Depuis mes 12 - 13 ans et mon premier électrophone, j'écoute assez régulièrement Louis Armstrong. J'ai le regret de ne l'avoir jamais vu sur scène, alors que j'ai pu apprécier de nombreux autres musiciens de jazz lors de "la grande parade du Jazz de Nice" dans sa meilleure époque... Fats Domino, B.B. King, Art Pepper, Dave Brubeck, Chuck Berry, Michel Pettruciani et j'en passe...
Tout ceci pour vous faire comprendre mon inévitable choix sur ce livre lors du dernier masse critique.
Merci Babelio et les éditions Écriture pour l'envoi de cet ouvrage.
La trompette de Satchmo est une biographie romancée sur une partie de la vie d'Ester Karnofsky.
En 1898, Ester est mère de deux garçons et épouse de Morris Karnofsky, artisan travaillant l'ambre, elle aime sa ville et son travail de couturière pour la bourgeoisie locale. Notre Ester se satisfaisait totalement de sa vie à Vilna en Lituanie.
Je vois d'ici le gros point d'interrogation suspendu au-dessus de vos têtes... Ester Kar... machin-truc ? Quel rapport avec un Louis Armstrong, né en 1901 à la Nouvelle Orléans en Louisiane ?
J'y viens...
En cette année 1898, l'ambiance change pour la communauté juive de Vilna et pour notre famille Karnofsky... jusqu'à devenir intenable. En 1900, ils quittent la Lituanie et sur l'incitation de Mr Samuelson,
un client américain de Morris, ils atterrissent à ... la Nouvelle Orléans.
Ah ! voilà !... un premier lien peut se faire avec le trompettiste (pas encore né à ce moment là).
Ce nouveau départ ne se place pas sous les meilleurs auspices, leur seul contact étant décédé juste avant leur arrivée. Ester, déjà bien anxieuse avant de partir a beaucoup de mal à s'adapter à ce quartier français accolé à celui de Storyville, majoritairement noir et aux activités tournant autour de l'alcool, du jeu et de la prostitution. Morris a pu racheter le magasin de Mr Samuelson et il réussit à y faire prospérer une brocante.
Après des drames que je ne vous livre pas, Ester déprime jusqu'à ce qu'une nouvelle motivation... nommée Louis Armstrong... la sorte de sa torpeur.
J'ai beaucoup aimé cette histoire vraie (romancée) qui a rapproché des individus issus de communautés rejetées ou maltraitées, l'une comme l'autre.
Ces belles humanités qui effacent racisme ou antisémitisme et agissent seulement avec leur coeur.
Louis Armstrong était généreux, pas seulement avec sa musique... et toute sa vie, il a porté sous ses chemises, une chaîne en or avec une étoile de David, en reconnaissance de ce qu'avait fait les Karnofsky pour lui et ne jamais oublier les valeurs transmises.
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'Musique, Maestro ! Il paraît qu'elle adoucit les moeurs,
met du baume à l'âme, Moi j'y crois.
Armstrong, je ne suis pas noir
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir
Quel manque de pot
Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau
Rien, rien, rien ne luit là-haut
Les anges zéro
Je suis blanc de peau
Armstrong, tu te fends la poire
On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir
Du noir en dedans
Chante pour moi, louis, oh oui
Chante, chante, chante, ça tient chaud
J'ai froid, oh moi
Qui suis blanc de peau
Armstrong, la vie, quelle histoire?
C'est pas très marrant
Qu'on l'écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
Au choix à écouter interprété par le Grand Nougaro ou par la Grande Maurane, un hymne au Grand Louis, oh OUI !
La trompette de Satchmo, premier roman écrit sur le tard par Michèle Hayat et éditée dans la collection Ecriture via les éditions de l'Archipel, se trouvait dans ma bibliothèque, je l'ai donc sorti de mon chapeau pour faire la manche et mettre un peu de tempo dans ce temps gris pas très rigolo.
Nous sommes à l'aube du XXème siècle où la ségrégation bat son plein envers les juifs sur un continent, en Europe orientale, et envers les noirs sur un autre, l'Amérique. L'histoire est une continuelle répétition des mêmes notes jouées différemment selon les temps.
Ce roman est l'histoire romancée d'une rencontre entre deux amoureux de musique. Ester, pianiste juive et blanche de peau, la trentaine, épouse et mère de famille a perdu tous ses repères en fuyant un pays où elle élevait tranquillement ses enfants, s'occupait de son mari et exerçait le métier de couturière auprès des belles dames de la société Lituanienne jusqu'au jour où les juifs ont commencé à être persécutés, le petit battu par ses camarades, la boutique du mari vandalisée et mise à sac et les commandes de belles robes taries. L'exil semble la seule solution.
Louis, gosse maigrichon, une bouche énorme toute noire de 7/10 ans est né à la Nouvelle-Orléans où la misère est 'plus belle' bercée par l'alcool, le sexe, les masques du carnaval et bien sûr la musique, nous parlons de celui qui deviendra Satchmo, le grand Louis Armstrong.
Comme quoi une particularité, ici physique, complexe d'enfance, peut devenir une force quand l'enfant grandit guidé par de bons génies (fées) et en devient un lui-même. Evidemment tout le monde ne devient pas Louis, rien n'empêche d'essayer ou de l'écouter et d'y rêver
Hymne au jazz, aux lettres de noblesse que Louis lui a apportées et au chemin d'une femme, Ester qui a compris son génie, l'a fait éclore et s'en est servi aussi comme d'une consolation à sa propre vie lorsqu'elle a perdu ses deux fils (comment, je vous laisse le découvrir), s'est retrouvée prise au piège d'une vie et d'un pays qu'elle n'avait pas choisis avec un mari qu'elle n'avait pas choisi non plus, Morris, un brave gars dans le fond, elle s'en apercevra plus tard, et dont Louis a illuminé pendant un temps l'existence à Storyville avant qu'elle ne reprenne un autre bateau, délestée de ses fardeaux, illuminée par l'espoir d'une nouvelle vie, d'une nouvelle génération en Palestine, comprenant qu'une nouvelle histoire l'attendait ailleurs, qu'il était temps de tourner la page de celle-ci.
En attendant, Danse Louis Danse Chante Louis Chante et surtout Joue Louis Joue. Tu seras la naissance et la noblesse du jazz, le premier à ouvrir la porte pour que blanches et noires se rencontrent sans frontières de races, de religions ou de couleurs sur tes notes au son de ton cornet (trompette). Tu illumineras de tes immenses dents blanches nos nuits noires et autour de ton cou brillera l'étoile de David.
Voilà c'est ainsi que j'ai perçu cette lecture qui a été un agréable moment sans prétention, avec de l'émotion, de la tendresse et des notes intemporelles, celles du Jazz que j'affectionne et de la transmission, des mains tendues vers d'autres, le temps d'un roman, le temps d'une vie, le temps d'une histoire, le temps d'une pluie.
Tournons-nous vers Ester, celle qui a cru au talent de Louis et s'est battue pour lui en en oubliant un peu les siens, la perfection aurait été lassante.
Deux moments dans sa vie à elle marque son évolution car finalement une des 'stars' de cette histoire, c'est une femme, son courage, ses défaites et ses victoires.
* Tilie (Ester) Karnofsky who taught Louis Armstrong how to sing *
"Ester finit toutefois par sombrer dans le sommeil et fit un rêve étrange.
Storyville était noyée dans une brume inhabituelle. Les restaurants, les bars, les dancings ne désemplissaient pas. Les lumières de leurs enseignes vacillaient telles des chandelles, des ombres de danseuses dénudées se trémoussaient sur une musique qu'elle n'entendait pas. Sur le char derrière lequel devait défiler Louis, des prostituées prenaient sur leurs genoux un Morris grimaçant qui palpait leurs seins énormes. Louis suivait, tête baissée, tout petit, vêtu de noir ; aucun son ne sortait de sa bouche ni de son cornet.
Il se tourna vers Ester : il avait le visage de David, son fils disparu. Mayann pleurait. de ses mains, Mme Karnofsky protégeait son visage de la pluie de perles qui s'abattait sur elle : elle était lapidée par une poignée de femmes qui la pointaient du doigt."
A l'aube de s'embarquer sur un autre bateau vers une nouvelle destination, une nouvelle tranche de vie
"Tu avais raison, Louis. Grâce à toi, je n'ai pas du tout le coeur triste !
J'ai été transportée, comme tout le monde ici.
Tes variations lumineuses valaient toutes les partitions du monde.
Tes notes, tu les vis au moment même où tu les souffles.
En sortant du restaurant, elle sut qu'elle avait mis un point final à sa « mission ».
Cette nuit-là, elle dormit d'un sommeil profond et apaisé."
Il s'agit d'un roman loin d'une biographie exacte qui m'a donné envie de redécouvrir Louis, sa musique. Grand plus pour ce point. Des horizons qui ouvrent d'autres horizons.
Comme je trouvais qu'il ne pleuvait pas encore assez sur la Belgique,
je me suis dit que j'allais chanter un peu et faux, avec Louis, pour rajouter ma maigre contribution à toute cette eau tombée du ciel et conjurer le sort.
Car faut (pas) rigoler, j'aime la lumière le soleil la vie et la musique ! Ce 10/08/2021, le soleil était de retour, Magic Louis !
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Vilnius , début du vingtième siècle , les pogroms contre les juifs se multiplient, la famille Karnovsky doit se résoudre à s’exiler .
Ce ne sera pas facile pour ce couple qui croyait qu’ils étaient parfaitement intégrés en Lituanie , Morris avec son magasin de pierres précieuses et Emma avec ses talents de couturière .
Une opportunité se présente , émigrer en Louisiane .
La vie est difficile pour la famille , ils vont perdre un fils à la santé fragile .
Et puis le destin va donner un petit coup de pouce , elle va faire la connaissance d’un petit garçon noir , livré à lui-même , surnommé Satchmo , à cause des ses lèvres proéminentes.
Emma va le prendre sous son aile et lui permettre de prendre des cours de trompette , et oui il s’agit bien de l’histoire du futur Louis Armstrong , ce musicien inoubliable.
J’attendais peut être un peu trop de cette lecture , ce n’a pas été le coup de cœur attendu mais à chacun son avis n’est ce pas .
En tout cas , cette lecture donne envie d’écouter Louis Armstrong , de s’arrêter un moment pour rêver à cette époque , à cette Louisiane révolue .
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Vous connaissez Louis Armstrong ?
Pas l'homme qui marcha sur une lune de papier mâché, filmé par des caméras dignes des meilleures emissions TV d'Ushuaïa, ce qui était avouez-le, une performance en 1969. Ni celui qui pédalait plus vite que son ombre et atteignait à une vitesse vertigineuse les sommets alpins, avant d'être traîné dans la boue par la même presse qui l'encensait aveuglément du temps de sa gloire. Non, ici, Michèle Hayat va vous parler du vrai, de l'unique, du seul Armstrong qui mérite nos applaudissements, Louis.
Né en Nouvelle Orléans, comment aurait-il pu échapper au jazz, cette musique à qui les noirs ont donné ses lettres de noblesse.
Un roman c'est mieux qu'une biographie.
Dans une bio, vous n'avez pas le droit d'inventer, de combler les vides, d'enjoliver ou de dramatiser. Vous devez être sérieux, appliqué, rigoureux. Le lecteur de bio il veut de la vérité vraie... du vécu sûr...(je ne dis pas là que l'auteure de ce livre n'a pas fait un travail sérieux, au contraire, vu la vitesse à laquelle je l'ai lu, elle a plutôt fait du bon boulot),
Mais, comme les témoins de l'époque se font plus que rare, ne vaut-il pas mieux romancer ?
Qui peut dire se qui se passa exactement en ce début du 20ème siècle quand la famille Karnofsky débarqua de sa Lituanie natale, poussée sur cette terre d'Amérique par un antisémitisme précurseur d'années sombres.
Qui peut dire pourquoi Ester et Morris, après un drame et le départ de leur second fils pour la terre promise, s'attachèrent à ce môme de huit ans, fils d'une prostituée, petit garnement qui erre dans les rues et que les voyous ont surnommé "Satchelmouth" qui deviendra "Satchmo", surnom qui accompagnera le musicien tout au long de sa carrière.
La trompette de Satchmo, c'est l'histoire de ces gens, ce couple qui offrit à ce gamin noir, chez qui ils avaient deviné le talent musical, son premier cornet à pistons, sa première trompette.
Michèle Hayat nous offre un roman sympathique, on y suit avec plaisir les premiers pas d'un des emblématiques ambassadeurs du jazz, bien sûr, mais le personnage principal est bien Ester Karnofsky, cette femme sans qui, qui sait, rien ne serait peut-être arrivé.
C'est une excellente idée, d'aller chercher ce personnage dans la vie foisonnante de l'artiste et d'en faire l'héroïne de ce roman.
Ce livre c'est les débuts du grand Louis, c'est aussi un regard sur l'Amérique, les noirs, les blancs, la communauté juive, un récit qui s'étale sur plus de vingt ans.
Michèle Hayat n'en a pas fait un livre à la gloire du trompettiste, elle n'en a pas fait un saint homme, je pense qu'elle le dépeint honnêtement, quant aux autres personnages, elle sait les rendre attachant.
Elle rend ici hommage à cette "mamatou" (mama two) comme l'a surnommée tendrement Louis, cette femme qui, semble-t-il, a tellement compté dans sa vie...
Et dans mes enceintes résonnent les notes de What a wonderful world et la voix inimitable de son magistral interprète.
La trompette de Satchmo, assurément une belle découverte littéraire de ce début 2020.
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*** Masse Critique janvier 2020 : Coup de coeur ***
Ce roman biographique est un vrai coup de fraîcheur ! Premier coup de coeur de cette année, et ce grâce à l'opération Masse Critique de janvier 2020, et j'en suis d'autant plus heureuse d'avoir fait bonne pioche !
Belle découverte pour l'auteure Michèle Hayat et son écriture fluide, fraîche, sans temps morts, sans paragraphes inutiles.
Cette belle histoire est celle de Louis Armstrong, l'enfant rebelle qu'on appelait dans la rue "Satchelmouth"à cause de sa bouche en sacoche et qui était la risée des autres enfants dans les rues dangereuses de la Nouvelle Orléans début 1900.
Ester, Morris et leurs deux enfants Alex et David Karnofsky quitte leur pays, la Lituanie, où les juifs sont de plus en plus persécutés. Ils laissent derrières eux parents et une bonne situation professionnelle pour émigrer aux Etats-Unis, en Louisiane, à la Nouvelle Orléans.
Toute leur vie est à reconstruire dans cette ville aux multiples couleurs où la prostitution, l'alcoolisme, la drogue, rencontrent les maisons closes.
Dans ce dépaysement, ils se reconstruisent peu à peu mais le premier drame surgit avec la perte de leur fils David, puis le deuxième, Alex qui préfère s'exiler en Palestine.
Monsieur Morris s'est lancé dans la brocante, mais Ester est malheureuse car privée de ses deux fils.
Un jour, en revenant de ses courses elle rencontre par hasard un petit garçon noir entrain de se faire molester par d'autres enfants qui l'appelle "Satchelmouth". Cet enfant s'appelle Louis et est livré à lui-même pendant la journée. Ester tombe sous le charme du petit qui a un don pour la musique, qui a le rythme dans le sang et une sacrée personnalité.
Elle apprend que Louis est le fils de Mayann, la femme de ménage de sa voisine, qui, pour nourrir ses enfants travaille dans une maison close la nuit.
Ester décide de prendre sous son aile le petit Louis, qui va se montrer bien turbulent, et ainsi, combler le manque d'enfant dans sa vie.
Cette décision va mettre en grand danger son couple : Morris se sent abandonner et inutile dans la vie de son épouse, mais se prendra lui aussi d'affection pour le garçon. Lorsque ce dernier reçoit pour ses huit ans en cadeau une trompette de la part des Karnofsky, son destin sera scellé.
Basée sur des faits réels, l'histoire de Louis Armstrong qu'on associe aujourd'hui à la naissance du Jazz, est magnifiquement racontée par l'auteure Michèle Hayat : de son enfance avec la rencontre des Karnofsky qui le mettront sur le droit chemin jusqu'à l'âge adulte où le succès de sa musique et sa personnalité légendaire feront le tour de la planète, cette biographie est superbement écrite.
Je me suis attachée à tous les personnages qui font l'histoire de Louis Armstrong dans le tumulte de la Nouvelle Orléans.
Grâce à Babelio et les Editions Ecriture du Groupe l'Archipel se fût une très belle découverte.
Merci aussi à l'auteure ... j'ai été triste de tourner la dernière page et de quitter Ester et Louis (dit Satchmo).
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Nous connaissons tous Louis Armstrong, sa renommé internationale et son talent incontesté pour la trompette. En revanche peu d'entre nous savent d'où vient l'influent chanteur afro-américain si ce n'est peut-être du berceau du jazz. Et si tout ne s'était joué qu'à une rencontre ? un don deviné ? un cornet offert ? une lituanienne juive, émigrée, perdue dans une ville tumultueuse ? une mère aimante au caractère bien trempé ? C'est l'histoire que nous raconte Michèle Hayat avec douceur et sensibilité. C'est l'histoire de la naissance d'un grand homme, mêlée à de nombreux combats : l'antisémitisme latent, le racisme profondément ancré et l'émancipation des femmes.
Depuis toute petite j'ai été bercée par le jazz : Chet Baker et sa voix suave pour m'endormir, Stan Getz et ses airs de samba pour les soirées d'été, Louis Armstrong et ses réconfortants chants de Noël. Alors forcément un roman racontant l'enfance de « Satchmo », qui plus est une histoire se déroulant à la Nouvelle-Orléans (j'ai été une fervente addicte de la série Treme !), ma curiosité ne pouvait qu'être piquée. Même si les chapitres tournent autour d'Ester, la mère « adoptive » du petit Louis, nous vibrons aux rythmes chauds et métissés de la cité du jazz. Et plus qu'une biographie romancée de la jeunesse d'Armstrong, l'auteure nous fait voyager à travers l'histoire : le départ des juifs d'Europe pour l'Amérique, la ségrégation, la prostitution, les femmes qui prennent leur indépendance, l'installation à Tel-Aviv, l'ascension fulgurante du jazz. L'écriture est agréable avec des airs de pièce de théâtre. Les personnages ont des personnalités fortes : Ester, femme meurtrie et sensible, Mayann, courageuse et forte tête, Léo, partagé entre deux pays, Mrs Iona, optimiste et spontanée. J'ai passé un très bon moment en compagnie de cette petite communauté qui s'est créée à Storyville. J'aurai toutefois beaucoup aimé pouvoir passer plus de temps avec eux et j'ai regretté que le livre soit un peu court. Michèle Hayat s'est inspirée de nombreux faits réels et même si je suis restée un peu sur ma faim, elle m'a menée avec plaisir dans les pas du grand musicien.
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Ce récit nous raconte un épisode , peu connu, de l'enfance et de la jeunesse de Satchmo, alias Louis Armstrong : celui du lien très fort qui va l'unir pour plusieurs années aux époux Karnofsky.
L'auteur, Michèle Hayat, nous emmène d'abord en Lituanie, où les Karnofsky connaissent les premières persécutions subies par les Juifs, en cette fin de XIXème siècle .
Le commerce de Morris lui a permis de lier connaissance avec un certain Samuelson , qui doit les accueillir en Louisiane, plus précisément à la Nouvelle-Orléans. Car les Karnofsky ont décidé de franchir le pas, et, à l'instar d'autres familles juives, de quitter l'Europe.
C'est sous cet éclairage d'une famille exilée qui doit apprendre à s'intégrer à cette frange misérable de la société américaine, dans un quartier sensible où la précarité côtoie invariablement la prostitution, la violence et ... l'instinct de survie, que nous découvrons un pan de l'enfance de Louis . Gamin des rues, petit Gavroche de la Nouvelle Orléans, Louis manifeste très vite un talent exceptionnel pour la musique.
En mal d'amour maternel, peu douée pour le bonheur conjugal, Ester, qui a perdu son fils David, et qui voit Axel, son aîné, choisir de vivre en Palestine, se prend d'affection pour Louis. Mélomane elle-même, elle encourage son goût pour la musique et lui offre sa première trompette -la trompette de Satchmo-
On connaît la suite : le jeune prodige deviendra une icône du jazz, mais j'ignorais pour ma part à quel point son destin était lié à cette famille lituanienne, exilée au milieu des bayous, profondément solidaire du peuple noir. Quant à Satchmo, devenu le grand Louis Armstrong, il n'oubliera jamais ses bienfaiteurs.
Merci aux Editions Ecriture et L'archipel, ainsi qu'à Babelio Masse Critique.
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Un livre agréable, une histoire romancée de l'enfance de Louis Armstrong, une suite de rebondissements pour cette famille d'adoption artistique et économique qui l'accompagnera jusqu'à son envol.
Très honnêtement j'ai aimé ce livre mais le début est long, trop long pour nous emporter vers la Nouvelle-Orléans et un peu mou dans le rythme endiablé que l'on pouvait attendre des quartiers de la ville, des coins et recoins en musique, en plein essor. Je n'ai pas ressenti le bouillonnement, juste une longue complainte non convaincante de faits.
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C’est une histoire belle, émouvante, avec des personnages très touchants. J'ai beaucoup aimé le style d’écriture de l'auteur et sa capacité à recréer le décor de la Nouvelle Orléans de l'époque. J’attends le prochain roman avec impatience !
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