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Citations de Marina Carrieu (6)


Il y a des silences. Toutes sortes de silences.
Notion d’ailleurs complexe le silence, car il avance tout en paradoxe.
S’étendre à son sujet le brise en mille morceaux et le condamne tout à coup à une vie éparpillée. Une omniprésence certes, mais si invisible ! Devenu ainsi minuscule, il se contente de hacher, couper et ponctuer. Mais sitôt les mots tus, volontairement ou non, il s’épanouit, s’enfle, s’étire à l’infini et change la donne. Il ménage le suspens ou valorise certains phonèmes. Il masque aussi les pensées les plus intimes ou les dévoile. Il est tour à tour indispensable, insupportable, porteur de secrets, de désirs, de malaises. Il enveloppe, soulage, agace, éloigne, exprime ou dévore. Convive attendu et inespéré au centre d’un univers sonore pénible, il nous attire dans l’exil, les grands espaces, le contact avec la nature, et in extremis, sauve nos têtes d’une implosion certaine. Nous inspirons, baissons les paupières, une sensation de bien-être absolu mérité nous envahit. Quand survient le soir, il étend en toute simplicité ses ailes et assoit son pouvoir. La nuit est son royaume. Dans la pénombre des chambres en effet, il se substitue aux mots doux ou crus souvent bien inutiles, et brandit les émotions les plus intenses au bout de ses bras. Il inonde l’espace, suspend le temps à la fièvre, exalte les caresses. Complice des désirs soudains, il rougit et ferme les yeux pour le meilleur. Pourtant, à la longue, sa présence est capable d’appesantir les épaules de ceux qui n’osent dire. Les timides, les discrets ou les affabulateurs s’enlisent, les pieds embourbés, croulant sous son poids. La vérité et les émotions s’oublient, rejettent les protagonistes, sans nul doute les écartent, et les gardent à distance parfois pour toujours. Enfin plus grave, partenaire imposé et intolérable, il assaille de questions et d’angoisses ceux qui en sont les témoins. Il endolorit et pétrifie leur vie, leurs espoirs ou leurs projets. Sa déchirure tarde dans l’impuissance, terrible et dévorante. Le silence révèle dès lors les travers, précipite les situations précaires et aliène les esprits fragiles.
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Elle comprit que le temps et l'avenir leur appartenaient, et que les sentiments les plus forts seraient découverts au fil des jours et des années.
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Les plus sages, les plus patients sûrement, les plus valeureux, mériteront de s'alléger et de pardonner au terme d'un long chemin chaotique dans les méandres de leur mémoire. Une vie sereine leur ouvrira les bras avec grand plaisir !
Les autres ne voudront en aucun cas en entendre parler et ne courront qu'après leur vengeance. Vous savez, pour reconnaître dans les yeux de celui mis à genoux cette détresse jouissive et délicieusement espérée.
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Le pardon ne constituait en rien une option pour lui. Il raisonnait juste comme l'aveu d'une défaite.
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Entre ces deux alternatives que sont le pardon ou le châtiment pourtant, le vide et l’immobilisme.Choisir la première ou la seconde ne saurait admettre de jugement. La décision ne dépend en effet d’aucune volonté consciente, mais bien des tripes qui s’expriment.
Chacun agira pour le mieux, pour soi, pour se sauver, survivre, s’affranchir, respirer, avancer, et saisira les opportunités offertes pour reprendre les rênes bien en mains, quel qu’en soit le prix…
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…les branches du chêne de la place centrale comptèrent de nouveaux parasites bruyants ayant abandonné le ciel ! Et le moindre banc, tronc ou grillage, se para d’une ombre étrange et mouvante !
Mais dans quelques minutes, à seize heures, un événement quotidien contraindrait les volatiles sombres à rejoindre les toits ensoleillés. Une nuée d’enfants débordant d’énergie les pourchasserait jusqu’à épuisement.
La sonnerie de l’école élémentaire retentit avec effroi. Les oiseaux écarquillèrent leurs yeux et frémirent.
Le portail gris de l’enceinte grinça, Les ailes battirent lourdement la poussière.
Un flot d’élèves se déversa bruyamment et les corbeaux s’envolèrent maladroitement avant d’être piétinés ! Ils se réfugièrent aussitôt sur les hauteurs, à l’abri… Certains croassèrent, d’autres se terrèrent sous les tuiles, …
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