Lorsque nous sommes enfants, nous pensons que les sentiments viennent du cœur, que toutes les émotions se jouent à cet endroit précis, ce cœur n’est alors pas un organe mais bel et bien cette forme rouge, pure et définie. Bambins, nous pensons innocemment que ce cœur n’est rien d’autre qu’une boite fixe et immobile, le lieu de stockage de nos sentiments et que nous pouvons y ranger et déloger toutes ces choses indéfinissables à notre guise. Bien plus tard, nous découvrons bien malgré nous, qu’il n’est en fait qu’une forme abstraite et laide, un morceau de chair capricieux et mystérieux, un morceau de viande sanglant mais vital [...]
Parfois tu t’excuses d’être si animal, si bestial, tu ne fais pas dans la finesse, encore moins dans la dentelle, les mots doux t’ennuient, les belles choses t’effraient. Certains disent que tu n’es pas fait pour le bonheur, mais l’as-tu au moins connu ? Le reconnaîtras-tu ? Tu n’es pas fait pour les démonstrations amoureuses, je comprends tout cela à présent, tu es fait pour aimer, pour l’amour dans le sens primitif du terme et non pour les beaux discours...
Comme tout un chacun, nous ne savons pas à l'avance la durée d'une relation, éphémère ou éternelle cela est un mystère. Nous connaissons seulement son intensité, cette puissance qui nous submerge lorsque nos mains se lient, cette force qui nous empoigne quand nos sphères se touchent. Vivre à mille à l'heure le moment présent comme si demain pouvait nous faucher d'un trait, en une fraction de seconde.
Tu dis que je suis trop jeune pour toi,
Que mon bonheur ne sera pas dans tes bras,
Tu penses qu'un jour, des enfants j'en voudrai,
Qu'à tes côtés, jamais je ne resterai,
Tu me demandes d'aller voir ailleurs,
Sans culpabilité jouer avec d'autres cœurs,
Rien que d'y penser, j'ai l'impression de te tromper,
Je crois que je me suis vraiment trop attachée,
Tu as peur de voler ma jeunesse,
J'ai peur de ne pas faire partie de ta vieillesse.
Tu m'aimes malgré toi...
Je t'aime malgré moi...
Laisse-moi conquérir ton cœur,
Et oublie que tu pourrais être mon malheur.
Lorsque deux êtres se rencontrent, lorsque deux entités s’entrechoquent, nous sommes tous dans l’attente que cela fasse des étincelles, un feu d’artifice. C’est cet amour-là que nous attendons tous, cet amour-là et pas un autre, et pourtant, nous sommes trop nombreux à ignorer que cet amour n’est pas le seul existant, il n’est pas l’unique. Parfois, quand deux individus se côtoient ce n’est pas un feu d’artifice qui se produit, mais bel et bien des morceaux de chair qui éclatent en morceaux, des milliards de particules éjectées dans l’air [...]
À la vie
Je voulais juste que cette comète passe devant mes yeux sans s’arrêter, là voir scintiller, être éblouie, la voir passer à la vitesse de la lumière sans laisser de trace. Je voulais me rappeler d’elle comme d’un souvenir, d’un moment magique et unique. Sans peine, la voir s’éloigner, se fondre parmi toutes les autres étoiles, sans m’attacher, sans projet, sans avenir, sans tout son univers, sans elle. Je me suis interdit tant de choses et pourtant, aujourd’hui, notre relation est hors de portée de tous, hors du temps pour nous.
Je quitte ce petit paradis pour rejoindre la nuit, filant et me fiant aux lampadaires de la ville, j’ai une seule côte à monter pour atteindre mon appartement. Je passe devant ma voiture, il fait si froid dehors, je me sentirais tellement plus en sécurité dans ma voiture, à l’abri du froid et du noir. Ma main cherche péniblement au fond de mon sac mes clefs de voiture, je sais que je ne devrais pas, je dois reprendre mon chemin mais mes idées ne sont pas assez claires, je manque de lucidité. Que suis-je en train de faire ?
Ça y est, toutes mes plaies sont grandes ouvertes, elle pose des mots sur ma douleur, de l’acide, douloureusement. Chaque mot réouvre mes cicatrices, une à une, parfois toutes en même temps. C’est indéniable, le cœur est atteint, tous mes organes touchés, mon corps tombe en lambeau, ma peau se résorbe, l’acide atteint mes os, telle une maladie, telle une tumeur. Je lutte pour ne pas lui montrer ma douleur, pour ne pas tomber en cendres. Seul mon visage [...]
Comme tout un chacun, nous ne savons pas à l’avance la durée d’une relation, éphémère ou éternelle cela est un mystère. Nous connaissons seulement son intensité, cette puissance qui nous submerge lorsque nos mains se lient, cette force qui nous empoigne quand nos sphères se touchent. Vivre à mille à l’heure le moment présent comme si demain pouvait nous faucher d’un trait, en une fraction de seconde.
Je suis dans la fleur de l’âge et toi déjà tu te fanes. Tu es à l’âge où la mort fait partie de la vie et moi à l'âge où la mort est encore une chose esthétique, où le temps n’est qu’une idée figée et dérisoire, où la jeunesse et la beauté, éternelles. Je suis à l’âge de penser que tous nos êtres chers sont immortels, du haut de mes vingt-cinq petites années, je suis à un siècle de la vérité, à un quart de siècle de toi, ce soir, je vais découvrir la vérité, ta vérité et te regarder, désarmée, lutter contre tes démons.