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3.68/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Jérusalem , le 21/02/1869
Mort(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 10/03/1958
Biographie :

Maria Rosette Shapira dite Myriam Harry est une femme de lettres française.

Sa mère, fille d’un pasteur luthérien allemand, y était diaconesse dans un hôpital. Son père, Guillaume Moses Shapira, juif converti au protestantisme, était originaire de la région de Kiev en Ukraine. Il possédait un magasin pour touristes et pèlerins dans le quartier chrétien de la Ville Sainte. Passionné par l’archéologie biblique, il y vendait des souvenirs pieux et des objets d’antiquité. Il se suicide en mars 1884 à Rotterdam.
Grâce à un oncle pasteur, Myriam trouve un poste de répétitrice chez un jeune pasteur parisien. Elle apprend le français et devient ensuite indépendante en enseignant l’anglais et l'allemand dans une école privée. Elle envoie ses premiers récits en allemand à Leopold von Sacher-Masoch et certains paraissent dans la presse berlinoise. Elle tombe amoureuse du poète symboliste Georges Vanor (1865-1906). C’est lui qui suggère son nom à Marguerite Durand, la rédactrice en chef du journal "La Fronde", écrit entièrement par des femmes. Elle lui commande un conte pour le numéro de Noël 1898. C’est un succès et la collaboration continue avec un récit tous les quinze jours.
Un séjour assez long en Indochine, lui inspire un recueil de nouvelles, "La Pagode de l'île flottante", paru en 1902 dans "Le Journal" et deux romans, "Petites Épouses" (1902) et "L'Île de Volupté" (1907).
Pour exorciser le lancinant souvenir d'un père tragiquement disparu, elle transpose son drame dans un roman, "La conquête de Jérusalem". Quand le roman paraît en 1904, il lui laisse miroiter la possibilité d’obtenir le prix Goncourt. Myriam Harry a été la première lauréate du prix Femina (alors dénommé prix La Vie heureuse) créé en novembre 1904 par réaction au refus des membres du jury Goncourt de la récompenser alors qu'elle était pourtant favorite.
Ses photos illustrent dès lors tous les journaux et magazines. Elle est accueillie dans les salons à la mode. Elle est tombée amoureuse d’un jeune sculpteur animalier, Émile Perrault (1878-1938), fils du peintre Léon Perrault, qu’elle épouse en 1904. Elle a beaucoup voyagé : Indochine, Moyen-Orient, Tunisie, Madagascar. Après la mort de son mari, Myriam Harry se consacre à l’écriture dans sa maison encombrée des souvenirs de ses voyages.
Traduite dans plusieurs langues, elle connut un grand succès durant la première moitié du XXe siècle et vécut, toute sa vie durant, de sa plume.

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Source : Wikipédia
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La petite fille de Jérusalem, de Myriam Harry


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Gilbert absent, elle redevenait la maîtresse de son imagination, et retrouvait dans le recueillement absolu ce don d'incantation orientale, cette hallucination des lieux et des sensations qui faisait d'elle la bienheureuse esclave de la littérature. Ce n'était plus elle qui possédait son sujet : c'était lui qui la possédait, et elle sortait de cette possession idéale aussi brisée, aussi assouvie que des étreintes de son amant.
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En attendant l'époque tant désirée pour repasser le Jourdain, il avait commencé un ouvrage colossal, La Résurrection du paganisme, où il se proposait de démontrer l'immortalité du paganisme, qui, après avoir été supplanté par le judaïsme, le christianisme et l'islam, se réveillerait un jour universellement victorieux, pareil en cela à ces monolithes, formidables gestes d'amour éternisé et qu'une pioche pouvait faire surgir intacts et impérieux des sables millénaires. Alors la civilisation retournerait au panthéisme, l'âme sceptique à la nature ; et les siècles à venir connaîtraient une religion vivante et lumineuse, n'ayant qu'un temple, l'humanité ; qu'un culte, la beauté ; qu'une doctrine, l'amour.
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O ivresse d'Orient ! O torpeur ! O douceur ! O langueur ! O volupté ingénue et pittoresque de son enfance ! Siona les savourait avec tristesse devant cette sœur captive dans le Jardin Zoologique de Berlin !
Longtemps, les deux exilées se regardaient, la jeune fille, la tète levée, l'autruche, le cou tendu. Chacune comprenait l'autre, et chacune avait l'air de dire :
"Nous sommes seules, toutes les deux, égarées parmi les civilisés. Mais à quoi bon parler ? A quoi bon nous plaindre ? N'avons-nous pas nos souvenirs au fond de nos prunelles et la lumière d'Arabie au secret de notre âme ?"
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On s'échauffait pourtant un peu, au café, en parlant politique, ces messieurs appartenant à des partis différents. Le vieux pasteur était royaliste, le jeune, socialiste, Emmanuel, impérialiste, Sigismond et le caissier étaient des républicains. Quelquefois, quand le débat s'envenimait, ils tiraient leur journal de leur poche : il y avait le Soleil, l'Intransigeant, le Gaulois, et le Temps. Et stupéfaite, Siona constatait qu'on pouvait, en France, professer et imprimer des opinions contraires au gouvernement.
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Un jour, il lui demanda :
— Etes-vous tout à fait heureuse ?
— Oui, répondit-elle évasivement, puisque j'aime les pauvres et les malades.
— Moi aussi je les ai aimés, mais cela ne m'a pas procuré le bonheur.
— Parce que vous ne les avez pas aimés en Jésus-Christ.
— Le Christ ! ... je l'ai cherché, mais je ne l'ai trouvé nulle part. Il n'est ni à Jérusalem, ni ailleurs.
— Il est partout ; mais vous ne savez pas le chercher.
— Sœur Cécile, voulez-vous m'aider à le chercher. Voulez-vous que nous le cherchions ensemble ?
Il s'était jeté à genoux devant elle, assise.
— Ma sœur, ma sœur bien aimée, voulez-vous que nous le cherchions ensemble ? dites, voulez-vous ?
Elle était devenue pâle, très pâle ; et ses mains tremblaient dans celles d'Hélie qui les enserrait. Ils se regardèrent jusqu'au fond de l'âme. Puis les yeux bleus et limpides de sœur Cécile se voilèrent : elle baissa ses paupières, et elle pleura doucement, sans trop savoir elle-même si elle pleurait parce qu'elle quittait Jésus ou parce qu'elle allait vers l'amour.
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Restez, restez près de moi ; et surtout ne me guérissez pas trop vite. Vous voyez bien que je ne suis qu'un malade à qui l'existence a fait tant de mal; qu'un pauvre enfant, votre enfant, qui n'a plus ni volonté, ni orgueil, ni foi en dehors de vous. Faites de moi ce que vous voudrez, mais surtout ne me renvoyez pas, ne me laissez pas partir seul vers la vie.
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Bâtie sur une éminence, la maison de l'agha regardait descendre un jardin dont la dernière terrasse touchait à la route. C'était un véritable boustâne persan, un verger du Cantique des Cantiques, où les arbres fruitiers poussaient parmi les légumes et les fleurs. A ce moment du printemps c'était une grande féerie. Tout le long des entiers, des iris tendaient leurs petites tasses d'améthyste hors des gobelets de jade. Contre l'enceinte en pierres sèches, les buissons de roses flambaient comme une seconde enceinte de feu, les artichauts balançaient leurs houppes bleues sous le feuillage gris des oliviers, les vignes grimpaient autour des figuiers et tressaient des tonnelles d'amour, comme celles où "les filles de Jérusalem attendaient le bien-aimé".
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— Alors, vraiment, docteur, vous ne pouvez rien contre la lèpre? demanda Hélie enfoncé dans une chaise longue d'osier, sur la tour de la Tancrédia, à côté de M. d'Amenjeu, qui, maigre comme un squelette et livide comme un cadavre, savourait l'éternel oubli de son tabac vert.
Le médecin mit un temps pour répondre : le temps de revenir des pays du haschisch ; et d'une voix si incolore, si légère, si fuyante, qu'elle ne semblait, elle aussi, qu'une fumée :
— Non, rien, absolument rien.
— Voyons, docteur, je sais bien que l'on ne peut pas la guérir ; mais soulager, du moins, est-ce possible?
— A quoi bon, mon ami, soulager c'est prolonger le martyre. D'ailleurs, on finit par aimer tout, même son mal.
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Mais au fond, nous croyons à la même chose, puisque nous voulons le bien... Non, ce n'est même pas de mon incrédulité qu'ils me font un péché, c'est de mes sens, de mon besoin impérieux de vivre, de mes élans vers l'amour. Eux, cherchent la vérité dans la doctrine, et moi, hélas, je la cherche dans la nature. Voilà mon crime. Ah ! sans religion, combien paisible et bonne serait l'existence.
P. 240
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N'est-elle pas surprenante, la grandeur de ce peuple qui a su conserver à travers les âges toute sa simplicité archaïque ? Souvent, je pense, Cécile, que si nous pouvions être plus simples, nous serions peut-être plus grands et surtout plus heureux.
P. 45
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