...on pensait ainsi que la toile montée sur châssis ou la sculpture en bronze étaient privilégiées par les artistes pour véhiculer leur vison du monde, mais voilà qu'ils utilisent entre autres l'enseigne lumineuse, le panneau et même le tract ! Enfin et surtout, à l'âge des médias de masse, les artistes du pop art, puis Ben ou encore Wim Delvoye ambitionnent d'avoir une force de frappe et de séduction aussi puissante que celle de l'invasion publicitaire et ils ne s'interdisent pas, au passage, de devenir eux-mêmes des marques...
« Je me suis dit: je serai libre de tout circuit marchand. Dans par ue, on peut faire de l’art pour les gens de notre époque, pour les passants comme pour les clochards! » Dran
Et puis, ne l'oublions pas : s'il y a une "grande" histoire de l'art, les femmes artistes y ont pris une part qu'on ne doit certainement pas négliger.
[Camille Claudel] Très proche de Rodin, elle redoute d'être perçue comme la pâle copie de son mentor, lui qui, à ce propos, déclara: " Je lui ai montré où trouver de l'or, mais l'or qu'elle trouve est bien à elle."
1861 : Julie-Victoire Daubié est la première femme française à obtenir le baccalauréat (elle sera aussi la première femme diplômée d'une licence de lettres).
Etre une femme ou un homme apparaît alors comme un état façonnable que l'art, mais aussi chaque individu, peut réinventer sans cesse.
Dans sa configuration la plus classique, la création s'élabore en atelier et les oeuvres gagnent ensuite des collections privées ou publiques où elles s'inscrivent durablement. Le street art fait voler en éclats cette perception. Il se répand sur des territoires et s'offre à la vue, selon un savant mélange entre clandestinité et gratuité. La manière dont il procède n'est pas anodine : les démarches consistant à travailler le sol ou des véhicules, à élaborer des pièces immenses ou au contraire minuscules, à s'exprimer dans les fiches ou dans des zones rurales, soulèvent des enjeux fondamentalement différents. Certaines pratiques s'apparentent à un vandalisme rageur contre la société ; d'autres à une esthétisation plus constructive. Une chose est certaine : cette pratique suppose toujours de bien connaître l'environnement et de le défier (...)
C'est cette peau tatouée que les artistes présents dans cet ouvrage vont observer et magnifier. Dans leurs œuvres, elle est figurée comme un lieu de mémoire où s'exposent des trésors, où exultent des revendications, mais où affleurent également des blessures. Les artistes agissent parfois directement sur la chair. Ainsi, lorsqu'ils sont à leur tour tatoueurs, c'est pour explorer et expérimenter les inépuisables qualités plastiques de la peau, autrement dit sa capacité à accueillir leurs propositions les plus poétiques, les plus polémiques et les plus déroutantes.
Piquer et encrer la peau afin de nous amuser, nous émerveiller, nous bouleverser et nous marquer profondément et durablement !
[La présence des tatouages faciaux des Maoris] prit une valeur particulière et devint un symbole de résistance collective face à l'envahisseur colonial. Elle affirmait de manière frontale et saisissante l'identité et la fierté d'un peuple assiégé. (16)
J'ai commencé comme artiste commercial et je veux finir comme artiste d'affaires. Wahrol