« Elle pleure parce qu’elle a honte, de l’exode, de l’aumône , elle pleure de révolte et de défi. De faim aussi. Je la comprends . Mais si Hélène voit cela elle en sera blessée. Son amour des enfants est sans limites, elle ne réalise pas qu’ils sont des petits d’hommes, capables de cruauté .
Jusqu’ici , dans cette drôle de guerre , je n’ai croisé que des lâches ou des profiteurs . Ils faisaient mentir mon instinct .
J’ai toujours été persuadée que les êtres humains cachent au fond d’eux un élan sacré qui les rend capables du meilleur. »
Les nuits de pleine lune, Liv m'enfermait à présent avec ma soeur Thorunn, des cousines et autres compagnes de mon âge. Le cycle astral de la lune et le cycle physiologique de la femme sont soumis à une loi identique, disait-elle. -Chaque mois, Aude, comme Freya la lune, tu connaîtras ce flux de sang. Sois-en fière !
« Déjà tu sais que vivre est la pire passion .
Aimer c’est avoir peur, c’est avoir mal » .
Nadia Tuéni . Vingt poèmes pour un même amour.
Selon le rite, le quatre-vingt-dix-neuvième doit être un pur Viking. C'est un volontaire. Un sort spécial lui est réservé. Cheveux taillés courts, visage rasé, il a les épaules larges et le torse nu. Il se tient droit, mains nouées dans le dos, tête levée vers le soleil qui nimbe la terre. Il est beau, il est blond, il est presque aussi grand que Ketill. Il s'avance et un remous secoue l'assistance, comme un grondement de marée qui s'engouffre sous une falaise. Le prêtre s'est redressé, il ouvre les bras. Une à une les clameurs s'éteignent. Plus de cris, plus de chants, plus de rires, plus de prières, plus même un frémissement. Tout se tait, les animaux sont morts et c'est le tour des hommes.
Sans avoir compris, toute crainte évanouie, ayant désappris même mes peurs d'innocente qui n'imaginait en l'acte sexuel que sexe femelle déchiré par le membre rouge et turgide de l'étalon, je me retrouve renversée, happée par les caresses d'algues fraîches, de vent, de feu et d'herbe qui croît. J'ai enfoui mon visage contre son aisselle et le poids de son corps m'est lourd et léger.
sans le mal le bien ne saurit exister. Et sans la peine la joie