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Critiques de Nicolas Kieffer (3)
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Peau de lapin

Virgil Alexander Stilton s’est rendu à la police en s’accusant de la mort de soixante personnes. Les autorités ont rapidement conclu que Stilton n’était pour rien dans toutes ces disparitions et elles l’ont confié à la clinique de Springdale. « Si j’ai tué ces soixante personnes, il faut bien que j’aie un problème dans la tête. Si je ne les ai pas tuées, il faut aussi que j’aie un problème dans la tête, puisque je pense les avoir tuées… C’est logique, non ? » (p. 21) Un dingue qui raisonne juste, c’est déjà quelque chose. Mais ce n’est pas la seule particularité de Stilton : cet homme aux goûts vestimentaires bariolés a la fâcheuse tendance de tout oublier. « Les choses rentrent et sortent de ma tête avec une facilité inimaginable. Je ne retiens rien. » (p. 43) Et c’est bien pour cela que Virgil Stilton se sent désespérément vide.



La clinique compte d’autres malades. Il y a Tibbets, unijambiste obsédé par l’idée de faire repousser sa jambe. Il y a Tim, quasi muet et très attaché à son petit lapin noir, Rommel. Il y a Kemp, persuadé d’être un astronaute. Il y a Rosen, fasciné par le feu. Et il y a les médecins. Le Dr Coleman a bien du mal à inventer des histoires pour son fils. En désespoir de cause, il lui offre une pierre parfaitement ronde. Ce qu’il n’avait pas imaginé, c’est que son fils appellerait le caillou Elmer et prétendrait pouvoir entendre ses histoires. De son côté, le Dr Miller commence à faire des rêves très étranges, peuplés de petits lapins noirs et d’animaux qui parlent. Et le Dr Fenech est bien en peine d’expliquer comment elle peut et venir dans un monde qui n’a rien à voir avec la clinique.



Lentement, les membres de la clinique de Springdale commencent à changer et à agir bizarrement. Et tout a commencé avec l’arrivée de Virgil Alexander Stilton. Stilton, oui, comme le fromage.



Que voilà une étrange lecture ! Ce qui semblait tout d’abord être un roman loufoque peuplé de doux dingues devient peu à peu un texte très sombre et inquiétant. Ne parlons pas de folie ou d’hallucinations, ce serait trop réducteur. Nicolas Kiefer crée une infinité de mondes qui se rejoignent et implosent à la toute fin de son texte. Ni fantastique, ni médical, son roman est une épatante bizarrerie où les lapins qui se multiplient ne sont que la première annonce d’un changement majeur.



Pour finir, je ne résiste pas au doux plaisir de partager une adorable description de lapin. « C’était un lapin noir, de la taille d’un poing fermé, qui tenait ses pattes jointes sous son museau rose et frissonnant. Ses oreilles dessinaient un arc double au-dessus de son échine et retombaient jusqu’à sa queue en forme de dé à coudre. » (p. 173)

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Peau de lapin

Le plus curieux quand on ferme Peau de lapin, c'est d'avoir envie de l'ouvrir encore et encore et de vouloir rentrer dans l'histoire, d'en faire partie. Pour toujours. Un peu comme Alice, mais sans remonter le terrier. Alice comprend quand ça suffit les conneries, quand on lit Peau de lapin, non.



Virgil Stilton est admis dans un hôpital psychiatrique parce qu'il s'accuse d'avoir commis soixante meurtres, paplusspamoins (enfin si peut-être un mais chut). Il gagne sa place dans une bande de copains qui savent qu'ils sont fous, sauf peut-être Tim, mais il faut bien des exceptions, même dans les cercles d'amis.



Au début les psychiatres ne sont pas vraiment chamboulés par l'arrivée de l'énergumène au nom de fromage. Mais petit à petit, certains vont commencer à voir des lapins, des oiseaux tatoués qui dégainent la répartie comme certains tirent plus vite que leur ombre, on verra une fresque géante se dessiner, il sera question de Siphon, de Trou, d'Elmer la pierre qui vient du pays des histoires perdues. Des fous et des moins fous disparaîtront, momentanément, indéfiniment, définitivement.



Après une première approche dans le monde réel, on a l'impression de se balader dans le même univers que Vol au dessus d'un nid de coucou, chaque personnage ayant sa propre folie, plus ou moins guérie par son psychiatre attitré. Puis vient la deuxième partie, où l'on plonge dans un monde où la seule règle est qu'il n'y a pas de règles. Tout est décousu, fantastique, un peu comme LA descente après un pique nique sous acide, celle qui fait qu'on ne contrôle plus rien, venant à se demander comment distinguer les choses réelles de ce qui se passe dans notre tête. Ah oui, imaginez un peu la deuxième partie avec Stephen King qui vous souffle dans le creux de la tête aussi (juste histoire de).



Cette histoire n'est pas tendre, n'a pas de fin, ne blase pas, ne permet pas de rêver. Elle se contente de nous foutre une claque, une bonne grosse claque qui rend accro.



C'est aussi difficile à résumer que c'est bandant d'en dévorer les pages. Si vous êtes prêt pour le saut dans le vide, la prochaine fois que vous verrez un lapin noir, demandez-vous s'il essaye de vous grignoter le creux de l'oreille afin d'y fabriquer son terrier...



Ou si simplement vos compagnons de chambres en sont à prendre des médicaments pour pouvoir dormir et foutre la paix au reste du monde.


Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Peau de lapin

Ballade tranquille jusqu'au moment où on perd son chemin... Où commence la folie ? Qui est fou ? Que se passe-t-il ? Tout est alors mené d'un train d'enfer... tranquille. Un délire, un délice...
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