Les rires d’Émile et Nathan l’incitent à jeter un regard vers l’arrière. Depuis la naissance des jumeaux neuf ans plut tôt, sa vérité lui pèse davantage. Il regarde ses enfants grandir, devenir de chouettes garçons, et il se sent étranger. Le juste qualificatif, il rechigne à se le dire même s’il flotte, ombre sournoise, à la lisière de sa conscience : IMPOSTEUR.
— Tabarnak ! Décalisse de mon ch’min esti d’tête de bine dans ton char à marde ! beugle-t-il en bloquant le klaxon de rage.
Des fous rires nerveux secouent les garçons tandis que la stupéfaction se fige sur les traits de Mélissa.