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Critiques de Nicolas Saudray (9)
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Les oranges de Yalta

Juin 1941, début de l’Opération Barbarossa. L’Allemagne nazie se lance dans la conquête de l’URSS, débutant sans le savoir une guerre d’usure qui saignera ses armées à blanc et précipitera sa destruction, cinq ans plus tard. A moins que… A moins que, simultanément à l’armée allemande, le Japon ne jette ses forces dans la bataille, dévorant la Russie par l’Est, tandis que le Reich enfoncera les armées staliniennes par l’Ouest. Qui pourrait résister à telle alliance ? Pas les armées soviétiques, mal nourries, mal dirigées et bien trop inexpérimentées. Mordue sur les deux flancs, l’URSS vacille, se convulse, puis s’effondre avec pertes et fracas. Un vent de panique souffle alors sur les forces alliées : le gouvernement bolchévique pulvérisé ! Moscou détruite ! Staline en fuite ! Hitler victorieux !



Maintenant que le front de l’Est a cessé d’exister, qui pourra encore s’opposer au triomphe de l’aigle nazi ? L’Angleterre surmenée où les rumeurs défaitistes se font de plus en plus bruyantes et où le premier ministre Churchill est violement décrié par une opposition avide de paix ? L’Amérique où le président Roosevelt lutte contre la crise économique, tout en tentant de convaincre ses compatriotes récalcitrants de porter secours à un vieux continent agonisant ? Ou ce petit général français réfugié à Londres, si plein de fierté patriotique mais dont tout le monde semble se moquer éperdument ? Implacables et écrasants, les événements s’enchainent, précipitant l’Europe vers un avenir de plus en plus inquiétant. Quand les fumées des batailles se seront dissipées, quand les chars des vainqueurs auront broyé sous leurs poids les corps des vaincus, quand viendra le temps de la paix humiliante et des compromissions indignes, que restera-t-il de la France, de l’Angleterre, de la Pologne, de la Chine, de la Russie et de tous leurs malheureux voisins ?



Publié en 1992 et globalement oublié par le public français depuis, « Les oranges de Yalta » est un livre qui mériterait pourtant de faire date dans le domaine de l’uchronie. S’appuyant sur une documentation volumineuse et finement choisie, Nicolas Saudray parvient à donner un puissant parfum de réalisme à son scénario catastrophe, le rendant d’autant plus angoissant et oppressant. Utilisant un procédé de narration assez usité mais toujours efficace en littérature historique, le romancier multiplie les points de vues, nous invitant à découvrir cette Europe alternative à travers les yeux de dizaines de personnages, certains bien connus – Hitler, Staline, Churchill (mon pauvre Winnie…), de Gaule ou Roosevelt – et d’autres plus obscurs – une petite fille française sous l’Occupation, un prisonnier de Goulag, un tankiste de la Wehrmacht, un jeune soldat irlandais muté en Egypte, etc.



Dense, complexe, fourmillant de détails et d’anecdotes, « Les oranges de Yalta » est un roman captivant à découvrir, mais qui demande également une certaine implication à son lecteur : pas vraiment le genre de bouquin que l’on peut feuilleter d’une main, tout en tripotant le zappeur de l’autre… Quelques connaissances de base sur la 2e guerre mondiale et ses principaux protagonistes ne sont pas non plus à dédaigner. En ce qui me concerne, j’ai été assez soulagée d’avoir lu plus tôt dans l’année la biographie de Churchill de François Kersaudy et « La guerre germano-soviétique » de Nicolas Bernard, sinon j’aurais probablement été un peu noyée sous cet océan de noms et de lieux historiques.



En ce qui me concerne, « Les oranges de Yalta » reste donc une découverte digne d’intérêt et je ne doute pas qu’elle fera la joie de tout amateur d’Histoire militaire et politique !

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Les oranges de Yalta

Je n'ai pas grand-chose à ajouter à l'excellente critique de Blogconstellation.

Les uchronies m'ont toujours passionné, mais il y en a peu de réellement satisfaisantes en raison du manque de culture historique de la plupart des auteurs, qui partent souvent d'un point de divergence où les faits alternatifs n'auraient entraîné que des changements mineurs. Ainsi, dans les uchronies napoléoniennes, assez nombreuses, le point de divergence choisi est généralement une victoire de l'Empereur à Waterloo alors qu'il était beaucoup trop tard.(personnellement j'aurais choisi 1812, voire 1808)

Mais les uchronies les plus nombreuses, comme le livre de Saulay, ont pour argument une victoire du Troisième Reich.

Et, pour une fois, peut-être la seule, le sujet est magistralement traité. Comme le dit Blog, l'écueil sur lequel le point de divergence aurait pu se briser aïe aïe métaphore boiteuse ! ) soit l'incapacité matérielle du Japon à inquiéter sérieusement la Russie, a été évité.

J'ai particulièrement apprécié la dernière partie du livre et son ironie amère.

Je ferais cependant une petite réserve : je ne pense pas que l'Union Soviétique aurait pu être complètement vaincue, compte tenu de ses ressources humaines et matérielles, de l'immensité de son territoire, de la puissance de son industrie lourde et de la résilience du peuple russe. Mais Staline aurait peut-être être pu être conduit à accepter une paix séparée avantageuse pour le Reich ( selon certaines sources, il aurait été prêt à le faire dans l'histoire réelle, au moins jusqu'en 1943)
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Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870..

Nicolas Saudray nous propose analyse passionnante de ces trois guerres qui ont marqués la fin du XIXe siècle et le début du XXe.

Ce qui est remarquable dans les explications de Nicolas Saudray, c’est que l’histoire est fait de nombreux petits détails qui auraient pu changer la face du monde. À commencer par cette guerre de 1870 qui provoque toutes les autres. Par le choix de quelques uns, par les erreurs de quelques autres, le destin d’un conflit se jouer entre guerre totale et paix durable.

J’ai véritablement avaler ce livre passionnant qui nous présente ces 3 conflits (et la guerre froide en conclusion) de façon étonnante ; par le biais de décisions qui ont menés à ce que nous connaissions mais qui auraient bien pu se dérouler autrement.

Ce n’est pas à proprement une uchronie mais plutôt une analyse du monde qui aurait pu être différent si tel ou tel action, ou si tel ou tel décision avait été autre.

L’auteur répond à des questions comme : est-ce la guerre de 1870 était évitable ? Tout comme celle de 1914 et 1939 ? Hitler pouvait-il abattre la Russie ?…

Des questions passionnantes et des analyses très intéressantes et bien écrites.

Évidemment, Nicolas Saudray n’a pas parole d’évangile mais il faut reconnaître que ses explications sur les conséquences de tels ou tels actes sont plutôt bien justifiés. Et puis on sait que l’histoire est faite de détails ! C’est étourdissant de savoir que le monde aurait été totalement différent pour des changements aussi minimes !
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Les oranges de Yalta

Ici le point de divergence (POD) est que des cadres du Reich vont persuader les Japonais d’attaquer l’URSS plutôt que la possession française et britannique d’Asie. Cette première partie du livre (qui représente un peu plus de la moitié du livre) titré « La Guerre à quatre » (RU et URSS vs Reich, Turquie et Japon) nous conte la chute de l’URSS, mais surtout les manœuvres politiques du Reich pour s’attirer des alliers supplémentaires pour rendre Staline sur 2 puis 3 fronts.. Cette première partie, très bonne, écarte m’a principale crainte : la plausibilité d’une attaque japonaise dans l’extrême orient soviétique. En effet, avec en POD en 1940 il n’y a théoriquement aucun moyen pour les Japonais de gagner. Leurs forces sont faiblement mécanisées et leurs blindés sont ridicules face à ceux des Soviétiques. C’est donc par la ruse et la tactique que les Japonais vont mettre les forces soviétiques de Sibérie dans une situation impossible. Ces forces qui OTL (dans notre histoire) avait été envoyée en Russie européenne pour freiner la marche infernale du Reich. Vous l’aurez compris cette première partie se termine par la destruction de l’URSS (entre autres).

La deuxième partie s’appelle « La paix branlante ». Sous l’égide des USA dont le président n’a pas pu entrer en guerre faute d’attaque sur Pearl Harbor, les différentes parties prenantes vont redessiner les cartes d’Europe, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l’URSS afin de se partager leur butin. Le Royaume-Uni en sortira humilier, tout en ayant conservé des miettes d’empire. Roosevelt pensera avoir mis fin aux conquêtes fascistes. La France n’est plus que l’ombre d’elle-même. Il est à noter que dans cet univers, la France Libre et de Gaulle n’auront jamais l’opportunité de devenir ce que nous avons connu. La faute à des circonstances bien différentes.

La troisième partie, nommée « La guerre à deux » nous compte la guerre entre le Japon et les USA dans le Pacifique. Roosevelt persuadé d’avoir installé la paix durablement et pensant que le Japon était rassasié s’est fait avoir. Cette guerre sera assez courte et bien moins mortelle que celle que nous avons connue. Cette fois c’est le Reich qui viendra jouer les faiseurs de paix.

La dernière partie « La paix merveilleuse » nous raconte la signature de la Paix entre USA et Japon, puis nous raconte le monde d’après-guerre jusqu’au début des années 1950. C’est un monde qui ne fait pas du tout rêver, mais qui ne sombre pas non plus dans les caricatures que j’ai connu via d’autres œuvres uchroniques comptant une victoire de l’axe.

Au niveau du style, chaque partie est découpée en de nombreux chapitres plus ou moins longs alternant les points de vue. L’auteur ne nous décrit pas des grandes batailles, mais nous raconte l’histoire à auteur de femme et d’homme : le troufion ouzbek envoyer en Ukraine, la travaille soviétique, le soldat japonais, mais aussi les grands noms de l’histoire tels qu’Hitler, Staline, Churchill et autre. C’est très bien fait est très efficace. Plus rarement on a droit à des passages épistolaires : correspondance, messages radiodiffusés, extraits de presse. Et tout aussi rarement on a droit à de courts passages entièrement dialogués, pas mauvais, mais moins élégants. C’est globalement très prenant et immersif, fluide et bien écrit. Le deuxième tiers du livre, où il y a moins d’action et d’évènements parait un poil longuet, mais d’un autre côté on sent que l’auteur aurait pu continuer à faire vivre ce monde pendant encore de nombreuses pages.

D’un point de vue uchronique et historique, c’est vraiment bon. Comme expliqué précédemment l’histoire est plausible. Mes principales craintes concernaient la divergence, mais l’auteur s’en sort très bien. Ce qui en découle est donc aussi plausible. Sur le plan historique, c’est très recherché, et ce à une époque où on n’avait pas accès à toutes les informations ou pistes via internet. D’ailleurs l’auteur détaille ses sources sur cinq pages à la fin du livre.
Lien : https://blogconstellations.h..
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Les oranges de Yalta

Une uchronie vraiment fantastique qui nous projette dans une Seconde Guerre mondiale remportée par les Nazis. le point de divergence est dû à Rudolf Hess qui convainc le Japon de frapper l'URSS par la Sibérie pendant que l'Allemagne lance son opération Barbarossa d'invasion de la nation Russe par l'Ouest.

J'ai adoré la façon dont Nicolas Saudray a établi une uchronie réaliste des événements.

Également, les personnages célèbres sont nombreux et on entre dans l'intimité de leurs relations entre eux. La partie sur la conférence de paix à Yalta est ainsi excellente - peut-être parfois un peu puéril (Mussolini qui boude car il n'a pas obtenu ce qu'il voulait) - mais j'adore ce travail de diplomatie où chacun essaye de tirer la couverture à lui.

L'uchronie s'étale du début de préparation de l'opération Barbarorra jusqu'à plusieurs années après la guerre.

Un travail de réalisme et de détails, un livre agréable à lire... une uchronie indispensable à tout fan d'uchronie et d'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
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Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870..

Livre fort intéressant. Plein de petites anecdotes et d'informations que nous ne connaissons pas sur les différentes époques analysées par l'auteur. Il faut néanmoins être très intéressé par le sujet pour ne pas vite s'ennuyer (ce qui n'est pas mon cas) : ratez un paragraphe, et vous pouvez être perdu...



Je vous avoue ne pas encore avoir lu la partie sur la seconde guerre mondiale, mais je pars en vacances ce soir !



Je conseillerais ce livre à tous les passionnés d'histoire (bien évidemment) et à tous les bacheliers !!
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Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870..

L’auteur présente de manière extrêmement pointue et circonstanciée les petits faits politiques qui ont conduit aux trois dernières guerres, et a contrario tous ceux qui auraient pourtant pu changer le cours de l’histoire et faire que ces guerres n’aient pas lieu : décision de quelques-uns, mauvaise appréciation des forces en jeu, occasions manquées… C’est une approche différente des derniers conflits qui ont marqué notre pays et le monde. Comme un jeu des « si » qui revisite l’histoire.



L’auteur détaille, de manière presque chirurgicale, les jours précédant les grands événements, les décisions et les faits et gestes des grands de ce monde pour en arriver à cette conclusion : "Toutes ces décisions sont individuelles. Point de fatalité. La rouerie des dirigeants, leur folie, ou au contraire leur médiocrité font que le conflit éclate, malgré de bonnes chances de préserver la paix."



Féru(e)s d’histoire contemporaine, ce livre est pour vous. Sinon, vous risquez d’avoir des difficultés à appréhender cette lecture très pointue




Lien : http://citajourdesyldia.cana..
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Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870..

Un livre remarquable qui s'attaque à un aspect peu fouillé de l'histoire : l'imprévu ou les conséquences de détails et de comportements aléatoires sur le cours des événements.

Il prend tout son sens dans le déclenchement de trois conflits : la guerre franco-prussienne de 1870 et les deux guerres mondiales0

Je recommande cet ouvrage à tous les amateurs éclairés.

Dense mais passionnant, il se lit d'une traite...
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Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870..

Livre très très bien documenté ! Passionnant à lire, il nous fait voir l'Histoire d'une façon inhabituelle. A emmener sur la plage sans hésiter !
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