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Critiques de Mourad Djebel (6)
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Contes des trois rives

Ce recueil ´ Contes des trois rives ´ fait partie de la très belle collection Babel des éditions Actes Sud , collection de grande qualité .

La préface m'a enchanté , l'auteur Mourad Djebel , nous explique la place des contes dans son enfance , des contes ayant pour source principale des Mille et Une Nuits , de la voix enchanteresse de Schéhérazade

va essayer de nous émerveiller par son imagination foisonnante , en passant de l'oralité à l'ecrit .

Ce recueil est constitué de 4 contes , contes initiatiques où des jeunes gens doivent surmonter des épreuves titanesques , utilisent la ruse , la magie , pour déjouer les pièges qui les empêchent de se réaliser

Les contes quand on les lit et relit , sont une source de bonheur , d'épanouissement , il n'y a pas de réponses mais des pistes de réflexions .

J'ai une petite préférence pour le conte Loundia Bent El -Ghoula ( Loundia la fille de l'ogre ) , qui nous fait réfléchir sur la notion de liberté

Parfois pour protéger les êtres aimés , nous les privons de leur libre arbitre

En résumé , des beaux contes , aux sources universelles , qui nous apportent beaucoup de joie , de rêve et malgré tout beaucoup de réflexions profondes .



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Contes des trois rives

Mourad Djebel se lance ici dans un exercice périlleux, celui de transposer à l'écrit des perles de la littérature orale. Pour cet exercice, deux approches: soit se limiter – et là aussi c'est un exercice très difficile - à la trame narrative des contes et faire fi de tous les artifices propres à chaque conteur et qui en sont la signature, ce qui donne généralement un texte âpre, brut, et souvent indigeste. C'est l'approche des collecteurs de contes, des linguistes et autres ethnologues de la fin du XIXème siècle. Soit faire passer le conte de la littérature orale à la littérature écrite, avec une adaptation indispensable – la langue parlée permet beaucoup de choses comme les répétitions qui passent beaucoup moins bien à l'écrit - et une attention particulière pour le style … L'approche de Djebel ici n'est pas nette : de temps en temps le style est très travaillé, très littéraire, et puis sans crier gare on passe à un style totalement délié et oral.



Un autre écueil dans la retranscription des contes c'est que souvent ceux-ci sont étalage de situations absurdes ou de décisions pour le moins incompréhensible. Et tout l'art du conteur vivant, je veux dire celui en chair et en os qui donne vie au conte, est justement de rendre ces situations, ces décisions (ou parfois cette absence de décisions) tout à fait vraisemblables, et du coup de nous faire rentrer dans le merveilleux. Certes cela est très difficile à rendre à l'écrit, mais certains y arrivent plus ou moins. Ici Djebel n'essaie même pas d'apporter une touche de vraisemblance : des frères écoutent leurs épouses plutôt que la soeur tant attendue, tant espérée, tant adorée, ou plus tôt dans l'histoire, ils ne reconnaissent pas les serviteurs de leurs parents, une jeune fille se laisse faire sans se révolter, un père accepte de quitter le camp sans ses deux enfants, …



Reste la très belle préface, un hommage rendu par l'auteur à sa mère et à toutes les conteuses qui ont bercé son enfance (car en Afrique du Nord le conte se conjugue au féminin, « les conteuses se jouant des valeurs de l'ordre établi et réactivant le mythe d'un matriarcat originel ») … car « dès qu'il s'agit de contes, il y a une voix qui ressuscite en nous». Voilà, tout est dit.

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Les Sens interdits

L'écriture est folie, hypnose et transe. Une transe poétique qui enchevêtre et entrelace les genres, les codes et les formes. Tantôt roman, poème, monologue dramatique, Les sens interdits interroge la littérature et la forme romanesque. L'écriture est celle de la mémoire, des souvenirs de Nedjma qui amenait le lecteur dans une quête entre Constantine et Annaba. Dans notre roman, le lecteur est transporté en sens inverse (éternel jeu sémantique autour du mot «sens» que l'on trouve dans tout le roman) d'Annaba à Constantine. Cependant, il serait simpliste, réducteur et sommaire de ne voir dans ce roman qu'une réécriture de Nedjma. Alors même que le roman montre autre chose, non pas une réécriture, mais bien une nouvelle écriture tout en reprenant les fondements de ce qui a fait la naissance du roman algérien. Serait-il trop tentant de faire un parallélisme, dans cet usage de la réécriture, entre le roman de Mourad Djebel et la déconstruction derridienne ? Ne sommes nous pas face à la déconstruction des formes, des fondements tout en gardant la structure intrinsèque ?





présente une narration précieuse, baroque. Il ne s'agit pas d'un récit linéaire, le seul fil narratif est celui d'une phrase répétée, inlassablement répétée, qui ponctue tel un chant tout le récit : «Ils ont failli la tuer cet après-midi».



Les jeux/je(s) mnésiques de Maoured, le personnage principal, guident moins le lecteur qui ne le perdent, le perdent et le font entrer au cœur même ce labyrinthe-énigme qui mêle souvenir, mémoire et mnésie. La réminiscence littéraire est, essentiellement, liée à la mémoire collective politique. La mémoire est vitale pour ne pas faire mourir deux fois le passé. Pour faire retour à ce qui est oublié, il faut se re-souvenir du passé pour éclairer le présent. Le souvenir, à l'égale de la déconstruction derridienne, ne dédouble pas mais démultiplie la trace mémorielle. Il ne s'agit plus d'une dichotomie entre le passé et le présent mais bien d'un retour à la philosophie de St-Augustin, avec l'idée d'un présent du passé, d'un présent du présent, d'un présent du futur. Ce présent obsessionnel est marqué, dans le corps même du texte, par l'usage particulier du participe présent qui offre une lecture trouble de ce récit tout à la fois passé et présent, comme lecture d'une ressouvenance et passé d'une histoire.



Le labyrinthe se présente subtilement dans l'image du pont constantinois qui permet les retours mnésiques tantôt de Maoured, Larbi, Nabile, Yasmina. Sidi Rached est, alors, la métaphore du lien, du fil qui tisse le roman, qui lie chaque mémoire, chaque souvenir, chaque vision de l'épisode clé qui ouvre l'incipit. «Ils ont failli la tuer cet après-midi». Cette phrase est l'une des énigmes du roman, sans en être la clef. L'autre énigme est ce titre équivoque «Les Sens interdits», première interrogation face à cette caractérisation stylistique qui définit des sens. Mais lesquels ? Comme orientation, forme ? Font-ils références aux deux panneaux Stop qui balisent le pont Sidi Rached ? Les sens comme perception, émotion ? S'agit-il de la part de l'auteur de transcrire les problèmes sociaux algériens dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix ? En effet, le roman à la particularité et la pertinence, non de traiter d'octobre quatre-vingt-huit mais des événements de la désobéissance civile de quatre-vingt-six à Constantine. Toujours cette sensation de labyrinthe dans ce roman, qui au-delà d'une lecture qui se perd, déplace les préjugés et les attentes en présentant dans le souvenir l'essentialisme des prémisses. Prémisse d'une guerre, d'une génération, d'une écriture. Rend-t-il compte de cette problématique essentielle du corps, des sens du corps, de l'essence de l'être dans l'éclatement de son libre-arbitre opposé à l'obligation d'un sens choisi et imposé ? Ce roman présente la jeunesse, la perte de repère de la jeunesse. C'est pour cela que la figure de l'étudiant et de l'université est très importante. Ils sont tous deux dans le rapport à la réminiscence du savoir. De plus, le rapport entre la mémoire des personnages et les drogues est intéressante : ils sont dans un aveuglement toxique par une conscience aphasique et dans le flot discontinu d'une mémoire actualisée par l'inconscience d'une perception hallucinée et des délires ecmnésiques.



Nous n'allons pas répondre à toutes ces questions pour ne point déflorer la lecture de ce roman qu'il faut dévorer comme un boulivore effréné, qui ôte page après page le voile fabuleux de cette énigme essentielle et que l'on nommera aujourd'hui «Djebelienne» de la création pure.



Ce roman est une quête exaltée qui veut reconstruire tel un kaléidoscope les éléments d'une mémoire. Pour cela, ce n'est pas à une seule visée que l'auteur fait appel mais bien à une polyphonie de voix/voies (sens ?) qu'il faut suivre telles des traces se transformant dans le lyrisme poétique en des murmures qui se déploient d'écho en écho au-dessus de ce pont suspendu à l'abîme du temps, des sens…

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Contes des trois rives

La période des fêtes s’achève et vous trouve tout alourdi? Trop de dinde? trop de tourtières? trop de réceptions? Trop de notes, comme aurait dit l’Empereur Joseph II à Mozart? Alors pourquoi pas une petite lecture rafraîchissante, minimaliste, un peu haïku, comme une cure de pamplemousse? J’ai justement là ce qu’il vous faut.



Mourad Djebel a publié l’année dernière un petit recueil de contes qui s’inscrit dans la pure tradition arabe. L’atmosphère est celle des Mille et unes nuits et l’écriture, d’un style volontairement compassé, ne manque pas de poésie.

(Lire la suite...)
Lien : http://plaisirsdemodes.com/l..
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Contes des trois rives

Peu habituée à lire des contes arabes, ou tout simplement des contes, c'est avec curiosité que j'ai lu ces quatre récits.

On découvre l'histoire de Wadâa, dernière née d'une fratrie de sept frères, qui partira à leur recherche après leur exil ; on suit Welja et son frère, abandonnés en plein désert par leur marâtre ; Loundja, fille de l'ogresse ; et, enfin, l'histoire du bûcheron et de sa famille. Ce dernier conte est un peu à part : il ne met pas en situation une jeune fille mais la détresse d'une famille pauvre. Les trois autres se concentrent autour de la figure d'une jeune fille, qui devient femme et dont la beauté séduit les princes et rend jalouses les vieilles sorcières.

Ces histoires rappellent sans nul doute celles que j'ai pu découvrir dans mon enfance, reprenant les structures, les personnages, le merveilleux connu. C'est tout juste si la différence de culture est perceptible dans ces contes universels. Il y a de la Belle au bois dormant, de Raiponce (ou toute princesse aux longs cheveux), du petit poucet dans ces récits.

C'est une découverte plaisante, mais je suis trop peu lectrice de contes pour savoir les apprécier à leur juste valeur.
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Petites agonies urbaines

Cet ouvrage est très intéressant. Les différents points de vue changent le regard que nous portons sur l'architecture.
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