C’est l’histoiiiiiiiiiiiire de la vie ! Le cycle éterneeeeeeeel !... Et non ! Ce n’est pas Le Roi Lion, mais bien les Seigneurs de Bagdad ici (Pride of Bagdad, en version originale) : une belle aventure léonine sur fond de guerre américaine en Irak.
J’ai sauté sur ce roman graphique dans la possible perspective de rencontrer Brian K. Vaughan au Salon du Livre de Paris et par une envie irrépressible de lire de nouveaux comics, et si possible en sortant un peu du monde des super-héros. L’auteur de Y, Le dernier homme et de Saga (phénomène de l’année 2012) s’inspire ici d’un fait réel : la courte errance de quatre lions libérés du zoo de Bagdad par les bombardements de 2003 par l’armée américaine. Le scénario est intéressant dans le sens où on nous sert une histoire en marge d’événements bien lourds au niveau actualité. Et pourtant, et pourtant… il y a sûrement plus à tirer de ce scénario simple au premier abord. En effet, attaque américaine sur Bagdad oblige, le rapport à l’américanisme est ici bien trouble et bien malin celui qui saura voir de quel côté se trouve vraiment Brian K. Vaughan. En forme de pamphlet libertaire, Les Seigneurs de Bagdad me semble assez confus au niveau de l’interprétation, mais l’enchaînement des actions, des rebondissements et des découvertes est captivant. Des dessins magnifiques accompagnent en plus le récit : Niko Henrichon alternent des teintes chaudes et réconfortantes avec des teintes sombres et choquantes pour peindre comme il convient une situation dantesque et violente.
Une bien belle découverte donc que ces Seigneurs de Bagdad qui inspire (au moins au premier abord) de beaux idéaux, même si l’américanisme est toujours tendancieux. Toutefois, ici au moins, la Nature est belle c’est certain (animaux, forêts, horizon), mais quand l’Homme passe, elle trépasse (chaque nouveau rebondissement est sur cette dynamique et la fin est le sommet de ce principe).
Enfin, pour tous les novices des comics, cette bande dessinée pourra servir d’introduction honnête aux techniques et références en vigueur dans ce genre de littérature. Le bon cadeau à faire donc !
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Choisir le regard naïf de quatre fauves sur la guerre en Irak est très original et donne au final une histoire très touchante qui ne peut laisser indifférent. Brian K. Vaughan offre une belle réflexion sur la liberté et montre qu’aujourd’hui une espèce écrase toutes les autres : L’Homme.
Originale cette évocation de la guerre en Irak par le point de vue de 4 lions libérés accidentellement du zoo suite aux bombardements. Une superbe réflexion sur la guerre et la liberté mise en très belles images qui tranchent avec la noirceur du propos.
Niko Henrichon avec son graphisme réaliste des plus impressionnants transmet très bien les émotions ressenties par les quatre lions, qui sont dessinés plus vrai que nature. Et certaines doubles planches sont de pures merveilles graphiques.
Les couleurs chaudes sont, elles aussi, magnifiques. Les teints ocres donnent une atmosphère particulière mais néanmoins très agréable tout au long de l’album.
Bref, un chef-d’œuvre en tout point.
PS : Si vous la trouvez, privilégiez l’édition de la maison Urban Comics qui s’intitule Pride of Baghdad qui offre une traduction bien meilleure que celle de Panini Comics.
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L'une des BD les plus frappante que j'ai lu dans ma vie. Quand je l'ai terminée, j'ai posé le livre sur la table devant moi et j'ai fixé le vide pendant une bonne demi-heure pour me permettre de digérer tout cela.
C'est du Brian Vaughan, l'auteur de Saga, Ex Machina, Y The Last Man, Paper Girls, etc.
On y suit ici l'histoire des lions de Bagdad, échappés du Zoo lors des bombardements américains au déclenchement de la guerre en Irak.
Et... je ne peux pas vraiment en dire plus sans spoilers mais... faites moi confiance. Lisez.
(Je l'ai lu en anglais, mais certaines critiques semblent dire que l'une des deux éditions francophones n'est pas très bonne, faites attention. :) )
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Bagdad 2003
Les américains en pleine guerre bombardent la ville.
Les bombes pleuvent et tombent sur un zoo ce qui libère tous les animaux.
Les gardiens ont fui au début de l'orage.
Quatre lions : un mâle puissant, jeune, deux femelles, une vieille et une plus jeune et un lionceau.
Ils ont faim.
Leur ration de lapin ne leur a pas été servie.
Il y a du gibier à foison mais la jeune lionne a passé un pacte avec les antilopes de ne pas les chasser.
Et puis comment chasser quand on est né dans un zoo?
Seule la vieille lionne s'en souvient mais que c'est loin...
Voilà un album extrêmement intéressant puisque ne mettant en scène que des animaux.
Des animaux qui parlent comme des humains mais qui réagissent comme des animaux.
Il s'agit d'un plaidoyer contre la guerre et notamment contre celle-ci. Mais aussi sur la liberté et l'histoire est bouleversante mettant en exergue combien la captivité peur être destructrice pour ces fauves, entre autres.
Un épisode avec une vieille tortue bien sage ( les lions ne connaissant pas cet animal) est assez croustillant.
Un grand coup de chapeau aux dessins (certaines doubles-pages sont de véritables chefs d'oeuvre) et aux couleurs chaudes et ocres donnant une atmosphère encore plus terrible que la guerre par elle même, l'angoisse, la peur et l'incompréhension de ces fauves laissés à leur liberté.
Le trait aussi expressif que possible laisse transpirer les émotions de ces lions lors de leurs pérégrinations dans ce monde inconnu.
Il y a de l'humain dans ces fauves.
Les dialogues et la mise en page sont à l'avenant.
Une réussite.
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Disons le tout net ces Seigneurs de Bagdad de Vaughan et Henrichon m’ont beaucoup plus.
Les auteurs captent notre intérêt dès les premières pages, on se prend d’affection pour nos quatre héros félidés découvrant la liberté dans un monde que l’homme s’évertue à transformer en chaos. Peu de répits donc pour nos héros qui tentent de trouver leur salut vers un monde plus accueillant, mais la route est parsemée d’embuches et de dangers terrifiants.
Je dois avouer que cette incursion dans « le comics urban » va m’encourager à persévérer (sur les conseils de Dionysos que je remercie). Car « Les seigneurs de Bagdad » est une vraie réussite. Tant visuelle (dessins réalistes magnifiés par le choix des couleurs) que par son scénario. On tremble avec eux, on a peur de tourner la page sachant que de nouveaux ennuis vont leur tomber sur la tête. Quand au final, il est aussi bluffant qu’imprévu. Sacrément réussi, parole de néophyte.
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Nous sommes en 2003, en Irak, lorsqu'un raid aérien lancé par l'armée américaine provoque l'explosion du zoo de Bagdad et la libération de la totalité de ses pensionnaires. Antilopes, éléphants, girafes, singes..., les voilà tous livrés à eux-mêmes en plein Bagdad, loin de la vie protégée mais étriquée qu'ils menaient jusqu'alors dans leurs cages respectives. Parmi eux, quatre lions (Zill, le mâle dominant, Noor, jeune femelle avide de liberté, Safa, vieille lionne balafrée et amère, et Ali, petit lionceau) qui vont devoir apprendre ou ré-apprendre ce qu'est la liberté, mais aussi qu'elle a malheureusement souvent un prix. C'est un bien beau conte moderne que l'on découvre avec « Les seigneurs de Bagdad », comic peu ordinaire créé par Brian K. Vaughan et N. Henrichon et proposant une histoire édifiante et touchante traitant de façon intelligente et originale de la barbarie humaine à travers le point de vue animalier.
Difficile de ne pas être touché par l'histoire de ces félins perdus loin de leur environnement naturel et confrontés à la violence et à la bêtise de l'Homme dont ils ne comprennent évidemment pas les préoccupations. Le parallèle involontaire mais néanmoins impossible à éviter, du moins en ce qui me concerne, avec un célèbre dessin animé de Disney (ah, Simba...) contribue sans doute également à la facilité avec laquelle le lecteur ne tarde pas à créer un lien empathique avec les protagonistes que l'on suit avec un réel plaisir dans les ruines de cette ville de Bagdad anéantie et vidée de presque tous ses occupants. Singes un peu trop impétueux, tortue pleine de sagesse, machines de guerre..., nos quatre héros n'ont pas fini de faire des rencontres surprenantes et ce pour la plus grande joie du lecteur qui en vient à voir ce conflit tristement célèbre d'un œil un peu différent.
Un comic à l'histoire bouleversante et aux graphismes absolument sublimes qui dénonce tout en subtilité la guerre et ses horreurs. Le duo Vaughan-Henrichon fonctionne à merveille et c'est touchée que je suis ressortie de cette lecture que je garderai sans aucun doute longtemps en mémoire. Merci D. !
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Les amis, l'heure est grave. Je dois vous confesser quelque chose de la plus haute importance. Je vais arrêter de faire des blagues. Pourquoi ? A cause de la guerre un peu partout dans le monde, cette société malade et j'en passe, mais surtout, surtout, car je ne gagne pas assez aux opérations Masse Critique, alors que je mérite, mais genre vraiment. Pourquoi me direz-vous ? Car je suis un bon père, ce n'est pas suffisant comme raison pour vous HEIN c'est ça ? Bon puisque c'est ainsi, vous l'avez cherché, je vais continuer à faire ce que je sais faire de mieux : faire l'idiot. Mais en réalité, je suis venu pour autre chose. Je voulais vous dire que j'étais un fan absolu des éditions Urban Comics Nomad et du Roi Lion (PAS TOUCHE A SIMBA ET MUFASA). Donc vous pensez bien que quand j'ai vu la couverture des « Seigneurs de Bagdad » j'ai dégainé la carte bancaire plus vite que Popaul en période de rut.
Ces couleurs, ces dessins, pu*ain de bo*del de me*de (à prononcer pu *bip* hein *bip* de beau *bip* dèl de mè *bip* deu) mais quelle splendeur. La dernière fois que j'avais ressenti de telles émotions face à un coup de crayon c'était devant les planches de Lee Bermejo même si lui c'est un ovni donc il ne compte pas dans le classement des terriens. Niko Henrichon est assurément à mettre dans le haut du panier des dessinateurs de bulles animées. Il arrive à conférer une incroyable expressivité aux animaux, mais également à littéralement donner vie aux cases. C'est sublime, fluide et, point capital à mentionner car peu de dessinateurs en sont capables, la construction des planches et leurs plans sont dignes du travail minutieux que l'on pourrait retrouver sur un film de Malick ou de Michôd (oui j'adore ces réalisateurs ça vous dérange ?). Champs, contre-champs, plans rapprochés, tout est parfaitement calibré et étudié. C'est un véritable travail d'orfèvre qui nous est livré, alors autant le savourer.
Côté scénario à présent, c'est simple mais efficace. Brian K. Vaughn ne cherche pas à complexifier l'essence de l'histoire car à quoi bon ? La chute de Badgad, comme on l'appelle communément, est un évènement certes tragique, car il a marqué le début de la guerre en Irak (ou seconde guerre du Golf), mais malgré tout simple dans son déroulement, alors autant la livrer telle quelle : brutale et réaliste. Par ailleurs, l'auteur n'épargne aucune des « parties humaines » et livre une épopée perçue à travers l'unique prisme animal. Vous l'aurez compris, « Les Seigneurs de Bagdad c'est avant tout un périple sensoriel à vivre aux côtés de nos amis les bêtes, il ne faut donc pas s'attendre à un exposé géopolitique hein. Pour cela retournez camper sur Arte et basta. Vous voulez un cookie en plus, HEIN C'EST CA ? Et vous n'avez pas l'impression de trop en demander non ?
Attention cependant, ce comics n'est pas à laisser entre les mains des plus jeunes, car si le contexte politique peut leur échapper, le plus gênant reste quelques scènes un peu plus « matures » qui pourraient heurter la sensibilité des plus perméables. En ce sens je trouve le 12+ un peu léger, je préconiserais plutôt d'attendre 13/14 ans même si? JE SAIS MERCI, les jeunes d'aujourd'hui regardent tout et n'importe quoi bien avant grâce à Internet. Mais je suis old school que voulez-vous ? « A l'ancienne » comme on disait à l'époque *smiley fier* (d'ailleurs ça se dit encore smiley ?!). Purée, je m'fais vieux. Allez j'vous laisse j'ai yoga. Bises.
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[ Attention particulière pour une lionne à la magnifique crinière. Merci pour ce beau cadeau d'anniversaire. ]
" Nous tenons pour évidentes les vérités suivantes : Tous les hommes sont créés égaux ; Ils sont doués par le créateur de certains droits inaliénables ; Parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur "...
La vie. Mais qu'est-ce-que la vie quand votre subsistance est déterminée par le bon-vouloir de vos geôliers ? Qu'elle se limite aux murs couleur de sable de votre prison. Qu'elle ne permet pas d'admirer un couché de soleil. Une vie qui accorde néanmoins asile et protection contre un monde extérieur en plein bouleversement...
La liberté. Mais qu'est-ce-que la liberté dès lors qu'elle n'est pas gagnée, mais qu'elle vous " tombe du ciel ", littéralement ? N'est-elle pas une chose terriblement effrayante quand elle n'est en fait plus qu'un si lointain souvenir ; Ou pire, qu'un rêve inaccessible ? Pourtant , l'instinct est plus fort que tout. Il commande de prendre la route pour recouvrer les terres libres...
La recherche du bonheur. Mais où est-il ? N'est-il pas bien plus facile de privilégier une vie confortable au dépend d'une hypothétique liberté sur de dangereuses terres ? Mais quel est-il ce bonheur ? Admirer le cycle des astres ? Choisir ses moyens de survie ? Courir sans entraves ? Courir pour échapper à la mort ?...
Pour tenter de répondre à ce questionnement, quatre fugitifs sur une terre en guerre. Quatre prisonniers qui se voient offrir la liberté, totalement étrangers aux belligérants qui s'affrontent ici. Quatre existences si différentes, si loin des enjeux géo-stratégico-politiques de ce conflit...
Quatre vies qui se préoccupent en toute simplicité de leur liberté et de leur recherche du bonheur. Dans un pays où leur image est symbole de force et de majesté, un jeune lion, sa compagne, une vieille lionne borgne et un lionceau sont libérés de leur cage. Quatre fugitifs félins dans la " ville de l'aigle " : Bagh-dadh en cette année 2003, de la première guerre d'Irak. Quatre animaux pris dans la jungle urbaine qui tentent de survivre au milieu des chars et des bombardements.
Intéressante mise en perspective d'un conflit si ancien et pourtant toujours aussi présent... Un point de vue d'une grande pertinence qui conduit à s'interroger sur qui est la créature d'instinct et qui de réflexion. Un récit intelligemment retranscrit par un dessin tout en finesse, couleur de ce soleil d'Orient si beau. Un dessin où les animaux sont d'une belle humanité. Et les quelques hommes d'une effrayante animalité...
" Nous tenons pour évidentes les vérités suivantes : Tous les hommes sont créés égaux ; Ils sont doués par le créateur de certains droits inaliénables ; Parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur "...
Déclaration d'Indépendance des États-Unis d'Amérique – 4 juillet 1776 – Traduction de Thomas Jefferson...
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Cette histoire poignante,dramatique,iconoclaste dans sa manière de raconter l’absurdité de la guerre au travers de l’histoire de fauves échappés du Zoo de Baghdad après un bombardement fut pour moi un choc ,un coup de poing graphique .L’émotion que m’a procuré cet album fut énorme.Je l’ai lu dès sa publication ,et puis ,le souvenir de cette lecture restant présent en moi ,je ne voulais pas le relire de peur de briser le souvenir de cette émotion.Je l’ai relu il y a peu....Tout est encore là,les années sont passées et la même émotion est encore présente aujourd’hui.Il y a très peu de livres où l’on reste bouleversé après une deuxième lecture.C’est un Roman graphique essentiel.
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Le roman graphique Noé, au départ produit en anglais, est le fruit de la collaboration d’un trio étonnant : Darren Aronofsky, Ari Handel et Niko Henrichon. Le premier est sûrement un réalisateur d’une certaine classe ; en revanche, cela se sent qu’il débute avec Noé dans la scénarisation d’une bande dessinée. En effet, les quatre chapitres proposés sont plus ou bien moins découpés : Pour la cruauté des hommes / Et tout ce qui rampe / Et les eaux envahirent la Terre / Celui qui verse le sang. Construits à partir d’extraits de la Genèse mais fortement empreints de considérations particulièrement contemporaines, notamment l’écologie au centre (normalement) des préoccupations politiques et la famille comme cercle familiale restreint, voire mononucléaire, ces quelques moments de la vie de Noé appuyent fortement sur sa relation avec sa fille adoptive, Ila. Les thèmes se multiplient donc dans cette relecture plutôt efficace.
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Le film « Noé » du grand Darren Aranofsky est enfin sorti ! Je me suis empressé d’aller le voir et, bien que ce n’est pas l’endroit pour critiquer le film, j’ai été plutôt déçu du scénario (l’apothéose se situant en milieu de film et non sur la fin qui est gnangnan à souhait…)
Alors connaissant le gaillard et m’interrogeant sur d’éventuel pression du côté de la production, je me suis jeté sur la BD que Darren a écrit avant de faire le film et dont le film est adapté (il avait fait la même chose pour le magnifique The Fountain). Verdict ? Après la lecture de ces 4 tomes !
Alors donc le premier tome est intitulé « Pour la Cruauté des Hommes » et dévoile le background de cette série de livre. La Terre est ravagée par les Hommes vivant ans une grande cité (absente du film) n’hésitant pas à détruire la biodiversité (bah tiens c’est d’actualité !) pour le simple plaisir de la chair ou même du luxe (braconnage pour l’ivoire, idée absente aussi du film). Noé et sa famille vit paisiblement en communion avec la nature et lorsque Noé rencontre des Hommes, il est bon… mais il trucide tout le monde !
La suite de l’histoire on connait, il a une vision et les dessins associés sont magnifiques et font œuvre de story board pour la même scène du film. Au passage, un autre changement coté film, c’est l’apparence des gardiens mais je ne vous dévoilerai rien ici. En outre, les extraits de la bible permettent de rallier directement au texte dont est adapté la bande dessinée.
Alors si on résume, on a ici un premier tome très prometteur. Darren offre une facette de Noé non développé dans le film. Il est ici bien plus cruel, bien plus humain. A côté de cela, l’action des Hommes est bien plus en échos avec l’impact de l’Homme actuel. Cet actualisme, bien que présent dans le film et beaucoup moins marqué (et même absent en début de film). On a donc ici une réelle volonté de dénonciation écologique et on comprend bien mieux pourquoi Darren qualifie Noé de « Premier écologiste ».
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Le film « Noé » du grand Darren Aranofsky est enfin sorti ! Je me suis empressé d’aller le voir et, bien que ce n’est pas l’endroit pour critiquer le film, j’ai été plutôt déçu du scénario (l’apothéose se situant en milieu de film et non sur la fin qui est gnangnan à souhait…)
Alors connaissant le gaillard et m’interrogeant sur d’éventuel pression du côté de la production, je me suis jeté sur la BD que Darren a écrit avant de faire le film et dont le film est adapté (il avait fait la même chose pour le magnifique The Fountain). Verdict ? Après la lecture de ces 4 tomes !
« Et les eaux envahirent la Terre », troisième tome de la saga est à rapprocher à ce que je considère comme l’apogée du film. Tout d’abord, les pages défilent sur une scène titanesque qui montre le combat des Hommes pour atteindre l’arche. Peu de texte, peu de fond, surtout de la violence décuplée et de magnifiques gardiens libérés.
Puis les eaux arrivent et le voyage commence… Le voyage vers l’innocence, vers la fin de l’humanité… Noé conte l’histoire de la Terre autour du feu… Des planches magnifiques nous frappent mais vont moins loin dans la critique de l’humanité du 21e siècle. On s’arrête ici au niveau d’Adam et Eve : un point pour le film, zéro pour le livre ! Pour une fois que le film prend le dessus !
Une nouvelle fois, c’est très efficace, le grand méchant n’a pas dit son dernier mot et cela se termine dans un final qui montre une nouvelle fois que Noé n’est pas un saint…
Plus qu’un tome à lire, ce sera pour bientôt !
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A fouiller dans les bacs de BD de la médiathèque, je suis tombée sur cet album. J'ai tout de suite aimé la couverture, et comme j'ai lu un titre de Vaughan récemment, je me suis dit : et pourquoi pas celui ci aussi.
J'ai donc découvert l'histoire en même temps que je la lisais. On a le choix du niveau de lecture : soit on reste au premier degré, l'histoire de 4 lions qui a la faveur d'un bombardement réussissent à se sauver du zoo dans lequel ils vivaient, et parte à l'aventure découvrant la liberté pour certains.
Ou alors on suit ces lions comme des candides perdus dans le monde des hommes qui s'entre-tuent. Et on s'interroge avec eux sur l'absurdité de ce qu'il se passe dans le monde des gardiens.
Au delà de la couverture, j'ai beaucoup aimé le dessin et les couleurs : c'est juste une question de goût, je ne saurai pas dire pourquoi.
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Le film « Noé » du grand Darren Aranofsky est enfin sorti ! Je me suis empressé d’aller le voir et, bien que ce n’est pas l’endroit pour critiquer le film, j’ai été plutôt déçu du scénario (l’apothéose se situant en milieu de film et non sur la fin qui est gnangnan à souhait…)
Alors connaissant le gaillard et m’interrogeant sur d’éventuel pression du côté de la production, je me suis jeté sur la BD que Darren a écrit avant de faire le film et dont le film est adapté (il avait fait la même chose pour le magnifique The Fountain). Verdict ? Après la lecture de ces 4 tomes !
On reprend ainsi l’histoire où on l’avait laissé après le premier tome… Enfin pas tout à fait ! Des années ont passé, les enfants ont grandis, le monde a changé, l’arche a grandi, mais l’humanité, elle, est toujours aussi cruelle.
Une nouvelle fois Darren met en avant le côté humain et donc cruel de Noé. Faut-il ou non laisser l’humanité s’éteindre ? L’Homme a t’il sa place au sein de l’arche ? L’Homme est-il une espèce comme les autres ?
Ce second tome nous laisse forcément sur notre faim avec un cliffhanger efficace. Il ne reste plus qu’à passer aux deux derniers tomes !
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Très beau roman graphique que ces "Seigneurs de Bagdad" La qualité du dessin est assez extraordinaire, que ce soit dans le rendu des animaux comme du décor. On est plongé dans un Bagdad dévasté aux côtés de ces lions qui hésitent entre vie sauvage et vie domestiquée confortable.
Le mélange entre antropomorphisme et réalisme animal est subtilement dosé afin de permettre plusieurs niveaux de lecture, du réalisme de la transcription d'une histoire vraie à tout le symbolisme que l'on ne peut manquer d'y mettre. On ne peut faire autrement que de se poser la question de où est la sauvagerie, de qui est le plus humain, même si on a bien conscience d'être habilement guidés dans nos questionnements.
Le bémol ne me vient que de ce que j'ai pu apprendre une fois la lecture terminée en cherchant à me documenter. La version française n'est apparemment pas fidèle dans sa transposition graphique, du fait du choix d'un changement de format qui occasionne notamment des tronquages de cases vraiment regrettables, et également par le choix d'une police de caractère différente.
Le récit en lui même et la façon dont il est mené restent en tout cas remarquables, vrai moment de régal pour les yeux comme pour les esprits.
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Excellente bd, bouleversante, des dessins à couper le souffle.
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Avant 2003 le zoo de Bagdad comptait environ 650 animaux, seuls 35 ont survécu au conflit. (Un couple de sud africains avec leur projet "l'arche de Babylone" ont même tenté d'en sauver plus...)
On pense aux victimes humaines, pas aux animaux ni aux plantes dans ces cas. Vaughan, Rivière et Henrichon dans un ton très coloré donnent une interprétation de ce qui aurait pu arriver en se glissant dans la peau de quatre lions.
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C’est une véritable relecture de la bible et plus précisément d’une nouvelle version du déluge dont il s’agit là. Il faut dire que le titre ne laissait planer aucun doute. Pour autant, le décor a de quoi troubler car on dirait Mad Max avec Noé dans le rôle du guerrier.
Du coup, j’ai plutôt apprécié ma lecture qui réserve quelques surprises comme l’aspect des anges déchus avec leurs quatre bras. On se croirait presque dans un univers proche de l’héroïc fantasy version Conan le Barbare où l’on peut croiser des monstres. Le mélange est pour une fois plutôt réussi car cela attire l’attention d’autant que le graphisme m’a paru tout à fait correct.
Cependant, j’ai regretté une lecture assez rapide car beaucoup de scènes semblent être contemplatives. Cette œuvre sera proposée en 4 volumes. Du coup, j’aurais bien imaginé un gros one-shot. Cet étirement de l’histoire qu’on connait tous déjà me paraît artificiel. On sait qu’il doit construire son arche et y emmener les animaux pour échapper au déluge.
Bref, on se demande ce qui pourrait apporter plus de suspense et d’intrigue à ce récit biblique archiconnu. Si le cadre a fini par nous surprendre, il en faudra beaucoup plus pour les tomes à venir. Gageons que la créativité sera au rendez-vous ! L’absence de celle-ci serait d’ailleurs un comble.
Le second tome va plutôt se concentrer sur la décision de Noé de sauver ou pas sa famille. Sa mission est avant tout de sauver le maximum d'espèce animale au détriment de l'homme qui est mauvais par nature. Le fait que certains membres n'ont pas de compagne pose également problème. Oui, la question qui se pose est est-ce que l'humanité a vocation à être sauvé ? Au-delà de ces considérations bibliques, cette aventure sera un peu moins fantastique avec toujours de magnifiques planches. Le départ approche. Le déluge aussi.
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Comment trouver un angle original pour parler de l'absurdité de la guerre ?
Niko Henrichon et Brian K Vaughan ont choisi d'exploiter une anecdote tragique de la guerre en Irak.
Au cours des bombardement, des animaux du zoo se sont enfuis de leur enclos. Des lions ont erré plusieurs jours dans les ruines avant d'être abattus. Brodant sur cette histoire, les auteurs s'interrogent sur la liberté, réelle ou fantasmée. Malheureusement, les auteurs ont surtout privilégié une très belle approche visuelle, avec de grandes cases élégantes, ce qui réduit le développment des sujets évoqués. Le récit hésite entre la fable politique et poétique sans choisir son camp. On referme donc ce livre avec un sentiment de trop peu.
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