Nicolas Crunchant

« Oui, admet Roland du bout des lèvres, Facebook ou Instagram sont des outils qui peuvent avoir leur utilité pour expliquer aux gens les défis que nous devons relever ensemble... Mais ce sont aussi des vecteurs de problèmes... Par exemple, un touriste a eu la mauvaise idée de se photographier en pleine baignade, dans une vasque exceptionnelle, au-dessus d’une cascade, avec le Königsee en toile de fond. Il a balancé photos et coordonnées GPS sur Facebook. Bilan, 500 personnes se sont rendues à la vasque cet été. Or c’est un endroit à la fois fragile et dangereux. Aucun sentier n’y conduit. Nous avons donc été obligés d’engager un spécialiste des réseaux sociaux pour lutter contre ce genre de dérives. Les moyens de communication modernes, qui pourraient nous aider dans notre combat, peuvent aussi se retourner contre nous ! »

Pourquoi tant de soins pour un bon vieux sentier un peu trop raide ? Tout simplement pour l’adapter à la nouvelle pratique à la mode, je veux bien sûr parler du VTT électrique ! Mais oui, vous savez bien, cette géniale activité accessible à tous, grâce aux performances formidables des batteries électriques dont la production, qui nécessite l’usage de terres rares, est un désastre écologique et que, cerise sur le gâteau, on ne sait même pas recycler en Europe !

Des collègues m’ont affirmé que même au sommet du Mont-blanc, pour peu qu’il y ait des brises montantes, on peut entendre le vrombissement des motos ou les moteurs poussifs des camions.

[...] une bibliothèque baroque hors normes, aux sept coupoles richement décorées, décrite comme la plus importante bibliothèque monastique au monde !
(Parc national de Gesäuse en Autriche)

À ce rythme, quasiment tous les glaciers auront disparu des Écrins d’ici 2080.

[...] je reconnais que l’annonce de la création d’un nouvel enclos destiné aux chamois et aux lièvres variables me choque. [...] Parce qu’imaginer des chamois coincés entre des clôtures électrifiées me révolte.

Ils longèrent un long moment les gorges impressionnantes, jusqu'à un petit lac artificiel et un hameau de quelques maisons, avant de laisser une bifurcation qui partait sur leur droite et de poursuivre à proximité du torrent désormais en direction du Queyras. Ils étaient à présent écrasés par des parois verticales sur leur droite et leur gauche et Chris se sentit minuscule au milieu de ce paysage farouche. Mais son instinct d'ornithologue était en éveil. Toutes ces parois rocheuses ! Tous ces sites potentiels ! Il y avait là des promesses qui aiguisaient sa curiosité.

Enfin, les remontées mécaniques avec leurs câbles meurtriers ou même les éoliennes constituent des menaces beaucoup plus sérieuses, pour les rapaces en tout cas, que les changements climatiques.
Christian Couloumy

Des moments forts, d'autres monotones, des montées difficiles, d'autres pénibles, des somme grand soleil, des nuis d'orage endiablés, les souvenirs partagés, des ascensions solitaires, des jours ders que laissent une si longue randonnée sont tellement contrastées qu'il est difficile de les résumer en quelques mots. Une chose est sûre cependant, les voyages ne forment pas seulement la jeunesse, ils permettent de s'enrichir et de nourrir ses réflexions quel que soit son âge ! Comment ne pas revenir un peu changé d'un périple de plusieurs mois ?

Alors que la région n’était parcourue que par les Allemands, les Autrichiens, les italiens et quelques Français, la campagne publicitaire qui suit le classement par l’Unesco propulse la zone de Cortina d’Ampezzo et des fameuses Tre Cime di Lavaredo en tête des destinations touristiques de toute la péninsule. En moins de 10 ans, la fréquentation de ces sites spectaculaires explose. Américain, anglais et asiatiques se bouscule dorénavant autour de sommeil prestigieux. Les constructions d’hôtels haut de gamme et de nouvelles infrastructures se multiplient, les prix des hébergements grimpent en flèche, les routes se retrouvent saturées par un trafic qu’elles ne peuvent absorber, la gestion des déchets commence à poser de sérieux problèmes, et les réserves en eau potable elle-mêmes menacent de ne plus être suffisantes face à cet afflux de visiteurs venus du monde entier.

Une hausse des températures annuelles de 1 ° Celsius permet en effet, en théorie, une remontée de 160 mètres de tout le cortège floral !