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Critiques de Michel Lederer (261)
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Dans le grand cercle du monde

Boyden nous emmène au Canada du XVIIe siècle, nous raconte une tentative d’évangélisation par les Jésuites et, surtout, nous plonge dans le mode de vie des Indiens et de leurs luttes.



Le roman est un récit à plusieurs voix où trois personnages principaux interviennent : le Père Christophe, jésuite ; Chutes-de-Neige, une jeune Haudenosaunee (Iroquoise) capturée après le massacre de sa famille par les Wendats (Hurons), et Oiseau, le chef Wendat, qui devient son père adoptif. Chacun a un style bien identifiable et le roman avance en s’enrichissant des récits de chacun.



Cette histoire a pour cadre la lutte impitoyable des Iroquois et des Hurons, lutte de pouvoir, lutte commerciale où chacun est soutenu par une puissance coloniale différente. Pour Oiseau, il s’agit aussi d’une guerre de deuil car les Haudenosaunees ont massacré sa famille ; la capture et l’adoption d’une enfant fait partie du processus de vengeance et de compensation. Après une période de refus, cette gamine va petit à petit se sentir la fille de Oiseau et devenir une Wendat dans son cœur.



D’abord rejeté, le Jésuite va devenir le symbole de l’appui des Français qui vont permettre aux Wendats de maintenir leur suprématie commerciale et l’influence qu’elle leur procure auprès d’autres peuples. Surnommé Corbeau, son sacerdoce est bien difficile, il peine à s’adapter et surtout à convaincre car son enseignement où l’homme domine la nature est à l’opposé de la spiritualité indienne.



Boyden a un talent extraordinaire de conteur. Le récit est soutenu part la présence de personnages importants comme Renard, le frère d’armes d’Oiseau, Petite-Oie, la guérisseuse, le jeune Porte-une-Hache… Je me suis totalement immergé dans ce village Wendat, j’ai partagé leurs bonheurs et leur craintes et, surtout, j’ai découvert leur mode de vie, leurs coutumes et leur spiritualité.



Ce roman est un bon livre, marquant, et pourtant je ne suis pas totalement enthousiaste. Ces Wendats qui peuvent être charmants sont aussi de redoutables guerriers dont la bravoure se montre dans la résistance aux tortures, car il est naturel de torturer l’ennemi capturé pour qu’il puisse montrer sa vaillance. De ce fait, tout le roman est ponctué d’évocations ou de descriptions de scènes assez atroces et, tout au long du récit, j’ai ressenti une tension, sans doute voulue, due à cette violence et cette dureté sous-jacentes et qui me laisse un peu circonspect.
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Personnes disparues

Cela faisait un bon bout de temps que ce livre traînait dans ma bibliothèque. Je me suis donc enfin décidée à le sortir pour le lire. Malheureusement, l'histoire n'a pas été si passionnante que ça ; ce qui fait que je ressors mitigée de cette lecture.



Dans un parc, en plein jour, le petit Justin Wallace accompagné de sa jeune nounou, sont tous les deux mystérieusement kidnappé. Quelques jours plus tard, la nounou est retrouvée morte dans les bois. Qui a bien pu s'emparer de l'enfant ? Pour quel motif ? Des interrogations que le policier Cameron va tenter de percer à jour.



Tout d'abord, le noeud de l'enquête aurait pu être intéressant. Mais l'intrigue n'est pas assez noircie, assez approfondie, ce qui ne rend pas l'enquêtre intriguante, ni très prenante. De plus, l'auteure entraîne le lecteur sur diverses pistes, de sorte que chaque personnage est - au minimum une fois - tenu pour responsable du rapt du bébé. Ce n'est pas très folichon, mais l'histoire est plaisante à lire - même si la multiplicité des personnages tend à parasiter le récit.



Hormis l'intrigue principale, Patricia Macdonald nous tisse une toile de visages féminins aux problèmes très différents. Il y a tout d'abord la jeune Heather, qui subit des attouchements sexuels de son professeur, mais que personne ne prend au sérieux. Hellen, la quarantenaire qui a perdu son jeune fils Ken, qui n'arrive pas à se remettre de sa mort. Maddy, la maman au mari infidèle. Et finalement Bonnie, l'amoureuse passionnelle. L'auteure exploite donc les sentiments féminins, en décryptant les réactions de chaque personnage, suivant le déroulement du récit.



J'ai bien aimé ma lecture, mais je ne le relirais pas une seconde fois, c'est certain. L'intrigue est pas mal, mais sans plus ; pas assez exploitée, peu captivante, mais agréable à lire.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Dans le grand cercle du monde

Outre le fait de nous faire ressentir des émotions, la lecture a également pour but de nous informer, d'enrichir notre savoir et notre culture. Et ce livre illustre parfaitement ces missions.

Suite à cette lecture, j'ai énormément appris et je reconnais que j'ignorais ces pages d'Histoire. Oui, c'est vrai, j'ai entendu parler ou j'ai lu des textes à propos de ces massacres d'Indiens mais jamais à un tel niveau.

Par des descriptions précises, l'auteur nous emmène dans cette région du Canada. Les mots rigoureusement choisis expriment parfaitement le quotidien de ces tribus. Ils nous paraissent proches de la vérité historique puisque l'auteur décrit aussi bien leur mode de vie, leurs luttes, leurs traditions, leurs croyances, leurs rites funéraires, leurs pratiques guerrières. Attention, certains passages sont difficiles et certains même tout à fait insoutenables. Ils témoignent toutefois de l'absurdité de la guerre.

C'est dons un livre foncièrement historique mais au-delà de l'Histoire, c'est également une avalanche d'émotions. Celles-ci sont accentuées par le fait que 3 narrateurs interviennent : Christophe, le père jésuite, Oiseau, le chef huron et Chutes de Neige, la jeune Iroquoise. Chacun leur tour, ils nous relatent leur quotidien mais aussi leurs sentiments. On apprend à les connaitre, à comprendre leurs réactions et surtout à voir l'évolution de leurs relations.

C'est parfois difficile de se trouver face à un peuple aussi tolérant, raffiné, respectueux de la nature et qui peut se révéler cruel, impitoyable. Là, aussi, on comprend l'absurdité de la guerre.

J'ai éprouvé un énorme sentiment d'injustice face à ces personnes, manipulées par les autorités en place puis abandonnées sans aucune considération à leur triste sort.

C'est parfois, long, surtout au début et c'est une lecture qui m'a demandé du temps, de la concentration mais curieusement, le livre terminé, j'ai ressenti une impression d'abandon, une sorte de vide, la tristesse d' abandonner les personnages dans une situation qu'ils n'avaient pas méritée.

Avec ce roman, l'auteur rend un vibrant hommage à ces peuples sacrifiés et nous livre un beau plaidoyer pour la paix.
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Origine suspecte

Greta meurt dans l’incendie de sa maison. Malgré une longue et froide séparation des deux sœurs, Britt se rend sur place pour soutenir sa jeune nièce, Zoé.



Immédiatement, une profonde aversion s’installe entre Britt et Alec, son beau-frère, qu’elle rencontre pour la première fois.



Décidée à mener sa propre enquête et au vu des faibles alibis d’Alec, Britt va l’accuser d’avoir commis ce meurtre déguisé en incendie.



L’ intrigue bien ficelée met en présence des personnages principaux au caractère bien trempé. J’ai particulièrement apprécié le personnage d’Alec qui peut jeter le flou dans l’esprit du lecteur, ou au contraire renforcer notre intuition de son innocence. Britt, quant à elle, est une formidable battante.



La quatrième de couverture ne fait que présenter un des aspects de ce thriller ; certes, on découvre l’explication d’un secret de famille mais le point fort de ce roman reste pour moi l’adoption.



Aucune déception pour ma part avec cette auteure que j’apprécie et à laquelle je suis fidèle.

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Un seul parmi les vivants

Très bon roman qui nous plonge immédiatement dans le sud des Etats-Unis en pleine prohibition.

Le monde très noir du trafic d'alcool, l'ambiance d'une petite ville, l'exode rural sont autant de thèmes abordés avec succès.

L'auteur sait décrire des personnages qui possèdent forces et failles, on se laisse très rapidement emportés.
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Dans le grand cercle du monde

j'ai lu se livre et par certains côté il n,a fait penser au dernier des Mohicans.
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Dans le grand cercle du monde

Joseph Boyden nous compte, avec ce roman, une tranche de l'histoire du Canada qui se passe au 17ème siècle. Il donne simultanément la parole à trois personnages principaux: un jeune jésuite français, un chef de guerre huron et une captive iroquoise.

Il nous narre, d'une belle écriture, à travers ces trois visions, ce que nous pourrions appeler les premières tentatives de christianisation des populations d'indiens du Canada.

Guerres et violences parcourent ce récit, bien mené mais parfois un peu long, où la confrontation des points de vues donne toute la saveur au récit.
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Et la vie nous emportera

C’est le roman d’une maison, d’une grande demeure familiale dans le Minnesota, Les Pins. Une propriété à laquelle on accède par un ponton sur la rivière, une maison entourée de bungalows pour des vacanciers et d’un hangar où vit toute l’année Félix, le vieil Indien qui entretient le domaine, aux ordres d’Emma Washburn, la propriétaire. De l’autre côté de la rivière se trouve un camp où travaillent des prisonniers allemands.



C’est l’histoire d’un jeune homme, Frankie, le fils de la maison, qu’attendent particulièrement Emma, Félix et Billy en ce jour d’été 1942. Billy est indien lui aussi et travaille avec Félix. Le père de Frankie, Jonathan, est bien présent aux Pins en ce mois d’août mais il se tient très en retrait de l’agitation de son épouse (ah la finesse de ce portrait de femme) et de la personnalité de son fils, qu’il juge pas à la hauteur de ses attentes. Frankie rentre de l’école militaire où il a fait ses classes avant de s’engager dans une formation de pilote, il espère en découdre u plus vite avec les Allemands en Europe et en plein ciel. Alors, quand, le jour de son retour, un prisonnier s’échappe du camp, le garçon est tout emballé à l’idée de participer à la chasse à l’homme…



C’est l’histoire de Prudence aussi, celle qui donne son titre original au roman, Indienne elle aussi, orpheline, exemple vivant de toutes les turpitudes auxquelles peuvent être soumises de jeunes Indiennes sans protection. Elle aussi attendra Billy, plus tard, bien après ce mois d’août 1942…



Le drame vécu ce jour-là et immédiatement occulté changera et liera à jamais la vie de tous ces personnages. David Treuer compose un roman plein de secrets et de chagrins enfouis, un très beau roman sur la perte, le deuil, l’identité, un roman sur la guerre aussi (j’ai bien aimé toutes ces explications sur les bombardiers qui donnent enfin à Frankie l’occasion d’être – presque – lui-même), un roman bien mené jusqu’à la révélation complète de ce qui s’est passé ce 8 août 42, encadré par l’arrivée et le départ mystérieux d’un Juif au village, dix ans plus tard. Si on lit la biographie de David Treuer, né d’un père juif autrichien et d’une mère ojibwé, peut-être faut-il y voir un signe, une inspiration… J’ai beaucoup apprécié le lyrisme de certains passages de fin de chapitres qui correspondent à merveille au titre français.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Et la vie nous emportera

Le titre français est très éloigné de la version originale "Prudence". Prudence est l'héroïne de ce roman, une jeune Amérindienne qui a le malheur de perdre sa soeur dans des circonstances tragiques.

Elle va croiser le jeune Frankie Washburn, qui vit dans le domaine des Pins, proche de la réserve indienne de Leech Lake, dans le Minnesota. Frankie est fils de médecin mais du fait de son tempérament très différent de celui de son père, va connaître des tensions familiales avant de s'engager comme pilote pendant la seconde guerre mondiale.

D'autres personnages vont avoir un rôle clé dans ce roman: l'Amérindien Félix qui joue le rôle d'intendant du domaine, et le jeune Billie, quasiment l'âme soeur de Frankie.

L'auteur mêle sa propre expérience de fils d’une Indienne ojibwé et d’un survivant juif autrichien de l’Holocauste.

Les thématiques développpées sont importantes comme la transmission de la mémoire familiale, l’identité culturelle et raciale, la faute, le mensonge, le pardon, le déracinement, la rédemption.

Mais j'ai regretté un manque de profondeur psychologique et j'aurais aimé plus de détails sur la vie quotidienne des personnages, tant Amérindiens que soldats pendant la guerre.

La discrimination dont est victime la jeune héroïne est bien rendue, à tel point que le livre a été salué par le prix Nobel, l'auteure américaine Toni Morrison.
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Dans le grand cercle du monde

Ce livre me faisait de l’œil depuis sa sortie. Et puis le temps a passé, beaucoup d'autres romans se bousculant dans ma PAL, j'ai repoussé l'échéance. Il faut dire que les éloges qu'il a reçu me faisaient peur... Oui je sais, c'est paradoxal !



Finalement, je me suis lancée... et j'ai bien fait !

Je n'avais qu'une idée assez vague du sujet de ce roman avant de me plonger dedans. Si j'avais su plus tôt qu'il parlait des Hurons-Wendat au moment de l'arrivée des Européens sur le sol Canadien, je me serais lancée bien plus tôt !

En effet, j'ai eu la chance l'année dernière d'aller visiter la réserve indienne Huron-Wendat, située près de Québec. J'aurais aimé, à ce moment là, en apprendre plus sur leur histoire, leurs coutumes, et les différentes raisons de leur quasi-extermination...

Ce livre a autant valeur de roman que de documentaire historique sur l'évolution de cette peuplade sur une période de quelques année au cours du XVIème siècle. Attention, c'est sans concession, et les coutumes de l'époque ne sont pas aussi "peace and love" que l'on voudrait bien nous le vendre aujourd'hui ! Comme précisé dans d'autres critiques de mes camarades Babelionautes : âmes sensibles s’abstenir !

La philosophie de ces peuples est très bien retranscrite, notamment leur attachement à la nature, qu'ils n'exploitent pas égoïstement. Ils n'utilisent que les ressources dont ils ont besoin. Ils avaient notamment coutume de rester une 12aine d'années à un endroit, puis de partir établir leur village ailleurs pour ne pas épuiser le lieu où ils étaient. C'est un exemple des multiples choses que j'ai pu apprendre à la lecture de ce roman.



C'est un très beau roman, très agréable à lire et sans temps mort. Le roman s'articule autour de trois protagonistes très différents de par leurs origines, mais qui se révèleront finalement plus proches qu'on ne pouvait le penser au départ. Cette construction du récit permet d'avoir une vision assez plurielle de la situation à cette époque, autant du point de vue des amérindiens que des français venus pour évangéliser ces "peuples de sauvages" (je cite, bien sûr !)...



Si vous vous intéressez aux peuples amérindiens et que vous êtes amoureux des paysages québécois, je ne peux que vous recommander cet ouvrage !
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Origine suspecte

Britt n'est pas dans les meilleures termes avec sa soeur Greta, elles ne restent en contact que par la carte qu'envoie Zoé, la fille de Greta, à sa tante pour noël. Mais un jour Greta meurt dans l'incendie de sa maison et Zoé en réchappe uniquement grâce aux secours de leur voisin le plus proche. Britt va donc se rendre sur place et ses soupçons ne vont pas tarder à se porter sur le mari de sa soeur Alec. La fin est prévisible, dommage.
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Dans le grand cercle du monde

Un roman-somme sur le peuple huron au XVIIème siècle et sur son affrontement avec les Iroquois, débordant de sang et de fureur, allant à l'encontre de la vision véhiculée par Le dernier des Mohicans de Fenimore Cooper.

Pour moi qui n'avais jamais lu cet auteur, ce fut une vraie découverte: le style est plutôt élégant et prend des accents tragiques bienvenus dans le cadre des nombreuses scènes de bataille ou de torture. Mais ce qui donne une vraie vitalité au roman, c'est l'alternance de ses points de vue, la confrontation entre ses personnages principaux et le portrait ainsi dressé de ceux-ci (j'ai une certaine préférence pour le madré Renard).



Bref, tout cela offre un roman marquant et tumultueux que l'on peut, même s'ils diffèrent sur bien des points (et notamment sur la qualité de l'écriture, remarquable chez Boyden), rapprocher des fresques de Ken Follett.
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Un seul parmi les vivants

Caroline du Sud, dans les années 30. Deux hommes sont abattus devant un bar clandestin. La Prohibition est en place, leur mort a forcément à voir avec le trafic d’alcool de Larthan Tull, propriétaire de l’établissement. Tout ça pourrait ressembler à un polar, mais ce n’en est pas vraiment un. Roman noir, très noir, c’est vrai, mais qui prend prétexte de l’intrigue pour faire le portrait de plusieurs personnages pris au piège de cette toile, l’Amérique des années 30, les difficultés pour vivre décemment. La tragédie de leurs vies, leur état d’esprit englué dans la perte de leurs illusions, voilà le thème central de ce roman fort en émotions.
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Dans le grand cercle du monde

Joseph Boyden fait partie de ces écrivains de génie qui savent tour à tour vous toucher en plein coeur, vous écorcher vif, vous retourner et vous marquer au fer rouge. Sa plume poétique et crue, son histoire saisissante et authentique, ses personnages si réels qu'on aurait presque l'impression de pouvoir les toucher du bout des doigts...sont incontestablement responsables du coup de coeur ressenti tout au long de ma lecture.



Néanmoins...ce coup de coeur là est bien différent des précédents...c'est un bleu qui commence tout juste à disparaître...sa couleur se modifie....la douleur s'atténue... A moi maintenant de vous expliquer pourquoi...



Comme certains d'entre vous, j'avais remarqué il y a un petit moment, la couverture de ce livre en me promenant sur le net, intriguée, j'avais placé ce livre dans ma liste d'envies...où il est resté bien au chaud jusqu'à ce que mon mari décide de son côté de l'acheter et de le lire. Nous n'avons généralement pas les mêmes goûts en matière de livres et c'était donc l'occasion de partager une lecture.



Une fois le livre disponible et ses impressions énoncées, je me suis jetée à corps perdu dans ma lecture ! Il m'avait parlé d'un malaise qui ne le lâchait pas...de scènes difficiles que se soit à lire, à imaginer ou à oublier...



Je m'attendais donc tout naturellement à une histoire marquante...je n'aurais cependant pas imaginer à quel point elle pourrait l'être.



Dans ce roman, Joseph Boyden nous conte l'histoire de trois personnages dont les vies se lient et se délient au rythme des péripéties auxquelles ils sont confrontés tout au long du récit.



Confrontés à des modes de vie et de pensées différents, chaque personnage va devoir s'adapter, appréhender l'autre et affronter ce qui se dressera sur son chemin.



Le récit est scindé en trois grâce aux différentes narrations. Les points de vue du Jésuite, de l'Iroquoise et du Huron se succèdent permettant ainsi au récit de garder une cohérence et un rythme des plus intéressants tout au long de la lecture.



Joseph Boyden nous plonge dans une époque troublée, celle du 17ème siècle. Débarqués sur le nouveau continent pour prêcher la "Bonne Parole", les jésuites tentent de convertir les "sauvages" par tous les moyens afin de sauver leurs âmes condamnés. Les Indiens, quant à eux, voient en ces "corbeaux" qui sentent mauvais et qui semblent fous, une opportunité à saisir. Entre un climat souvent hostile, un mode de vie sur le déclin et des guerres incessantes opposant différentes tribus Indiennes, l'arrivée inopinée de ces intrus pourrait s'avérer profitable. En effet, le commerce, les échanges et les alliances, s'ils étaient au rendez-vous, seraient un coup de pouce non négligeable...à priori.



Oiseau est un chef de guerre Huron. Christophe est un Jésuite français avec pour mission, d'évangéliser les tribus indiennes. Chute-de-Neige est une jeune Iroquoise qui se retrouve captive de l'homme qui a tué sa famille. Ensemble, ils vont devoir s'apprivoiser pour mieux cohabiter...si une éventuelle cohabitation est envisageable.



Ainsi, chaque narration apporte quelque chose au récit et se veut indispensable à son entière compréhension. Trois personnages dont les trois voix se confrontent et tissent la toile de fond de ce roman.



L'auteur parvient à adapter son style au narrateur, ce qui nous permet très rapidement de reconnaître le personnage qui s'exprime. le lecteur ne se perd jamais et est totalement conquis par le rythme du roman. La lecture est fluide, dynamique et agréable (si je puis dire).



Joseph Boyden ne se contente pas de nous raconter des moments de vie ou les affres d'une époque qui est à l'aube de nombreux changements...Non...Il nous les fait vivre. le lecteur se voit aux côtés de ces personnages. Il ne regarde pas de loin le calvaire, la détresse, la tristesse...il les ressent ! Il n'est pas que spectateur, il vit chaque événement.



Les scènes et certaines descriptions sont tellement réalistes qu'elles donnent la nausée...Le réalisme avec lequel Joseph Boyden traite son sujet est saisissant...il va droit au but, sans fioriture...tel que cela se passait à l'époque : sans compromis. Les combats, les coups du sort, les aléas de la vie, les relations qui naissent et meurent sous nos yeux, la richesse des personnages, sont décrits avec tant de justesse qu'ils empoignent le lecteur.



En conclusion : 'Dans le Grand cercle du monde' est un livre sur l'Humain avant tout...un roman où le respect, l'amour, la douceur, la fragilité, l'humanisme côtoient la guerre, l'atrocité, l'horreur, la douleur, la cruauté. L'authentique est tellement bien mis en avant que c'est ce qui émane de ce roman, une fois terminé : le vrai...le brut...la beauté dans la noirceur. L'intemporel.



Ce chamboulement intérieur...cette vision de l'humain...sont indispensables pour nous recentrer... Je remercie Joseph Boyden pour cette lecture d'exception et vous la recommande plus que vivement.
Lien : http://moncoinlivresque.over..
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Dans la colère du fleuve

4.5/5 : La collection Terres d'Amérique des éditions Albin Michel est incontournable pour découvrir les grands monuments de la littérature américaine, en voici la preuve avec Dans la colère du fleuve : roman magnifique, rude et sublime (sans hyperbole promis !) !



L'auteur du Retour de Silas Jones s'allie ici avec sa femme -poétesse- pour nous dévoiler un roman d'une extrême beauté tant dans l'écriture que dans les caractéristiques intrinsèques aux protagonistes. J'ai retrouvé tout ce qui m'avait plu dans son autre roman mais en mieux, je trouve réellement que ce livre en duo a eu des effets bénéfiques, a amené une touche féminine, sensible et profondément humaine au tout.



En effet, les personnages sont vraiment attachants, ils sont marqués par la vie -le mariage, la guerre, la solitude, la peur, la faim- mais ils sont aussi remplis de valeur, du sens du devoir et de la moralité. Le personnage de Dixie est vraiment parfait : une femme a priori faible physiquement qui est devenue au travers de ses expériences, une femme réaliste, mature et forte. Une femme qui a repris le commerce de l'alcool, une femme qui maitrise les armes et qui sait avancer sans l'aide d'un homme. Il y aussi les agents du fisc et plus particulièrement Ted Ingersoll qui se rapproche progressivement de cette femme sans savoir qu'elle est celle qu'il traque.



Le lien qui unit progressivement les personnages donne une mise en perspective intéressante à l'ensemble, une nouvelle forme d'intrigue permettant de se demander tout le long ce qu'il va advenir d'eux. A côté de leur propre aventure, le lecteur découvrira une époque célèbre aux USA : celle de la Prohibition mais du point de vue des états du Sud, de même qu'il vivra l'une des plus grandes catastrophes naturelles de l'histoire américaine. Deux événements qui forment une métaphore : eau et alcool.



L'écriture est vraiment magnifique : on sent la patte de Tom Franklin mais avec un nouvel attrait, un aspect plus poétique qui est la trace laissée par Beth Ann Fennelly. Je félicite encore une fois la superbe traduction -comme toujours dans cette collection- signée ici par Michel Lederer.



En définitive, vous le savez je suis une grande adepte de la littérature américaine, si vous souhaitez commencer ou continuer dans votre lancée : Dans la colère du fleuve vous attend en librairie pour vous accompagner durant cet été !


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Dans le grand cercle du monde

Ce roman est un véritable bijou. Il est d'une richesse déconcertante, de par ses personnages, mais aussi par les informations sur le peuple Wendat. J'ai fini en larmes et cela fait longtemps qu'un livre ne m'avait pas procuré une telle sensation. Quand je l'ai fini, j'ai pensé magnifique et merveilleux.
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Dans le grand cercle du monde

Joseph BOYDEN est un jeune écrivain canadien aux origines partiellement amérindiennes. Son oeuvre, composée à ce jour de trois romans et d'un recueil de nouvelles, est d'ailleurs consacrée au destin des Premières Nations canadiennes.



Dans le grand cercle du monde est son troisième roman. Il s'agit d'une oeuvre chorale où se mêlent trois voix dans le contexte du Canada au XVIIème siècle. C'est d'abord celle d'un chef huron dont la famille a été tuée par les iroquois ; c'est ensuite celle d'une jeune iroquoise, victime des représailles du premier et qui, en tant que captive, va être à son tour habitée par un désir de vengeance ; c'est enfin celle d'un jésuite français qui s'installe volontairement parmi les hurons pour convertir ce peuple au christianisme. Ces trois voix forment une fresque destinée à représenter le choc des traditions et des cultures à un moment où l'univers dans lequel ils vivent bascule dans une nouvelle dimension.



Le lecteur est littéralement immergé dans la vie quotidienne des hurons. Il participe avec eux au travail dans les champs, comprend peu à peu l'organisation politique de cette micro-société, contribue aux échanges commerciaux longs et complexes avec la toute jeune capitale de la Nouvelle France qu'est Québec, accompagne les guerriers dans les effroyables raids contre les ennemis héréditaires que sont les iroquois. Surtout, il comprend peu à peu la vision qu'ont les amérindiens des jésuites, et inversement, tout en assistant, impuissant, à l'irrésistible et pernicieuse conversion des autochtones.



Pour cela Joseph BOYDEN met en oeuvre une prose éminemment poétique dans une ambiance de paradis certes pas encore perdu, mais irrémédiablement condamné (en cela la référence au Nouveau Monde de Terrence Malick dans la quatrième de couverture est parfaitement juste). Cela aurait pu donner à son récit un caractère romantique s'il ne lui avait préféré celui du documentaire. On en appréciera la précision des références historiques et culturelles au prix de l'acceptation d'une relative froideur des caractères mis en scène. A ce bémol près, Dans le grand cercle du monde est un grand roman, celui d'un Canada qui, comme son illustre voisin, s'est construit sur les cendres d'un autre monde, lequel était tout aussi équilibré que celui des colonisateurs en dépit de sa sauvagerie apparente.
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Dans le grand cercle du monde

Beauté de l'écriture, découverte des indiens du Canada,de leur moeurs et coutumes, ce livre m'a emportée dès les premières lignes dans une aventure magnifique. De tels ouvrages, aussi bien documentés, aussi proches de la réalité, sont pour moi précieux, importants. Ils nous rappellent que les hommes venus du vieux continent, s'autoproclamant "civilisés" n'ont eu de cesse de s'approprier le reste du monde. Ainsi des civilisations entières ont été anéanties et c'est d'autant plus regrettable que les indiens qu'on a voulu évangéliser, avec leurs propres coutumes et originalité, étaient plus proches et respectueux de la nature et des espaces que ceux qui les regardaient comme des sauvages, les rangeaient au rang d'animaux et leur ont volé leurs terres.
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Dans le grand cercle du monde

C'est la chronique au fil des années d'une tribu indienne du Canada, au XVIIe siècle. Un, puis des Jésuites sont tolérés au sein de la communauté dans l'idée de favoriser le commerce avec les Français. Aux prospères temps de paix, succède la guerre contre de féroces tribus rivales. Grandeur et décadence.



Le récit est à trois voix - l'un des chefs de la communauté, sa fille adoptive enlevée à la tribu rivale dans ses jeunes années, et l'un des pères jésuites. Certains épisodes sont racontés deux, voire trois fois, avec les différents points de vue. Boyden prend son temps, comme la vie à cette époque. Son style se limite un peu trop souvent à une énumération d'actions enchaînées, qui m' a longtemps tenue à distance.



Cela fourmille de détails et d'informations dans le récit des petites habitudes et diverses cérémonies. Au début, l'anthropologique l'emporte souvent sur le romanesque. J'imagine que c'est une mine jubilatoire pour un passionné des Indiens, et un régal. J'ai été encore plus intéressée par les éléments sur la cohabitation dans l'incommunicabilité mêlée de fascination entre Européens et Indiens, avec une mise en perspective très intéressante de leurs fois, mais aussi de leurs compromissions et illusions respectives. Boyden, observateur attentif, éminemment documenté, échappe à tout manichéisme.



Le livre prend son souffle dans le dernier quart, les interrogations des personnages, confrontés à la rudesse de leur destin, deviennent déchirantes. J'ai enfin trouvé que l'émotion l'emportait sur l'informatif, on se rapproche du récit légendaire, que j'aurais aimé connaître pendant tout le livre.
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Dans le grand cercle du monde





J'avais beaucoup aimé Le chemin des âmes et Les saisons de la solitude. Mais, la lecture du Grand cercle du monde me laisse indécise. Bien sûr, on retrouve le style Boyden : un récit à plusieurs voix ( difficilement reconnaissables assez souvent ), le lyrisme pour chanter la nature, le retour aux sources indiennes, le pathétique amour d'Oiseau pour sa femme massacrée. Oui, ce sont des caractéristiques d'un grand écrivain. Mais, aussi, que de scènes cruelles ! Fallait-il répéter plusieurs fois et de façon si précise des séances de torture insoutenables.

Ames sensibles, s'abstenir. Mais vous manquerez un grand écrivain.
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