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Citations de Michel Feltin-Palas (19)


Michel Feltin-Palas
■ Le jour où la France dut inventer des noms pour ses anciens esclaves.
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En 1848, des centaines de milliers d'individus sont libérés et deviennent des citoyens. Comment les appeler ? La IIe République va répondre à cette question. A sa manière...
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On le sait : l'esclavage a été définitivement aboli en France en 1848. On le sait moins : il a fallu alors attribuer des patronymes aux anciens esclaves qui, jusqu'alors, ne portaient que des prénoms ou des surnoms. Or la manière dont la IIe République va s'acquitter de cette tâche est particulièrement étonnante.
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L'enjeu est d'importance pour les individus concernés, car le nom de famille est un élément essentiel de l'identité de chacun. Il l'est aussi pour l'Etat, qui a besoin d'établir des registres d'état civil, veut connaître l'âge, le lieu de naissance et de résidence des intéressés, tout en "favorisant la constitution des familles" en attribuant le même patronyme au père, à la mère et aux enfants. Il s'agit également de fixer l'assiette des impôts et d'établir les listes électorales sur lesquelles seront inscrits ces nouveaux citoyens. Au total, il faut "inventer" quelque 100 000 patronymes, que ce soit en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane et à La Réunion, selon les calculs de l'historien Frédéric Régent, maître de conférences à l'université Paris I Panthéon Sorbonne et auteur de plusieurs livres sur ce sujet. La tâche est gigantesque.
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Comment faire ? Pour les prénoms, conformément aux usages de l'époque, on puise dans le calendrier et dans l'histoire ancienne : Marie, Françoise, Pierre, Joseph, César, Electre... Pour les noms, c'est plus difficile. Pas question, évidemment, d'attribuer un patronyme porté par une autre famille (à moins que celle-ci ne soit d'accord). Pour le reste... Les officiers d'état civil disposent d'une grande liberté dont ils vont user, et parfois abuser, selon leur culture, leur région d'origine et leur humeur. Les chercheurs ont réparti leurs trouvailles en plusieurs familles :
· L'histoire, la mythologie et la religion. C'est la thématique la plus utilisée. Alcibiade, Romulus, Pline, Archimède voisinent avec Josué, Ismaël, Judée.
· La géographie. Apparaissent ici et là des Madère, des Laponie, des Lausanne, des Liban, des Equateur et des Guadeloupe... L'Afrique, dont sont pourtant originaires les esclaves, sert rarement de source d'inspiration, même si l'on trouve des Congo et des Niger.
· Les associations d'idées. Les officiers d'état civil n'hésitent pas à recourir aux jeux de mots. Marguerite devient Fleurie ; Céleste, Etoilé ; Hector, Troyen. De temps en temps, ils optent pour des noms volontairement ridicules, tels Nonfortuné ou Grossomodo tandis qu'un prénommé Cinq-Sous se voit affublé du patronyme Navard (un avare)...
· L'anagramme. A partir du prénom Edouard, on forme le nom de famille Douared. Ursule sera Surule ou Elusur ; Figaro s'appellera Oragif ou Garofi... Parfois, l'anagramme n'est que partielle. Tel esclave se prénommait Mathurin ? Son patronyme sera Thuram.
(...)

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• article dans L'Express, 01/06/2021
>> https://www.lexpress.fr/culture/toi-tu-t-appelleras-thuram-et-toi-legitimus
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Michel Feltin-Palas
SI L’ON EN CROIT LE PHILOSOPHE
MICHEL SERRES, LA FIN DE LA PAYSANNERIE
EST L’ÉVÉNEMENT LE PLUS IMPORTANT
DU XXe SIÈCLE. CAR, PLUS QU’UNE
PROFESSION, C’EST UNE CIVILISATION
QUI DISPARAÎT.
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Parlant de Bernadette : "Quand elle l'approuve, ce n'est pas pour le flatter. Quand elle conteste son avis, ce n'est pas pour le déstabiliser. Elle n'est ni une courtisane ni une ennemie. Elle lui dit ce qu'elle pense, avec franchise et désintéressement. C'est pourquoi elle lui est si précieuse".
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D'ordinaire, le rôle d'un collaborateur efficace consiste à régler les difficultés avant même que son patron n'en apprenne l'existence. Villepin, lui, semble sorti major de l'école des pyromanes. Il amplifie les problèmes, quand il ne les crée pas à dessein, dans le seul but de se rendre indispensable.
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Sur Bernadette : "Elle a plus de chances de battre Usain Bolt au 100 mètres que de paraître plus sympa que son mari".
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Par sa seule maladresse, Villepin a donc réussi l'exploit de régler l'affaire politiquement en érigeant l'épouse de Chirac en ennemie à vie. Une sorte de Gaston Lagaffe de l'alchimie, capable de transformer l'or en plomb...
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Autant dire que, dans le couple Chirac, on est bien éloigné du duo caricatural opposant une réac de droit à un rad-soc aux penchants libertaires. Il est même permis de penser que, si le ménage a tenu bon, c'est aussi parce que, sur certains point fondamentaux, ses deux membres sont moins opposés qu'ils n'en ont l'air.
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Bernadette Chirac ? Un grand sens de l'humeur...
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S'il arrive à tous les ménages de se quereller, les Chirac ont néanmoins élevé cette tradition au rang des beaux-arts et, contrairement à ce que voudraient faire croire leurs panégyristes, leurs disputes ne sont pas exclusivement empreintes de complicité et d'humour. Il y a régulièrement de véritables altercations entre eux, et pas seulement celles, parfois pitoyables, auxquelles on a assisté avec le grand âge.
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Car c'est là l'un des nombreux paradoxes de cet homme beaucoup plus complexe qu'il ne cherche à le faire croire : lui aussi est viscéralement attaché à sa famille. Elle est son socle, son ancrage, son port d'attache. Cela n'empêche pas, au quotidien, de courir le cotillon et d'ajouter sans cesse une réunion à une journée qui en comprend déjà vingt-sept...
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Il ne faut pas s'y tromper. Si Chirac est ambitieux, Bernadette ne l'est pas moins, à ceci près que, dans l'esprit d'une jeune fille de sa génération et de son milieu, sa propre réussite ne peut passer que par celle de son mari.
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Avec le français, le breton, le basque, l'alsacien, le flamand, l'arpitan, l'auvergnat, le picard, le normande, le corse, les créoles, les langues autochtones de l'outre-mer et toutes les autres, notre pays dispose d'une richesse linguistique remarquable. Or, depuis des siècles, la France s'emploie à faire disparaître cet incroyable patrimoine au nom de l'unité nationale. Une politique qui, c'est inévitable, entraîne des revendications identitaires en Corse, au Pays basque et ailleurs.
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Entendons-nous bien. Je n'ai rien contre la République, au contraire. Et je n'ai rien non plus contre le français en tant que langue commune. Je m'oppose simplement à ce que celui-ci devienne la langue unique d'un pays historiquement plurilingue, tout comme je m'opposerais à ce que, dans l'Union européenne, l'anglais (ou l'allemand, ou l'italien, ou le letton) fasse disparaître un jour les autres idiomes du Continent.
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Mon intention n'est pas de vouloir dénigrer notre langue nationale, que j'adore, mais force est de rappeler cette vérité prosaïque : si le français s'est imposé, ce n'est pas en raison de ses qualités linguistiques, mais tout simplement "parce qu'il s'agissait de la langue du roi, puis celle de la République", comme le résume le linguiste Claude Hagège.
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Quelqu'un pourrait-il informer nos dirigeants que la menace pour le français, si menace il y a, se situe davantage du côté de l'anglais que des langues minoritaires de notre territoire ?
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La France, on l'oublie souvent, est un pays historiquement et fondamentalement plurilingue, dont les habitants ont longtemps pratiqué et pratiquent encore des langues germaniques (alsacien, platt, flamand), celtique (le breton), latines (normand, gascon, catalan, picard, etc.), une langue non indo-européenne (le basque), sans oublier l'infinie richesse linguistique des outre-mer.
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Il est aussi stupide de se débarrasser de l'alsacien, des langues kanaks ou du normand parce que nous parlons le français que de supprimer le Pont du Gard, le château de Chambord ou la cathédrale de Reims sous prétexte que ces monuments se situent en dehors de l'Ile-de-France.
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En règle générale, pourtant, notre pays célèbre son infinie pluralité, la multitude de ses architectures, la diversité de ses gastronomies, la bigarrure de ses paysages. Il est toutefois un domaine qui fait exception : les langues. Là, tout à coup, la variété devient menace et la différence cède la place à la hiérarchie. Avec le français, tout en haut. Et les prétendus "patois", tout en bas.
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Michel Feltin-Palas
Hier nourriciers
du pays, les agriculteurs
passent désormais
pour des pollueurs.
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