Voici un conte étiologique originaire de la Guyane Française.
J'ai tout d'abord été séduite par les magnifiques illustrations de ce ravissant petit album.
Ici, la question étiologique soulevée est celle de savoir pourquoi la carapace des tortues possède cette allure si caractéristique (dossière écailleuse).
Nous suivons donc Titotu (on reconnaît la forme créole de " petite tortue " sachant que l'idiome local pour tortue est toti) qui aimerait tant manger des " pois " qui poussent dans les arbres.
(N. B. : j'ai eu l'occasion de constater que la rigueur des termes biologiques n'est pas spécialement le fort du langage créole guyanais, tout ce qui est insecte volant, c'est-à-dire diptère, hyménoptère ou coléoptère s'appelle indistinctement " mouche-quelque chose " du genre mouche-à-feu, mouche arc-en-ciel, mouche-soleil ; tout ce qui est félin s'appelle " tigre-quelque chose " du genre tigre-marqué, tigre-rouge, chat-tigre ; tout ce qui est singe s'appelle macaque ou baboune. Cela a un côté commode car avec cinq ou six termes choisis, vous pouvez décrire presque la totalité de la faune et de la flore de la forêt équatoriale !)
Les singes (ici en créole ce sont des macaques alors qu'en réalité il s'agit de singes capucins et c'est ici qu'aux insuffisances de langage s'adjoignent les insuffisances de l'illustration car en Guyane on ne rencontre pas les capucins moines dessinés dans l'album, qui vivent en Amérique centrale et Colombie, mais plutôt les capucins apelles c'est-à-dire macaques noirs en créole. Excusez mon petit côté tatillon sur les singes mais c'est précisément pour les étudier que je me suis enfoncée de longs mois en forêt équatoriale, donc, la question reste assez sensible pour moi.), les singes, disais-je, acceptent donc de hisser Titotu dans les arbres afin qu'elle puisse se repaître de " pois ".
Or, les petits équilibristes sont extrêmement véloces lorsqu'il s'agit de se mettre à couvert pour éviter l'attaque d'un aigle. Qu'en est-il de Titotu ? Sa carapace résistera-t-elle à l'assaut du prédateur volant ? C'est ce que je vous laisse le plaisir de découvrir.
Bon, hormis les incohérences mentionnées et qui ne gênent nullement les enfants (même si l'on n'est pas obligé de leur raconter des erreurs biologique à longueur de journée comme ce que j'entends souvent. S'ils se trompent de marque de voiture ou de téléphone portable, on les reprend, s'il commettent une énormité biologique du genre dauphin = poisson, tout va bien), l'album est vraiment super réussi du point de vue esthétique. Les illustrations sont très attrayantes.
Je suis plus dubitative quant aux qualités du texte et le fond même de l'histoire est tout à fait comparable à un conte étiologique du genre de L'Enfant D'Éléphant de Rudyard Kipling.
Pour conclure, je dirais que c'est un bel album mais pas un grand album. Or, comme vous le savez désormais, il faut garder à l'esprit que ce que j'exprime ici n'est que mon avis, c'est-à-dire pas grand-chose.
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Pourquoi la carapace de la tortue est un conte à classer dans les contes des origines. C'est une histoire à raconter aux petits (de 4 à 7 ans).
L'intérêt de ce livre réside dans sa mise en page très pratique et qui plaît aux enfants : la partie conte se retourne sur le plat verso pour permettre aux enfant de suivre l'histoire en observant les images.
Pour les illustrations, un Benjamin Lacombe toujours fidèle à lui même,
Merci Monsieur Lacombe pour vos images apaisantes !!!
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Je ne connais pas la culture Haïtienne donc certains contes m'ont laissée de marbre. De plus, les contes sont faits pour être "contés" et perdent souvent leur charme à l'écrit.
Malgré tout ,j'ai apprécié cette plongée dans une culture que je ne connaissais pas.
Dans tous les pays, les traditions orales recèlent des trésors et font passer au final les mêmes messages à ceux qui les écoutent.
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Titotu la tortue habite la Guyane. Elle grignote des aliments mous car elle n’a pas de dents. Sa carapace est toute lisse, sans une marque dessinée.
Un jour, elle se promène dans la forêt et rencontre deux petits singes… Ti Macaque et Gros Macaque.
Que font-ils perchés en haut de l’arbre ?
Ils mangent des pois tendres.
Titotu en est friande. C’est alors avec une grande joie qu’elle accepte l’aide de ses deux nouveaux amis pour grimper sur une haute branche.
Mais horreur suprême !!! Un aigle très royal approche et se saisit de Titotu ! C’est que le sieur ailé souhaite se cuisiner un colombo de tortue…
Quelle misère va endurer Titotu ? Sera-t-elle cuite aux épices ou arrivera-t-elle à s’échapper ?
Un conte aux couleurs guyanaises pour les tous petits. L’histoire est simple et assez captivante pour retenir leur attention. Suspense et conclusion heureuse célébrant la solidarité des tortues… les enfants aimeront !
D’un format assez grand mais fonctionnel, des pages cartonnées, il se déplie en triptyque. Les deux premiers panneaux retracent en dessins l’aventure, le troisième l’histoire racontée en six parties.
L’illustrateur est Benjamin Lacombe. Je n’ai pas reconnu l’univers du dessinateur, ni ses coups de crayon. Ses dessins sont doux, ronds, à l’échelle du regard des enfants et les couleurs harmonieuses, dans des tons verts, bruns et orangés. Seule la texture du grain, entre le pastel et la craie, sous les pages vernissées, est identifiable.
Un livre pour les enfants à partir de 3 ans, ou pour les fans-collectionneurs de Lacombe !
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Zima est un jeune garçon qui rêve de voir la mer. Il en a entendu parler par le Soleil, mais il ne l’a jamais vue. A quoi peut ressembler cette étendue d’eau? Quelle en est la taille? Sa curiosité est très vive et suscite beaucoup d’intérêt pour cette eau inconnue. Pourquoi ne pas interroger l’Ancien du village? Ce dernier doit pouvoir répondre à ses questions et satisfaire sa curiosité. Ainsi, il pourra faire taire les moqueries de ses amis. Mais, l’Ancien lui fait un cadeau. Pourquoi? A quoi cela peut-il bien servir?
Ce conte haïtien nous raconte les Antilles. La création de ces petites îles qui ont fleuri sur l’océan et le jalonnent. Zima en est-il à l’origine? Découvrira t-il, un jour, la mer? Que lui a dit l’Ancien du village? Ce petit livret est un chef d’oeuvre superbement raconté et illustré. Les jeunes lecteurs découvriront une très belle légende. Une légende haïtienne merveilleusement racontée. Au fait, à quoi ressemblent les perles de Zima? Les jeunes lecteurs vont adorer.
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Ce conte qui se transmet de façon orale en Haïti parle de pouvoir mais aussi de l'eau, élément essentiel à la survie. Telle une fable ce conte se veut moralisateur et dénonce la dictature, la bêtise. La forme courte permet une mise en voix et un partage. Toute la collection est à découvrir.
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🇭🇹CONTES d'HAÏTI de Mimi Barthélémy illustré par Gwen Keraval 🇭🇹
✨Cet album jeunesse retrace plusieurs histoires issus de la tradition orale haïtienne. Un CD permet d'écouter les contes, parfait pour les jeunes lecteurs. Les sept contes mettent en scène plusieurs personnages similaires comme Bouki, l'idiot du village toujours glouton, et Malice qui aime lui faire des farses. Une lecture agréable pour découvrir la culture haïtienne !✨
J'ai pu lire et écouter ces contes haïtiens. J'ai pris beaucoup de plaisir à leur écoute, notamment grâce aux arrangements musicaux qui les accompagnent.
Mes conte préféré reste "Soleil, Lune et étoile" qui raconte l'histoire d'e trois sœurs. Les aînées ont lancé un sort a la benjamine qui se marie avec un roi. Ses enfants sont transformés en animaux et ce n'est qu'après plusieurs péripéties qu'ils seront libérés de cette sorcellerie !
J'ai beaucoup aimé "Diablesse Siwa", une sorte de réécriture de Cendrillon qui apprend à rester bienveillant car la méchanceté est punie comme celle de la marâtre !
Je vous incite à lire ce petit album surtout si vous avez des enfants et que vous souhaitez leur faire découvrir des histoires du monde.
Cet album est disponible aux éditions Milan Jeunesse.
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Très bel ouvrage, très grand et tout cartonné.
Le texte est très réduit , et n'est pas directement transcrit sur les images. Ce qui donne une image une certaine majesté.
Enfin un livre pour les petits (3/4 ans) cartonné, et intéressant !
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Un petit livre très mignon sur les tortues, j'aime beaucoup le fait que l'histoire soit a la fin !
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Des contes de la terre, issus du folklore haïtiens. Où l'on voit beaucoup d'animaux dans des scènes humoristiques. Le dialecte haïtien rafraîchit le tout. C'est plein de drôlerie.
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"Cours de grimpette
Ce conte haïtien a été publié sous le titre "l'éducation de Cabri" par les frères Thoby-Marcelin dans Contes et légendes d'Haïti, Nathant, 1967. L'éducation de Cabri par Chat est un exploit, car il s'agit de lui apprendre à grimper aux arvres avec ses sabots. La version originale raconte que Chat interrompt son enseignement lorsqu'il surprent son élève Cabri en train de montrer au Chien comment grimper.
On est en plein dans l'univers du conte, dans l'imaginaire. Mais quelquefois la réalité dépasse la fiction. J'ai vu, en Haïti, de mes yeux vu, des cabris grimpés en haut des arbustes pour manger des feuilles, pour survivre, quoi. Je ne suis pas la seule à avoir vu un pareil spectacle.
Voilà pourquoi j'ai transformé la version "l'éducation de Cabri" en un "Cours de grimpette" qui démontre comment, pour des raisons de survie, animaux et hommes, nous pouvons dépasser nos limites."
Mimi Barthélémy
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Un documentaire sur Haïti avec quelques contes également. Très complet, celui a été rédigé après le tremblement de terre et un peu augmenté. Une belle référence sur le pays avec des photos.
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Un plaisir de lecture mais l'illustration est aussi magistrale et soutient très bien le conte
Réussite à offrir dès 4/5 ans
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