AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.01/5 (sur 38 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) le : 11/11/1950
Mort(e) le : 23/05/2022
Biographie :

Michel Meyer est un philosophe belge et professeur à l'Université libre de Bruxelles.

Il est économiste de formation, maître ès arts (Johns Hopkins, États-Unis), licencié et docteur en philosophie (1979).

Sa réflexion porte principalement sur la rhétorique à laquelle il a largement contribué par l'introduction d'une approche de l'argumentation qu'il nomme la « problématologie ».

Élève de Chaïm Perelman, dont il a beaucoup contribué à faire connaître la pensée, Michel Meyer a également consacré des travaux à la philosophie analytique, à Kant et à l'ontologie.

Bien que se revendiquant d'une approche moderne de la rhétorique et du langage, Meyer reste fidèle à la tradition aristotélicienne (La Rhétorique, Les Topiques) dont il renouvelle les questionnements à la lumière des théories contemporaines de l'argumentation et de la philosophie du langage.

L'œuvre de Michel Meyer pourrait se scinder en deux parties : d'une part, la mécanique problématologique proprement dite – qui se retrouve dans De la problématologie et Questionnement et historicité - et, d'autre part, l'application de celle-ci à une thématique quotidienne susceptible de rencontrer n'importe quel individu au cours de son existence ; existence qui justement fait l'objet de questions.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Michel Meyer   (46)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Michel Meyer - Principia Politica


Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, est-on si éloigné de la situation des grecs ? Les dieux sont muets et font cruellement défaut, les religions et les fanatismes y suppléent avec d'autant plus d'obscurantisme. Tout est devenu problématique à nouveau, et l'homme libre, tel Oedipe, est comme lui aveuglé par l'ignorance de son destin. (...) avec le questionnement (de la problématologie) on n'est plus ni dans le projet antique, centré sur l'Etre, et ensuite, au Moyen-âge, sur l'être suprême, ni dans le projet moderne, qui fait tout partir du sujet, de l'homme. ON est au-delà de ces deux points de vue , qui contiennent chacun leurs apories. Pour l'un, c'est le mystère de l'accès à l'être, et pour l'autre c'est l'absence d'assurance que la subjectivité s'enracine dans une réalité qui est, et surtout qui est au-delà d'elle. Le subjectivisme et le dogmatisme font ainsi échouer ces approches, et en les tuant, Nietzche, Marx et Freud nous ont obligés, dès le siècle passé, à les dépasser, et à trouver une nouvelle assise à la pensée.
Commenter  J’apprécie          172
Déjà, avec la religion, on a pu constater que la différence qu'elle prétendait avaler et résoudre demeurait de plus en plus problématique au bout du compte. Il en va de même en art. Que s'est-il passé ? Les différences se sont accrues. Elles ont gagné l'ensemble des sociétés occidentales. L'individualisme et le fruit de la différenciation comme effet de la mobilité sociale. la différence fait peur alors même que chacun en profite ou s'en réclame.
La différence est aussi le concept clé du social, et même du politique. Chaque individu est différent des autres, et sa différence doit être sauvegardée et protégée. Mais elle doit aussi pouvoir s'affirmer de façon positive. Il y a un côté négatif et un côté positif au droit à la différence qui est, respectivement, le politique et le social. il ne faut pas les mélanger. La différence ne donne aucun droit social compensatoire parce que politiquement à protéger : seule la compétence autorise une circulation sociale positive, et faute de cette compétence, l'envie devient inéluctable, et si les conditions politiques se trouvent réunies, on aura le totalitarisme qui transformera en droit légitime la volonté de faire payer ceux que l'on envie, moyennant l'idéologie adéquate, comme le racisme par exemple, l'antisémitisme, la haine a priori, comme celle qui porte sur la classe, pour prendre l'exemple stalinien.
(De nos jours), la différence, mise à distance par le droit, la religion et l'économie , est régulée par eux, chacun pouvant être soi-même sans avoir à faire face à une différence qu'il ne peut assumer mais à laquelle il est néanmoins confronté, et même soumis. (...) On peut se demander si l'abolition de la différence, sa prise en charge (au sein de ces trois systèmes) se passe toujours Justement. ON dit que le marché est ce qu'il y a de mieux, que la religion assure la sérénité, que le droit est garant de la paix civile. (...) Il n'empêche. L'Histoire creuse les différences, et il n'y a aucune raison pour qu'elles ne pénètrent pas au coeur de ces systèmes, brisant l'harmonie et l'équilibre qu'ils sont censés rendre effectifs.
Ces systèmes résolvent-ils la différence ou permettent-ils à chacun de l'exprimer ? Quand on se repose cette question, on passe du systémique au pragmatique. Certains individus peuvent jouer avec le droit, l'économie et la religion, se jouer d'eux à leur profit, les investir pour exercer LEUR différence. A l'inverse d'autres peuvent utiliser ces systèmes contre les excès et les injustices issus des déséquilibres historiques, et même, s'atteler à réformer ces systèmes, dans le but d'une plus grande justice (...).
Chacun décide de façon pragmatique comment il va agir, quitte alors à se heurter à l'Autre, dans un face-à-face où l'identité et la différence vont déboucher sur les plus extrêmes passions (...). C'est ici que se noue la question des rapports entre morale, éthique et justice. (...)
Les hommes sont différents, les peuples sont différents, et on ne peut faire l'impasse sur le droit à la différence. La seule façon d'y répondre n'est pas de la nier, mais de la rendre compatible avec l'égalité de tous les hommes en tant que personnes libres.
Commenter  J’apprécie          120
Que faire, si tout est futile, absurde, eût dit Camus ou Sartre ? (...) Soi, le monde, autrui : vivre, c'est toujours, d'une certaine façon, dérivée la plupart du temps, avoir résolu, souvent sans l'avoir voulu, ces trois grands problèmes. On n'y échappe pas. On a tous, de fait, une vision du monde et des autres comme de soi-même, qui agit sur nous, qui guide nos actes et nos pensées. On est tous philosophes, comme M. Jourdain (...)
Commenter  J’apprécie          70
Alors, pourquoi Rome ? Parce que c'est l'énigme d'un présent qui n'est plus que l'ombre de sa survie ? Pas seulement. Rome est plus que Rome. Pour celui qui est passionné de rhétorique, Rome est fascinante : tout y est théâtral, tout est fait pour impressionner par la grandeur. C'est comme si les monuments se mettaient à parler.
Commenter  J’apprécie          40
La différence est honorée parce qu'elle doit être mise à distance et qu'elle fait peur, et sacrifiée pour que se rétablisse l 'ordre social. Serait ce là l'origine de la distinction entre le religieux et le politique ? Pour qu'une telle distinction puisse voir le jour, il faut que la différence sacrée ne soit plus sacrifiée, que le sacrifice soit détourné du religieux par le religieux sur autre chose que surle chef, que sur le pouvoir. Le respect de la différence remplace alors la volonté de l'abolir et le sens de la dette s'inverse : ce n'est plus le roi qui est débiteur vis à vis du groupe, mais c'est l'inverse. (...) les maîtres s'efforcent ainsi de perdurer autant que de survivre, en déplaçant le poids de la dette, créé par la différence, sur autre chose qu'eux-mêmes.
Commenter  J’apprécie          30
La différence est le corps que l'on est et que l'on ne voudrait pas être (...) ; (elle) est le passage obligé du Moi, de la construction de son identité, mais en tant que différence, elle est aussi ce que le sujet rejette comme l'obstacle à l'identité avec la mère, désormais médiatisée par le père, par la famille-amour (...) . Pour faire face à une différence que l'on cultive et rejette à la fois, les hommes ont inventé une différence essentielle qui les recouvre toutes et qui permet, précisément, de faire la différence : ce sont les concepts de bien et de mal. (...) Négocier la différence est la seule façon que le Moi a de se construire. Il en va de l'individu comme des sociétés.
Commenter  J’apprécie          20
En philosophie, on déduit la réponse de la question, et c'est là un procédé unique, qui lui est propre. Prenons un exemple classique, celui du Cogito cartésien, le célèbre "Je pense, donc je suis". Comment Descartes le déduit-il ?
Commenter  J’apprécie          20
« Je préfère associer le terme de rigueur plutôt que celui de méthode. La philosophie n’a pas l’expérience pour se contrôler […] ni […] la formalisation pour s’assurer du vrai et éliminer le faux […]. Que lui reste-t-il sinon la nécessité de se doter de sa propre nécessité, non arbitrairement mais en mettant en œuvre dès le point de départ la nécessité de son point de départ ? En plaçant ainsi les cartes du jeu sur la table, elle offre à ceux qui veulent entrer dans le jeu la liste des règles, et du même coup, elle montre que, même lorsqu’il n’est pas joué, cela fait partie des possibles de ce jeu »

p31
Commenter  J’apprécie          10
"La philosophie anglo-saxonne
sous la direction de MICHEL MEYER

Par JACQUES BOUVERESSE, MANUEL MARIA CARRILHO, JEAN-PIERRE COMETTI, PASCAL ENGEL, PAUL GOCHET, SIMONE GOYARD-FABRE, MICHEL MEYER, JACQUES RICHE, FRANÇOIS RIVENC

La philosophie anglo-saxonne s’est imposée comme l’un des grands courants de la pensée contemporaine. Elle est née du besoin d’intégrer et de théoriser l’expérience dans le champ du pensable. La science moderne n’aurait pu se développer sans une telle réhabilitation du sensible. Mais qui dit contingence et sensibilité dit aussi subjectivité. Exprimer celle-ci et lui trouver un contrepoids n’ont cessé de préoccuper et diviser le monde anglo-saxon : c’est l’utilitarisme et la doctrine du contrat social de Locke, c’est le langage naturel et la logique, c’est la perception et le raisonnement. De Bacon à Russell et à Wittgenstein, de Hobbes à Popper et à Rorty, de Berkeley à Dewey et à Searle, de Hume à Rawls et à Mill, on retrouve une même façon de philosopher et d’argumenter les grandes questions à partir d’elles-mêmes, formellement ou en fonction de l’état des connaissances dont on dispose.

La philosophie des sciences du langage, de l’esprit et de l’action constitue le centre de gravité de cet ouvrage, conçu selon une double perspective, historique et thématique."
Commenter  J’apprécie          00
Une réponse est apocritique quand elle traite d’une réponse, et problématologique lorsqu’elle se réfère à une question.

p207
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michel Meyer (116)Voir plus

Quiz Voir plus

Mon hit-parade théâtre.

Une pièce dont le personnage éponyme meurt dès le 3ème acte (sur 5).

« Phèdre » de Racine
« Dom Juan » de Molière
« Jules César » de Shakespeare
« Hernani » de Victor Hugo

9 questions
19 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..