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3.67/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Ukraine
Né(e) à : Kiev , le 19/10/1988
Biographie :

Markiyan Kamysh est un écrivain ukrainien.

Il est né dans la famille d'un physicien nucléaire, ingénieur du département de la conception des accélérateurs électrostatiques de l'Institut de recherche nucléaire NAN à Kiev.

Après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl le 26 avril 1986, son père a travaillé comme opérateur du système d'enregistrement des neutrons Chatior et a passé deux mois à la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Markiyan a étudié à la faculté d'histoire de l'Université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev, mais a abandonné ses études pour se consacrer à la littérature et à des activités de recherches illégales dans la zone d'exclusion de Tchernobyl.

Durant les années 2010 à 2017 comme stalker illégal il a fait de nombreuses expéditions au-delà du fil de fer barbelé qui clôture la zone et il a vécu pendant plus d'un an dans la zone (dont plusieurs mois dans la ville abandonnée de Pripyat).

De cette expérience est sorti premier roman, "La Zone", publié en Ukraine en 2015, qui a obtenu des critiques très favorables.

À l'automne 2017, la maison d'édition Nora-Drouk sort un nouveau récit de Markiyan Kamysh intitulé "Tchormet" sur les stalkers de Tchernobyl et l'ouvrage entre dans la liste des livres les plus attendus de l'automne 2017.

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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Rien ne me fait autant plaisir que la sensation de solitude au milieu de la forêt nocturne. La peur s’est évanouie depuis longtemps. Les maisons abandonnées dépriment les êtres normaux. Elles consolent et apaisent les gens de mon espèce. J’y trouve le calme.
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Il me rappelle obstinément le biodesign du début du siècle et les concepts des étudiants en architecture sur le thème des ecovilles futuristes. Construire cette horreur dans la Zone, c'edt encore pire que démolir un quartier historique en centre-ville pour y ériger des tours de verre.
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Cette fois-ci on avait peur, c’était notre première fois dans la Zone en hiver. Je l’avais parcourue quatre fois en d’autres saisons. On s’attendait à tomber sur des loups censés nous pourchasser, effleurant dans le silence la neige de Tchernobyl et nous éblouissant de leurs yeux sans fond. Ils brilleraient lorsque l’on braquerait la torche. Nous allions alors devoir allumer un fumigène, abandonner les sacs à dos et nous rapprocher d’un arbre. Il faudrait grimper le plus haut possible, trembler de peur, appeler sa mère, téléphoner au poste, réchauffer ses mains avec un briquet à court de gaz et cailler à mort. Les loups resteraient sous l’arbre jusqu’au petit matin, puis, avec les premiers bruits de voitures sur la route Kiev-Tchernobyl, se retireraient dans les profondeurs de la forêt blanche, grondant en échafaudant leur revanche. Ce n’est pourtant pas arrivé. Évidemment que ce n’est pas arrivé. Qui pouvait-on intéresser ? Deux cons bourrés, en pleine nuit, sur le chemin de Tchernobyl.
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Mettons-nous d'accord. Pas de raids, ni de marches ni aucun autre terme galvaudés du vocabulaire militaire. Une promenade dans la Zone, point final. Il n'y a rien dans cette Zone qui puisse en faire un endroit ultradangereux, une épreuve d'endurance pour les plus braves de l'humanité. Si c'est ça que vous cherchez, allez dans la toundra, descendez dans les cratères de volcans. Dans la Zone, il n'y a que des promenades paisibles au milieu des forêts mixtes.
L'homme se fait des montagnes de tout.
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C'est ce qui m'attache à la Zone. Un homme normal se contenterait d'une visite. Quelqu'un d'obstiné aurait besoin de quelques incursions supplémentaires. Moi, je trouve toujours un nouveau prétexte pour y retourner. D'abord, Prypiat et Tchernobyl1-2, puis des bourgs, des bourgs, des bourgs, des colonies de vacances, des cures, des batteries antiaériennes, des hangars, le chemin de fer, des tours de refroidissement, des églises. J'ai envie de renifler et de toucher chaque débris de cette poubelle, chaque fragment du passé. Et, à chaque fois, je me jure que cette visite sera la dernière.
Mais non, que dalle ! Un mois plus tard, j'écorche à nouveau mon à dos sous les barbelés, encaisse des chutes dans les fossés, suis les chemins de fer désaffectés, traverse les ponts et allume des cierges dans des églises abandonnées. Je suis un imbécile. Assomez-moi.
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Les ravages méthodiques de la saison froide permettent de saisir très précisément le sens du mot FIN. Le temps arrache le carrelage des murs, effrite le plâtre et le saupoudre en tas épais le long des centaines de cages d’escalier de Pripyat. C’est l’hiver qui fait preuve du zèle le plus destructeur. C’est lui qui agonit les carreaux de coups depoing. C’est lui qui érafle les visages des bas-reliefs soviétiques. En hiver, l’humidité enrobe de noirceur les restes du passé : renverse les chaises, gonfle le parquet, décolle le papier peint puis le jette à terre. C’est alors que l’on remarque les fresques : elles se morcellent sous nos yeux, se déversent sur le sol en confettis multicolores. On revient au même endroit, pour trouver chaque fois de moins en moins de témoignages d’époques révolues.
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Tout en ingurgitant de l’alcool mélangé à l’eau des marais, on inspecte les étoiles, on fixe les braises et on se dit que cette Zone est la meilleure chose qui existe dans la nature. Le scénario de ces promenades est horriblement trivial : cheminer tranquillement, faire la chasse aux démons dans sa tête, avec l’espoir de glisser sous toutes les couettes du monde et de s’éteindre pour deux jours. Chez soi. Dans l’obscurité et la sérénité des rêves. Écraser les bosquets, traîner ses savates sur l’artère du chemin de fer oublié, envahi d’arbres, devenu le fief des loups depuis longtemps. Les traverses se sont transformées en cachettes pour les serpents et les sentiers parallèles appartiennent aux sangliers.
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Avec le temps, après une dixième excursion dans la Zone de Tchernobyl, on acquiert des habitudes et un instinct pour le moins curieux. On devient capable de distinguer toute la gamme des craquements de branches dans la forêt nocturne, le bruit du vent dans les conifères ou dans les branchages des feuillus. On écoute paisiblement les courants d’air et les portes qui claquent par une nuit sombre, dans les cités ouvrières abandonnées. On s’endort tranquillement au bruit grinçant et gémissant des crochets de porte, car on sait que c’est une habitude des maisons mortes que de parler à leurs hôtes. Elles exhalent leur chagrin et diffusent les prières de leurs habitants défunts.
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Là-bas, c’est une autre Zone. Des hors-bord reluisants, des poissons géants, des bateaux-usines délabrés et des carcasses de navires rouillés, arborant des surnoms ridicules. Des milliers de petites îles dans la brume du matin, parmi les derniers soupirs de l’été indien. Le soleil là-bas fait briller les joncs et les herbes des marais. Dans ces coins paumés se terrent des gens : ceux qui fuient la patrouille ou ceux qui se dirigent vers Pripyat pour y pêcher des silures géants dans les eaux interdites. Ils les vendent aux restaurants de Kiev dont les noms sont enfouis au fond des marais.
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C’est à ce moment que je prends conscience de mon envie de rembarrer ceux qui critiquent aujourd’hui notre société de consommation, ceux qui, au supermarché, n’apprécient pas le choix de dix sortes de légumes surgelés et de vingt marques de cigarettes. Vous êtes des enculés ! Goûtez une barre chocolatée après une incursion de deux semaines dans la poubelle de Tchernobyl ! Savourez le craquement des noisettes sous vos dents qui n’ont pas connu de brosse depuis des jours ! Buvez une gorgée de soda ! Alors, seulement, vous pourrez condamner l’abondance de produits étrangers. Enculés.
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