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Citations de Marie de Solms (14)


– Je suis laid, elle est belle ! Jamais elle ne voudra de moi… Lui faire la cour, cela ne m’avancerait à rien… Eh ! bien, je l’aime, je la veux et elle sera à moi… Une fois ma maîtresse, elle se taira : elle aura peur du scandale… Je lui promettrai le mariage... Je l’épouserai… Mais je la veux… Je la veux !…
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Les homonymes sont les gens les plus heureux de la terre… Ils sont de tous les dîners, de tous les soupers et de toutes les réunions du demi-monde ou de la bourgeoisie vaniteuse. – L’homonyme est gourmand et exigeant, quoiqu’il n’ait rien du parasite. Il a la conscience de son utilité et il en use. Les maîtresses de maison aiment beaucoup recevoir les homonymes. Il est agréable d’entendre annoncer chez soi : M. Jules Janin, M. Jules Simon, M. Michel Chevalier, Mme de Girardin, Mme de Ségalas, etc. – Alexandre Dumas est celui des gens célèbres qui a le plus d’homonymes… Il en a d’abord deux connus et bien connus : l’un, Adolphe Dumas, l’autre, Dumas tout court, ancien ministre et l’un des chimistes les plus distingués de l’Europe… Mais ce n’est pas de ceux-là qu’il s’agit… Comme l’auteur des Mousquetaires, ils sont les victimes des terribles homonymes. – Cette abondance de Dumas cause souvent des quiproquos assez plaisants. Il doit en effet paraître étonnant d’entendre annoncer trois Dumas dans une seule soirée… Aussi les personnes adroites n’invitent plus qu’un Dumas à la fois. – Cela prévient les étonnements. Ces homonymes font une grande
impression sur les bourgeois, et lorsque ceux-ci parlent du salon de Mme Z. ou de Mme X., ils ne manquent jamais de dire : – Oh ! oh ! c’est un salon très bien ! On y reçoit des célébrités… J’y ai vu M. Dupin, M. Dupont (de l’Eure), M. Dumas, M. Dumont, M. Duruflé… Les Du sont toujours en majorité.
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– Elle n’a pas compris, bien sûr ! « Vous avez tort de croire ces gens-là, ce sont des imbéciles… » Évidemment, elle n’a pas compris, je ne suis pas ces gens-là, c’est clair. Du reste, elle a toujours des mots à double soupente… ces femmes d’esprit, ça fait suer !… Après tout j’en ai plus qu’elle… d’esprit ; je parle bien plus longtemps sans m’arrêter et je sais toujours trouver un compliment à faire.
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« Ma chérie, je t’ai aimée et beaucoup aimée ; par cela
même, je ne désire pas avoir à parler de toi, je n’aurais pas de bien à en dire. Cependant, comme il me serait désagréable d’avoir à le faire, car je respecte mes amitiés, à défaut de ceux ou celles qui les ont inspiré, je t’engage vivement à ne plus prononcer mon nom ni à entretenir les gens de notre brouille. Je pourrais me laisser entraîner, si je l’apprenais, non pas seulement à en dire les motifs, mais à les dévoiler, pièces en main et preuves à l’appui ; épargne-moi donc non seulement cette mauvaise action, mais encore la peine de m’occuper de toi et accorde-moi l’oubli que je te concède, moi, si volontiers.
« Laure de Chatel. »
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Chez les femmes, l’amour maternel et l’amour filial sont bien plus puissants que chez les hommes. Il y a de ces caresses naïves qui ont quelque chose des caresses de l’amant, caresses pures et chastes, mais néanmoins ardentes et passionnées. Les femmes ont seules le secret des étreintes nerveuses et des baisers sans fin. Quant à moi, rien ne m’a jamais semblé plus ravissant que cet échange de tendresse, que cette expansion familière de la fille à la mère et de la mère à la fille.
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Nous ne dirions pas la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, si nous voulions faire croire qu’elle eut quitté sans émotion la marchande à la toilette. Son petit cœur battait bien fort ! Au moment de se laisser glisser sur une pente fatale, à l’heure décisive où l’honnête chrysalide allait se transformer en un malsain papillon de nuit, sa pensée et son regard se reportaient involontairement en arrière !
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Hier encore, c’était un homme robuste, à la démarche égale, à la main ferme, à la voix rude et forte. Ce matin, c’est un vieil-lard, cassé, chancelant, dont le geste hésite et qui ne saurait que répondre si un étranger lui demandait son chemin : à le contempler, cet étranger se sentirait pris d’une pitié profonde. Pourquoi donc les gens que rencontre le vieillard, et qui sont tous du pays, semblent-ils, au contraire, éprouver pour lui du mépris ou de la haine ?
Eh quoi, pas un bonjour amical, pas une main tendue ! Rien qui témoigne du respect qu’on a d’ordinaire pour la vieillesse, ou de la pitié qu’inspire le malheur ?
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Tout à coup, – pareil à un foyer dont la flamme, avant de dis-paraître, remplit l’appartement d’un jet de clarté, – le soleil cou-chant illumine le paysage. Et, – pareilles à un vieillard qui semble rajeunir, lorsqu’un éclair de mémoire ou d’intelligence traverse son cerveau, – la plaine et la maison retrouvèrent un peu de charme et de vie sous le soleil. La lumière occidentale fit étinceler l’herbe mouillée ; l’eau des fossés qui bordaient la route brilla comme un miroir d’acier ; les vitres des croisées ré-percutèrent mille rayons. Les fleurs des arbres prirent des teintes d’or, et la flamme rouge de l’astre fît une sorte d’auréole aux branches des pommiers.
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– Vous avez du chagrin ?
– Oui, un peu !
– Votre mariage ?
– Mon mariage est manqué... J’ai donné ma démission pour cause de décolletage excessif… Je suis même enchanté de ce que j’ai fait là !
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– Parce que vous êtes une coquette qui voulez faire petit pied comme Cendrillon… ma chère Mathilde… Mais je vous réponds qu’elles vous vont parfaitement… Songez que nous allons là-bas pour marcher dans le sable et les ronces, et que le simple bas de soie est un mauvais préservatif contre la piqûre des énormes scorpions qui pullulent dans ces doux pays, ou contre la morsure des délicieux taboucs, ces serpents verts et jaunes, dont les plus petits ont toujours un mètre de long. Il faut souffrir pour vivre vieille !
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– Pourquoi diable as-tu mis sur les invitations mon titre de membre honoraire de l’Institut ? murmura Legendre.
– D’abord je n’ai pas mis de l’institut… mais de l’autre j’ai
mis membre honorair, sans e, remarque ; bien qu’il n’y a pas d’E… on peut croire tout ce qu’on voudra, membre d’honneur, membre d’humeur, mais de quoi ? voilà ce qui intriguera… d’abord, si j’avais mis hre au féminin, on aurait pu croire que c’était moi, et je tiens à ce que ton nom ait du retentissement !…
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Le père Daguet, qui avait l’œil à tout, lui dit malicieusement :
– Ça ne m’étonne pas si le gaillard est en retard, il n’a pas sa montre. – Pourquoi n’avez-vous pas votre montre, Gabriel ? ajouta-t-il d’un son de voix lugubre.
– Je ne la porterai pas de quelques jours, – elle retarde !
– Ah ! elle retarde, et de combien ?
– Monsieur, la chaîne et la montre retardent en ce moment de cent vingt-cinq francs !
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– Maman m’a rendu un grand service sans le savoir, papa. J’ai appris, dans ce monde où elle m’a lancée, quels ressorts bas et vils font mouvoir ce tableau à musique, dont les airs changent souvent, mais les accessoires jamais. C’est toujours la même chose, médisances, envie, bassesse, cupidité, inconduite et surtout égoïsme profond ! J’ai vu le mal, je saurai l’éviter. Je ne suis plus une petite fille, et j’ai le droit de dire à mon mari : Soyez tranquille sur la vertu de votre femme, Pierre… J’ai vu le vice, Dieu me préserve d’y jamais tomber ! S’ils étaient heureux ou gais, au moins, tous ces gens-là ? Mais, pas du tout… Les hommes pensent à l’argent… les femmes à la toilette… ils ont tous, la plupart du temps, des serpents dans le cœur. Là où l’âme n’a rien à faire, peut-on être heureux ? Je ne le crois pas ! Je ne vois le bonheur que dans l’affection et dans la famille ! Je ne suis donc pas faite pour le monde.
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... pour moi, il y a une grande différence entre l’ouvrier et l’artiste. Certes tu n’as pas la prétention de me soutenir que Raphaël, Rubens, Michel-Ange, Murillo, Holbein, Phidias et Praxitèle étaient des ouvriers ; non, mon ami ; ces grands peintres, ces grands sculpteurs étaient des hommes d’imagination : – Vois les poètes ! Homère, Dante, Horace, Virgile, Catulle, Hugo, Lamartine, Musset, Ponsard et Béranger ; – les auteurs, Eschyle, Plaute, Térence, Shakespeare, Corneille, Molière, Schiller, Goethe, Alfieri Goldoni, Calderon, Cervantès, Lesage ; – les moralistes, les savants… sont-ce des ouvriers ? Non ! ce sont des artistes… rien que des artistes !

– Je t’accorde cela pour la peinture, la sculpture, la musique, l’architecture, la science, la poésie… enfin pour tout ce qui révèle un génie d’invention. Mais, vous autres comédiens, – vous n’inventez rien… vous êtes des machines, des interprètes… obligés de rendre avec plus ou moins de justesse les sentiments et les idées des autres ! … Rien n’est à vous dans cette partie de l’art. Vous êtes le pinceau, le marbre, la toile, le piano, le trombone… en un mot l’instrument, et non le créateur… vous êtes des ouvriers, – rien de plus !
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