AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mukoma Wa Ngugi (13)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Là où meurent les rêves

Je n’en ai pas marre des polars scandinaves, mais j’avais envie d’aller faire un tour au Kenya, histoire de varier mon panorama et d’ajouter un cachet sur mon passeport littéraire.



Si le récit commence et se termine aux États-Unis, le milieu se déroule au Kenya, même si je trouve que le chef d’Ishmael lui accorde un peu facilement le fait d’aller enquêter à Nairobi, juste sur un coup de fil anonyme.



Mais bon, le meurtre d’une jeune femme Blanche sur le perron d’un homme Noir, ça donne envie de se bouger le cul, parce que pour le contraire, tout le monde irait faire dodo.



Et puisque Ishmael et son chef sont Noirs, ils doivent encore plus prouver aux autres qu’ils sont les meilleurs tout en étant considérés comme des traîtres par leur propre communauté.



Le reproche que je ferai au roman, c’est le côté un peu bordélique sur le final, avec des révélations en veux-tu en voilà qu’à la fin, on a du mal à distinguer la bonne de la fausse. La dernière page tournée, il faut se poser un peu pour remettre le tout dans le bon ordre et séparer le bon grain de l’ivraie.



Le style d’écriture n’est pas toujours égal, on passe de belles phrases à de celles un peu moins relevées, mais dans l’ensemble, j’ai passé l’éponge car j’ai apprécié le flic, Ishmael, son voyage au Kenya et le fait de parler du génocide rwandais, car oui, il entre en jeu dans l’enquête.



L’autre côté du roman qui m’a plu aussi, c’est le côté raciste qui est bien mis en avant, mis en scène de manière réaliste dans une Amérique où le KKK refait surface avec les suprémacistes. Une femme Blanche assassinée et directement, tous les regards se tournent vers l’homme Noir qui l’a découverte devant chez lui.



Là où l’auteur a ajouté une difficulté, c’est que l’homme sur lesquels les soupçons se portent, est un survivant du génocide Rwandais et un héros car il a sauvé des vies. Tout le monde marche sur des œufs, sauf les racistes, comme de bien entendu.



Si l’on pourrait penser que Ishmael va se sentir plus à l’aise dans son pays d’origine, c’est oublier que partout on détecte très vite celui qui n’appartient plus au pays, à la ville, au bled.



L’ironie serait amusante si elle n’était pas aussi consternante : considéré comme un Noir aux States, au Kenya, on l’appelle l’homme Blanc… Hé les gars, faudra savoir et vous mettre d’accord. Le cul entre deux chaises, c’est assez déroutant pour une personne.



Le final est assez rocambolesque, avec des morts en pagailles et une course-poursuite digne d’un film de James Bond, quand 007 dézingue tous les salopards qui en veulent à sa vie. Puisque ça passe avec l’agent de sa Majesté, pourquoi ça ne passerait pas avec un flic des Zétats-Unis ?



Pas le polar de l’année, dû au côté brouillon dans l’explication finale où trop de protagonistes entrent en ligne de compte et où chacun remet tout en question, de sorte que l’on a une soupe d’informations et qu’il faut prendre le temps de tout remettre dans le bon sens.



Ce polar vaut par contre le déplacement pour les descriptions des bidonvilles de Nairobi et la mentalité qui y règne ainsi que pour la partie consacrée au génocide rwandais car il y une part de vérité et elle est cynique.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          182
Là où meurent les rêves

Un meurtre dans le Wisconsin qui nous amène au Kenya pour parler du Rwanda...



A Madison une jeune femme blanche est retrouvée morte devant la maison d'un homme noir , un héros rwandais qui a sauvé de nombreux enfants. L'inspecteur Ishmael, afro-américain, est chargé de l'enquête et son chef l'envoie discrètement au Kenya pour trouver des renseignements . Pour l'inspecteur c'est la découverte d'un autre monde, d'autres règles et du lourd passé laissé par la guerre du Rwanda et ses massacres. Il découvrira aussi les magouilles des bons sentiments et l'argent qui nourrit les fondations et associations.



La première partie qui est dédiée à la découverte du Kenya est réussie , on suit volontiers l'inspecteur et son collègue kényan dans les quartiers riches mais aussi les quartiers mal famés de Nairobi . On le suit aussi quand on découvre les magouilles financières autour des "bonnes oeuvres". On se perd un peu dans la suite de personnages, double-jeu, faux coupables etc... du dénouement...dommage.



L'ensemble donne une lecture intéressante.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          161
Black Star Nairobi

Black Star Nairobi est la deuxième enquête menée par le détective américano-kenyan Ishmael et son compère O, né lui en Afrique. Le cadre est précis : le Kenya de 2006-2007 après des élections présidentielles qui ont provoqué des massacres inter-ethniques, avec la menace d'un scénario à la rwandaise. Et dans le même temps, en Amérique, un certain Obama annonce sa candidature. Le livre se tient tant qu'il n'est question que de la situation kényane, explosive, après un attentat meurtrier et de la traque des supposés terroristes. Mais le roman s'emballe, se délocalise un temps au Mexique et aux Etats-Unis et évoque une grande manipulation géopolitique qui laisse pantois et plutôt incrédule. Difficile à avaler, autant d'ailleurs que la violence permanente de ce thriller où tout le monde tue, sans trop se poser de questions. Un mort ça va, mais au bout du dixième crime de sang, qu'il soit commis par les méchants ou par nos amis Ishmael ou O, la coupe est pleine. C'est dommage car tant qu'il n'était pas mondialisé et nous parlait d'un Kenya sorti des clichés touristiques, Black Star Nairobi suscitait un réel intérêt, malgré un style pas vraiment marquant. Mais ce n'est hélas qu'un tiers du livre, pas davantage.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          110
Là où meurent les rêves

Marre des polars scandinaves ? Essayez le roman noir kenyan ! C'est ce que j'ai fait en me plongeant dans "Là où meurent les rêves" de Mukoma Wa Ngugi. Ishmael est un flic noir du Wisconsin qui se retrouve avec le meurtre d'une belle blonde inconnue sur les bras. Le corps ayant été découvert devant la demeure de Joshua, il commence à enquêter sur cet homme, considéré comme un héros ayant sauvé des vies lors du génocide rwandais. Mais lorsque notre flic débarque à Nairobi pour poursuivre son enquête, il va se retrouver face à un monde totalement inconnu, qui va bouleverser sa vision de la vie...



J'ai trouvé la première partie du roman très réussie : l'intrigue est prenante, le choc des cultures bien décrit. C'est vers le milieu du livre que ça se gâte, lorsque les cadavres commencent à s'amonceler sans raison : l'histoire perd en crédibilité jusqu'au final, un peu brouillon. Cependant le livre a au moins le mérite de traiter du sujet glaçant du Rwanda et de son terrible génocide, et comment l'horreur a été récupérée pour en faire des dollars. Mais bof quand même.





Commenter  J’apprécie          60
Là où meurent les rêves

De Madison à Nairobi, de la question raciale aux manipulations humanitaires. Dans une langue dépouillée, avec une violence excessive dans sa prétention à la justice, Là où meurent les rêves offre une vision sans apprêt d’un Kenya entêtant, obstinément « authentique » et d’une Amérique égarée dans ses bons sentiments. Wa Ngugi signe ici un livre très sec et divertissant.
Commenter  J’apprécie          50
Black Star Nairobi

Ce roman est le deuxième mettant en scène le duo d'enquêteurs  : le détective américano-kenyan Ishmael et son compère O, policier kenyan.



Un cadavre vient d'être découvert dans une forêt, quelques jours avant une élection présidentielle à haut risques, où les tensions inter-ethniques sont au plus haut et où des émeutes à la rwandaise sont à craindre.



Les premières constatations semblent indiquer que le cadavre est d'origine américaine, alors qu'un attentat 'terrorriste' dans un grand hôtel à touristes, crée la panique dans le centre de Nairobi ...



S'ensuit une enquête aux ramifications internationales, où nos deux héros partiront aux USA, via le Mexique pour démanteler un réseau de 'bien-pensants' qui souhaiteraient sauver le monde.



Un roman que j'ai lu d'une traite tant le rythme était rapide, le suspense au rendez-vous et les personnages attachants, tout en donnant les descriptions nécessaires à la compréhension de l'organisation du pays et des ethnies en présence.



Un auteur que je découvre ... mais dont je vais essayer de trouver le premier rroman ... et les suivants ! 



 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          40
Là où meurent les rêves

Dépaysement et choc culturel attendent l’inspecteur Ishmael au cours de son enquête.

Aux Etats-Unis, dans une petite ville majoritairement peuplée de blanc, un célèbre militant africain, héros survivant du génocide rwandais habitent dans un quartier cossu. Une nuit, une jeune femme blanche et blonde (ça fait cliché), est retrouvée morte sur les marches de sa véranda. Cela fait scandale, l’opinion s’embrase. L’inspecteur Ishmael, un des rares inspecteurs noirs de son secteur, est chargé d’une enquête qui va le conduire à remonter aux origines du suspect, en Afrique de l’est, suite à un coup de fil impromptu.

C’est le choc culturel pour lui comme pour nous, les modes de pensée et d’action sont différents, et, là-bas, il ne fait pas bon frôler de trop près la vérité…Que va -t-il déterrer sur le suspect, jusqu’où va-t-il nous emmener ?

Ce fut pour moi une lecture dépaysante, et qui met le doigt sur un sujet sensible et difficile à aborder, le génocide du Rwanda, vu ici, sous un angle qui m’a interpellée mais que je ne peux pas développer pour ne pas spoiler les motivations des personnages.

Un petit bémol, ce livre, pour moi, ne restera pas dans les annales quant au style, mais c’est une lecture de détente, donc je ne me suis pas pris la tête le dessus.

Commenter  J’apprécie          40
Là où meurent les rêves

J'aurais aimé, du fond du coeur, pouvoir dire du bien ce roman, dire qu'il m'a replongée dans le Kenya que j'ai eu la chance de traverser, dire qu'il m'a, en réalité, emmenée plus loin que ce Kenya de carte postale...



Mais honnêtement, c'est pas lisible.



En littérature comme partout, la forme a son importance, et l'absence précisément de littérature, quand on prétend écrire un roman, a tendance à m'irriter, tant j'aurais du coup préféré lire le Géo spécial Kenya, au moins j'aurais vu de belles images.



Je ne sais pas si le problème vient de la traduction ou du texte initial mais concrètement, le livre souffre d'une absence totale de maîtrise et de style, maquillée sous un passé simple désuet et mal employé.



C'est comme si l'auteur cherchait sa place, son ton, oscillant entre un langage soutenu à l'extrême (j'ai vu de l'imparfait du subjonctif, oui oui) et une vulgarité sortie de nulle part et parfaitement inappropriée.



Exemples de cette pauvreté littéraire:



"Voilà comment, le temps d'une soirée, je me comportai comme un simple flic chargé de résoudre une affaire qui le dépassait totalement; je partageai avec O une, deux, de nombreuses bières. Parfois, il est bon de prendre un jour de congé afin d'entamer la journée suivante le regard neuf"



Pire encore, quelques lignes plus bas:



"On fume et ensuite on dame c'te putain d'omelette, dit-il comme un mec du ghetto"



Comme un mec du ghetto...



Je n'ai même pas de mot pour commenter cette phrase...



A supposer qu'on parvienne à passer outre cette affreuse écriture, on ne se trouve pas mieux loti côté intrigue, laquelle se résume globalement à une succession de scènes sans lien entre elles.



Le tout est tellement artificiel qu'il est quasiment impossible de se projeter dans l'intrigue.



On retrouve le cadavre d'une femme blanche, (dont les cheveux blonds sont, je cite, "éparpillés" autour de sa tête) sur le palier d'un homme noir,universitaire et héros du génocide rwandais.



Ishmael, le flic, noir lui aussi, d'une bourgade de classes moyennes/aisées, plutôt blanche des Etats-unis, est chargé de l'enquête.



Deux pages après la découverte du corps, l'auteur lance déjà des formules éculées type "l'affaire piétine"... C'est-à-dire qu'à un moment, il faudrait déjà qu'elle commence avant de pouvoir piétiner.



On en est là à peu près (à part que le légiste pense que la victime se sentait très proche du tueur.... probablement qu'il est légiste et voyant en même temps) quand Ishmael, on sait pas pourquoi ni d'où ça sort, reçoit un appel lui disant que la réponse est au Kenya.



Et là, le chef de la police du bled l'envoie sans tiquer, et sans indice, au Kenya, le pays d'origine d'Ishmael donc, je vous épargne les détails du retour aux origines...



Quoiqu'il en soit, s'ensuit une enquête qui aurait pu être intéressante si elle avait été bien menée.



J'ai l'impression que certains auteurs oublient qu'écrire un polar ce n'est pas simplement poser un cadavre sur un perron et envoyer son personnage dans de lointaines et fabuleuses contrées.



Etre auteur de polar c'est savoir nouer les personnages entre eux, les faire évoluer en même temps que les faits, c'est un sens de l'à propos et une empathie qui permet au lecteur de s'identifier et de s'accrocher à l'intrigue.



S'il manque un de ces éléments, ça ne fonctionne pas, c'est tout.



Et quoiqu'il en soit, être auteur de polar en 2018, c'est n'avoir jamais, JAMAIS, à écrire ce genre de phrase:



"Je n'avais pas réussi à joindre le chef - mon crédit était insuffisant. O me suggéra de lui envoyer un SMS lui demandant de me rappeler. J'étais sceptique, mais son idée fonctionna car quelques minutes plus tard, le téléphone sonna."
Commenter  J’apprécie          44
Là où meurent les rêves

Comme le New York Post l’écrit : cela change du polar scandinave !

Ishmael, flic dans le Wisconsin, état quelque peu encore ségrégationniste, le Klux-Klux-Clan y sévit encore, retrouve une jeune fille blanche morte sur les marches d’une maison habitée par un noir. Cela signifie automatique que celui-ci a tué celle-là, sans aucune forme de procès ! Petite précision importante. L’auteur présumé du crime est un héros, survivant du génocide rwandais qui aurait sauvé des milieux de personnes et la jeune morte blonde aux yeux bleus ! Pourtant la police ne trouve aucun lien entre les deux et Joshua, professeur renommé, a un alibi. L’inspecteur doit marcher sur des œufs, cet homme est un héros national, que dis-je un héros international qui connait parfaitement l’art de fédérer (manipuler ?) les foules et, dans son pays, le dessous de table est la première partie obligée de toute négociation.

Suite à un coup de fil, anonyme bien sûr, et pour découvrir l’auteur véritable de ce meurtre, Ishmael se retrouve au Kenya, accueilli à l’aéroport par David Odhiambo, dit O du Criminal Investigation Department.

On peut dire que les méthodes ne sont pas du tout, mais alors là pas du tout les mêmes. La justice peut être expéditive et punitive sans autre forme de procès.

Que ce soit dans son pays ou au Kenya, Ishmael n’est jamais à la bonne place. Noir dans un pays de blancs aux USA, il est considéré comme blanc à Nairobi. Il est toujours en porte-à-faux ; heureusement que O est là pour l’aider dans son enquête.

Mukoma Wa Ngugi dépeint parfaitement la situation aux USA « Si je devais donner un conseil aux criminels noirs, ce serait celui-ci : ne vous en prenez pas à des personnes blanches car les autorités ne laisseront pas tomber tant qu’elles ne vous auront pas attrapé… Lorsque le criminel est noir, et sa victime, blanche, l’affaire n’est jamais close… Si la victime avait été noire, je ne serais certainement pas en train de faire des heures supplémentaire à Nairobi. »

Par le filtre de l’enquête, Mukoma Wa Ngugi parle du génocide du Rwanda, des réfugiés qui vivent à Mathare où chaque quartier est habité par une ethnie différente. «Cet endroit était une terre de souffrance, une tour de Babel inversée qui descendait jusqu’à l’enfer au lieu de s’élever vers les cieux. »

L’auteur va droit au but, suit la route sanglante qui devrait les amener au meurtrier. Je découvre que les organismes humanitaires ne sont peut-être pas blancs de chez blanc. Sauver quelques vies humaines, d’accord, mais d’abord, faire du fric. Ensuite quel est le prix d’une vie humaine. Faut-il sacrifier plusieurs vies pour en sauver une ? Derrière un héros, il y a-t-il un salaud ? Peut-on être à la fois de là-bas et d’ici ? Toutes ces questions sont évoquées et donnent, peut-être, une explication, un début de piste à la justice expéditive et foudroyante des deux flics.

J’ai beaucoup apprécié l’ humour quelque fois acide, caustique, la désespérance, malgré tout, pleine d’espoir. L’écriture est dense, les phrases m’ont tenue sous tension. Un livre qui m’a valu une nuit très, très écourtée.

C’est le premier d’une série. Je serai ravie de retrouver Ishmael et son collègue O dans de nouvelles péripéties.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          30
Là où meurent les rêves

Sang, soleil et suspense donnent la tonalité de "Là où meurent les rêves", roman policier de l’écrivain kényan Mukoma wa Ngugi.
Lien : https://www.lemonde.fr/afriq..
Commenter  J’apprécie          00
Là où meurent les rêves

Roman policier intéressant mais avec beaucoup de cadavres. Une jeune américaine blanche est retrouvée assassinée devant la maison d'un professeur noir, héros du Rwanda, installée aux Etats-Unis, qui a sauvé des centaines de vies durant le génocide.



Un coup de téléphone anonyme prévient l'inspecteur Ishmael qu'il obtiendra des informations en venant enquêter au Kenya. Sur place, avec l'inspecteur O., Ishmael va être confronté à beaucoup de violence et à une enquête difficile.



J'ai bien aimé cette enquête qui décrit bien toutes les magouilles qui ont pu voir le jour pendant et après le génocide, mais il y avait un peu trop de cadavres, d'alcool et de cannabis pour moi.



L'auteur réussit cependant à relancer le suspens jusqu'à la fin.

Commenter  J’apprécie          00
Là où meurent les rêves

Si j'étais éditeur je n'aurais jamais publié ce roman. Et si j'étais mauvaise langue je dirais qu'il a été publié parce que l'auteur est le fils de Ngugi wa Thiongo, considéré comme le plus grand écrivain kenyan, parfois cité comme nobélisable. En tout cas, ce n'est pas être mauvaise langue que de dire que le fils n'a pas dépassé le père. On en est loin ! Mukoma wa Ngugi nous offre une prétendue enquête à travers une succession de scènes qui paraissent inspirées du cinéma, parfois de manière grotesque comme dans la poursuite des voitures avec fusillade en finale. J'ai d'ailleurs arrêté là ma lecture (p. 195 sur 279). le roman est parfois invraisemblable comme lorsque le narrateur, un inspecteur noir américain, casse la gueule à un Kényan qui refuse de lui donner des informations dans un bar ! le type l'a juste envoyé promener et l'Américain considère qu'il peut employer la manière forte. On est dans un western mais pas au Kenya où les étrangers ne frappent pas impunément les citoyens ! Il y a aussi une remarque qui a dû faire hurler les Luo, une communauté linguistique de l'Ouest. Elle a sans doute échappé au lecteur français mais Mukoma se ridiculise en écrivant cela. le narrateur mène l'enquête avec un flic luo qui le fait dormir chez lui et on apprend que ce Luo s'envoie en l'air avec sa femme dans le salon (puis le couple rejoint sa chambre) pendant que le narrateur se couche dans sa chambre. Je me permets donc de faire remarquer qu'au Kenya, quand on a un invité à la maison qui a rejoint sa chambre, on ne baise pas dans le salon ! Compte-tenu du racisme entre Luo et Kikuyu (communauté linguistique dont est issu Ngugi wa Thiongo, le père de Mukoma), à mettre en relation avec la principale rivalité qui a dominé la vie politique kényane (des présidents kikuyu sauf un et un opposant historique luo), cette remarque de Mukoma m'a scié ! Il devrait pourtant savoir de quoi il parle. C'est incompréhensible d'écrire une pareille bêtise même si je me doute que les Français ne doivent pas trop y prêter attention (remarquez, c'est bien connu, les Français, lorsqu'ils ont un invité à la maison, ils baisent dans le salon avant d'aller se coucher).

L'enquête elle-même, je n'y ai pas compris grand-chose. le narrateur inspecteur ne prend d'ailleurs quasiment aucune décision – hormis découvrir le Kenya et sortir avec la jolie femme de service – et il ne mène pas vraiment l'enquête. C'est plutôt l'enquête qui le mène (parfois par le bout du nez) ou qui vient à lui. le résultat c'est que le lecteur ne comprend pas pourquoi on en arrive à telle situation. Un exemple : un Kényan fait assommer l'inspecteur et le retient prisonnier. Il lui annonce qu'il était question de l'assassiner mais que ce n'est plus la peine. Pourquoi ? se demande le lecteur. L'Américain vient de débarquer, il n'a rien trouvé, il ne sait rien et, déjà, on veut le tuer ! (sans doute avant qu'il ne découvre la vérité… ça doit être ça, fallait y penser !). En tant que lecteur, j'ai trouvé tout cela bien incohérent. Il y a tout de même un thème du roman que j'ai apprécié. le racisme américain contre les Noirs (la situation de l'inspecteur noir qui va enquêter sur le meurtre d'une blanche) et le fait que les Kenyans traitent ce Noir américain de mzungu, c'est-à-dire de Blanc, ce qu'il est en partie. Mukoma wa Ngugi traite habilement ces situations. Pour le reste, c'est loupé.
Commenter  J’apprécie          00
Là où meurent les rêves

Merci à Babelio et Masse critique pour cette nouvelle découverte, dans le monde du polar cette fois !

Et pas n'importe quel monde du polar, car nous voici dans un milieu bien particulier : aux Etats-Unis mais aussi en Afrique, en lien avec la communauté des survivants du génocide au Rwanda...

Un contexte atypique pour un héros qui ne l'est pas moins ! Il se révèle très complexe et oscille entre le héros et l'anti-héros, mais au final, on s'attache à ce personnage se posant des questions sur lui-même, sur son métier et l'éthique qu'il faut lui rattacher...

L'histoire se tient bien, on avance avec le héros sur la voie de la résolution de l'énigme intiale, mais ce qui fait l'originalité et la valeur ajoutée de ce roman, c'est toute la réflexion que mènent les personnages et l'auteur à travers eux, sur le bien et le mal, et la frontière parfois si ténue entre les deux...

Un roman qui reste dans la tête après sa lecture, qui fait réfléchir et voir le monde autrement !
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Auteurs proches de Mukoma Wa Ngugi
Lecteurs de Mukoma Wa Ngugi (37)Voir plus

Quiz Voir plus

Le comte de Buffon et les bêtes sauvages (2)

Il surpasse tous les animaux terrestres en grandeur, et il approche de l'homme, par l'intelligence, autant au moins que la matière peut approcher de l'esprit. (…) Au moyen de sa trompe, qui lui sert de bras et de main, il peut enlever et saisir les plus petites choses comme les plus grandes, les porter à sa bouche, les poser sur son dos, les tenir embrassées ou les lancer au loin. (…) Il ne faut pas oublier ses armes et ses défenses avec lesquelles il peut percer et vaincre le lion ; il faut se représenter que sous ses pas, il ébranle la terre ; que de sa main, il arrache les arbres ; que d'un coup de son corps, il fait brêche dans un mur...

le cachalot
l'éléphant
le rhinocéros
le tamanoir

8 questions
15 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire naturelle , animaux sauvages , 18ème siecleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}