Suite de
la Petite fille de Jérusalem, on y retrouve Siona, contrainte de quitter sa ville natale avec sa mère suite à la mort tragique du père. Elles rejoignent la Prusse où Madame Bénédictus va retrouver sa famille dans son village hessois pendant que Siona reste en pension à Berlin avec sa soeur Élisabeth. Elle est accueillie par charité dans une institution tenue par un couple de féministes, la grosse Fräulein Klein et Dora Schmidt, maigre et asexuée. Malgré son esprit vif et ses connaissances étendues, elle reste mal à l'aise dans cette pension de jeunes filles riches.
S'habituant sans enthousiasme à la vie allemande, son architecture lourde, son ciel gris, une vie terne quand elle repense à son Orient lointain et lumineux, sa nature rêveuse, son imagination débordante, la rendent à jamais étrangère à ce pays et à son peuple. Elle tombe sous le charme d'un jeune Allemand qui lui apparaît comme un prince des glaces lors d'une ballade en traineau mais qui s'avère n'être qu'un individu vulgaire prêt à l'épouser pour lui faire quelques marmots…Son rayon de soleil, Mademoiselle, sa professeur de français est renvoyée pour frivolité et espionnage…Elle a refusé de saluer l'empereur
Guillaume II. C'est finalement sa rencontre avec l'écrivain allemand
Sacher-Masoch, le chevalier qui aime se faire fouetter, qui lui ouvrira les portes de sa terre promise…la France. Car c'est là qu'elle veut vivre et c'est le français qui deviendra sa langue de coeur et d'écriture.
Une fois encore sous le charme et curieuse de lire la suite…de ces romans autobiographiques rédigés d'une plume pleine de vie et d'humour par une femme à la volonté et la personnalité hors du commun. Un souffle de vie et d'espérance par ces temps frileux et moroses…