AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mark Alizart (18)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Hériter, et après ?

Réunir une flopée d’intellectuels et développer une notion, c’est le pari de ce livre. Réussi car s’appuyant sur une rencontre nommée Forum Philo ayant eu lieu en 2016 et réunissant ces contributeurs et bien d’autres sans doute... C’est donc bigrement intéressant, profond comme on peut s’y attendre, même si le niveau et l’intérêt que l’on peut porter à certains apports s’avèrent inégaux. Un petit trait d’humour : il manque juste la vision d’un économiste pour circonscrire entièrement le périmètre de l’analyse. Un Piketty ayant de remarquables idées sur la question aurait clôt l’affaire. Mais il est vrai que le focus de cet essai se situe plutôt du côté culturel et civilisationnel.

Du « legs » inquiet de Renouard pour qui la langue est primordiale : « à chaque fois que nous perdons une forme, un temps verbal, nous perdons une nuance dans la façon de dire le monde ; à chaque fois que nous adoptons sans examen un mot de l’anglobish, nous diminuons la capacité d’invention de la langue, qui est notre principal et plus précieux héritage, puisque c’est par lui que nous pensons » à l’engagement culturel de Chantal Del Sol : « Les théories postmodernes de l’individu sans héritage ne valent même pas la peine d’être récusées, tant elles sont hors-sol, et discourent sur un monde qui n’existe pas. La récusation de tout héritage particulier pour gagner la liberté entière (par exemple : nous ne lui apportons aucune croyance, il choisira quand il sera grand) est un leurre manifeste. L’enfant apprend à aimer à travers l’amour imparfait qu’il porte à ses parents, il apprend à croire en adhérant pour commencer aux croyances de ses parents, il apprend à parler à travers la langue dite maternelle, etc. Tout apprentissage se réalise à travers un héritage particulier, donc imparfait, partiel et partial, subjectif. »

en passant par Mona Ozouf et la révolution française qui souligne que « la nation est faite de la longue sédimentation des habitudes communes » ainsi que la très belle interrogation de Anne Cheng sur le cas contemporain de la Chine : « sur l’ère actuelle de la prétendue « post-modernité », force sera de constater que l’opération en cours de réappropriation du passé et d’invention d’une « spécificité chinoise » sert en réalité à entretenir l’amnésie d’un passé récent » , ce tour d’horizon des différents questionnements relatifs à ce que nous sommes, à ce que nous souhaiterions que nos enfants soient, aux systèmes d’organisation pouvant permettre cette dualité du passé/futur émancipatrice est vraiment très bien questionné ici.

La conclusion est laissée à Pierre Rosenvallon qui rappelle fort à propos : « L’Europe a été le continent des totalitarismes. Réfléchir à la démocratie, c’est donc réfléchir à cet héritage problématique, tant à cause du flou de ses définitions que du fait de ses perversions. Cela veut dire une chose fondamentale : personne ne possède l’idée de démocratie. Personne ne peut dire : je sais ce que c’est que la démocratie. ». Pour éviter le piège de la dictature, qui naît bien souvent d’une mauvaise interprétation de l’accomplissement ultime de la démocratie, Pierre Rosenvallon met en garde « Si on veut être un bon « apprenti » en démocratie, il faut donc être extrêmement vigilant et comprendre qu’une critique, même radicale, doit aller de pair avec la reconnaissance du fait que c’est à l’intérieur de ce système qu’il faut travailler et non pas contre lui. »

A bon entendeur salut !

Commenter  J’apprécie          454
Le coup d'État climatique

Allons droit au but : ce livre est très décevant. Dès la première page, premier cliché : « […] nul ne peut ignorer que les forêts sont le poumon de la planète ». C'est décevant parce qu'en tant que « Philosophe », Mark ALIZART aurait dû être plus enclin à remettre en cause et vérifier les croyances populaires. En réalité, ce sont les océans qui ont le rôle majoritaire. Évidemment les forêts sont importantes et il est nécessaire de les préserver. Ce n'est pas bien grave, mais c'est symptomatique d'un manque de rigueur. Passons.



Attaque de front ! Dès le début de l'ouvrage Alizart expose sa ligne directrice : l'urgence climatique n'est pas une simple crise, elle serait plutôt un « coup d'Etat » volontaire de l'oligarchie mondiale contre le vivant. Si on comprend où veut en venir l'auteur, qui met en avant bien légitimement que la plupart des gouvernements, notamment occidentaux – pourtant les plus responsables de la situation – sont loin de faire ce qu'il faut pour endiguer le changement climatique, il saute un peu trop vite à la conclusion d'une préméditation. J'entends par là que la démonstration qu'il expose n'est pas suffisamment bien étayée.

La lecture Marxiste de la problématique Climatique n'est pas vaine pour autant, Alizart évoque par exemple les inégalités climatiques, qu'elles soient internationales ou intra-nationales et c'est une bonne chose car on à vite tendance à croire qu'il fera plus chaud pour tout le monde pareil… Ce n'est bien sûr pas le cas. C'est bien pour ça que près de la moitié des émissions CO² du français moyen sont réalisées hors hexagone : on externalise la pollution (pas que le dioxide de carbone).

Alizart pointe aussi très justement que les « dominants » connaissent très bien les enjeux, les chiffres actuels, leurs projections et les conséquences concrètes de la modification brutale du climat de la Terre. Ça aussi, « on » a trop tendance à le mettre de côté, voire à le nier inconsciemment, à l'instar des Jancovici & Co., qui régulièrement taclent nos gouvernants en critiquant leur prétendue « ignorance », « inconscience ». Non.

Bien sûr, « Ils » savent. Déjà il y a le consensus scientifique ; mais il y a surtout les Ministères et leurs armées de bureaucrates, les multiples cabinets et experts, conseillers officiels ou officieux. « Ils » sont bien mieux informés que la plupart des Français. Malgré les débilités qu'« Ils » peuvent sortir dans les tabloïds ou sur les chaînes de désinformation. Alizart fait bien de le dire. Mais de ça, on peut juste inférer qu'« Ils » s'en foutent, se sachant – ou plutôt « pensant » – à l'abri.

Même si je n'adhère pas à la vision de l'auteur, il n'est pas totalement à côté de la plaque. Certains constats sont très justes, notamment lorsqu'il écrit « La crise écologique, c'est l'aubaine faite au ‘Capitalisme du désastre' d'étendre son emprise sur la Terre entière ». On voit bien comment la pandémie, qui n'en finit plus, a enrichi les types comme Jeff BEZOS.

Il est question aussi de la propagande du doute, du climato-scepticisme (préférons le terme négationnisme, vu le consensus scientifique).

Et toute la partie analysant les stratégies d'Act Up est intéressante également. Il met en avant comment l'association a modifié son approche de communication – sur le fond et sur la forme – pour ouvrir des perspectives nouvelles aux yeux de l'opinion. En parallèle il reprend énormément à Trotsky (sans l'idolâtrer) et son triptyque stratégique du : faire front uni, faire alliance avec la technologie et faire naître l'espoir. Si la comparaison qu'il développe entre l'action d'Act Up et la vision de Trotsky fait sens, il n'en va malheureusement pas de même eu égard au Climat…



Pour Alizart, il apparait que la Technologie est un pilier de la lutte contre le changement climatique. Il ne fait nul doute selon lui que l'Humain a pour destin de dominer la « Nature ».

On a non pas un, mais deux problèmes ici.



Tout d'abord, Alizart met en avant que « Les scénarios optimistes du GIEC […] incluent une part significative de géo-ingénierie ». C'est vrai, effectivement, le GIEC établit des scénarios : ce sont des « histoires » proposant des projections d'émissions (et d'absorptions) sur lesquelles sont basées les simulations réalisées par de nombreux chercheurs sur base de nombreux modèles. Rien de plus. Ça n'a rien de contractuel. Cela ne veut pas dire que les technologies mises en avant et les estimations d'impacts – positifs – seront effectives, même si tout ce qui est matériellement possible était mis en oeuvre.

En évoquant la solution supposément miraculeuse de la géo-ingénierie, Alizart manque malheureusement de mentionner tous les risques liés à une (autre) modification de l'équilibre climatique par l'Humain, qu'ils soient d'ordre écologiques ou politiques, comme on a pu le percevoir récemment avec les projets chinois. Ce n'est pas honnête. Enfin, il ne remet aucunement en cause la fuite en avant technologique que cela occasionnerait et n'aborde pas, même de loin, l'approche techno-critique, notamment sur l'aliénation qu'impliquent de grandes structures industrielles et technologiques, aussi bien envers l'Humain qu'envers le reste du vivant… Ça fait beaucoup de manques.

J'énumère vite fait quelques autres thèmes qui augurent de la teneur « Techno-solutionniste » du discours de l'auteur : herbes folles génétiquement modifiées pour absorber cent fois plus de CO², argent public à investir dans les bioplastiques, le biocharbon, la viande de synthèse… Bref, vous avez compris.

Le second problème, c'est cette position de l'Humain dominant la Nature ; et de fait s'excluant d'elle, stigmate de la vieille pensée occidentale. Ce positionnement de l'Humain comme dominateur de droit quasi-divin occulte toute possibilité de compréhension de ce qu'est en profondeur l'Écologie. Écologie dont la définition donnée par Alizart est d'ailleurs erronée, il affirme : « L'Écologie est une science. » – ça c'est vrai – et juste après il enchaine : « Elle est née de la modélisation informatique du climat qui a été rendue possible par les progrès en matière de compréhension des processus thermodynamiques ». Alizart confond donc Climatologie (qui ne repose d'ailleurs pas que sur les seules modélisations) et Écologie. C'est problématique. Mais il a placé « processus thermodynamique », alors ça impose. Une envolée lyrique vient agrémenter le tout : « La nature a conçu l'esprit, elle l'a conçu pour qu'il la prolonge », on est en plein délire téléologique (un autre mot qui impose, tout le monde peut le faire) et puis l'ouvrage conclut sur un chapitre intitulé « le monde est à nous », au cas où ce n'était pas assez clair.



Franchement, c'était décevant. Décevant de voir du vrai et du complètement faux mélangés, comme trop souvent. Décevant de se dire qu'être Philosophe au XXIème siècle, c'est visiblement s'emparer de sujets qu'on ne maitrise pas pour en pondre un livre ; livre dont je n'aurai pas de mal à croire qu'il a été commandé par l'éditeur car le thème du Climat est un sujet chaud (blague…).



Je ne recommande évidemment pas la lecture de ce bouquin. Encore moins à des novices des thématiques abordées, qui se feraient facilement embobiner.



Il y a bien mieux à lire.

Pour le Climat, la meilleure source reste la Science : les résumés des rapports du GIEC sont arides mais compréhensibles. Les rapports du HCC sont parfaitement accessibles, courts et didactiques, pour une première approche.

Au sujet de la critique de la domination, il n'y a pas photo, il faut chercher du côté de l'Anarchisme, ce n'est pas un gros mot.
Commenter  J’apprécie          50
Informatique céleste

En lisant ce livre, je viens de comprendre pourquoi j'avais de mauvaises notes en Philosophie ;

Etant informaticien moi-même je cherchais quelques éléments pour comprendre comment philosophie et informatique pouvaient s'enrichir entre-elles ! Et bien c'est raté.

Ce livre est écrit autour de citations récurrentes et redondantes de philosophes ou psychanalystes comme Hegel, Freud, Lacan, Deleuze et d'autres, dont la clarté du propos n'est pas une qualité première, et l'auteur manipule à l'envi les concepts fumeux et les démonstrations circulaires....

Seule partie à sauver de ce livre, l'historique de l'informatique que l'auteur fait remonter à Babbage et aux premiers travaux de Türing dans les années 30, et que je ne connaissait pas.
Commenter  J’apprécie          52
Chiens

Ce petit livre est très précieux : c'est un concentré d'érudition qui malgré tout reste accessible.

L'auteur aborde les caractéristiques du chien de façon vraiment passionnante et originale (ce qui change du traditionnel "le chien descend du loup...").

Ses références sont mythologiques, philosophiques, culturelles, historique, cinématographiques...

Certes, il se lit avec une certaine attention pour bien suivre le propos de l'auteur, mais, oui, c'est vraiment un petit livre terriblement enrichissant avec un point de vue original que je vous conseille vivement!
Commenter  J’apprécie          50
Chiens

L'idée d'un bref essai sur ce qu'apportent les chiens aux hommes d'un point de vue philosophique m'a d'entrée de jeu paru attrayante. Les premiers chapitres ont répondu à mon attente. Malheureusement, il me paraît que la réflexion purement philosophique a peu à peu fait place à des interprétations psychanalytiques qui ne sont pas à la portée de profanes comme moi, et c'est la raison pour laquelle je n'ai pu y adhérer pleinement. J'en garde une impression mitigée.
Commenter  J’apprécie          50
Chiens

Dans cette critique, je ne vais pas évaluer la qualité du texte mais plutôt mon ressenti.



Je précise tout d'abord que le contenu de «Chien» ne correspond absolument pas à ce que je pensais lire.

Je m'attendais à trouver dans ce texte un petit guide pour voir la vie autrement, pour relativiser, en prenant exemple sur le comportement de nos fidèles amis à quatre pattes.

Que neni, il s'agit en fait d'un livre très philosophique sur la place du chien, et plus particulièrement de ses représentations et sa symbolique, dans l'histoire de l'humanité.

Surprise, surprise !



Je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à lire ce petit ouvrage. Je pense que je manquais clairement de bases, philosophiques, historiques et même psychologiques, pour pouvoir raccrocher les propos à mes connaissances. de Sirius, la constellation du grand chien (aka Canis Major) au complexe d'Oedipe en passant par la mythologie grecque/romaine/égyptienne et le christianisme, je me suis complètement perdue.

Le vocabulaire est assez soutenu, ce qui m'a posé quelques soucis de compréhension en plus.



Je ne peux donc pas juger du contenu de livre, mais je peux certainement dire que cet ouvrage n'est pas à la portée du commun des mortels, qu'il ait un toutou ou pas ^_^



Je remercie Babelio et les Editions PUF pour cette masse critique qui m'a encore une fois permis de sortir de mes habitudes de lecture.



Dernier petit point, qui porte sur le contenant plutôt que sur le contenu. J'ai lu cet ouvrage en deux fois, et je me retrouve avec un livre en deux parties, complètement décollées de la couverture. C'est dommage, je ne pourrais même pas en faire profiter quelqu'un d'autre.



Challenge multi-défis 2018(26)

Commenter  J’apprécie          40
Pop théologie

Un essai aussi stimulant que contestable, prolongeant la fameuse thèse de Max Weber sur les ­affinités électives.


Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
Commenter  J’apprécie          40
Le coup d'État climatique

Loin des leurres.

Désigner l’ennemi à combattre est essentiel pour engager une politique de survie sans se fourvoyer. A l’échelle humaine, les enjeux sont vitaux. A force de dévorer convulsivement la planète, les manteaux nourricier et protecteur se réduisent comme peaux de chagrin. La débâcle climatique qui s’installe durablement est le résultat d’une volonté politique avérée cornaquée en sous-main par des intérêts financiers effrénés. L’agitation des sous-fifres au pouvoir n’exclut pas la collusion et l’enrichissement personnel au détriment de quasiment tous les êtres vivants marchandés. Mark Alizart, philosophe français, a produit un brûlot avec son essai lucide aux propos explosifs. En rapprochant enfin écologie et socialisme, il pose des bases idéologiques fortes et pertinentes. Le capitalisme, ici dans sa facette « carbofasciste », ne peut que se nourrir de la catastrophe humaine et écologique. La pollution et la destruction de la biodiversité sont prévues depuis des décennies. Elles représentent de nouveaux marchés toujours plus juteux d’autant plus qu’ils touchent à la survie de l’humanité et de la planète. L’auteur l’affirme avec évidence, il n’y a pas de « crise » écologique dont le terme signifie une acceptation aveugle « à l’idéologie des dominants » mais une « affaire », un « délit » ou un « coup » quand il s’agit de transférer la dette dantesque des profiteurs à la collectivité. Le krach boursier, la guerre mondiale ne constituent que des passages de relais où les pertes colossales dépassant largement les dividendes des actionnaires devront être épongées par la multitude asservie et dépendante.

Au constat posé, Mark Alizart propose une mise en œuvre d’actions concertées. Il s’agit de ne pas se tromper de cible et de s’engager en connaissance de cause contre un ennemi nommément désigné. Les enjeux sont considérables. L’installation « naturelle » au pouvoir du fascisme, espérée par la population comme seul remède à l’effondrement civilisationnel est une des voies toutes tracées qu’il faut miner. Lire « Le coup d’état climatique », d’un abord simple et percutant, est salutaire.
Commenter  J’apprécie          31
Fresh Théorie

La fin et le début. C’est toujours la même histoire. Belle histoire. Sale histoire. Comment le dire ? Comment hériter, c’est-à-dire faire de la fin un début, quitte à répéter à nouveau tout en réinventant ? C’est ainsi que « Fresh Théorie » revient sur ce que l’on a appelé la « French Theory » cette constellation de penseurs français de la seconde partie du 20e siècle qui ont été mis sur le même plan depuis un regard étranger (américain) quand ils nous semblent à nous de traditions si incompatibles, étoiles éloignées dans leurs positionnements philosophiques (ensemble Foucault et Derrida, Barthes et Deleuze, Baudrillard et Guattari).



La « Fresh théorie » est donc une manière de rafraîchir la French Theory à l’aune de la pensée française en 2005. En 2005 soit la même année que le livre de François Cusset faisant l’histoire de cette réception outre-atlantique des intellectuels français. On sait ce que le postmoderne (au sens de Lyotard) nous a enseigné du sens de la satire (saturation) et de la parodie. Et c’est ainsi, qu’on se retrouve avec tant d’ouvrages qui miment ces penseurs, sans rien combiner rien de nouveau : « Ersatz et répétition ».



Il est en effet singulier d’hériter de cette génération qui voulait congédier les maîtres (il faut le dire vite, dans ce grand mélange de la « French theory » où Lacan peut côtoyer Rancière), génération qui a aussi pensé en profondeur ces phénomènes d’héritage et de hantise (Derrida 💜). Le très beau « D’après Foucault » de Mathieu Potte-Bonneville et Philippe Artières, deux années plus tard retissaient les problématisations apportées par Foucault pour penser « d’après » Foucault, c’est-à-dire après lui, et à travers lui, et donc aussi autrement.



La collection de textes divers de « Fresh théorie » forme, elle (nécessairement ?), un ensemble disparate. Dans cette anthologie d’un présent aujourd’hui déjà daté, j’en retiens le début et la fin. Encore une fois. Le premier texte, l’introduction de Mark Alizart, esquissant un parallèle entre le postmoderne et la Réforme. Et le dernier, l’épilogue apporté par Catherine Malabou, et qui vient donner un plagiat par anticipation (cf Pierre Bayard) de Derrida par Levi-Strauss.
Commenter  J’apprécie          10
Le coup d'État climatique

Entièrement d'accord avec le diagnostic : ceux qui sont les plus grands responsables de la catastrophe en cours (et dont les effets ne vont être que de plus en plus dévastateurs) savent depuis longtemps, et ont sciemment choisi d'ignorer les conséquences criminelles de leurs exactions : le veau d'or reste le seul dieu qu'ils adorent. Et les soi-disant représentants du peuple qui leur permettent d'agir en toute impunité (voire qui leur facilitent la tâche) sont tout aussi responsables et coupables.

Je ne partage en revanche pas du tout la confiance, que dis-je, la croyance de l'auteur dans un solutionnisme technologique : c'est aussi du fait de cette totale absence de réflexion des enjeux réels de la quêtes immodérée pour le technologisme débridé, cette incapacité à voir que le vers de l'effondrement et de la perte est dans le fruit du progrès technique depuis toujours que nous avons toutes les chances de ne pas nous en sortir. la question n'est pas de savoir si l'on peut adapter le progrès : la question est de revenir sur l'idée même de progrès (et toutes ses prétendues "valeurs" ou "vertus" associées - telle la croissance, l'émancipation de la nature, etc.). Il 'est qu'à voir que ceux qui ont compris depuis longtemps le drame qui se joue approuvent ces solutions pour s'en convaincre.
Commenter  J’apprécie          10
Le coup d'État climatique

Un livre simple et efficace! Parfois la réflexion demanderais à être plus développée!

Le lien entre politique et écologie est tout de même bien agencée et permet de comprendre certains rouages en matière d’inaction politique.
Commenter  J’apprécie          10
Dark Tintin

Dans un ouvrage très attendu et redouté, le philosophe Mark Alizart démontre que l’œuvre de Hergé est hantée par l’inceste.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
Commenter  J’apprécie          00
Chiens

Résumé de l'oeuvre

Chiens est un essai érudit sur la présence et la fonction du chien pour l'homme. A travers des exemples tirés de mythes, Mark Alizard évoque "la joie" du chien. Sous une apparence plus frêle que le loup, le chien a su s'imposer auprès des humains. Même s'il est souvent associé à des éléments négatifs (les criminels sont des "chiens", les prostituées des "chiennes"...), il est aussi lié au sauvetage, au gardiennage, au foyer. Le chien, bien que discret dans la littérature y est pourtant bien présent et ce depuis toujours.



Avis personnel

Cet essai est court, trop par rapport au nombre de mythes évoqués. Certains auraient mérités plus d'explications et d’approfondissement pour éviter que l'on pense que l'interprétation donnée au mythe ne soit tirée par les cheveux.

Par exemple, bien que je connaisse bien le mythe d'Oedipe pour l'avoir étudié par le passé, on ne m'avait pas expliqué la présence et la fonction du chien dans ce mythe. J'aurais donc apprécié, d'une part un résumé de ce mythe et ensuite plus de précisions sur son interprétation.

En fait, j'ai l'impression que cet essai pourrait être le premier jet d'un essai beaucoup plus long et précis, essai qui m’intéresserait fortement.

Comme je le disais souvent à mon chien, Loki, "heureux soient les ignorants et les simples d'esprit".
Lien : https://christine-lecture.bl..
Commenter  J’apprécie          00
Chiens

Mark Alizart est un philosophe qui s'intéresse au sacré, mais aussi aux chiens ! Il leur consacre donc un petit essai dans lequel il va examiner comment ces animaux qui « savent vivre de restes, et même de restes de restes, (…) dorment n'importe où et n'importe comment, s'adaptent à tous les environnements (…) [et] souffrent en silence » ont développé un grand « sens de la joie ». C'est du moins la thèse qu'il pose en introduction. Mais son étude va envisager bien d'autres aspects touchant nos compagnons à quatre pattes.

L'auteur évoque des expressions du langage courant qui prouvent que cet animal n'a pas toujours connu les coussins moelleux et la pâtée quotidienne. En effet, ne parle-t-on pas d'une « vie de chien », d'un « temps de chien » et, finalement, ne dit-on pas « mourir comme un chien », ce qui laisse à penser que les pauvres ont été mal lotis tout au long l'histoire . Comment donc est-il possible qu'ils aient pu concevoir pour « leur destin une sorte de détachement, une forme de joie » ?

A l'origine de la domestication de ces « loups un peu moins féroces, un peu plus maigrichons ou un peu plus peureux, il y a d'abord la chasse, les humains les ont mangés (certains le font hélas encore) avant de les attirer et devenir leurs maîtres. « Ils ont été enfermés, dressés, battus ». Pourquoi donc, dans ces conditions, sont-ils si attachés à leurs bourreaux ? Le chien « doit être un animal parfaitement idiot pour être aussi gai malgré tant de vexations. » Mais cette bêtise n'est, bien sûr, qu'apparente.

L'auteur va examiner la manière dont on traite le chien dans la littérature, les religions, l'art. J'ai beaucoup aimé découvrir des œuvres que je ne connaissais pas ou les regarder avec plus d'attention, à la lumière des explications de Mark Alizart.

J'ai appris énormément de choses grâce à son ouvrage, par exemple la description qu'il fait des constellations en lien avec la mythologie, car ce sujet m'intéresse beaucoup. J'ai aussi aimé voyager. Ainsi, j'avais déjà vu les étranges chiens nus qu'on appelle xoloitzcuintles, mais j'ignorais que ce nom leur venait d'un dieu aztèque, Xolotl. J'avais remarqué, à l'entrée des temples bouddhistes, deux chiens dont « l'un a la bouche fermée (…) l'autre la bouche ouverte ». A présent, je sais pourquoi et ce qu'ils représentent.

Cette première partie m'a donc paru fort intéressante. Mais, moi qui ne suis pas une grande lectrice d'essais, j'ai eu plus de difficultés avec la seconde, plus absconse. Je trouvais que l'auteur y faisait étalage d'une érudition (qu'il n'étayait pas en citant ses sources, car j'aurais aimé en savoir un peu plus) parfois exagérée et qui me paraissait un peu tirée par les cheveux. Son interprétation du mythe de Saint Christophe, de celui d’Oedipe, l'explication du rire déclenché chez la déesse Déméter par une femme nommée Baubô, tout cela me laisse perplexe.

Certains passages m'ont paru obscurs et donc ennuyeux, mais sans doute parce qu'ils dépassent mes capacités de compréhension.

En revanche, il y en avait de très nombreux que j'ai trouvés parlants, instructifs, correspondant bien à ce que j'ai expérimenté avec mes propres compagnons, comme le fait qu'ils soient capables de suivre nos mouvements oculaires ou la peine qu'on ressent lorsqu'on les perd.

Mark Alizart décrit les chiens comme « naturellement (…) fraternels avec les autres animaux. On voit bien qu'il ne connaît pas ma chienne Philobée, affreusement jalouse et qui grogne dès qu'on manifeste de l'attention aux chats ou à Gitane (mon autre chienne) !

Mon avis face à cet essai sera donc mitigé, ce qui ne m'empêche pas de remercier vivement Babelio avec l'opération Masse critique ainsi que les éditions PUF qui m'ont permis de découvrir un ouvrage vers lequel je ne serais sans doute pas allée de mon propre chef.
Commenter  J’apprécie          00
Hériter, et après ?

La question de la « transmission » et de l’« héritage » revue par les intervenants du Forum Le Monde-Le Mans de 2016.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
Commenter  J’apprécie          00
Informatique céleste

La machine comme organisme: Mark Alizart livre un manifeste pour une "ontologie digitale".
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
Commenter  J’apprécie          00
Informatique céleste

Un essai qui met l’ordinateur là où était Dieu.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
Commenter  J’apprécie          00
Pop théologie

Il montre comment le protestantisme - la plus moderne des religions - a influencé le cinéma hollywoodien, le rock, les jeux vidéo et même le... jean.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mark Alizart (70)Voir plus

Quiz Voir plus

Le sumo qui ne pouvait pas grossir êtes vous incollable?

Comment s'appelle le personnage principal?

Jun
Pau
Jules
Pun

9 questions
83 lecteurs ont répondu
Thème : Le sumo qui ne pouvait pas grossir de Eric-Emmanuel SchmittCréer un quiz sur cet auteur

{* *}