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EAN : 9782715809123
Balland (21/02/1992)
4.2/5   10 notes
Résumé :
La Deuxième Guerre mondiale telle qu'elle aurait normalement du se dérouler. Au lieu de s'en prendre aux États-Unis, le Japon attaque l'Union Soviétique par un bout alors que le Reich l'attaque par l'autre bout. L'Armée rouge ne peut résister à une telle coalition. A partir de ces événements presque historiques, un implacable enchaînement de conséquences fait surgir un monde - étrange et odieux - qui aurait fort bien pu être le notre.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Juin 1941, début de l'Opération Barbarossa. L'Allemagne nazie se lance dans la conquête de l'URSS, débutant sans le savoir une guerre d'usure qui saignera ses armées à blanc et précipitera sa destruction, cinq ans plus tard. A moins que… A moins que, simultanément à l'armée allemande, le Japon ne jette ses forces dans la bataille, dévorant la Russie par l'Est, tandis que le Reich enfoncera les armées staliniennes par l'Ouest. Qui pourrait résister à telle alliance ? Pas les armées soviétiques, mal nourries, mal dirigées et bien trop inexpérimentées. Mordue sur les deux flancs, l'URSS vacille, se convulse, puis s'effondre avec pertes et fracas. Un vent de panique souffle alors sur les forces alliées : le gouvernement bolchévique pulvérisé ! Moscou détruite ! Staline en fuite ! Hitler victorieux !

Maintenant que le front de l'Est a cessé d'exister, qui pourra encore s'opposer au triomphe de l'aigle nazi ? L'Angleterre surmenée où les rumeurs défaitistes se font de plus en plus bruyantes et où le premier ministre Churchill est violement décrié par une opposition avide de paix ? L'Amérique où le président Roosevelt lutte contre la crise économique, tout en tentant de convaincre ses compatriotes récalcitrants de porter secours à un vieux continent agonisant ? Ou ce petit général français réfugié à Londres, si plein de fierté patriotique mais dont tout le monde semble se moquer éperdument ? Implacables et écrasants, les événements s'enchainent, précipitant l'Europe vers un avenir de plus en plus inquiétant. Quand les fumées des batailles se seront dissipées, quand les chars des vainqueurs auront broyé sous leurs poids les corps des vaincus, quand viendra le temps de la paix humiliante et des compromissions indignes, que restera-t-il de la France, de l'Angleterre, de la Pologne, de la Chine, de la Russie et de tous leurs malheureux voisins ?

Publié en 1992 et globalement oublié par le public français depuis, « Les oranges de Yalta » est un livre qui mériterait pourtant de faire date dans le domaine de l'uchronie. S'appuyant sur une documentation volumineuse et finement choisie, Nicolas Saudray parvient à donner un puissant parfum de réalisme à son scénario catastrophe, le rendant d'autant plus angoissant et oppressant. Utilisant un procédé de narration assez usité mais toujours efficace en littérature historique, le romancier multiplie les points de vues, nous invitant à découvrir cette Europe alternative à travers les yeux de dizaines de personnages, certains bien connus – Hitler, Staline, Churchill (mon pauvre Winnie…), de Gaule ou Roosevelt – et d'autres plus obscurs – une petite fille française sous l'Occupation, un prisonnier de Goulag, un tankiste de la Wehrmacht, un jeune soldat irlandais muté en Egypte, etc.

Dense, complexe, fourmillant de détails et d'anecdotes, « Les oranges de Yalta » est un roman captivant à découvrir, mais qui demande également une certaine implication à son lecteur : pas vraiment le genre de bouquin que l'on peut feuilleter d'une main, tout en tripotant le zappeur de l'autre… Quelques connaissances de base sur la 2e guerre mondiale et ses principaux protagonistes ne sont pas non plus à dédaigner. En ce qui me concerne, j'ai été assez soulagée d'avoir lu plus tôt dans l'année la biographie de Churchill de François Kersaudy et « La guerre germano-soviétique » de Nicolas Bernard, sinon j'aurais probablement été un peu noyée sous cet océan de noms et de lieux historiques.

En ce qui me concerne, « Les oranges de Yalta » reste donc une découverte digne d'intérêt et je ne doute pas qu'elle fera la joie de tout amateur d'Histoire militaire et politique !
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Je n'ai pas grand-chose à ajouter à l'excellente critique de Blogconstellation.
Les uchronies m'ont toujours passionné, mais il y en a peu de réellement satisfaisantes en raison du manque de culture historique de la plupart des auteurs, qui partent souvent d'un point de divergence où les faits alternatifs n'auraient entraîné que des changements mineurs. Ainsi, dans les uchronies napoléoniennes, assez nombreuses, le point de divergence choisi est généralement une victoire de l'Empereur à Waterloo alors qu'il était beaucoup trop tard.(personnellement j'aurais choisi 1812, voire 1808)
Mais les uchronies les plus nombreuses, comme le livre de Saulay, ont pour argument une victoire du Troisième Reich.
Et, pour une fois, peut-être la seule, le sujet est magistralement traité. Comme le dit Blog, l'écueil sur lequel le point de divergence aurait pu se briser aïe aïe métaphore boiteuse ! ) soit l'incapacité matérielle du Japon à inquiéter sérieusement la Russie, a été évité.
J'ai particulièrement apprécié la dernière partie du livre et son ironie amère.
Je ferais cependant une petite réserve : je ne pense pas que l'Union Soviétique aurait pu être complètement vaincue, compte tenu de ses ressources humaines et matérielles, de l'immensité de son territoire, de la puissance de son industrie lourde et de la résilience du peuple russe. Mais Staline aurait peut-être être pu être conduit à accepter une paix séparée avantageuse pour le Reich ( selon certaines sources, il aurait été prêt à le faire dans l'histoire réelle, au moins jusqu'en 1943)
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Ici le point de divergence (POD) est que des cadres du Reich vont persuader les Japonais d'attaquer l'URSS plutôt que la possession française et britannique d'Asie. Cette première partie du livre (qui représente un peu plus de la moitié du livre) titré « La Guerre à quatre » (RU et URSS vs Reich, Turquie et Japon) nous conte la chute de l'URSS, mais surtout les manoeuvres politiques du Reich pour s'attirer des alliers supplémentaires pour rendre Staline sur 2 puis 3 fronts.. Cette première partie, très bonne, écarte m'a principale crainte : la plausibilité d'une attaque japonaise dans l'extrême orient soviétique. En effet, avec en POD en 1940 il n'y a théoriquement aucun moyen pour les Japonais de gagner. Leurs forces sont faiblement mécanisées et leurs blindés sont ridicules face à ceux des Soviétiques. C'est donc par la ruse et la tactique que les Japonais vont mettre les forces soviétiques de Sibérie dans une situation impossible. Ces forces qui OTL (dans notre histoire) avait été envoyée en Russie européenne pour freiner la marche infernale du Reich. Vous l'aurez compris cette première partie se termine par la destruction de l'URSS (entre autres).
La deuxième partie s'appelle « La paix branlante ». Sous l'égide des USA dont le président n'a pas pu entrer en guerre faute d'attaque sur Pearl Harbor, les différentes parties prenantes vont redessiner les cartes d'Europe, d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l'URSS afin de se partager leur butin. le Royaume-Uni en sortira humilier, tout en ayant conservé des miettes d'empire. Roosevelt pensera avoir mis fin aux conquêtes fascistes. La France n'est plus que l'ombre d'elle-même. Il est à noter que dans cet univers, la France Libre et De Gaulle n'auront jamais l'opportunité de devenir ce que nous avons connu. La faute à des circonstances bien différentes.
La troisième partie, nommée « La guerre à deux » nous compte la guerre entre le Japon et les USA dans le Pacifique. Roosevelt persuadé d'avoir installé la paix durablement et pensant que le Japon était rassasié s'est fait avoir. Cette guerre sera assez courte et bien moins mortelle que celle que nous avons connue. Cette fois c'est le Reich qui viendra jouer les faiseurs de paix.
La dernière partie « La paix merveilleuse » nous raconte la signature de la Paix entre USA et Japon, puis nous raconte le monde d'après-guerre jusqu'au début des années 1950. C'est un monde qui ne fait pas du tout rêver, mais qui ne sombre pas non plus dans les caricatures que j'ai connu via d'autres oeuvres uchroniques comptant une victoire de l'axe.
Au niveau du style, chaque partie est découpée en de nombreux chapitres plus ou moins longs alternant les points de vue. L'auteur ne nous décrit pas des grandes batailles, mais nous raconte l'histoire à auteur de femme et d'homme : le troufion ouzbek envoyer en Ukraine, la travaille soviétique, le soldat japonais, mais aussi les grands noms de l'histoire tels qu'Hitler, Staline, Churchill et autre. C'est très bien fait est très efficace. Plus rarement on a droit à des passages épistolaires : correspondance, messages radiodiffusés, extraits de presse. Et tout aussi rarement on a droit à de courts passages entièrement dialogués, pas mauvais, mais moins élégants. C'est globalement très prenant et immersif, fluide et bien écrit. le deuxième tiers du livre, où il y a moins d'action et d'évènements parait un poil longuet, mais d'un autre côté on sent que l'auteur aurait pu continuer à faire vivre ce monde pendant encore de nombreuses pages.
D'un point de vue uchronique et historique, c'est vraiment bon. Comme expliqué précédemment l'histoire est plausible. Mes principales craintes concernaient la divergence, mais l'auteur s'en sort très bien. Ce qui en découle est donc aussi plausible. Sur le plan historique, c'est très recherché, et ce à une époque où on n'avait pas accès à toutes les informations ou pistes via internet. D'ailleurs l'auteur détaille ses sources sur cinq pages à la fin du livre.
Lien : https://blogconstellations.h..
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Une uchronie vraiment fantastique qui nous projette dans une Seconde Guerre mondiale remportée par les Nazis. le point de divergence est dû à Rudolf Hess qui convainc le Japon de frapper l'URSS par la Sibérie pendant que l'Allemagne lance son opération Barbarossa d'invasion de la nation Russe par l'Ouest.
J'ai adoré la façon dont Nicolas Saudray a établi une uchronie réaliste des événements.
Également, les personnages célèbres sont nombreux et on entre dans l'intimité de leurs relations entre eux. La partie sur la conférence de paix à Yalta est ainsi excellente - peut-être parfois un peu puéril (Mussolini qui boude car il n'a pas obtenu ce qu'il voulait) - mais j'adore ce travail de diplomatie où chacun essaye de tirer la couverture à lui.
L'uchronie s'étale du début de préparation de l'opération Barbarorra jusqu'à plusieurs années après la guerre.
Un travail de réalisme et de détails, un livre agréable à lire... une uchronie indispensable à tout fan d'uchronie et d'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le général Warlimont sort, interroge le ciel. La nuit est claire, presque tiède. Un vent léger caresse les pins et les bouleaux de la Prusse orientale. Là-bas, dans la forêt, on croirait entendre une chouette roucoulant sa chanson d'amour.
La nuit est grosse de signes et de prodiges.
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Lettre d'Henry Miller à Lawrence Durrell, au sujet de Hitler
« Il faut absolument que quelqu'un le fasse rire, ou nous sommes tous perdus. »
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« Tu me reconnais, Staline ?
- Ma foi non.
- Je suis Allilouieva. Ta femme.
- Ma seconde épouse, corrige-t-il. Tu n’as rien à faire ici. »
Allilouieva, épousée à dix-huit ans, alors qu’il en avait quarante. Morte à trente et un ans.
« Joseph, tu m’as tuée.
- Mais non, tu t’es suicidée, idiote. »
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« La France, c’est comme la Russie, explique Hitler. Si nous la blessons sans la tuer, elle ne pensera plus qu’à sa revanche. Souvenez-vous : 1871, 1914. Elle se préparera en silence et nous sautera à la gorge. Bismarck a commis une lourde erreur, en la laissant presque intacte.
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Oui, c’est une nouvelle croisade qui commence. Bon point pour délivrer le tombeau du juif Jésus - ridicule aventure. Mais pour libérer l’Est européen de la barbarie bolchevique. Pour écraser l’horrible bête aux yeux rouges.
A nous deux, Staline ! Tu vas rendre gorge. As-tu lu Mein Kampf ? Non bien sûr. Car si ta gourmandise est énorme, ta cervelle est petite. Si tu l’avais lu, tu saurais que depuis l’origine, la conquête de ton ignoble empire est le but principal du national-socialisme.
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