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Citations de Mélisa Godet (34)


Alors, la désobéissance civile, pour faire simple, c’est lutter contre ce que l’on considère comme un agissement illégitime, bien que légal, quitte à se mettre dans l’illégalité. C’est une forme de résistance non violente, si tu veux. C’est dire : je ne suis pas d’accord avec la règle, je la trouve injuste, alors je refuse de la suivre, je désobéis. Dans le cadre du squat, c’est dire : je sais qu’il est illégal d’occuper un bâtiment sans autorisation, mais je pense qu’il n’est pas juste de laisser des logements vacants alors que des personnes sont contraintes de dormir dehors, donc je squatte. Je ne sais pas si c’est plus clair ?
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Le rez-de-chaussée des Augustins, c’est un vaste espace ouvert avec un parquet tout décrépi auquel il manque des planches et qu’on a visiblement tenté de réparer. Des vieilles chaises empilées toutes dépareillées, des tables, des vieux fauteuils éventrés et rapiécés, une petite estrade, une sorte de bar dans un coin, du bric-à-brac et, sur les murs, des affiches, des peintures, des couleurs, des slogans, tellement de vie ! Tout semble avoir été fabriqué ou réparé avec les moyens du bord, prêt à se casser la gueule au moindre courant d’air, et pourtant, ça tient. J’ai tout de suite eu envie de faire des photos et de prendre du son. J’ai vérifié les batteries de mon appareil et de mon Nagra Lino. « Lino », ça faisait assez longtemps déjà que je travaillais avec cet appareil, et je n’avais jamais fait le rapprochement. Certainement un acte manqué, un coup de mon subconscient ou une autre connerie du genre.
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Plus tard, en fouillant sur Internet, j’ai trouvé un article de presse datant de quelque temps : « Droit d’agir squatte les Augustins ». Je voulais être sûre que c’était bien lui, savoir qui il était, savoir si, en étant juste là, sous son nez, il allait me reconnaître.

Mais pour ça, j’avais besoin d’un prétexte. Ce n’était pas très courageux. Mais qui est le plus lâche entre celui qui abandonne sa fille de cinq ans et celle qui tente, vingt ans plus tard, de comprendre pourquoi ?
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« Marie-Joe, c’est moi. Ça fait un bail, hein… Je comprends que tu n’aies pas envie de me parler, j’ai fait beaucoup de conneries… Bon… si tu veux qu’on se parle, tu peux me joindre à ce numéro, c’est une cabine, je serai pas loin tous les soirs cette semaine vers 19 heures. Appelle-moi. Je… bon. Salut. »

Je ne peux pas dire que j’aie reconnu la voix. C’était il y a tellement longtemps.

J’ai eu un goût métallique désagréable dans la bouche. Comme par réflexe, j’ai effacé le message. Il allait pouvoir attendre longtemps à sa cabine téléphonique. Que ce soit lui ou pas, il allait pouvoir attendre longtemps.
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Et je me suis éloigné, comme un prince, assez sûr de ma stratégie. J’ai pensé : elle est déjà fan. Ça m’a fait marrer jusqu’à mon arrivée au squat.
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— C’est pourri non ?
Elle a dit ça de but en blanc, assez fort. Je me suis dit qu’on allait s’entendre.
— J’ai entendu tout à l’heure ta conversation, tu as un atelier dans un squat, c’est ça ?
— Exact, je sculpte.
— C’est un squat d’artistes seulement ou il y a des gens qui y habitent aussi ?
— Moi j’y vis et j’y bosse, y’a des assos aussi, et des gens pour qui c’est juste un logement, des jeunes, des vieux, de tout. Tu vois le Radeau de la Méduse, le truc bricolé de partout, avec des gens dans tous les sens ? Bah, c’est pareil, la flotte en moins !
Ça l’a fait rire. Je me suis dit que je marquais des points. Les nanas aiment bien les gars avec de la culture.
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— Salut, je m’appelle Malika.
— Gabor.
— Tu connais l’artiste ?
— Non, j’ai atterri là via un pote de pote, qui devait me présenter un galeriste, qui est même pas venu.
— Qui ? Le galeriste ?
— Non, le pote de pote, du coup le mec de la galerie, je sais pas qui c’est.
Il y a eu un blanc. Moi, je restais concentré sur mon idée de paraître cool...
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Je songeais sérieusement à me tirer mais une petite nana, brune, jolie, dans les vingt-cinq ans, m’a abordé. J’ai pris ma tête de mec cool, un rien mystérieux, de mec au-dessus de la mêlée, qui n’a rien à prouver à personne, en me disant que ma soirée n’était pas tout à fait perdue.
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Elle n’était pas très portée sur les marques d’affection. Et puis, elle avait ses propres soucis. Elle et moi, on a misé sur l’autonomie. C’est vrai que ça a pu mettre une distance entre nous, mais je crois que c’est aussi l’origine du respect qu’on a l’une pour l’autre. À défaut de me donner de la chaleur, elle m’a considérée comme son égale.
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Ma mère m’a laissée faire. Elle m’a toujours fait confiance. (..)
J’allais et venais seule, je m’organisais. Les mères de mes copines ont dû la prendre plus d’une fois pour une irresponsable. Mais c’était sa manière à elle de me montrer son amour. Me faire confiance.
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Ma mère m’a laissée faire. Elle m’a toujours fait confiance. C’était même étonnant de voir à quel point elle me faisait confiance.
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J’étais une gamine marrante, polie et plutôt sage, alors j’étais souvent invitée à passer du temps chez mes amies, en week-end ou pour les vacances. Et je les regardais. Ces gentils pères, plus ou moins beaux, avec leurs grands bras, oscillant entre affection et autorité auprès de gamines prêtes à tout pour qu’on soit fier d’elles. Je trouvais ça étrange, vraiment. Moi, je n’avais besoin de personne. J’étais seule à décider de ce que j’étais et de ce que je serais. Pas besoin de conseils ni de recommandations, pas besoin qu’on me guide.
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Mélisa Godet
J’ai grandi seule avec ma mère. Et quand mes copines me demandaient si ce n’était pas trop dur, je n’ai jamais vraiment compris de quoi elles voulaient parler. Ça avait l’air de les toucher en tout cas. Elles qui avaient encore un père à perdre.
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J’ai une théorie. Je sais que c’est idiot d’avoir des théories, que ça ne sert à rien. Mais je n’en ai qu’une, alors on peut bien me l’accorder.
Je crois que ce qu’on n’a jamais connu ne peut pas nous manquer. Impossible d’avoir la nostalgie de souvenirs qu’on n’a pas. Pas de syndrome du membre fantôme, si la jambe ou le bras n’a jamais existé.
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Il en est ainsi de la vie des squats. Ils naissent de la nécessité, s’épanouissent dans l’enthousiasme et meurent de l’indifférence ou de l’incompréhension, c’est selon.
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La vie, c’est pas que les chiffres.
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On réhabilite, on rénove et, petit à petit, on repousse les plus pauvres à l’extérieur du quartier, de la ville, pour les remplacer par une population plus… comment dire ? Aisée, quoi.
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On peut ne pas avoir grand-chose à offrir et le donner quand même, être malgré tout dans une démarche d’échange et de générosité.
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On n’est pas obligé de toujours consommer plus pour vivre bien ; parfois, le mieux est l’ennemi du bien, comme on dit.
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La désobéissance civile, pour faire simple, c’est lutter contre ce que l’on considère comme un agissement illégitime, bien que légal, quitte à se mettre dans l’illégalité. C’est une forme de résistance non violente, si tu veux. C’est dire : je ne suis pas d’accord avec la règle, je la trouve injuste, alors je refuse de la suivre, je désobéis.
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