui habille si bien nos nuits. Je pense sincèrement que les photographies de Yann Champeau en noir et blanc doivent être très belles à l’origine, mais j’avoue que je les ai peu appréciées dans cet ouvrage sans aucun doute dû à la texture du papier et au rendu final. Autrement l’idée d’associer des photographies en noir et blanc à ces poésies était judicieuse.

Cela n’enlève pas le plaisir de la lecture de ce recueil qui peut être utilisé en classe avec de jeunes enfants. Je vous rassure les grands comme moi y puisent également un joli moment de lecture.

J’ai lu ce recueil de Marie-Josée Christien que je considère comme un des poètes les plus attachants et surtout les plus profond de l’époque. J’ai donc lu en priorité alors même que plusieurs dizaines d’autres livres attendaient mon regard. Et je ne regrette pas. Vraiment. C’est à mon sens le meilleur recueil de Marie-Josée. On y retrouve certes sa voix épurée, comme toujours il n’y a pas de graisse et cela va à l’essentiel. Mais est-ce parce que la nuit est peut-être l’élément qui la touche le plus, on a là en même temps un approche plus métaphorique que d’habitude.

C’est semé de petites étoiles qui brillent intensément : « La nuit est/ ce bout du monde/ où tout commence », « Plein de la nuit/ Le cœur peut s’enflammer/ de soleil », « la nuit est là/ elle lave nos yeux »… Je ne peux les citer toutes.

Les photos de Yan Champeau accompagnent intimement de leur belle sobriété nocturne les mots lumineux de l’auteure. Le recueil est un recueil jeunesse mais comme un certain Petit Prince l’adulte qui le lit s’élève lui aussi. Plein de bonheur et de rêve.

Guy Allix


Lien : http://guyallixpoesie.canalb..

Un petit recueil de poésie très sympathique. J'ai eu un chat et ai pu le retrouver a travers tous ces poèmes. comportement, intentions...un très beau portrait de chat avec une immense sensibilité.

Derrière cet affolement du sang évoqué par le titre, il faut entendre une polyglobulie, une maladie du sang que la poète ne nomme jamais, préférant une mention ironique du patronyme d’Henri Vaquez, le médecin qui décrivit pour la première fois cette maladie rare (mais non orpheline, comme il est parfois dit à tort). Quant aux encres d’André Guenoun qui accompagnent le livre, elles sont en parfaite résonance avec le poème. En jouant des vertus liquides de l’encre, entre transparence et opacité, ce plasticien sait rendre un univers organique proche de celui de Marie-Josée Christien.

Comment inventer une langue qui dise la maladie quand celle-ci est pour beaucoup synonyme de mort ? Une langue qui parle à ceux qui ont connu cette expérience comme à ceux qui ne l’ont pas vécue. Nombreux sont les écrivains et les poètes, de Claude Roy à Georges Perros, qui ont confronté leur écriture à la maladie et à la hantise de la mort. L’écriture de Marie-Josée Christien est celle du lyrisme vibrant, grave, d’une lucidité aussi évidente que sa détresse.

Le recueil se présente en trois parties, « Poème absent », « Affolement du sang » qui donne son nom à l’ensemble, et « À la lueur du poème ».



La première partie est empreinte d’une tonalité sombre, on imagine l’annonce de la maladie, la pénible attente. Le choc émotif, intense, s’éprouve dans le silence qui s’entend à chaque page et a quelque chose de médusant. Pour la poète, c’est l’heure crépusculaire ou nocturne avec son lot d’insomnies qui exprime le mieux ce qu’elle ressent. Repris en leitmotiv, le mot désespoir est à la mesure de la violence de l’épreuve. Les vers semblent martelés, énoncés presque souffle coupé[...]



La dernière partie « À la lueur du poème » entrouvre un peu de lumière et d’espoir. Écrire, c’est reprendre le dessus, redevenir le sujet d’une vie où toute la place n’est plus prise par le mal. La poète se tourne vers le cercle des amis convoqués dans les dédicaces. Quelques pensées lumineuses irriguent ces pages. Le regard a changé. Des mots tels rêve, espoir, force d’appui, chant d’amour, tendresse semblent pouvoir se décliner à nouveau.


Lien : https://terresdefemmes.blogs..

Ce livre a été sélectionné sur la liste de référence de l'Education Nationale en 2013. Il est lu et étudié dans de nombreuses classes.