Citations de Marie-Pierre Dillenseger (67)
En janvier 2020, à un moment où rien ne m'y préparait, la mort s'est approchée et a tenté de prendre ma main. Je m'apprêtais à livrer un message fort dans mes conférences annuelles : "2020 est au service d'un changement global et collectif. L'année favorise les athlètes (quel que soit le domaine), ceux et celles qui savent nager. Pour les autres, il faudra savoir flotter ou laisser couler. Nager à contre-courant sera impossible." Une nouvelle ère se préparait. Le moment était venu de relever le défi.
C'est dans le silence que l'on entend les plus grandes vérités.
Plutôt que maudire les ténèbres, allumons une chandelle.
Nous sommes là,
Que vous le sachiez ou pas,
Que vous le vouliez ou pas.
Les guides
Depuis quelques années, je voyais se former une armée de l'ombre. Cette réalité devenait palpable. Des clients urgentistes me demandaient les coordonnées d'un barreur de feu. Des cadres faisaient des stages de communication animale. Les unités d'élite de la police allaient voir un magnétiseur. Des fonctionnaires se lançaient dans la permaculture. La question du sens était au cœur des problématiques et des rendez-vous. Du jamais vu. Les consultations éveillées et en effervescence de vitalité gagnaient en puissance. En pointillé d'abord, à tâtons puis sur la pointe des pieds, beaucoup se mettaient debout et oser tracer leur route.
Épargnez la critique et mettez l'accent sur les qualités pour ne pas alimenter l'autocritique systématique à l'âge adulte.
Créez du vide et laissez les enfants s'ennuyer !
L'ennui ne dure jamais longtemps. Quand le cadre habituel et rassurant des choses à faire ou à finir est temporairement levé, le désordre et le vide qui s'ensuivent ouvrent la porte à l'imagination et à la libre association d'idées. Une nouvelle perspective, un désir ou une solution finit toujours par surgir. Parce que l'ennui introduit des périodes de latence pendant lesquelles nos cellules cérébrales font leur travail de mise à jour et de connexion, il se connecte à une part non encore explorée de soi-même.
Les enseignements de la sagesse chinoise posent au contraire la perfection comme la mémoire d'un monde révolu, perdu et figé. La perfection est vue comme un mirage et le miroir d'un monde duquel la vie s'est retirée ou dans lequel elle n'est pas encore engagée.
Si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès. Napoléon Bonaparte
Le plein n'est pas meilleur que le vide. Tout dépend du dosage et des circonstances. La notion même du plein d'un côté, fondamentalement positif, et du vide de l'autre, fondamentalement négatif, n'appartient pas à la pensée chinoise.
Si je pouvais m'exprimer pour elle, je dirais pourtant que la nature a la sagesse de traiter le vide comme l'opportunité du plein. Car le vide n'est autre qu'un terrain d'atterrissage pour ce qui n'est pas encore avéré, manifesté et visible. Comme les cases vides d'un échiquier où les pions ne sont pas encore posés. Comme un terrain nu sur lequel les graines n'ont pas encore germé.
Le corps est le véhicule de l'âme qu'il accompagne partout. Il en est la limite et l'écrin.
Quand joie et chagrin ont l'assurance d'avoir chacun une place dans votre cœur, quand la force et la fragilité ont l'assurance de ne pas être dissociés de votre esprit, alors le corps, l'âme et le souffle de vie peuvent avancer main dans la main.
La pensée ancestrale chinoise a plus de facilité que la pensée rationnelle à faire de la place aux ancêtres, lesquels sont envisagés encore dans les parages et simplement invisibles. Ils continuent à irriguer la descendance et a d'ailleurs avoir un avis.
Les difficultés aussi injustes, difficiles, douloureuses soient-elles, sont là pour nous pousser à prendre la parole et à dire ce qui doit être dit. Et nous sommes testés sur les sujets qui nous concernent plus que les autres. Non pas parce que nous attirons la malchance, mais plutôt parce que ceux qui ont la capacité de passer l'obstacle doivent se confronter à leurs propres doutes afin d'apprendre à les dépasser. Ce faisant, leurs actes, posés l'un après l'autre, vont aussi aplanir le terrain pour ceux qui vont suivre. Même invisibles et infimes, nos gestes et nos paroles sont des exemples. Ils représentent un modèle et une avancée pour d'autres.
À chaque défaite, un bénéfice et un crédit. À chaque victoire, un déficit et un crédit.
. La vie (1), la mort (2) et le cycle d'alternance entre les deux (3) créent les dynasties, les sagas familiales et les mythologies universelles.
. La thèse (1), l'antithèse (2), et la synthèse (3) alimentent les débats, la justice et les archives de l'humanité.
. Le yin (1), le yang (2) et le mouvement entre le yin et le yang (3) donnent naissance aux huit trigrammes, puis aux soixante-quatre hexagrammes du Yi King, base du système ancestral chinois de divination.
. Une opinion (1), un avis contraire (2), et le débat entre les deux (3) créent les conditions d'une résolution constructive. Son absence, celles d'un conflit entre les deux partis impliqués.
Tant que le système est binaire (vrai/faux, juste/injuste, riche/pauvre, etc.), les choses sont statiques. Fertilité, création, abondance naissent d'un système ternaire où le mouvement et l'alternance relient deux principes opposés.
L'insistance taoïste à lâcher-prise, à faire le vide, à ne s'attacher à rien de pérenne m'a souvent parue lourde et quasi obsessionnelle; Elle est enquiquinante pour un cerveau occidental qui y entend vœux de détachement, de pauvreté, de chasteté et un renoncement éternel au sel de table. C'est mortel ! Or renoncer n'est pas perdre. Il s'agit de renoncer à la crainte de ne pas avoir et non de refuser ce qui vient à soi, succès et prospérité. Lâcher l'illusion de la permanence des choses et des êtres permet d'être en capacité d'apprécier ce qui dure encore. Profiter de ce qui est, sans s'agiter du risque de perdre, plutôt que de ne pas accueillir pour ne pas avoir à perdre.
S'installer dans la conscience du moment présent en résistant au macérat des douleurs anciennes et au chant des sirènes de demain est une bénédiction pour l'âme et pour le corps. Cet effort personnel accroît la vigilance, la capacité réactive et protège de la désespérance qui naît invariablement lorsque le passé et le futur absorbent le présent.