J'avoue que je ne savais pas à quoi m'attendre en recevant ce livre . Le titre m'avait plu et également le résumé, rédigé de manière très mystérieuse. " Pourquoi pas " m'étais- je dit...
En tout honnêteté, je m'attendais à un livre gentillet, une chronique de vie sans trop intérêt et d'interrogation. Et bien non, dès le premier chapitre, j'ai eu l'impression de m’engouffrer dans une vie parallèle, dans un univers particulier.
Le premier chapitre m'a tellement plu, qu'il m'arrive encore de le lire plusieurs fois d'affilée. Quant aux autres chapitres, c'est aussi prenant même si parfois un peu déroutant (admettons- le).
A la lecture de ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de réfléchir à leur propre interrogation et j'ai dû me poser certaines questions.
Et c'est finalement cela que j'ai beaucoup apprécié , c'est que l'on ne subit pas la lecture, on la vit, on la pense, on l'imagine et finalement on avance comme les personnages au travers de leur histoire.
Franchement, un bon livre, surprenant, (ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps) et il est certain que je le relirais à nouveau, ou du moins certains passages.
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Nic Sirkis a toujours aimé VVG, d’ailleurs, à 8 ans elle le copiait déjà, comme en témoignerait la couverture de ce livre, il y aurait même eu, du reste un portrait du Père Tanguy (on n’en saura pas plus) dans la salle à manger familiale qui aurait alimenté sa passion…
Si bien que lorsque l’occasion s’est présentée lors de ses études universitaire de plancher sur son cher peintre, elle s’est lancée à corps perdu dans l’étude de sa correspondance pour y chercher les raisons de cette passion, ce qui a donné ce petit bouquin.
Devant tant d’enthousiasme, je m’attendais à tout autre chose. Car, après une introduction où elle se propose par l’étude de la correspondance de l’artiste, de dégager sa démarche artistique, on n’aboutit qu’à une reproduction pure et simple de lettres sur trois périodes : hollandaises, provençale et auversoise, brut de décoffrage, sans aucun commentaire ou analyse…
Ma foi, ce n’était pas inintéressant à lire, parce que VVG ne saurait l’être, et j’ai eu plaisir à cette lecture, mais j’attendais en vain quelques commentaires personnels de l'auteure…
Enfin, pour finir cette somme épistolaire, elle nous livre en une dizaine de pages, sur une petite centaine que comporte l’ouvrage, une analyse des vocables utilisés par l’artiste dans ses lettres, « analyse du vocabulaire du peintre », une sorte de nuages de mots comme issu tout droit d’un générateur du même nom, dont les brefs commentaires m’ont laissée sur ma faim.
Sans plus.
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Je ne m'attendais pas à ce type de lecture! Je pensais plus avoir un roman sur les rites initiatiques chez les scouts avec l'évolution de ses rites. Au lieu de ça, on a deux personnages qui vivent mal une totémisation et ils doivent vivre avec ce sentiment de mal-être qui va quelque part dictée leur conduite dans la vie. Rien ne pourra être pareil. L'histoire se déroule sur une quarantaine d'année. Chaque chapitre représentant le passage d'une dizaine et un événement marquant dans la vie. Trois générations se superposent et s'interrogent sur la soumission à l'autorité.
Le style est simple, clair. On se laisse facilement emporter par le récit. L'actualité scientifique et la totémisation se complète, mais ce n'est peut-être pas assez exploité.
Ceci dit, sur un sujet comme ça, j'en aurai plus fait une étude de cas qu'un roman. Mais ça passe peut-être mieux en roman?
Du coup, ça fait quand même poser pas mal de questions!
Cocteau a dit "un bon livre c'est celui qui sème à foison les points d'interrogation."
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Dans Totémisés, il est question de vie et des choix qui l’accompagne. A travers les destins de Catherine, Esteban et de Charles, Nic Sirkis nous raconte des anecdotes de vie qui paraissent parfois anodines, mais celles-ci illustrent parfaitement le conflit entre attente individuelle et attente sociétale. Les vies sont jalonnées de choix qui nous embarquent vers des directions particulières qui parfois nous ferment des portes. Mais dans ce roman toute la question est de savoir s’il faut suivre la norme imposée par la société ou s’il faut s’en soustraire quitte à prendre des chemins de traverse pour régir nos vies personnelles. Un roman sans prétention qui nous permet de passer un agréable moment avec un sujet intemporel.
Je remercie les éditions Chèvre Feuille étoilée qui m’a permis de découvrir ce joli roman plein de sensibilité dans le cadre de masse critique.
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Rien d’amer ni de noir dans ce livre : le titre est un calembour sur la mer Noire, lieu d’origine de la famille de l’auteure, et celle-ci fait preuve d’un optimisme chaleureux et d’une combativité de tous les instants. L’amer a aussi le sens de repère pour les marins, et elle-même est en quête d’un « repère ». Elle rapporte en effet un témoignage autobiographique sur la quête de ses origines, sur son « papy russe » : encore un des jeux de mots, plus ou moins oulipiens, dont elle parsème son texte, comme « Déni », le prénom qu’elle s’est donnée. Elle découvrira que son grand-père était, avant la guerre de 14 où il combattit dans les Dardanelles, un petit propriétaire terrien juif en Bessarabie, la Moldavie actuelle.
L’ouvrage est divisé en trois parties, appelées « épîtres ».
Dans la première, elle décrit sa vie militante tous azimuts depuis 1968, d’« instit » fréquentant le joyeux bordel de l’université de Vincennes et ses ateliers théâtre, et travaillant à un mémoire universitaire sur Hasard et Création, à l’occasion duquel elle découvre la notion de « sérendipité » dans la science et dans l’art, bien avant que celle-ci ne devienne à la mode.
La deuxième partie, imprimée en italique, est le récit de son voyage avec ses deux filles au fin fond de la Roumanie d’après Ceaucescu. Elle découvre avec sympathie la richesse affective et la solidarité des milieux vivant dans une relative pauvreté. Le passage sur les activités bruyantes d’une prostituée et de ses clients dans la gare d’un tram est très haut en couleurs, et nous laissons au lecteur la surprise qu’est la révélation du titre de l’épais livre dont les feuilles servent de torche-cul dans les cabinets d’un pays ex-communiste. Le rappel historique fourni par un archiviste local, parlant français, de ces « terres de sang » est impressionnant. La corruption des douaniers à propos d’une icône emportée dans les bagages ne surprendra pas.
Dans la troisième partie, une jeune parente venue du berceau familial visite la France et s’y intègre, par le travail et les liens amoureux, tandis que sa mère tombe d’un cerisier et devient tétraplégique : la roue de la vie continue de tourner.
L’auteure reprend ses interrogations à propos de toutes les victimes dont elle a eu connaissance, jusqu’aux migrants aujourd’hui en Méditerranée. Les péripéties de son voyage sont décrites par le menu, d’une plume alerte et précise, souvent enjouée. Avec simplicité, l’auteure parvient à nous faire partager une expérience unique, que d’autres dans le siècle peuvent avoir vécue.
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Je viens de lire "Totémisés". Mon premier livre des vacances. Voici comme je l’ai découvert.
"Totémisés " est un livre ébouriffé. Traversé de rites, de chroniques croquantes comme une saveur composée. C’est un livre libre de l’été insoumis, des familles insolentes. Une langue crue, fraîche, assaisonnée. Les pages de "Totémisés" trouvent leur encre à l’île de Ré, au lac de Côme, Toulouse, la Cerdagne. Leur encre est jean métal cabossé. La photo de couverture résume cette histoire buissonnière, traçant des chemins de traverse. Des lieux, des clans, du cran pour écrire ce livre adolescent, exigeant, ébouriffant.
Des "Clés de la rue Charlot, à "Attention !" et "Totémisés", l’univers d’écriture de Nic Sirkis est gavroche, fait d’épis de famille, de tâches de rousseur, de méandres de vie dans lesquelles on se love. Des livres à bicyclette qu'on aime chevaucher.
Merci de ce beau roman !
Hélène Pradas-Billaud
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Certains sont passionnés de mécanique.
Nic Sirkis, elle, aime les mots et, encore plus, les histoires…
La contrainte oulipienne saugrenue de ce jeu littéraire (écrire une nouvelle de 2000 à 8000 caractères contenant la phrase « Un matin, j’arrive à la boucherie de Dédé pour y prendre mes andouillettes. ») offre à son esprit un cadre invisible. Elle nous conte la Géorgie caucasienne, nous promène à Paris, Dédé en bandoulière. Je me suis laissée porter sur ses chemins singuliers, le sourire aux lèvres.
Michèle Wilisch
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Je relaye ici une critique de Iris qui pour diverses raisons me demande de le faire à sa place:
"Bienvenu ce livre en ce moment de nos vies où nous sommes empêché de voyages.
102 villes et villages y sont écrits, décrits, mis en musique de lettres et de sons , introduits par une magnifique préface qui révèle le cheminement d'écriture et de création de l'auteure.
Dans cet alphabet de Villes,je reconnais et vous découvrirez l' amoureuse des jeux de mots et du scrabble, des traces d'une vie personnelle et d'enfants qui se glissent dans les interstices du hasard.Vous vous y délecterez de poésie.Vous y retrouverez des sensations des odyssées de l'auteur ou des vôtres. Vous vous y embarquerez à la découverte , sur les cinq continents, de terres nouvelles, de villes inconnues et lointaines, riches d'odeurs, de couleurs, de bruits et de sensations.
N'attendez pas, N'hésitez pas! Partez en voyage,laissez-vous gagner par le jeu et le charme des Villes de Nic Sirkis.
Profitez-en pour vous faire la belle en ce moment de confinement délétère."
Iris C."
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Lorsqu'on lui demande de se décrire, Nic Sirkis déclare : « Je suis une femme point d'exclamation qui ne sais pas baisser la voix ». Ce point d'exclamation, et cette envie de faire entendre sa voix, on les retrouve dans son nouveau roman, Attention !, où elle met en scène Yann Orion, jeune pré-retraité tout droit sorti des couloirs d'Air France, qui s'active plus que jamais au cours des deux hivers et du printemps parisiens dont l'auteure nous fait témoins.
Ce roman admirablement construit, donc chaque page se garde de révéler le secret de la suivante, selon les principes de la « sérendipité » qu'affectionne Nic Sirkis, est un hymne à la vie, et à l'écriture. À la « vie » parce qu'il nous rappelle que, malgré les pages que l'on tourne, il reste toujours quelque chose à découvrir, quelque chose qui nous tiendra en haleine jusqu'au prochain tome de notre histoire, quelque chose qui nous donnera l'envie de continuer à effeuiller la vie et les livres, afin de découvrir le fin mot de chaque intrigue. À « l'écriture », parce que ce fin mot, c'est celui que Yann Orion tente d'écrire, mais aussi de découvrir. Car ce roman est la quête de l'écriture, ainsi que de « l'auteur », cet auteur dont Yann découvre un livre, intriguant, cet auteur qui signe d'un mystérieux « Y ».
Cet auteur, c'est aussi Yann lui-même, que l'amour d'écrire a toujours habité, et qui s'engage auprès de ses amis du Hasard du 14ème à aider dans la lourde tâche de publication de leur journal.
C'est sous le ciel parisien que Nic Sirkis a décidé de situer son roman ; Yann, accompagné de Bulle et Gustave, ses deux enfants et de son chat, Guevara, nous emmène visiter son Paris, un Paris qu'il affectionne, où il a posé ses valises après avoir quitté sa Bretagne natale. L'on y découvre les petits cafés, les maisons coquettes et les rues fourmillantes de la capitale, mais surtout, l'on y découvre l'envie de vivre d'un homme qui, porté par ses enfants, se décide à chambouler son quotidien, à se mettre en mouvement, à partager.
Attention !, c'est, comme son auteur, un roman « point d'exclamation », un roman qui, en dehors du titre du journal, ne laisse rien au hasard, qui nous offre d'entrer dans l'univers d'un personnage amoureux des mots, un roman enrobé, ou plutôt pénétré, d'une écriture à la fois simple et pure, d'allusions subtiles et d'un humour enjoué.
« Ecrire, quelque part, c’est faire face à une dysharmonie interne. C’est réparer quelque chose en latence. Retrouver, en quelque sorte, une harmonie perdue. ». Cette invitation à l'écriture, sortie de l'esprit de Yann, ne peut que nous rappeler l'importance des mots, et si, à l'heure où vous lisez ces quelques lignes, il n'est pas encore l'heure d'écrire, c'est peut-être parce que la lecture vous appelle.
Morgane Guilhem
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Crocs-Nic, c'est une collection de vers et de chroniques, une collection foisonnante d'histoires courtes, de portraits, et de tableaux, et de pensées sur des thèmes sociaux. On voit l'amour de la parole avec un thème récurrent de phrases et même de passages entiers construits autour du son des mots et des rythmes que ça donne aux phrases. On pense aux traditions orales, aux contes, et à la chanson.
Le livre voyage dans le temps et par le monde, et la bicyclette figure souvent. Le livre est balisé par ces pensées et observations qu'on voit dessiner les vies des personnages et des lieux qu'ils habitent et traversent. Lieux qui se trouvent surtout à Paris. Ce voyage à caractère personnel et un peu anthropologue est introduit, d'ailleurs, par les paroles des enfants de l'écrivain, transcrit lorsqu-elles ne savaient sans doute pas encore écrire (à 4 et 5 ans).
C'est un livre débordant d'enthousiasme pour le monde et ses habitants, et d'observations souvent hilares, et parfois sérieuses. Car ce sont des vers et des chroniques ou une conscience sociale soulignent mais légèrement ces voyages et contes du monde surtout Parisien.
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Ce livre m'a plu et je l'ai lu d'une seule traite.
L'auteure sait jongler avec les mots qui deviennent vivants... quelquefois on a l'impression qu'ils vont submerger la vie... les sentiments... les ressentis. On se dit "Attention! Attention!... je ne veux pas être emportée vers des voix que je ne peux maîtriser".
La quête du grand-père russe est impressionnante... mais que de recherches et quelle culture, BRAVO!!
Voilà, pour moi les mots sont toujours lourds de sens et peu empreints de facilité pour s'exprimer, c'est pourquoi je m'arrête...
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Yann, préretraité depuis peu, habite Paris et se lance dans une nouvelle vie où il a enfin de temps de faire ce qu'il veut.
Ce livre que j'ai en fin de compte bien apprécié, m'a surpris. D'abord par la lenteur du déroulement de l'histoire. Dans la première moitié du roman, rien ne se passe vraiment. Il s'agit juste d'une description de la vie quotidienne de Yann, de sa famille, de ses amis. Tout est pourtant écrit avec une telle sensibilité que c'est seulement après 100 pages que j'ai commencé à me demander où l'auteur voulait finalement en arriver.
Et puis soudainement, les évènements se précipitent et on ne peut plus lâcher le livre... Le livre, à partir de ce moment, plane entre le surréalisme et une enquête amoureuse... Et puis la fin m'a laissée baba... Je ne vous en dit pas plus... Bref, c'est un livre qui vaut la peine d'être découvert!
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Vous aimez les chats, l'écriture détaillée du quotidien contemporain, les idées foisonnantes, Paris, la création littéraire et surtout l'Oulipo ? Ce livre est sûrement pour vous.
Moi je suis restée un peu à la marge, un peu noyée dans le flot d'informations et mes questions sont restées en suspend. Peut-être n'avais-je seulement pas l'âge pour me sentir vraiment proche de Yann, pré-retraité d'Air France, qui s'ouvre à une deuxième vie ? Pourtant les personnages sont attachants, les noms des cafés et boutiques donnent un "exquis goût", l'écriture d'un roman me touche de près. Il m'a manqué une clef pour entrer vraiment dans cette histoire, à la fois très ancrée dans le réel (2011-2012) et fantastique (qui est ce double féminin insaisissable ?).
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Yann Orion va avoir l'âge de la pré-retraite, mais on a du mal à y croire, tant il parait prêt à toutes les aventures. Le temps qui lui est rendu le déploie, et fait scintiller son univers. Remue-méninges et déménagements en tous genres. Sur ses pas on redécouvre le Paris des quartiers, des potes et des lieux rares. Jubilatoire. Et quand l'envie d'écrire s'en mêle, débute un étrange jeu en miroir... Roman oulipien.
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Nic Sirkis, qui n'est pourtant pas sortie de chez elle pendant plus de 40 jours, nous raconte des histoires des quatre coins du monde et à travers le temps. A la lecture de son "Solde", j'ai ri, j'ai été émue, j'ai réfléchi à ce qui fait de nous des Hommes et des Femmes. Et ça fait du bien !
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J'ai adoré "L'amer noir".
Je ne suis pas un critique littéraire, juste un "lecteur", mais j'essaye d'analyser pourquoi je l'ai beaucoup aimé:
* pour le style: la verve rabelaisienne ou célinienne, le riche vocabulaire et les nombreuses analogies qui font tilt (ce qui est amusant c'est de deviner que l'auteur est une femme à cause des références à un univers féminin).
* sur le fond, l'empathie pour les détresses humaines.
* l'aspect métaphysique avec les mots pour le dire "je ne sais pas comment ça marche".
* l'amour pour la vie, la curiosité, la soif de paysages et d'expériences nouvelles.
* la modernité par rapport au temps passé..
Ce qui m'a déconcertée, c'est la structure du livre. Certes le roman moderne, Freud, et même Proust nous ont familiarisés avec le passage d'une idée à l'autre telles qu'elles se pressent dans notre cerveau, cependant il me semble que la deuxième épître (le récit du voyage) pourrait faire l'objet d'un livre différent. A part ce bémol, j'ai globalement adoré ce roman !
Annie Nahum
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J'ai bien aimé cet essai. Je ne connaissais pas l'existence de la correspondance de Van Gogh. Le choix qu'il en est fait ici est très évocateur et permet une meilleure lecture de son oeuvre.
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J'ai bien aimé cet essai. Je ne connaissais pas l'existence de la correspondance de Van Gogh. Le choix qu'il en est fait ici est très évocateur et permet une meilleure lecture de son oeuvre.
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