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Critiques de Michel Lederer (261)
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Dans le grand cercle du monde

La première surprise vient de ce titre complètement abscons ; où est-ce qu’ils ont été cherché un truc aussi naze ? Si je n’avais pas lu de nombreuses critiques élogieuses (et certaines plus réservées) je serai passé à côté de ce bouquin, d’autant que je ne connaissais pas l’auteur et que la couv’ n’attire pas vraiment l’oeil hagard en errance dans sa librairie préférée. Bref il eut été plus judicieux de conserver le titre original The Orenda, le mot huron qui désigne leur magie (à défaut de casser trois pattes à un canard ça titille notre curiosité).



Toute la question est maintenant de savoir si j’aurai raté quelque chose en ne lisant pas ce bouquin. Sans la moindre hésitation la réponse est OUI. A défaut d’être indispensable (mais quel bouquin peut se prétendre indispensable ?) c’est une lecture des plus agréables, aussi bien de par le style de l’auteur que de par son intrigue.



Une intrigue en triplex en quelque sorte. Les chapitres alternent en effet entre les points de vue de Oiseau, le chef de guerre Huron, de Christophe, jésuite français qui rêve d’évangéliser les Hurons et de Chutes-de-Neige, la jeune captive iroquoise ; tous retranscrits à la première personne. Qui plus est chaque personnage adresse ses réflexions à un autre, Oiseau se confesse à son épouse décédée (tuée avec leurs deux filles par les Iroquois), Chutes-de-Neige s’adresse à ses parents (tués par Oiseau en même temps que son frère et sa soeur, sous les yeux de la jeune indienne) et Christophe consigne ses pensées dans un journal destiné à son supérieur quand il ne s’adresse pas directement à Dieu. Trois personnages venant d’horizons et de cultures radicalement différents, trois personnalités parfaitement restituées par l’auteur ; un sacré défi d’écriture qu’il relève haut la main, et au passage je tire aussi mon chapeau à Michel Lederer, le traducteur, pour son travail admirable.



Une intrigue richement documentée sur les us et coutumes des indiens canadiens et notamment des deux tribus ennemies que sont les Hurons (soutenus par les Français) et les Iroquois (alliés aux Anglais), à une époque où leur rivalité culmine. On partage avec un incroyable réalisme leur façon de vivre, leur culture et leur philosophie ; mais aussi leur esprit guerrier et leur zèle dans l’art de la caresse. Du jour au lendemain le paisible agriculteur peut se transformer en un impitoyable guerrier.

Une intrigue où s’entremêlent différents genres, l’auteur étaye et dilue la partie historique de son roman dans un grand récit d’aventure et de guerre aux rebondissements multiples avec çà et là une pointe de magie. Le mot fresque employé en quatrième de couv’ n’est pas usurpé, ce bouquin est d’une richesse et d’une intensité incroyables.



Une intrigue passionnée et passionnante. Le contraste entre le quotidien dans le camps et les scènes de guerre est saisissant (même si le quotidien des Hurons est loin d’être un long fleuve tranquille). Un tourbillon d’émotions garanti avec quelques touches d’humour. Un vrai régal à lire, c’est tout simplement captivant du début à la fin ! Le genre de bouquin dont on pourrait parler pendant des plombes tant il y aurait à dire.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Origine suspecte

Un thriller psychologique distrayant utilisant les grosses ficelles du genre. Livre facile à lire sans grande surprise, l'auteur manipule le lecteur.





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Dans le grand cercle du monde

Tout ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur les tortures Indiennes, entre autres.

Écrit avec un rondin taillé. Long, éprouvant, marquant comme une traversée de l'ouest américain en compagnie d'âmes sensibles qui se sont abstenues.
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Parmi les disparus

A la base, les nouvelles ce n’est pas vraiment pas ma tasse de thé. Dans le cadre d'un challenge lancé sur Instagram, j'ai tenté le coup. Deux précédents recueils de nouvelles avaient déjà ébranlé m’a conviction que je ne prenais pas de plaisir avec ce format mais alors là on passe encore un cran au dessus !



En 12 histoires, Dan Chaon explore la géographie compliquée des relations humaines, les échecs involontaires, les trahisons mineures, la douleur de l'abandon, de la disparition ou de la mort.



Un beau-frère en prison, un oncle qui s'est suicidé, une mère qui a disparu, un ami qui a été kidnappé...l’absence hante les protagonistes de ces histoires.



Troublantes et émouvantes, sans être morbides ni particulièrement mélancoliques, chaque nouvelle se déguste.



En quelques pages, d’une écriture sobre et magnétique, tout est dit.
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Dans le grand cercle du monde

Dans le grand cercle du monde, l'Orenda...

Un roman qui se raconte en trois voix entremêlées : deux amérindiennes, une française. Chacune raconte les mêmes événements de son point de vue, avec son expérience, sa culture.

Un roman qui raconte le choc des cultures, l'incompréhension et le dialogue impossible, mais aussi le respect qui arrive lentement, au contact de l'autre.

Un roman qui raconte la violence de la perte, les liens sacrés qui se tissent doucement, malgré les événements entre un père et sa fille adoptive.

Un roman qui montre la magie de faire partie du grand cercle du monde, des éléments, de les comprendre et de savoir ce que cela implique.

Un roman qui raconte la fin d'un peuple, la fin d'une culture sans chercher de coupable.

On aurait voulu que tout cet univers soit préservé, on aurait voulu connaître cette magie.

Et pourquoi pas...

"On ne peut pas perdre l'Orenda, seulement l'égarer. Le passé et le futur sont le présent".



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Dans le grand cercle du monde

Décidément, Joseph Boyden est un grand. J'avais déjà beaucoup aimé mes deux précédentes expériences, notamment le chemin des âmes, mais avec ce roman il passe au niveau supérieur… C'est vraiment magistral, quelle claque ! En quelques mots : grandiose (comme les espaces infinis du canada), épique (une épopée sauvage), violent (comme le sont toutes les guerres), mais au final profondément humain et plein d'une poésie déchirante. Les personnages sont magnifiques, même ceux qu'on n'aime pas, et ce qui est vraiment fort c'est que l'auteur donne la parole à chacun des partis impliqués (et sans parti pris s'il vous plaît !) : les Hurons, les Iroquois et les Jésuites français. Eh oui je sais, encore une histoire d'indiens… mais bon que voulez-vous, on ne se refait pas, je suis fan. À ce propos, ça me gêne un peu de dire “Huron” car ce nom a été donné à ces indiens par les colons français à cause de leurs coiffures qui rappelait la hure du sanglier femelle en France. Insupportables ces européens qui débarquent partout et transforment l'existant en fonction du petit bout de leur lorgnette ! En réalité, les enfants d'Aataentsic, le peuple Wendat, est composé de cinq tribus distinctes : les Attignawantan, les Attignaenongnehac, les Arendaronon, les Tahontaenrat et les Ataronchronons. Pas facile à prononcer certes, mais c'est quand plus joli non ? Bien avant l'arrivée des européens dans l'Ontario, le peuple Wendat se battait contre les Iroquois. Ces guerres ancestrales, malgré une cruauté inimaginable, se faisaient avec un grand respect de l'ennemi, respect de sa valeur et de ses croyances, les tribus savaient que pour survivre dans ce monde hostile certaines choses étaient primordiales. Je ne vais pas rentrer dans le détail mais si vous choisissez de lire ce roman, accrochez-vous et rappelez-vous toujours que la nature est sauvage par nature. Évidemment, avec l'arrivée des blancs ce fragile équilibre est rompu et l'avancée des Jésuites entraîne insidieusement mais irrémédiablement la perte de toutes ces peuplades. En effet, non contents d'apporter avec eux des maladies qui détruiront en un rien des tribus entières, et l'alcool qui fera les mêmes ravages, il faut savoir que le mercantilisme forcené des européens (français en anglais en l'occurrence) a été l'élément déclencheur du génocide des Hurons par les Iroquois. Oui, ce massacre a eu lieu au cours de la guerre des fourrures dont le but était de prendre le contrôle des territoires de chasse aux castors dont les peaux étaient destinées au commerce avec les Européens. Les français arrivent et soutiennent les Hurons, les anglais arrivent et soutiennent les Iroquois. Non pas pour les aider bien sûr, mais pour s'assurer du profit de l'exploitation de ces terres. Bref, commerce et religion, voici les deux mamelles de la colonisation responsables de la disparition de ces fabuleuses cultures.

Mais attention, ce livre ne se résume pas à ça ! C'est moi qui donne ces explications simplement pour vous situer le contexte dans lequel prend place ce récit magnifique et d'une beauté saisissante. Non, il y a beaucoup plus dans ces pages et, vraiment, je vous encourage tous à prendre place dans le Grand cercle du monde et à partir à la rencontre de Oiseau, Chute-de-neige et Corbeau Christophe. Malgré ses 600 pages, on lit ce roman comme on se balade en forêt, le rythme est bon, il n'y a rien de superflu et on tourne la dernière page avec regret. Et d'ailleurs, bye bye tout le monde, je vous quitte, je vais devenir indienne ^^
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Dans le grand cercle du monde

C'est le thème qui m'a attirée en premier lieu dans ce roman historique mais j'ai découvert un auteur à la plume aiguisée et habile conteur. Les relations des Jésuites en Nouvelle-France ont été, entre autres, la base de son récit et ses recherches fouillées donnent au roman tout son caractère. Ce sont par les voix croisées d'un chef huron-wendat, de sa fille adoptive et d'un fervent père jésuite que nous est racontée la vie quotidienne d'un village amérindien situé près d'un des Grands Lacs en Ontario, une vie primitive, soumise aux aléas de la nature et aux attaques surprise des bandes ennemies. Certaines pages sont parfois insoutenables mais il y a aussi du lyrisme dans ce roman.
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Dans la colère du fleuve

Décidément, cette collection "Terre d'Amérique", chez Albin Michel, est une source de plaisirs ! Ce roman tout juste paru est une découverte et la quatrième de couverture tient ses promesses !

Je me suis laissée charmer par la prose de l'auteur où le romanesque côtoie la sauvagerie dans une histoire américaine comme je les aime.

Finalement, ce sont peut-être les auteurs qui en parlent le mieux, dans ce dernier paragraphe du roman :



"C'est une histoire pleine de meurtres et d'alcool de contrebande, pleine de digues et de sabotages, pleine de dynamite et de déluge. Un mari impitoyable, un oncle à l'esprit dérangé, une fille dangereuse, un coéquipier loyal. Une femme mal mariée qui semeurt à petit feu. Un homme qui a l'impression d'être invisible. Mais c'est surtout une histoire d'amour. C'est l'histoire de la famille que nous devenus."



J'ajouterai qu'on y parle d'abandon, de solitude, de rédemption et de renouveau, de la nature dans toute sa beauté et dans sa violence, de la cruauté des hommes et d'humour. Les personnages sont attachants et tout particulièrement Ingersoll, l'agent du fisc.

Une réussite !
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Dans le grand cercle du monde

Le roman débute sur une échauffourée meurtrière: des guerriers hurons wendats massacrant un groupe de Haudenosaunees (iroquois) et repartant à leur campement avec une seule captive: une jeune fille dont ils ont égorgé les parents. Oiseau, le chef de la bande l’adoptera. Comme c’est sympathique. Un prêtre est également de l’expédition. On dit un « corbeau » en référence à sa soutane noire.

(lire la suite...)
Lien : http://plaisirsdemodes.com/l..
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Dans le grand cercle du monde

Nous sommes au Canada au XVIIe siècle. Les européens ont déjà un pied dans le Nouveau Monde. Les français notamment entretiennent des relations commerciales avec les Hurons. En échange, ils exigent que les indiens acceptent dans leurs villages des prêtres venus pour convertir ces âmes perdues. Dans le même temps, la guerre entre Hurons (qui se nomment eux-mêmes les Wendat) et les Iroquois (appelés Haudenossaunee) fait rage. Des raids meurtriers ont lieu régulièrement entre les deux tribus, chacun appelant son lot de vengeance.

Nous suivons ici trois personnages dont les voix s’alternent pour raconter les événements. Tout d’abord il y a Oiseau, guerrier Wendat qui mène une guerre sanglante contre les Haudenosaunee depuis que ces derniers ont torturé et tué sa femme et ses deux filles. Au cour d’un raid, il massacre une famille entière à l’exception d’une jeune fille. Il décide de la ramener à son village pour l’adopter. Elle se nomme Chutes-de-Neige, et sera la deuxième voix de ce récit. Enfin il y a Christophe le « Corbeau », père jésuite accueilli par la tribu d’Oiseau, qui apprend patiemment les coutumes de ce peuple tout en tentant de les convertir à sa foi, et à un mode de pensée totalement différent du leur.

Tous trois nous plongent dans le quotidien et les traditions du peuple Huron. Un monde où la magie est omniprésente, et où courage et cruauté sont intimement mêlés. Ils nous racontent également la fin d’une époque : l’apparition des armes à feu dans le conflit avec les Haudenossaunee, les épidémies inconnues apportées par les Européens, et les famines vont peu à peu décimer les villages hurons.



Joseph Boyden signe ici un excellent roman historique. On sent un travail de documentation soigné, et l’on est immergé totalement dans la culture et la vie huronnes. Les personnages sont l’autre point fort de ce roman. Tous, y compris les personnages secondaires, sont dotés d’une personnalité fouillée. Le roman étant long, il permet à chacun d’évoluer de manière cohérente face aux bouleversements qu’ils sont en train de vivre. L’écriture est belle, poétique même lorsqu’elle évoque les tortures les plus cruelles. La mélancolie teinte tout le roman, depuis les très belles premières pages de fuite dans la neige, et l’on sent comme les personnages le passage du temps et les changements irréversibles qu’entraînent les contacts avec les « hommes velus ».

Deux bémols toutefois. Tout d’abord, la première partie du roman est très lente, le temps d’installer le cadre, et l’on se demande parfois où l’auteur veut nous emmener, avant de passer la moitié et de voir le rythme s’accélérer. Ensuite, j’ai été un peu gêné certains procédés narratifs qui donnent un côté très artificiel à la narration (par exemple, le récit très détaché par un personnage des tortures qu’il subit).

Malgré cela, Dans le grand cercle du monde est un très bon roman, prenant et poignant. A lire et à conseiller.



Catherine (Conflans-Sainte-Honorine)
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Dans le grand cercle du monde

Joseph Boyden auteur du livre , est a féliciter pour le travail de recherche qu'il a effectué pour son roman !majestueux !

On ne s'y ennuie pas , dés que l'on entre dans le sujet , on lit avec délice , tout ce qu'il s'y passe

Je trouve que le sujet est toujours d'actualité .



" essayer de christianniser un peuple indien ,(hurons wendats) , cela me rappelle un film "mission" que je vous engage à visualiser !

Tous les personnages sont divisés par leur appartenance

-- Un jésuite français appellé corbeau pour sa robe noire

--un grand chef Huron qui n'est pas du tout d'accord

-- Une captive iroquoise qui est mitigé !

Et bien d'autres héros de ce roman si attachant les uns aux autres qui se confrontent dans leurs tarditions et cultures .

Attention il y a des scènes difficiles mais incontournable c'était comme ça à cette époque ! Bien que la teneur historique rejoigne les questions contemponaires



J'ai été subjugué par ce livre ,écrit avec ferveur ,amour ,violences , humour parfois et tenacité souvent des uns et des autres ,la fin est émouvant très émouvant !!

a lire absolument

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Dans le grand cercle du monde

Aho ! J'ai adoré les histoires de Oiseau, Chutes de Neige et de Christophe le corbeau - nom que lui donne les indiens du fait de son habit noir de Jésuite. Il y a aussi Renard, Petite Oie et bien d'autres. L'histoire des indiens tel qu'ils ont vécus et la brutale rencontre avec les français et plus particulièrement les Jésuites. Les sauvages ne sont pas ceux que l'on croit. Mise à part les coutumes guerrières entre Hurons et Iroquois, ces indiens avaient un art de vivre avec la nature qui - il me semble - était exemplaire. Au lieu de leur imposer nos règles, nous aurions dû regarder cess indiens et nous en inspirer.

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Dans le grand cercle du monde

Un roman fort et dur qui décrit sans concession la violence des guerres entre tribus indiennes. Nous suivons avec émotion les trois personnages qui sont au cœur du roman, avec chacun sa culture propre, les doutes terrestres et existentiels des prêtres qui sont venus se jeter dans cet environnement incroyablement violent pour évangéliser les Hurons, la jeune iroquoise enlevée par la tribu ennemie des Hurons et qui résiste de tout son être à son père adoptif, le vieillissant grand chef de guerre qui voit son monde irrémédiablement changer. Un livre brillant.
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Et la vie nous emportera

Suite à un drame survenu l'été 1942, le livre relate le destin des différents personnages impliqués dans cet événements et de quelques autres vivant au villages ou autour. Avec en fond de toile, la deuxième guerre mondiale : les prisonniers allemands aux Etats Unis, les jeunes hommes bientôt mobilisés, ceux déjà partis, ceux qui restent et s'inquiètent.

Le roman traite aussi des indiens vivant à proximité du village et travaillant pour mes villageois. Les relations entre eux sont purement professionnels, les indiens et indiennes représentent une main d'oeuvre bon marché, flexible et peu chère.

J'ai eu un peu de mal à lire ce livre, non pas pas que le sujet n'était pas intéressant mais plutôt à la façon dont le livre est construit. En effet, le livre a du mal à se centrer sur un personnage en particulier même si il y a 3 personnages principaux. J'ai trouvé que l'insertion des histoires de certains personnages secondaires s'apparente plus à des scenette posées ici et là, qui, au lieu de renforcer le côté tragique du livre, le dessert.

On passe d'un personnage à un autre sans préambule et sans lien avec la scène précédente. En fait, il manque un fil conducteur a ce livre même si ce drame va marquer la vie de certains personnages.

Par contre le style de l'auteur est très agréable, c'est juste que j'ai l'impression que construit autrement, ce roman aurait été plus intense car au fond c'est un roman tragique, aucun personnage n'en sort indemne même si certains s'en sortiront mieux que d'autres. En effet, certains vont rebondir ont mieux que d'autres et d'autres ne pourront jamais s'en remettre.
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Dans le grand cercle du monde

C’est lors qu’on lit des livres comme Dans le grand cercle du monde qu’on se dit qu’ils ont tellement de choses à nous apporter ! Ce roman fut non seulement agréable à lire pour son côté fiction, mais il le fut surtout pour son côté historique. En effet, Joseph Boyden a fait énormément de recherches pour pouvoir nous offrir ce roman qui revient sur la fin du peuple des Hurons/Wendat au Canada du 17e siècle.



Pour nous raconter cette histoire, l’auteur a choisi de donner une voix à trois personnages : Christophe, un jésuite français venu évangéliser les Sauvages ; Oiseau, le chef de guerre du village des Wendat ; Chute-de-Neige, une Iroquoise capturée par Oiseau et qui devient ensuite sa fille adoptive. Cette façon de faire nous permet de découvrir trois points de vues fort opposées et permet de confronter des façons de vivre et de penser radicalement différentes.



Christophe arrive avec tous ses préjugés et ses croyances catholiques fort fermées sur les terres des Indiens. Surnommé « Corbeau » à cause de ses vêtements noirs et de ses pratiques funéraires catholiques (les prêtres vont d’un mort à l’autre pour les signer à l’image d’un corbeau qui saute d’un cadavre à un autre), il a du mal à se faire accepter des habitants du village à cause de sa mission, mais aussi à cause de la barrière linguistique – du moins au début. Lire son histoire, c’est aussi découvrir comment les Occidentaux s’y prenaient pour enseigner leur religion : pour se faire comprendre des populations, les prêtres empruntaient les croyances locales et les réarrangeaient à leur manière. Par exemple, Dieu prend dans le roman le nom de « Grand Génie ».



Oiseau nous dévoile, quant à lui, le caractère guerrier des Indiens. Par son biais, on vit non seulement les batailles qui opposent les Wendat aux Iroquois, mais on vit également les rites funéraires, les échanges commerciaux avec les Français, les prises de décisions vitales pour le village et enfin les relations humaines entre époux/épouse, veuf/maitresse et père/fille. C’est grâce à ce personnage en particulier que l’on plonge pleinement dans la culture Wendat.



Enfin, avec Chute-de-Neige, on aborde l’histoire d’un point de vue féminin. On découvre ainsi la vie des femmes au sein de la communauté et le début des histoires d’amour entre jeunes. Ce n’est pourtant pas l’unique aspect que nous apporte la jeune fille. En effet, on découvre également par son biais le traitement des prisonniers de guerre. Ceci nous permet de comprendre une dimension fort étrangère à nos coutumes occidentales où la vengeance et l’amour se confondent.



Ces éléments ne sont qu’une partie de tout ce qui est abordé dans le livre. Mais, cette confrontation des cultures est sans aucun doute ce qui est le plus marquant et qui retient le plus notre intérêt tout au long de la lecture. Fermées, ouvertes, aimantes, haineuses, elles se confrontent, s’affrontent et se mélangent l’une l’autre au gré des interactions entre les différents acteurs. Même si Dans le grand cercle du monde est une peinture des siècles passés, cette caractéristique reste encore et toujours d’actualité dans nos sociétés contemporaines qui tendent à se confondre de plus en plus. Ce roman témoigne ainsi d’une universalité passée mais également moderne.



Outre la division en trois points de vue évoquée plus haut, le roman est également divisé en trois grandes parties :



la première s’intéresse à décrire la rencontre des trois protagonistes et leur manière de s’habituer à leur nouvelle vie ;



la deuxième décrit la vie quotidienne au sein du village ;

et la dernière partie raconte la fin du village et du peuple des Wendat.



Une dizaine d’années sépare la première partie de la dernière et nous permet de nous attacher aux trois protagonistes puisqu’on les voit évoluer sur le long terme. Si les deux premières parties paraissent très lentes du fait que l’on observe principalement le quotidien du village, elles sont tout de même essentielles pour comprendre les us et coutumes des Indiens et pour découvrir chaque personnage dans sa singularité. Ce n’est qu’à la fin de la deuxième partie que le roman devient réellement addictif et qu’il devient difficile de le lâcher!



J’ai beaucoup aimé de manière générale l’écriture de l’auteur. Tout d’abord, il est important de savoir que la narration est faite à la première personne du singulier ! En alternant les points de vue entre chaque chapitre, on emprunte ainsi le regard et la voix des trois protagonistes. La narration est réalisée au présent de l’indicatif, ce qui nous permet de vivre l’histoire en temps réel, comme si nous y étions réellement. Les phrases, plutôt courtes, donnent l’impression de suivre le regard des personnages et offrent un réalisme puissant qui immerge entièrement le lecteur dans le quotidien des Hurons.



Si j’ai été transportée du début à la fin par ce livre, j’ai malgré tout une critique importante à faire à son sujet : à plusieurs moments, il y a des problèmes de syntaxe. Cette erreur de traduction et cet oubli de correction m’ont principalement dérangée au début du roman. Heureusement, ce souci se disperse petit à petit et devient rare au fil des pages. Voici un exemple de ce type de phrase : (il s’agit du début d’un paragraphe) « Christophe Corbeau, au moins, n’a pas changé, qui nous a accueillis quand nous sommes entrés en titubant, le visage bleui de froid. »



Dans le grand cercle du monde est sans aucun doute l’un des meilleurs romans historiques contemporains. Avec des éléments historiques véridiques et une histoire fictionnelle parfaite, on découvre et on s’attache à la culture des Hurons-Wendat du 17e siècle. L’auteur mérite pleinement le prix littérature-monde qu’il a obtenu en 2014 !



Par le biais de cette lecture, j’ai appris un nombre incroyable de choses, mais j’ai surtout passé un moment magique en compagnie de Christophe, Oiseau, Chutes-de-Neiges et de tous les autres personnages. Si l’aspect « tranche de vie » pourrait rebuter certaines personnes, je l’ai personnellement beaucoup aimé car cela m’a permis de vivre une expérience émotionnelle inoubliable, simplement à travers les lignes d’un livre.
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Dans le grand cercle du monde

Début du XVIIe siècle, quelque part dans les grandes étendues sauvages du Québec. Oiseau, chef d’un village Wendat, massacre une famille de la tribu ennemie des Haudenosaunees pour se venger de la mort de sa famille l’été précédent. Comme le veut la coutume, il épargne une fille ennemie et l’emmène afin de l’adopter, pour remplacer ses filles disparues. Elle sera renommée Chutes-de-Neige.

Au même moment, un missionnaire jésuite est envoyé dans le village Huron, afin d’évangéliser les amérindiens. Ceux-ci s’en méfient et rechignent à l’intégrer, mais le Père Gabriel, habité par sa foi et son espoir de sauver l’âme de ces sauvages, tient bon et apprend à connaitre ce peuple et à l’aimer.

Commence alors un récit à trois voix dans lequel on découvre la vie des peuples amérindiens à cette époque où les blancs commençaient à peine à parcourir le territoire, les terribles guerres entre tribus, les tractations entre français et indigènes, les épidémies dévastatrices…



Ce roman est en fait la troisième partie d’une trilogie commencée avec « Le Chemin des âmes » et « Les saisons de la solitude », qui racontaient respectivement la place des amérindiens pendant la première guerre mondiale et la vie des amérindiens dans les réserves aujourd’hui, à travers l’histoire de membres de la famille Bird. Dans le Grand Cercle du Monde complète à merveille ce grand récit d’un peuple continuant à chercher sa place dans un monde occidental qui peine à l’intégrer.



La trilogie est passionnante notamment car l’auteur arrive à sortir des clichés avec brio. On aurait par exemple pu s’attendre ici à une diabolisation des jésuites et des amérindiens dépeints comme un gentil peuple vivant dans l’amour de la Nature, comme cela a parfois été le cas. Or, avec une précision historique impressionnante et une écriture simple et belle, Boyden parvient à camper des personnages très nuancés. Les jésuites sont très humains et pétris de bonnes intentions, bien qu’ils finissent malgré eux par faire beaucoup de dégâts. Les Wendats forment un peuple très organisé, qui vit dans des villages de plusieurs milliers d’habitants, cultive le maïs pour l’échanger contre des fourrures, tissus et autres bijoux à des tribus amies. Mais c’est aussi un peuple guerrier, qui part décimer leurs ennemis et torture horriblement ses prisonniers.



Si mon tome préféré restera Le Chemin des âmes, celui-ci m’aura beaucoup appris tout en étant plaisant à lire. Je le recommande à tous ceux qui s’intéressent aux amérindiens !

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Dans le grand cercle du monde

Juste avant de commencer ce livre, j’ai eu une crainte, qu’il ne soit à peu de choses près une variation sur le thème du roman précédent de l’auteur, Les saisons de la solitude, qui m’avait très légèrement laissée sur ma fin, après le magnifique Chemin des âmes. Voulant garder intactes les premières impressions sur ce nouveau roman que je n’aurais pour rien au monde raté, je n’ai pratiquement rien lu le concernant. Je me suis donc retrouvée en plein XVIIème siècle, lorsque les missionnaires jésuites commencèrent à s’immiscer en Nouvelle-France pour tenter de convertir les populations locales. Leur intérêt se porta d’abord sur les groupes d’agriculteurs dont le mode de vie paraissait plus proche de celui des français, plutôt que les chasseurs... C’est ainsi qu’ils tentèrent d’approcher les Hurons et de les convertir.

Trois voix alternent dans ce roman, celle d’un jésuite « pionnier », un des tout premiers « Corbeaux » à entrer en territoire indien, celle de Chute-de-Neige, une toute jeune fille enlevée par une tribu ennemie, celle d’Oiseau, chef de cette tribu de Hurons.

Les points de vues, les sentiments, la spiritualité de chacun est ainsi vécue de l’intérieur d’une manière étonnante. Que cela ne vous laisse pas croire qu’il s’agit d’un livre contemplatif, vraiment pas, les évènements s’y succèdent sans laisser le temps de reprendre pied. Pour les âmes sensibles, sachez que les actes qui sont perpétrés entre ces pages sont parfois insoutenables (j’ai laissé deux ou trois fois glisser mon regard un paragraphe plus bas pour les éviter) mais vraiment pas de manière gratuite. Hurons et iroquois se menaient une guerre impitoyable, et de par leurs traditions, avaient à cœur de montrer le courage de leurs adversaires en les poussant jusqu’aux dernières limites de la douleur. L’auteur, dans un entretien que j’ai lu, avoue avoir hésité à décrire ces séquences, mais s’être senti obligé de ne pas les passer sous silence. Les scènes de vie quotidienne, d’entraide, de respect mutuel, d’amitié, viennent heureusement en atténuer le choc.

L’aspect historique m’a semblé parfaitement bien documenté, et je me suis prise d’intérêt autant pour les cultures pratiquées (les « trois soeurs » maïs, courge et haricot), que pour la création d’un village pour les premiers colons, le commerce des peaux et des armes, les épidémies qui touchèrent les indiens, les querelles fratricides, l’influence grandissante des jésuites ou les relations qu’ils faisaient de leurs expériences au Canada. La fin, d’un réalisme des plus angoissants, laisse bouche bée et le cœur battant…

Terriblement bien écrit, bien construit, c’est une fresque bouleversante, un hymne aux populations natives du Canada, un très grand roman !
Lien : Http://lettresexpres.wordpre..
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Personnes disparues

Ce roman nous raconte l'histoire d'un rapt d'un bébé. Mais à travers ce livre, l'auteur veut aller plus loin que l'histoire d'enlèvement sans originalité. En effet, l' intrigue est primaire et pas la peine d'avoir un doctorat ou être sherlock Holmes pour comprendre qui a kidnappé le nourrisson.



L'auteur utilise le pretexte de l'enlèvement pour montrer aux lecteurs la souffrance psychologique que peuvent endurer les femmes dans diverses situations. La souffrance d'une femme qui a perdu un enfant, la souffrance d'une femme qui ne peut rien faire contre l'enlèvement de son bébé, la souffrance d'une adolescente victime de pulsions pédophiles d'un homme, la souffrance d'une femme voyant son couple explosé et la souffrance d'une femme qui n'a jamais été aimé.



Mensonges, infidélité, pédophilie, kidnapping et folie névrotique, tous ces vices sont les sujets de ce roman qui feront beaucoup de victimes à la fin de l' histoire.



En conclusion, un livre qui se lit non pas pour son intrigue basique mais pour son coté psychologique.
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Origine suspecte

Un lourd secret familial, une tante attentionnée et qui s’improvisent enquêtrice pour innocenter son beau-frère, le récit est vraiment riche en rebondissements et j’apprécie toujours. L’intrigue démarre rapidement, on est vite plongé dans celle-ci et les personnages sont plutôt bien construits. J’ai aimé le dérouler de l’enquête, Britt ne va pas vite en besogne et se retrouve même face au mur du secret. On reste donc toujours surpris par les différents rebondissements. Côté personnages, Britt, celle qui va enquêter, est bonne, bien construite mais manque un peu de charisme, cela dit dans le récit, ça ne pose pas plus problème que ça car au moins elle est réfléchie et ne fonce pas tête baissée dans les pièges tendus sur sa route. J’ai moins aimé Alec, le mari de la femme assassinée, je l’ai trouvé un peu vide et j’aurais préféré le voir s’impliquer un peu plus.

Au final l’écriture est fluide et facile à lire, tout s’enchaîne très bien et j’ai passé un bon moment de lecture.

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Dans le grand cercle du monde

Trois voix : celle d’un jésuite français venir convertir les « sauvages » au christianisme, d’un chef de guerre Huron et d’une jeune captive iroquoise nous comptent les grands espaces canadiens du XVIIe siècle à travers le mode de vie, les croyances et les coutumes des tribus indiennes. Si ce peuple est généreux et totalement libre, il est aussi extrêmement barbare envers ses ennemis et impitoyable. D’un autre côté, les Européens venus commercer avec eux et conquérir ce nouveau monde apportent leur flot de maladies qui déciment les peuples et l’alcool, dont ils n’avaient vraiment pas besoin … Une magnifique histoire tragique qui prend aux tripes et me hantera encore longtemps.
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