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Citations de Martial Victorain (11)


Ce fut un combat sans pitié. Toute la nuit durant, l'orage lacéra le ciel de sa longue dague d'or. Sa monture rua du collier, se cabra, donna de la crinière et des sabots en tambourinant de toute sa fougue, sauvage, infatigable.
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Laissez-vous donc aller, c’est fait pour ça les rêveries : pour que l’on s’y laisse aller et qu’on y perde pied, si possible. C’est tellement mieux si l’on y perd pied…
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...parce que les maisons survivent à ceux qui les ont occupées. C’est pourquoi avec les années elles deviennent de grandes conteuses d’histoires qu’elles gardent secrètement cachées sous leurs chapeaux de tuiles. Et pour celui qui prend le temps un jour de s’arrêter et d’écouter ce qu’elles ont à dire, ce sont là des moments de tous les bonheurs et de tous les malheurs qu’elles dévoilent dans de grandes confessions ; des confessions qui se respirent dans les solitudes des greniers et se cachent dans les ombres des soupentes.
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Fernand se sentait impuissant, pris au piège inexorable du temps qui passe, ne cessant de fixer le vert artificiel des murs comme s'il s'agissait de la surface même de cette vase dans laquelle il se sentait sombrer. Cette tapisserie finalement, à bien y regarder, n'avait aucune ressemblance avec la Limagnole. Elle en était tout son contraire même : une matière sans âme, du synthétique encollé sur des cloisons de Placoplatre n'ayant aucun histoire, ni passé ni avenir. Elle était le symbole du déguisement, de l'enfermement, un papier peint qui n'avait rien de la belle rivière sauvage libre d'un bout à l'autre ; rien de cette belle furieuse qui tord ses eaux troubles parfois et se vrille et se contorsionne souvent, se dévergonde et se fraye un chemin de vie en osant bousculer dans son jeu d'anguille des galets de fond.
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Le visage de cet indigène sur la photo, le cabanon de tôles dégoulinantes de pluie...les feuilles de palmier...Curieusement, tout cela n'en finissait pas de défiler devant ses yeux. Cette photographie se mêlait à l'image des ivrognes croisés un peu plus tard dans la rue. Il se trouvait à ce moment-là être le maillon d'une réaction en chaîne imprévisible. L'orage en lui grondait et redoublait d'intensité. Son esprit en détresse se trouvait irradié, torturé au confluant de ces deux civilisations contraires.
D'où lui venait toute cette résurgence d'idées ? Ces mots qui coulaient de ses lèvres comme d'une amphore ?
"Tu as terminé ? demanda la jolie rousse, à la fois curieuse et inquiète, redoutant d'en entendre davantage.
- Je suis fatigué, lâcha-t-il simplement. Je n'ai plus l'énergie d'affronter tout ça."
Une pause s'installa à nouveau entre eux. Un temps durant lequel ils se laissèrent envahir par les bourdonnements des conversations menées aux tables voisines. Et puis Kate osa à nouveau :
"Il y a toujours eu ce genre de problème dans le monde, Simon. Ce n'est pas nouveau . Et on ne peut rien y changer. Quand un côté de la planète souffre, celui qui se porte bien essaie de le soigner. Mais on ne peut pas cautériser tout le temps, aider tout le monde. C'est comme ça que vont les choses.
-Le seul problème à votre équation, Mademoiselle O'Leary, est que ces gens ne sont pas malades. Et ce n'est certainement pas des remèdes d'un mourant dont ils ont besoin ! Nous n'avons jamais vraiment abordé le sujet avant aujourd'hui, mais pendant deux ans j'ai eu tout le temps de réfléchir. Et je suis descendu au plus profond de mes racines. Je les ai remuées, fouillées, farfouillées pour essayer de comprendre ce que je suis. Quel est mon rôle. Et ce que j'ai vu et compris, est que je suis noir en dedans. Que nous le sommes tous par ici. Que nous vivons dans des cages dorées éclairées par des soleils éteints ! De l'illusion pure ! Nous ne sommes rien d'autre que les esclaves de nos propres illusions. La lumière est éblouissants en pleine obscurité, je t'assure. C'est là qu'elle prend son envol, nous révèle ce que nous sommes vraiment.
-Et... que sommes-nous ?
-The rats ! Des rats ! Rien que des rats. Voilà ce que nous sommes."
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À abriter pendant des années les mêmes gens, à percevoir leurs mêmes odeurs, à entendre leurs mêmes voix, les maisons finissaient par prendre les habitudes de leurs locataires. Elles en étaient une sorte de doublure, un papier carbone qui, en s'imprégnant de leurs présences, décalquaient et reflétaient ainsi les sensibilités de leurs âmes. Les murs étaient chargés de souvenirs et de manies, de joies et de souffrances, de cri, de rires d'enfants et de larmes parfois, d'espoir et désespérance, de tout ce qui brode et tisse les fibres de l'existence. De cela, Fernand en était persuadé. Les maisons finissaient par ressembler à leurs occupants. Elles étaient foisonnantes de paisibles fantômes.
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« C’est en lisant que naissent les rêves, les enfants doivent apprendre ça. »
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