Nojico Hayakawa

Un...
Je pourrais lui enlever ses fringues...
Deux...
Lui ouvrir le corps...
Trois...
Me glisser dans son cœur...

Ce ne serait toujours pas suffisant.

J'ai beau tendre la main, je n'arrive jamais à l'atteindre...
Peut-être que je ne pourrais pas l'atteindre... Mais qu'est-ce qui se passerait, si j'y arrivais ?
J'avais peur, tellement peur... Je me disais que si je t'attrapais, peut-être que je ne pourrais plus te laisser partir...

Je sais bien que la photographie c'est ce que tu aimes plus que tout. Quand Adachi-sempai t'a demandé de faire ces photos, tu avais l'air super content... Et moi, je voulais te soutenir... Je me suis dit qu'il ne fallait pas que je te dérange, que je devais prendre sur moi... Mais je n'y arrive pas... Quand tu parles avec ces filles, quand ton appareil photo n'est pas tourné vers moi, quand je te regarde mais que toi, tu ne me regardes pas... c'est difficile pour moi. Dans ces moments-là, je me dis... et si jamais tu finissais par arrêter de me regarder ?

Quand on est enfant, il y a tant de choses qu'on est incapable de faire. Quand on devient adulte, on s'imagine être capable de tout. [...] Maintenant que je suis devenu adulte, qu'est-ce que je suis capable de faire de plus qu'avant ?

Après être entré à l'université, je suis sorti avec deux filles. Elles ont toutes deux rompu avec moi pour la même raison.
"Je te trouve trop distant."
Je n'ai même pas nié. Moi aussi je pensais la même chose. Ca ne veut pas dire que je ne ressentais pas de la joie ou de l'excitation, mais... ça ne durait jamais longtemps. Je les aimais, j'aimais la chaleur de leurs mains, mais... ce n'était pas comparable à ce que j'avais ressenti à l'époque.
Cette impression d'avoir le coeur en train de brûler, d'avoir le sang qui tournait à l'envers dans mes veines, cette sensation de chaleur cuisante dans la paume de ma main, les gouttes de sueur qui commençaient à perler sur ma peau, les picotements qui naissaient là où sa langue passait... Je n'ai plus rien vécu de pareil.

Tsuda, dis, pour toi je suis quoi ? Qu'est-ce qu'il faudrait que je sois pour avoir le droit de rester à tes côtés, Tsuda ? Je voudrais un mot pour me définir... un mot qui me permettrait de rester avec toi... Je suis quoi pour toi, Tsuda ?

- Tout de même, les enfants sont vraiment extraordinaires, vous ne trouvez pas ? Ils sont capables d'avouer leurs sentiments avec tellement de facilité... Je crois que je les envie un peu.
- Hoshino-sensei, vous dites ça sérieusement ?
- Hein ?
- "Avec facilité" ? C'est vraiment ce que vous pensez ?
- Quoi ?
- Les enfants sont honnêtes, toujours francs, toujours directs. Toujours incroyablement sérieux. Alors, le moins que vous puissiez faire, c'est de ne pas prendre ses sentiments à la légère, Hoshino-sensei.

Les humains sont des créatures solitaires qui font de leur mieux pour créer des liens autour d'eux. Lorsque la nuit s'achève, le matin arrive... Lorsque l'hiver se termine, le printemps revient... Quand une relation prend fin, une autre commence... Ce n'est pas si facile de mettre fin à quelque chose. Si tes sentiments envers lui sont suffisamment forts, alors peut-être qu'un jour, vous finirez par vous retrouver.