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Critiques de Miriam Katin (47)
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Seules contre tous (BD)

« Au commencement, les ténèbres recouvraient toute la surface de la terre ».



Hongrie. 1944.



Sous les couleurs agressives du drapeau nazi, une mère lit la Bible à sa fille. Cette enfant, c’est Miriam, l’auteure de cet album, que nous découvrirons sous le prénom de Lisa. Sous le joug des allemands, l’insouciance de l’enfant a été préservée autant que possible mais face à l’horreur, difficile de ne pas ouvrir les yeux même lorsqu’on est une toute petite fille… surtout lorsqu’on est juif et que la mort vient jusqu’à nous mordre les mollets. Quant à son père, il a été enrôlé dans l’armée hongroise.



Pour éviter le ghetto et la déportation, sa mère brave tous les dangers et se met en lien avec un homme qu’une amie lui a recommandé. Il lui fournit des faux-papiers… débute alors la fuite incessante, la clandestinité et des jours de peurs interminables.



" Ça va aller. Vous serez sauvées. Prenez le train ? J’ai un billet pour vous et une adresse. Chez mon oncle. Un, type bien. Mais d’abord, vous devez tout brûler. Tout ce qui pourrait trahir votre vraie identité. Les papiers, les photos, le livret de famille… et votre Torah. Soyez vive, astucieuse et vous disparaîtrez ".



Quelques bouffées de couleurs posées au crayon apparaissent subrepticement dans l’album, symbole qu’une nouvelle vie a succédé à l‘ancienne. Symbole d’un espoir, nous sommes alors en 1968, Miriam enlace un bébé dans ses bras, le pire est derrière mais il lui sera difficile d’oublier ces années de terreur.



L’auteure le dit d’ailleurs en postface : « j’ai imaginé les lieux et les gens d’après les souvenirs de ma mère. J’étais petite alors, mais un sentiment très intime, lié à la peur et à la confusion générée par cette époque me bouleverse à chaque fois que je me replonge dans les dernières lettres et cartes postales écrites par ma mère à mon père ».



Le présent de Miriam Katin s’oppose en tous points à l’ancien ; désormais, la sécurité, l’emploi, la liberté et le bonheur. Un quotidien qui est à mille lieues de la tourmente qui gronde encore dans l’esprit de Miriam Katin, par petites touches. La majeure partie de l’album est réalisé au crayon de papier. La sobriété des visuels illustre parfaitement le témoignage et donne l’impression qu’ils ont été réalisés en temps réel. Ce n’est pas le cas pourtant, il y a une telle proximité avec les personnages qu’on en perd la notion du temps, comme si on était aux côtés de ces deux femmes durant l’année la plus dure de leur existence. Ce récit envahit le lecteur et le petit format de l’album (19,5 / 21 cm) aide beaucoup à ce sentiment d’intimité qui se crée entre le lecteur et le narrateur.
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Lâcher prise

C'est avec joie que je me suis replongée dans la vie de Miriam Katin. Après avoir découvert son enfance de petite fille juive de trois ans dans une Hongrie envahie par les nazis, à la fin de la seconde guerre mondiale dans l'excellent album : Seules contre tous. Dans : Lâcher prise, je l'ai retrouvée, âgée de 65 ans, vivant à New York au côté de son mari et apprenant avec désarroi que son fils a l'intention de s'installer à Berlin. Réussira-t-elle à dépasser ses angoisses et rancœurs à l'écart du peuple allemand ? C'est avec beaucoup d'humour qu'elle nous fait partager ses sentiments et réactions face à ce nouveau défi qui s'offre à elle !



Miriam, 65 ans, apprend avec douleur que son fils, un "pigeon voyageur" vient de rencontrer une jeune femme suédoise et compte s'installer à Berlin. Il souhaiterait prendre la nationalité hongroise de sa mère afin d'obtenir la nationalité européenne. Pour cela, il lui demande de remplir des papiers et par là même de se replonger dans un passé douloureux. Après une première tentative qui avorte, les souvenirs étant trop violents, elle réussit à passer le cap et décide d'affronter enfin les fantômes du passé. Elle ira jusqu'à rendre visite à son fils à Berlin, emplie d'images et de stéréotypes sur l'Allemagne qui ne correspondent peut être plus à la réalité ...



Le regard non dénué d'humour que l'auteur pose sur elle, rend cette lecture particulièrement agréable. Elle est d'une mauvaise foi totale, s'énerve pour rien, somatise complètement face aux pensées qui la dérangent mais très vite on la voit reprendre le dessus et se moquer d'elle-même. C'est une sacré personnalité à n'en pas douter, tout ce que j'aime. C'est beau aussi de constater que tout ce travail qu'elle fait finit par payer. Elle parvient enfin à trouver la sérénité qui lui manquait tant. Elle m'a fait sourire, m'a ému. Une jolie lecture !
Lien : http://depuislecadredemafene..
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Seules contre tous (BD)

Les témoignages sur la seconde guerre mondiale ne sont pas courants dans le monde de la Bande Dessinée alors que les récits de guerre ne manque pas. Il y a bien sûr le célébrissime Maus mais rare sont les témoignages de femmes durant cette période. Miriam Katin avait trois ans à la fin de la guerre et c'est avec une grande justesse qu'elle nous livre grâce au témoignage de sa mère ce qu'elles ont affronté pour survivre.



En 1944, à Budapest, Miriam vit seule avec sa mère dans un petit appartement, son père s'étant enrôlé dans l'armée hongroise. Lorsque les allemands arrivent, il leur ait demandé parce qu'elles sont juives de faire la liste de tout leurs biens pour se préparer à partir. Esther, la mère se doute que l'objet de la destination est autre que celle annoncée ; elle a eu vent de toutes ces disparitions de familles juives. Très vite, elle fait faire de faux papiers et fuient la persécution nazie. Se faisant passer pour une servante russe accompagnée de sa fille illégitime, elle trouvera refuge dans une ferme auprès d'un couple un peu rude mais ayant le coeur sur la main et pourtant leur vie de clandestinité les exposera à bien des tourments ...



Le récit est bouleversant, d'autant plus quand on sait qu'il est tiré d'une histoire vraie. La condition des femmes sur le plan général, était particulièrement difficile. Se retrouvant seules, elles étaient souvent la proie des hommes. La guerre faisant resurgir les instincts animals et la loi du plus fort. Tout n'est pas noir cependant, certaines personnes n'hésitent pas à tendre la main et la question se pose de savoir comment nous réagirions, nous, à leur place ? A la fin de la guerre, l'auteur a trois ans, son père les retrouve mais sa petite fille a bien changé ... Je n'ai qu'une hâte lire le deuxième livre de cette auteure, femme de 65 ans, devenue New Yorkaise et qui nous conte ce qu'elle est devenue !



Il faut savoir que les illustrations ne cachent rien des horreurs vécues. Une illustration qui alterne entre le noir et blanc pour figurer le passé et la couleur représentant le présent de l'auteur. Un crayonné parfois assez grossier d'où émergent pourtant très clairement les traits des visages parfaitement adapté à la réminiscence des souvenirs ...
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Seules contre tous (BD)

Une bande dessinée dénichée par hasard dans les rayons de la médiathèque : une grande surprise, une grande claque ! Premier coup de coeur de 2013.



Miriam Katin raconte son exil dans la Hongrie de 1944 et toutes les difficultés que sa mère a endurée pour la sauver. L'acharnement de cette mère courage - qui n'a malheureusement pas dû être unique en son genre à cette époque...- , toute l'énergie qu'elle déploie pour ne pas désespérer, à lutter encore et encore pour sa survie et celle de sa petite... C'est beau, ça prend aux tripes.



Les images sont comme embuées, comme des souvenirs lointains. Le décalage entre les mots et les ressentis de l'enfant et les images crue(elle)s montrent sans voyeurisme le traumatisme qu'a été cette guerre pour des millions de personnes.

En bref, c'est l'histoire d'une lutte contre et pour la vie de personnes brisées par le destin.



Mais après une telle expérience... Comment avoir la foi ? Croire en ce Dieu dont sa mère lui parlait avant de se coucher ? Comment continuer à vivre en adoptant une étiquette communautaire ou religieuse, alors même que c'est cette volonté "d'étiqueter" les individus qui a causée tant de souffrances ? Des points que l'auteur développe dans un "épilogue" où elle parle de sa vie passée entre la Hongrie, Israël et les Etats-Unis.



Comme dans la Bible, c'est une histoire de lumière et de ténèbres, admirablement transposée graphiquement.



A découvrir !

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Seules contre tous (BD)

Budapest, 1944...





Esther est une jeune femme juive qui élève seule sa fille depuis que son mari est parti à la guerre. Brutalement chassée de son logement, elle doit fuir avec sa petite fille et tout abandonner derrière elles.



S’ensuit une errance terrible de plusieurs mois, jusqu’au retour enfin de son mari et la fin de cette trop longue guerre.



Miriam Katin raconte l’histoire de sa mère et sa vie de petite fille. Une histoire vraie donc, poignante, qui dépeint avec effroi les heures sombres du XXe siècle.

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Seules contre tous (BD)

Je lis peu de BD. Pourtant quand je tombe sur un album à ma convenance, je passe un superbe moment. C'est le cas avec "seules contre tous", qui avait tout pour me plaire : un beau graphisme et une histoire prenante.





L'auteur, âgée d'une soixante d'années, raconte une période particulièrement éprouvante de sa petite enfance. Son père se trouvant enrôlé dans l'armée Hongroise pendant la seconde guerre mondiale, sa maman, Esther, reste seule avec sa petite fille de trois ans (l'auteur). Juives, elles sont menacées par les persécutions nazies. Après quelques hésitations, Esther choisit de fuir Budapest le temps que les choses s'arrangent. Avec sa petite fille, Miriam, elle rejoint la campagne hongroise, se faisant passer pour une servante russe…







Avec une économie de mots, leur épopée nous est contée. Le présent est en couleur, le passé en noir et blanc. Les personnages sont très expressifs, très vivants. La relation entre la mère traquée et sa petite fille est particulièrement émouvante. Esther, telle une louve, protège Miriam des nombreux dangers qui se présentent. A la fin du livre, Miriam Katin explique sur deux pages, les motivations qui l'ont amenée à réaliser ce livre et ce qu'il est advenu de sa famille après la guerre.







D'après la quatrième de couverture, c'est la première fois qu'un témoin direct de la seconde guerre mondiale se livre en bande dessinée. La démarche est originale et le résultat vraiment excellent


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Seules contre tous (BD)

Budapest, 1944. Jusqu'à cette date-là, les Juifs de Hongrie avaient toujours été relativement épargnés par la solution finale qui s'était abattue sur l'ensemble de la communauté en Europe. Non pas qu'ils vivaient dans une grande sérénité d'esprit, mais le Général Horthy, alors régent du pays, refusait de les livrer aux nazis. Cette même année, Horthy - sentant le vent de la liberté souffler sur l'Europe -, décidait de changer secrètement d'allié. Ce retournement spectaculaire de situation n'a pas été du goût de l'occupant allemand. Leur ire s'est immédiatement retournée contre la communauté juive hongroise.



Or, Lisa et Esther - sa mère - sont juives. Et comme tous, elles doivent se plier aux diktats imposés par l'occupant. Après avoir été sommée de donner son chien, Esther doit rentre l'appartement qu'ils occupaient avec Karoly, son mari, suite à une dénonciation du concierge de l'immeuble. Ordre lui a été signifiée de déménager pour être parquée dans un quartier avec d'autres Juifs. Seulement Esther a entendu des rumeurs alarmantes concernant des déportations de populations, de disparitions. Elle ne veut surtout pas s'y rendre. Pour cela, elle est prête à tout, même à changer d'identité, à fuir sa vie citadine et bourgeoise pour la campagne, à mentir pour sauver sa vie et celle de sa petite Lisa.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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