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Critiques de Myriam Mallié (13)
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Conter

À la recherche d'un conte à dire cet après-midi, voilà que tombe entre mes mains ce que raconte d'elle et de sa pratique, Myriam Mallié.

Sa longue expérience de conteuse lui souffle les mots d'une belle histoire déposée comme un cadeau précieux, à la croisée de l'imaginaire et de la rencontre de l'autre.

Elle agrémente ses récits de dessins abstraits, parfois semés de mots où les couleurs éclairent le noir opaque de notre for intérieur.

La plume délicate, constellée de perles verbales, transmet une philosophie de vie, des émotions, des états d'âme et la joie toujours d'accéder à une réalité étrange, née de la narration du jour.

Les conteurs apprécieront le témoignage ; les lecteurs admireront la finesse d'écriture et d'introspection. le passant pensera que raconter des histoires recèle des vertus thérapeutiques.





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Conter

Myriam Mallié est conteuse depuis 30 ans. 30 années à raconter, à chercher le mot, l'émotion justes. Le conte comme moyen de se relier aux autres, mais aussi à soi. Pour elle, le conte fut un chemin initiatique, une manière de se connaître et de se partager : le conte est tout sauf égoïste. Le conte, le conteur, se doivent d'être ouverts aux autres, et à leur environnement, être curieux.

La forme de l'écrit est déroutante : à la fois réflexion personnelle et adresse. Le "je" de l'introspection et le "tu". Pour qui ? Le lecteur ? Un mentor, un maître ? La question n'est pas tranchée.

C'est un petit livre, qui ne paye pas de mine, mais qui offre bien des pistes de réflexion autour de la création, de la parole...

Merci à Babelio et aux éditions L'Esperluette !
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Le Petit Chaperon Rouge

Myriam Mallié ne lit pas les contes de la même manière que la plupart d’entre nous. Là où je me suis plutôt attardée sur le rôle du Loup et celui du Chasseur – c’est-à-dire sur les représentations symboliques et le rôle de l’homme dans sa relation avec une fillette – l’auteure, elle, analyse avec pertinence la fonction féminine. Elle crée une triangulation entre l’enfant, sa mère, et la mère de sa mère (c’est plus sous cet angle-là qu’elle considère la grand-mère). Elle s’attarde aussi sur la filiation : La grand-mère est donc aussi mère. La mère est donc aussi fille. La fille est donc aussi petite-fille. C’est cette entrée qui m’a intéressée dans la lecture de l’ouvrage de Myriam Mallié. Elle dit que c’est dans une ancienne version nivernaise du conte qu’elle a trouvé la matière à conduire ainsi sa réflexion : Les filles y marchent là où la vie les invite à marcher, rencontrent qui elles doivent rencontrer, se mesurent à qui elles doivent se mesurer, avant de rejoindre la communauté des femmes – et des hommes bien entendu – et d’y prendre leur place.



Selon elle, cohabitent dans le conte six positions féminines, et seulement une masculine (le Loup).



Après avoir aussi dressé la carte géographique (symbolique, elle aussi) des lieux de vie, elle peut alors définir l’espace de l’entre-deux, de l’intervalle, de la création : la forêt. La forêt, qui enivre ceux qui la traversent de sensations excitantes (un peu exaltantes ?), la maison du Loup. Avec, en ligne de fuite, la rivière.



C’est dans ce cadre humain, relationnel, spatial que va se jouer, se nouer et se dénouer la tragédie. Une tragédie en … rouge. Le rouge c’est la vie, le sang chaud qui court dans les veines, la joie et le rire, les joues comme des pommes quand on a couru, le jeu à en perdre le souffle, la beauté aussi […]. Le rouge c’est une force. C’est la vie du sang, tant qu’il court invisible dans les fins tuyaux du corps. S’ils viennent à se rompre, tout ce rouge se répand sur le sol, s’assombrit, et c’est la mort qui s’y faufile.



Myriam Mallié va alors reconstruire le conte. Pas le revisiter, pas le relire, le reconstruire. Il y sera question de dévoration. Dans le conte traditionnel, c’est la peur d’être dévoré ; ici, c’est encore autre chose. Mais je n’en dirai pas davantage.



J’ai aimé ce petit recueil qui ouvre une brèche dans la lecture du texte. D’autres s’y sont collés aussi, les psychanalystes notamment. Et chacun, selon sa sensibilité, a interprété l’histoire. Non seulement Myriam Mallié en propose l’exégèse, mais elle ouvre le champ à une version beaucoup plus féminine – féministe peut-être – qui prend sens dans un chemin de vie très actuel. Mais n’est-ce pas là le rôle d’un conte ?


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La petite sirène

Myriam Mallié nous livre un texte original de réécriture du conte de "La petite sirène", adoptant le point de vue de la sorcière – rebaptisée la Mutilante – à travers des lettres adressées à la jeune femme. Sacrifice pour accéder à la vie sur terre, la langue coupée devient plutôt ici l'épreuve de l'exil et le devoir de se trouver une nouvelle langue.



Par l'intermédiaire de la Mutilante, dont ce texte nous fait apparaître toute la passionnante ambiguïté et la valeur fondatrice, l'autrice nous donne à lire la tentative laborieuse et vaine de la petite sirène à faire entendre sa voix auprès du prince aimé. Si cette tentative échoue dans l'intrigue, elle réussit à nous atteindre dans l'ordre de la fiction dans ce travail inédit d'incarnation de deux personnages au destin scellé par la délicate question du désir à exprimer par la parole afin qu'il puisse s'enraciner à une mémoire.



Un texte court, puissant et tout en finesse, que je recommande à toutes les personnes friandes des reprises intertextuelles de topiques littéraires.

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Conter

Lorsque j'ai ouvert le colis, ma première impression a été : quel beau livre. La couverture cartonnée, le papier utilisé, les illustrations de l'auteur elle-même, m'ont amené à cette conclusion évidente: la forme était plus que soignée; et par conséquent, l'envie de me plonger dedans n'a été que plus grande. Je n'ai pas été déçu. Myriam Mallié nous livre, à travers ce livre, sa vision du conte, du raconter, mais aussi des récits de vie; le tout avec ses "tripes" et une simplicité qui ne m'ont pas laissé de marbre. Pour quelqu'un comme moi, amoureux des contes et de la scène, ce livre a une résonance particulière. Il me pousse à me réinterroger sur la façon de raconter des histoires, comment mieux se les approprier, etc. Je me suis laissé porter du début à la fin, et j'en suis arrivé à regretter de ne pas avoir pu assister à un spectacle de Myriam Mallié: je pense que tout est dit.
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La mort de Gilgamesh

Il était une fois. Il a été une fois, plutôt.



Gilgamesh.



Dont l’épopée fut écrite en trois mille quatre cents vers, et reprise un nombre incalculable de fois entre la fin du deuxième millénaire avant Jésus-Christ et 250 avant Jésus-Christ. Gilgamesh, peut-être dieu/peut-être homme, roi d’Uruk réputé pour son despotisme, personnage légendaire et mythologique.



Le propos de Myriam Mallié n’est pas de revisiter l’histoire de Gilgamesh dans un roman choral qui réunit au chevet du roi mourant, Sharnat – épouse, amante, prêtresse – et Sînleqe'unnennî – son fidèle scribe -. La chanson de Gilgamesh, Myriam Mallié l’a souventes fois contée. Elle porte ici un regard intime sur les trois protagonistes de son récit, sur leurs relations à eux-mêmes et entre eux. La mort proche oblige au retour à soi.



Sînleqe'unnennî va prendre la parole le premier et donner le ton au sujet de l’ouvrage : une longue réflexion sur la mort, l’amour, la vie. Ce sont trois monologues qui alternent, les voix de trois chants intérieurs qui se succèdent. « Je suis le scribe du roi. Moi qui aime passionnément écrire, je suis vide de mots », pense Sînleqe'unnennî en observant son souverain que la vie quitte lentement. Il regarde aussi Shamat qui assiste Gilgamesh dans ses derniers moments. Et il médite sur la vie de l’une, de l’autre et des deux, ensemble.



Shamat se penche sur sa propre vie : sa vie aux côtés de Gilgamesh. Et lorsqu’il est parti à la quête de l’immortalité, après la disparition d’Endiku, son double, son frère, son ami, sa vie loin de Gilgamesh. Il y est question ici de l’absence, du deuil, de la solitude. « La vie est une succession de départs. Tous intolérables. La résistance du cœur est incalculable ».



Gilgamesh se meurt, lui, l’être qui cherchait le secret d’une vie sans fin. Il revoit son parcours, ses excès, son orgueil, son outrecuidance. « Ma marche était rageuse. Mes pieds frappaient durement le sol. […] Je marchais avec une exaltation pleine de colère et de ressentiment ».



Trois soliloques.



Qui mènent à l’unisson aux mêmes questionnements.



En filigrane, le mystère des mots : la parole, l’écriture.



« Et moi, simple scribe, qui m’a donné ce pouvoir d’écrire les signes de la parole ? »



« Les animaux ont des langages, l’homme a la parole. L’homme est la forme qu’a choisie la parole pour exister »



« L’écriture est au dehors de nous. La parole est dedans »



« Les mots indociles, vivants, débordants, inutiles, je les écartais comme des mouches d’une main agacée. Mon ventre, et mes mains décidaient de mes actions et de mes choix. Pas les mots »



« L’écriture est un apprivoisement, une lutte parfois sauvage pour la tenir là, au plus près de soi »



Sînleqe'unnennî, le scribe, apprendra à Shamat, la prêtresse veuve, à graver les tablettes pour [qu’elle voit sa] douleur en quelque sorte sortir [d’elle] prendre chair ailleurs que dans [sa] chair. Sînleqe'unnennî transcrira la geste de son roi, glorifiera ses hauts faits, insculpera sa géhenne.



Sînleqe'unnennî qui sait que « la vie ne sert qu’à une chose : apprendre à perdre, à accepter ».



Une œuvre qui donne à méditer sur les grandes questions de l’humanité, a écrit François Emmanuel, écrivain concitoyen de Myriam Mallié.
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Conter

J'ai de nouveau eu la chance de recevoir un livre dans le cadre de Masse Critique de Babelio. Ce livre est Conter de Myriam Mallié.

Ce livre est vraiment très beau et, même s'il est simple, un marque page est fourni avec et c'est toujours utile.

Lorsque j'ai lu ce livre, j'avais l'impression que l'auteure me racontait son histoire comme un conte, le conte de sa vie. Pas de titre de chapitre mais des paragraphes espacés et à la fin des illustrations se rajoutent.

Au travers de ce récit, j'ai ressenti toute la passion de Myriam Maillé pour les contes et au travers de ces mots, toute son expérience.

Un conte ne se raconte pas simplement. Il demande beaucoup de travail, de recherches, d'observations et c'est avec la pratique que l'on devient conteur. Raconter est un art nous dit l'auteure et, grâce à cette dernière, nous apprenons énormément de choses sur le conte et la façon de conter.

L'auteure nous donne aussi des citations de quelques personnages.

Ce livre est vraiment passionnant, agréable à lire et il nous donne vraiment envie de s’intéresser de plus près au conte et au conteur.

Je le recommande vivement!


Lien : http://scoobydu41.over-blog...
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Le Petit Chaperon Rouge

Avec cette réécriture du célèbre conte Le Petit Chaperon Rouge, je découvre Myriam Mallié et… qu’il y a bien d’autres versions que celle de Charles Perrault ! (Oui, on peut dire que je suis carrément inculte en ce genre littéraire.)



La conteuse belge nous explique d’abord que, justement, la version de Perrault n’est pas un conte, genre dont la fonction est « d’apprendre à vivre ». Comment vivre vraiment si l’on ne doit jamais sortir ni traverser aucune forêt et se protéger constamment des loups dangereux qui infestent le monde ? Myriam Mallié s’est inspirée de la « collecte nivernaise d’A. Milien » : ici il est surtout question de femmes, des filles, des mères, des grand-mères, de femmes, de transmission et de rupture, mais une rupture féconde.



Tous les lieux, les couleurs, les objets symboliques du conte sont racontés, déroulés (pour ne pas employer le terme « analysés », un peu froid et incongru ici) et, tout en gardant leur part de merveilleux, prennent encore davantage leur force de symbole, au sens étymologique du mot : « ce qui est jeté ensemble » donc ce qui relie, rassemble, permet de se re-connaître. « La forêt, c’est un bonheur ». Le rouge, c’est une couleur de vie, le chaperon tendrement brodé de fils rouges reliera la jeune fille à sa mère et la protégera dans l’épreuve initiatique.



Finalement le Petit Chaperon Rouge (tous les mots sont importants, qui portent chacun une majuscule) prendra sa place dans la communauté des femmes, non plus petite, mais femme à son tour, à la fois autonome et reliée aux autres. « Grande maintenant, libre d’aller, emportant avec elle son histoire comme un gué de mots à jeter sur la surface mouvante de ses jours quand une traversée s’avère nécessaire. »



Une lecture dynamique, dynamisante, rafraîchissante, illustrée par les illustrations de lits en rouge et noir de Myriam Mallié elle-même. Un texte qui fait goûter à la plénitude d’être fille et femme. Féministe donc, dans un bon sens positif. Cela fait du bien !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Le cercueil de verre

C'est une sorte de réécriture réflexion autour d'un conte collecté par les frères Grimm (conte étrange au demeurant, qui n'a pas le ton des Grimm plus connus, qui paraît plus littéraire, plus celtique...).

J'aime certaines images développées à partir du conte mais je trouve que le procédé (sorte de discussion/exposé entre "une vieille conteuse" et l'autrice) est inégal, cousu de fil blanc et tissé d'un imaginaire très "profonde fleur bleue" (l'expression est-elle parlante?).

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A vos plumes

A vos plumes - 1001 conseils pour écrivains et conteurs en herbe est un sympathique album richement illustré donnant des conseils pour les enfants, mais aussi tout ceux qui ont envie d'écrire de la fiction pour leur plaisir ou pour celui des autres. Un petit guide très pratique, plein d'idées pour ceux qui pensent n'avoir aucun talent ou aucune imagination.
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1001 conseils pour écrivains en herbe

"Ouvrez ce livre, il vous donne envie d’en écrire un !". Ouvrons, comme on nous le conseille : voici les clés de la "porte-plume" qui nous conduisent tout droit au seuil de l'univers que allons créer. Pour cela, il va falloir faire quelques courses : tranches de textes, miettes de photos, boîtes d'illustrations…, à ranger au frais, bien sûr, avant consommation !



L’avis de la rédaction: Une approche ludique de l’art d’écrire, et très efficace pour stimuler tous les auteurs en herbe.



L’avis de Chloé, 11 ans : Ce livre m'a révélé des secrets ! En plus, les explications sont toutes suivies d'exemples. J'ai déjà rempli une malette d'idées !
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Le Petit Chaperon Rouge

Spoilers.



Une narration originale en plus de cette version méconnue du conte, car l'autrice Myriam Mallié ne s'efface pas, elle est au contraire très présente dans le texte, explique sa réflexion, sa démarche et pose des questions en même temps que le conte avance. Elle nous livre des pistes d'analyse, qui sont les questions qu'elle-même se pose en tant que lectrice du conte. Pas de départ officiel et traditionnel comme "Il était une fois", le conte et ce qui pourrait tenir lieu d'avant-propos sont mêlés.



J'ai beaucoup aimé cette lecture, l'atmosphère est étrange, intrigante, vaguement inquiétante. Parfois des injures très vulgaires ponctuent le texte, faisant émerger plus nettement la violence : "Pue, salope qui mange la chair de sa grand-mère !" Le cannibalisme de la petite qui est abusée par le loup, sa grand-mère a été cuisinée et offerte en repas à la petite qui s'en délecte. Les dessins en aplats de couleurs rouges, noirs ou blancs, variations sur le thème du lit, ajoutent à cette atmosphère dérangeante.
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La mort de Gilgamesh

Gilgamesh (roi) est mourant depuis le début jusqu'à la fin du livre. A son chevet, il y a deux personnes. Le scribe et Shamat, la prêtresse, la femme aimée. Dans l'écriture, on sent que c'est une conteuse. Chaque personnage (le scribe et Shamat) raconte son histoire. Une impression d'un des plus vieux texte du monde. Incapacité de la part du scribe d'écrire. La question par rapport au pouvoir. Rapport homme-femme dans le livre.
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