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4.14/5 (sur 2211 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Knockemstiff, Ohio , le 23/12/1954
Biographie :

Donald Ray Pollock est un écrivain américain.

Depuis qu'il est adulte, il vit à Chillicothe dans l'Ohio où il a travaillé dans une usine de pâte à papier pendant trente deux ans en tant qu'ouvrier et conducteur de camions.

À 50 ans, il s'inscrit à des cours d'écriture créative à l'Université d'État de l'Ohio.

En 2008 est publié son premier ouvrage, un recueil de nouvelles intitulé "Knockemstiff". Durant la campagne présidentielle de 2008, le "New York Times" publie régulièrement ses dépêches sur les élections vues depuis le sud de l'Ohio.

En 2009, il remporte le PEN/Robert W. Bingham Prize et le Devil's Kitchen Award in Prose du Département d'Anglais de l'Université du Sud de l'Illinois à Carbondale.

Son premier roman, "Le diable, tout le temps" ("The Devil All The Time"), paraît en 2011. Publishers Weekly le considère comme l'un des dix meilleurs livres de l'année.

En France, il remporte notamment le Grand prix de littérature policière - Étrangère et le prix du Meilleur livre de l'année du magazine Lire en 2012, puis le Prix Mystère de la Critique en 2013.
Le roman est adapté par Antonio Campos, avec Tom Holland, et est diffusé sur Netflix en 2020.

En 2016 sort son deuxième roman "Une mort qui en vaut la peine" ("The Heavenly Table").

page Facebook : https://www.facebook.com/DonaldRayPollock/
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Le Diable, tout le temps | Bande-annonce officielle VOSTFR | Netflix France

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Tout en regardant la nuque du chauffeur, Willard repensa à la conversation qu'il avait eue à bord du bateau avec un jeune prêtre à l'air sombre, après qu'il se fut confessé d'avoir abattu le Marine afin d'abréger ses souffrances. Le prêtre était écœuré de toutes les morts qu'il avait vues, de toutes les prières qu'il avait prononcées sur des rangées de cadavres et des tas de membres dépareillés. Il dit à Willard que si seulement la moitié de son histoire était vraie, alors la seule chose à laquelle pouvait servir ce monde dépravé et corrompu, c'était à se préparer à l'autre.

"Vous saviez que les Romains éviscéraient des ânes, cousaient des chrétiens vivants dans leurs carcasses et les laissaient pourrir au soleil ?" demanda Willard au chauffeur. Le prêtre était une mine d'histoires de ce genre.

" Quel rapport ça peut bien avoir avec une médaille ?"

- Réfléchissez un peu. Vous vous trouvez ligoté comme une dinde dans une casserole, avec juste la tête qui dépasse du cul d'un âne mort. Et les asticots qui vous dévorent jusqu'à ce que vous aperceviez la Gloire."

Le chauffeur fronça les sourcils, et serra son volant un peu plus fermement.

"Je ne vois pas ce que vous voulez dire, mon gars. Je parlais de rentrer chez soi avec une grosse médaille épinglée sur la poitrine. Est-ce que ces types, les Romains, donnaient des médailles aux gens avant de les fourrer dans des ânes ? C'est ce que vous voulez dire ?"

Willard ne savait pas ce qu'il voulait dire. Selon le prêtre, seul Dieu pouvait comprendre les hommes.
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Ce soir-là, à l'instant où Sugar estimait avoir assez marché pour la journée, trois hommes à cheval, crasseux et mal rasés, lui apparurent au détour d'un virage, serrant la bride à leurs montures pour s'arrêter à quelques pas de lui. Deux d'entre eux portaient des chapeaux de cow-boys et des salopettes tandis que le troisième était vêtu d'une redingote poussiéreuse et d'un pantalon noir. Un morceau de chemise blanche ensanglantée était noué autour de la cuisse du plus corpulent. Des fusils dépassaient de leurs selles et ils avaient à la ceinture des étuis garnis de revolvers. Aux yeux de Sugar, on aurait dite des êtres malencontreusement échappés du passé et qui cherchaient un moyen d'y retourner. Ce n'aurait pas été la première fois que quelqu'un se serait retrouvé prisonnier d 'une époque qui ne lui convenait pas. Fut un temps où il vivait avec une femme qui travaillait dans une chapellerie et qui avait pris la manie, en rentrant du travail, de s'habiller comme une princesse égyptienne. Pensant que cette habitude était le fruit de l'ennui, il s'en accommoda au début, mais lorsqu'elle se mit à prier les crocodiles et à évoquer la possibilité qu'il l'escorte jusqu'aux enfers, il jugea qu'il était urgent de se faire la malle.
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Quand du whisky ne lui coulait pas dans les veines, Willard se rendait à la clairière matin et soir pour parler à Dieu. Arvin ne savait pas ce qui était le pire, la boisson ou la prière.
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L'homme acquiesça, et regarda par la fenêtre.
"C'est difficile de bien agir, dit-il On dirait que le diable n'abandonne jamais.
(...)"
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" J'ai encore vu deux de ces nègres la nuit dernière, annonça Pearl en regardant par l'ouverture grossière qui faisait office d'unique fenêtre. Là-bas, assis dans le tulipier, à chanter leurs chansons. Et ça y allait ! "
D'après le propriétaire du terrain, le major Thaddeus Tardweller, les derniers locataires des lieux - une famille entière de mulâtres de Louisiane - avaient été décimés par la fièvre il y a plusieurs années de cela et ils étaient enterrés à l'arrière, parmi les mauvaises herbes, en bordure du périmètre de l'enclos à cochons aujourd'hui désert. La hantise que cet endroit où s'étaient mélangés Noirs et Blancs soit toujours contaminé était telle que le major n'avait pu convaincre personne de s'y installer jusqu'à l'arrivée du vieux et de ses fils l'automne précédent, affamés et en quête de travail. Depuis quelques temps, Pearl voyait leurs fantômes partout. Hier matin encore, il en avait compté cinq. Avec son visage émacié et ses cheveux grisonnants, sa mâchoire inférieure pendante et le devant de son pantalon jauni par une vessie incontinente, il avait l'impression d'être à tout instant sur le point de les rejoindre sur l'autre rive. Il mordit dans son petit pain, puis demanda :
" Vous les avez entendus ?
- Non, p'pa, je ne crois pas ", répondit Cane, l'aîné.
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Vers midi, le lendemain de son passage chez Parker, Ellsworth attela le mulet au chariot, puis s'engagea sur la route de Meade. Il avait pris sa décision au cours de la nuit. Pendant que, allongé sur le matelas, il digérait son souper en se demandant à combien de kilomètres pouvait se situer l'Allemagne, il lui était aussi apparu qu'il ignorait totalement les raisons de cette guerre. Il s'était retourné dans le lit pour contempler les ténèbres qui se pressaient contre la surface ridée de la vitre. Une fois, il avait égrené du maïs avec un vieillard nommé Garnet Quick qui avait perdu une oreille lors de la guerre entre les Etats, celle qu'ils s'étaient livrés pour la libération des esclaves, et, depuis sa discussion avec cet homme, Ellsworth soupçonnait confusément que le moindre motif futile pouvait être prétexte à déclencher un conflit. et, tandis qu'il écoutait Eula appeler Pickles dans son sommeil, il s'était dit, poursuivant ce raisonnement, que si un combat n'avait pas de justification valable, alors comment pouvait-il rester assis sans bouger le petit doigt et laisser ainsi son unique fils courir le risque de finir estropié, voir tué ?
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- Qu'est ce que ça veut dire ? Je suis pas un suceur de bite
- Peut-être pas, mais je sais sur comme fer que t'as tué ta femme avec ce tournevis, non ? T'as pas oublié ça, non ?
- J'ai pas oublié
- Alors, tu crois que le seigneur pense plus de mal de moi que toi ?

(page 171)

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Tandis que Cane tentait de se saisir du pistolet, Chimney abattit de toutes ses forces le coupe-coupe sur le crâne de l'homme. Un éclat d'os jaillit sur le côté, et fendit l'air avant de ricocher sur sa joue. Cependant que le major tombait à genoux, un jet de sang gicla du sommet de sa tête tel un petit geyser. Chimney recula d'un pas, puis brandit de nouveau la machette dont il plongea la lame dans le cou épais et charnu de Tardweller, mais ce dernier resta droit, clignant rapidement des yeux, ouvrant et fermant la bouche à la façon d'un poisson attrapé par un pêcheur qui, une fois sur la berge, aspire l'air avec avidité. Le garçon essaya de libérer le coupe-coupe, mais celui-ci était solidement coincé entre deux vertèbres. Sur ce, le major lâcha un mugissement et, lentement, miraculeusement, commença à se remettre debout.
" Bon Dieu, fais quelque chose ! " hurla Chimney à son frère aîné.
Une expression de sidération figea le visage de Cane, qui demeurait planté là, pistolet dans une main et coupe-coupe dans l'autre. Jamais, durant ces mois consacrés à imaginer leur fuite, quelqu'un n'était ne serait-ce que blessé. Du moins pas dès le putain de premier soir. Comment avait-il pu être aussi naïf ? Alors il perçut la voix de Chimney qui s'écriait :
" Descends donc ce fils de pute !"
Puis il le vit s'écarter. Cane leva le revolver et le braqua sur la tête de Tardweller. Il inspira profondément en s'efforçant de raffermir sa main qui tenait l'arme. Mais, juste avant qu'il appuie sur la détente, une déflagration retentit à côté de lui, illuminant une brève seconde toute la scène d'un flamboiement rouge orangé, puis une substance humide éclaboussa le mur. Il pivota vivement sur les talons et aperçut un Cob à la mine sombre debout dans l'obscurité, le fusil à la main, une fine volute de fumée grise s'élevant du canon.
Pendant peut-être une minute, ils regardèrent sans un mot le corps du major étendu de tout son long, dans sa chemise de nuit ensanglantée, comme amputé de sa boite crânienne.
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Même si ça faisait maintenant cinq ans que les Russell louaient la maison au sommet des Mitchell Flats, la plupart de leurs voisins en contrebas les considéraient toujours comme des étrangers. Dans le bus scolaire, Arvin était le seul gamin à ne pas être parent avec quelqu'un. Trois jours plus tôt, il était encore revenu de l'école avec un œil au beurre noir. "Dieu sait si je n'excuse pas la bagarre, mais il t'arrive d'être trop coulant, lui avait dit Willard [son père] ce soir-là. Peut-être que ces gamins sont plus grands que toi, mais la prochaine fois qu'il y en a un qui commence à chercher la merde, je veux que tu l'aides à la trouver."
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- Tu sais ce dont tu as besoin, Jasper ?
- De quoi donc ?
- D'un ami, d'un véritable ami, répondit le gardien en hochant la tête d'un air avisé. Si tu t'en trouves un, t'auras pas besoin de valises pleines de pognon ou de chiotte de luxe pour être heureux. Crois-moi, ça change tout de te réveiller le matin en sachant que t'as quelqu'un à qui parler, quelqu'un sur qui tu peux compter.
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