Pour qui aime la poésie, la découverte d'une nouvelle voix singulière, douce et forte à la fois, est un vrai plaisir.
Quand « Entre la page et les yeux / La tendre vigilance du poème » émeut, que les vers courts, cadencés, subtilement enchaînés les uns aux autres, déclenchent une réaction et ouvrent un espace inconnu mais néammoins évident : c'est très bon signe, signe que la magie opère. Ainsi m'est apparue L'insoupçonnée, la poésie de Muriel Stuckel :
« Quand les mots secouent
Les limites de la pensée »
ou « Sous le masque univoque des mots
S'enivrer du sens multiple »
Ce recueil est tout simplement très beau.
Douceur sensuelle de l'épais papier glacé qui accueille vingt reproductions pleine page de peintures abstraites de Laurent Reynès - Camaïeux de bleu griffés de blanc.
Poésie intime regroupée en six suites de poèmes ponctués de fragments de silence de l'auteur, respirations nécessaires peut-être pour apprivoiser l'espace de cette poésie et laisser infuser la réflexion personnelle.
« Le silence nous dévisage »
« Aux confins du silence
La poésie palpite
Chair du temps qui danse »
Et le magnifique
« Dans les failles de la phrase
Les yeux du silence s'infiltrent »
Ce recueil invite au voyage immobile, au dialogue visuel entre poésie et peinture, et même entre poètes. De nombreuses citations de grandes voix poétiques émaillent le recueil : Octavio Paz, Marina Tsvétaïéva, Adonis, Rilke, pour ne citer que mes préférés - Frissons de mémoire.
Un plaisir, je vous dis, de découvrir cette voix d'encre !
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